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«normaux », des inputs de r´eduction des dommages mod´elis´es par la formulation pr´e- c´edente (Zhengfei et al. [2005]) et des inputs environnementaux. Cela nous permettra de voir l’impact de la caract´erisation micro´economique des pesticides sur la productivit´e marginale estim´ee.

1.7

Conclusion

Nous avons abord´e dans ce chapitre, la place occup´ee par les pesticides dans l’agri- culture. Nous avons commenc´e par pr´eciser ce que l’on entend par pesticides et nous avons d´ecrit leur ´evolution. Nous avons par la suite montr´e les liens qui peuvent ˆetre ´etablis entre la politique agricole commune et l’´evolution de la consommation des ces produits, puis pass´e en revue les politiques publiques incitatives visant `a r´eguler l’uti- lisation agricole de pesticides (en dehors et `a l’int´erieur de la PAC). De la combinaison de ces deux ´el´ements r´esulte une contrainte qui affecte les d´ecisions de production des agriculteurs et les incite `a migrer vers une agriculture plus respectueuse de l’environne- ment. Nous avons fini par la caract´erisation micro-´economique des pesticides. En effet, ´etant donn´e que les pesticides constituent notre variable d’int´erˆet, nous avons essay´e de comprendre le processus biologique par lequel ces derniers impactent la production en milieu agricole.

Dans la suite de cette th`ese, nous ne revenons pas sur la validit´e des diff´erentes ´etudes r´ealis´ees sur l’impact des pesticides sur la faune ou la sant´e humaine et expos´ees au d´ebut de ce chapitre. Simplement, il est int´eressant de voir, en tant que produit res- ponsable d’un ensemble d’effets n´egatifs, l’intensit´e de la d´ependance de l’agriculture `a son ´egard. Cela permettra de voir dans quelle mesure on peut s’en ´eloigner. Nous partons de l’id´ee que pour se mettre dans une optique de r´eduction de l’usage d’une sub- stance, il faudrait d’abord ˆetre en mesure de bien appr´ecier ses effets pass´es et pr´esents.

Une des questions que l’on pourrait se poser, ´etant donn´e que les pesticides constituent notre variable d’int´erˆet, est pourquoi la plupart des pays qui lancent des programmes

de r´eductions de l’usage des pesticides mettent en place des plans de r´eduction de 50 % ? Cet objectif de r´eduction doit plutˆot d´ependre de l’estimation de la producti- vit´e marginale. En effet, c’est beaucoup plus logique de connaitre et de comprendre l’utilisation que font les agriculteurs des pesticides avant de leur demander de « rai- sonner » leurs pratiques d’utilisation de ces produits. Pourquoi vouloir donc soumettre des agriculteurs de diff´erents pays dont les sp´ecificit´es culturales sont diverses (cultures diff´erentes) `a un mˆeme niveau de r´eduction des pesticides ? C’est la valeur de la produc- tivit´e marginale des pesticides qui peut permettre d’avoir le niveau de r`eglementation `a prendre en compte et donc le niveau de sacrifice demand´e aux agriculteurs.

Partant de cette observation, nous nous focalisons dans le reste de cette th`ese sur le calcul de la productivit´e marginale des pesticides. Le calcul de cette productivit´e mar- ginale permet de bien cerner la contribution r´eelle des pesticides et donc de pouvoir constituer des politiques publiques plus efficaces car comme le disait le math´ematicien et physicien britannique Lord Kelvin : « If you cannot measure it, you cannot improve it ». Cela passe par la compr´ehension de l’action des pesticides au sein des processus de production agricoles.

De mani`ere plus pr´ecise, le calcul de la productivit´e marginale des pesticides permet indirectement et en partie aux pouvoirs publics d’estimer la valeur qu’ils attribuent aux effets n´egatifs des pesticides sur la sant´e humaine et sur l’´ecosyst`eme. Ils peuvent donc `a la vue de cette valeur agir sur les contraintes environnementales pesant sur les agriculteurs pour donner une autre valeur `a ces effets externes. La valeur de la pro- ductivit´e marginale des pesticides constitue le b´en´efice priv´e. C’est le gain que retire l’agriculteur de l’utilisation agricole de pesticides. Ce gain peut ´egalement ˆetre consi- d´er´e comme ´etant le b´en´efice social provenant de l’utilisation de pesticides. A cˆot´e de ce gain, nous avons le coˆut social de l’utilisation de pesticides. Une des composantes du coˆut social des pesticides est donn´ee par le prix d’achat des pesticides. La seconde composante de ce coˆut social est difficile `a estimer. Ce sont les contreparties mon´e- taires possibles de tous les effets directs et indirects des pesticides sur la sant´e humaine

1.7. Conclusion 43

et sur l’´ecosyst`eme. En supposant que les agriculteurs sont rationnels, le cout social et le b´en´efice social doivent pouvoir s’´egaliser. En d’autres termes, la diff´erence que nous trouvons ente le b´en´efice social et le prix d’achat des pesticides agricoles peut ˆetre consid´er´ee comme ´etant la valorisation actuelle par le gouvernement de ces couts directs et indirects provenant de l’utilisation des pesticides. Cela se manifeste au niveau des agriculteurs par un ensemble de contraintes, vues plus haut, les incitant `a « raisonner » leur utilisation de pesticides. A la lumi`ere de cela, les pouvoirs publics ne doivent pas fixer des politiques de r´eduction des pesticides de 50 % de mani`ere g´en´erale, indiff´erem- ment des pays car ces derniers n’ont pas les mˆemes structures d’exploitations, pas les mˆemes types de cultures, etc. Les productivit´es marginales des pesticides peuvent ˆetre diff´erentes suivant les pays. C’est l’observation de ces productivit´es qui doit constituer le point de d´epart de la r`eglementation.

Chapitre 2

Cadre d’analyse axiomatique

2.1

Introduction

Notre objectif dans cette th`ese est le calcul de la productivit´e marginale des pesti- cides. Nous avons, comme pr´ecis´e dans le chapitre pr´ec´edant des entit´es qui ´evoluent dans un environnement r´eglement´e. Cet environnement r´eglement´e peut ˆetre caract´e- ris´e par un certain nombre de variables environnementales qui contraignent le choix des facteurs de productions. Ces derniers peuvent ˆetre sous le contrˆole de l’exploitant (inputs variables), non ajustables `a leurs niveaux optimums (inputs quasi-fixes) ou en- core permettent de lutter contre les potentiels d´egˆats r´ealis´es par les ravageurs (inputs de r´eduction des dommages). Le concept de productivit´e marginale est li´e intrins`eque- ment `a celui de fronti`ere de production. En dessous de cette fronti`ere de production, il n’y a rien de n´ecessairement important `a raconter sur les unit´es qui s’y trouvent. En d’autres termes, ces unit´es ne nous renseignent pas sur la productivit´e marginale. Nous allons donc essayer dans ce chapitre de montrer les fondements th´eoriques et le fonctionnement des m´ethodes permettant de d’estimer des fronti`eres de production, en passant en revue la litt´erature existante. Cela nous permettra par la suite d’ob- server la mani`ere avec laquelle nous nous y ´ecartons en incluant et en tenant compte du caract`ere sp´ecifique des pesticides dans la sp´ecification des processus de productions.

micro´economique classique, consid`ere l’activit´e de production comme ´etant un proces- sus d’optimisation. Il est suppos´e que les producteurs g`erent leurs activit´es en ´evitant syst´ematiquement les gaspillages de ressources. Ces derniers op`erent donc quelque part sur la fronti`ere des possibilit´es de production.

Les ´etudes empiriques ont montr´e que tous les producteurs d’un secteur ´economique donn´e ne r´eussissent pas compl`etement ce processus d’optimisation. Il est donc impor- tant d’analyser et de jauger le degr´e avec lequel les producteurs ´echouent `a mener `a bien cette lutte contre la mauvaise utilisation des ressources. Cela introduit la notion d’inefficacit´e ´economique.

La construction de fronti`eres de technologies de production est un effort de mod´elisa- tion r´ealis´e dans l’optique d’estimer cette inefficacit´e et sa variation `a travers le temps. L’approche combine la construction d’une fronti`ere des possibilit´es de production avec la mesure et l’interpr´etation de la d´eviation de l’entit´e observ´ee (inefficacit´e) par rap- port `a cette fronti`ere construite.

Cependant, la technologie de production qui est au coeur de l’analyse, n’est pas direc- tement observable et doit ˆetre estim´ee. L’objectif de ce chapitre est de d´efinir un cadre axiomatique complet pouvant permettre de caract´eriser et d’approximer la technologie de production. Les estimations d’efficacit´e et de productivit´e men´ees dans cette th`ese auront donc ce socle axiomatique.

Vu, comme mentionn´e plus haut, que la plupart des entit´es sous observation produisent plusieurs produits et fonctionnent dans un environnement r´eglement´e, nous prouvons dans ce chapitre l’existence des technologies de production multi-outputs r´eglement´ees et nous les caract´erisons. La r´eglementation sera prise en compte via un ensemble de contraintes, v´erifiant certaines propri´et´es.