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Le déroulement des entretiens et un portrait des participants

CHAPITRE 3 MÉTHODOLOGIE

3.2 L’approche biographique comme méthodologie de recherche

3.2.4 L’entretien semi-directif comme outil de collecte de données

3.2.4.2 Le déroulement des entretiens et un portrait des participants

Les modalités du projet de recherche et du déroulement des entretiens étaient décrites dans un formulaire de consentement (voir Appendice B). Le consentement a été obtenu verbalement et confirmé soit par la signature du dit formulaire et, dans quatre cas, par une poignée de main. Selon les normes de l’EPTC2 et le Protocole de recherche avec les Premières Nations du Québec et du Labrador, le consentement par la poignée de main est valide, légal et reconnu juridiquement. Si un consentement est obtenu autrement que par la signature d’un formulaire, l’Énoncé des trois conseils (EPTC2) recommande au chercheur « de laisser au participant une déclaration écrite au sujet de

l’information qui lui a été communiquée au cours du processus de consentement » (voir l’article 3.12, p. 148). C’est ce que nous avons fait en signant le formulaire de consentement qui a été remis au participant.

D’une moyenne de 90 minutes, les entretiens se sont tous déroulés sur les lieux de travail et les personnes ont été rencontrées individuellement. Les entrevues ont été enregistrées pour faciliter le traitement des informations recueillies. Personne n'a été réticent à ce que leurs propos soient enregistrés. La collecte a débuté en novembre 2011 pour se terminer en juin 2012.

Une fois appliquées les règles d’usage habituelles pour démarrer l’entrevue du bon pied24, la séance s’est amorcée par une question générale invitant le participant à parler de lui, de sa communauté et de ses valeurs. L’entretien s’est poursuivi avec quelques questions de relance, vers l’exploration du parcours professionnel de l’intervenant et de son point de vue sur sa pratique. Au cours de la rencontre, notre rôle était moins de poser des questions dans un ordre précis que d’inciter la personne à se raconter et de l’encourager à se saisir de la maîtrise de l’entretien tout en restant attentif aux éléments qui nécessitent d’être développés plus en profondeur.

24 Telle que la conversation brise-glace, la présentation des objectifs de la recherche, les règles éthiques, la signature du formulaire de consentement. Mentionnons que le contact s’est fait aisément avec chacun des intervenants. À l’arrivée, nous nous faisions accueillir chaleureusement et avions visité les lieux en leur compagnie.

Le professionnel de musée intervient dans de nombreux domaines, tels que la conservation, l’éducation, l’interprétation, la mise en exposition, etc. Dans les petits et les moyennes institutions, les frontières entre les rôles occupés par les intervenants sont souvent floues. Cette situation concerne aussi les intervenants que nous avons rencontrés. Un simple coup d’œil à la composition de leurs titres professionnels nous permet d’apprécier la variété des domaines dans lesquels ils sont impliqués. Nous avons rencontré un coordonnateur/conservateur/planificateur d’expositions, un archiviste/responsable des expositions, un conservateur/éducateur/interprète, un interprète/responsable des programmes publics, un directeur/interprète25. Impossible d’en dresser un portrait selon un découpage strict de leur fonction au sein de l’institution muséale. Nous pouvons toutefois confirmer que toutes ces personnes ont une expérience appréciable dans une ou des tâches liées la conservation, valorisation et l’interprétation du patrimoine culturel. Elles travaillaient aussi au musée depuis plusieurs années (en moyenne 10 ans) et avaient, par conséquent, une bonne connaissance du contexte organisationnel.

En ce qui concerne le niveau de scolarité des participants et leur domaine d’études, la situation est également très diversifiée. À ce sujet, un élément mérite d’être

25 Bien sûr, cette situation est courante dans plusieurs domaines du secteur à but non lucratif composé majoritairement d’institutions de petite et moyenne taille.

soulevé. À l’instar de Guay (2010), nous ne faisons pas reposer la définition et la légitimité d’un champ de pratique professionnelle exclusivement sur le type de formation reçue et de diplôme obtenu. En effet, nous aurions tort d’envisager que seule la pratique de diplômés en muséologie, de niveau collégial ou universitaire, constitue de la muséologie. Comme elle le précise, « cela est d’autant plus vrai en contexte autochtone, étant donné la pénurie de diplômés […] et le fait qu’en réalité [le travail]

est effectué en grande partie par des gens qui ne possèdent pas de diplôme dans le domaine […] » (p. 121).

Parmi les participants, trois détiennent un diplôme universitaire. D’autres participants ont un diplôme d’études collégiales et secondaires, quelques-uns n’ont pas terminé leurs études secondaires. Certains ont réalisé des études dans des domaines aussi variés que l’environnement, l’éducation et les sciences de la gestion. D’autres ont suivi des formations ponctuelles en artisanat, le service à la clientèle ainsi qu’en interprétation du patrimoine.

Les quatre musées participants sont tous situés au Canada, dans les provinces du Québec, de l’Ontario et de la Nouvelle-Écosse. Il s’agit de la Maison de transmission de la culture Shaputuan située dans la communauté Innu de (Québec), du Centre d’interprétation de la nation Mi’kmaq de la communauté de Gespeg (Québec), du Glooscap Heritage Center situé dans la communauté Mi’kmaq de Millbrook (Nouvelle-Écosse) ainsi que du Curve Lake Cultural Center de la communauté Ogiway

situé à Curve Lake (Ontario). Sur les quatre, seul le Glooscap Heritage Center est une institution muséale accréditée par le gouvernement provincial. D’ailleurs, au moment de l’entretien réalisé en février 2012, cette institution venait tout juste d’obtenir son accréditation.