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Le déploiement spatial PVS sur le territoire d’étude et ses modalités

Introduction de la deuxième partie

Chapitre 4 Le développement des unités photovoltaïques au

B- Le déploiement spatial PVS sur le territoire d’étude et ses modalités

1- La distribution des unités PVS et l’émergence de cinq ensembles territoriaux. Au 31 décembre 2015, les territoires du sud de la France comptaient 287 unités PVS en activité, dont 100 s’agrégeaient dans 29 PPVS [cf. carte 3]. Leur diffusion spatiale, à partir de 2008, n’a pas abouti à une répartition homogène de ce nouveau type d’infrastructure électrique qui n’a toutefois pas débouché à un processus strict de polarisation. Leur diffusion spatiale a davantage débouché sur un phénomène d’émergence d’ensembles territoriaux. Si la dynamique de multiplication de ce nouveau type d’infrastructure électrique sur le territoire d’étude relève bien d’un processus de diffusion spatiale (Hägerstrand, 1968 ; Pumain et Saint-Julien, 1997, 2001), la présente analyse n’a pas pour objet la modélisation du phénomène. Celle-ci, en empruntant certains concepts relevant du champ de la diffusion spatiale (Daudé et Langlois, 2006), n’a pour objet que l’identification de foyers de diffusion ou des espaces émetteurs, la mise en évidence de continuité et de discontinuité spatiales dans le processus de diffusion PVS, les effets de voisinage et les barrières absorbantes et freinantes expliquant l’existence de territoires exclus du processus (Baud et alii, 2008). À l’échelle du territoire d’étude, les implantations PVS se concentrent en grande partie dans les territoires méridionaux alors qu’elles apparaissent plus diffuses dans les territoires septentrionaux au 31 décembre 2015. Les départements septentrionaux du territoire d’étude – Gironde, Dordogne, Lot, Aveyron, Lozère, Ardèche, Loire, Rhône, Ain et Haute-Savoie – ne concentrent que 61 unités PVS, soit 21,3 % des implantations. En ne tenant pas compte de l’extrême girondin, les territoires septentrionaux ne concentrent que 3,8 % des implantations PVS du territoire d’étude. À l’inverse, les départements méridionaux du territoire d’étude – Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Ariège, Haute-Garonne, Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard, Bouches-du-Rhône, Var et Alpes-Maritimes – concentrent 123 unités PVS, soit 42,9 % des implantations. Les départements centraux du territoire d’étude – Landes, Lot-et-Garonne, Gers, Tarn-et-Garonne, Tarn, Vaucluse, Alpes-de-Haute-Provence, Drôme, Hautes-Alpes, Isère et Savoie – concentrent 103 unités PVS, soit 35,9 % des implantations. Les implantations PVS se concentrent dans leur grande majorité dans les bassins, les vallées, les plaines et sur les plateaux. Les pentes importantes des reliefs des massifs montagneux et de leurs contreforts ne sont généralement pas exploitées. Les massifs montagneux jouent un rôle de barrières spatiales dans la diffusion des unités PVS sur le territoire d’étude, et pour la majorité d’entre eux de barrières absorbantes qui stoppent ce processus de diffusion. Cette distinction géomorphologique des terrains exploités

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et non exploités crée au nord du territoire d’étude une large bande est-ouest, quasi-vide d’implantations, bordant ses limites septentrionales.

Carte 3 – Les CPVS et les PPVS en activité sur le territoire d’étude (au 31 décembre 2015)

L’analyse de la distribution des implantations PVS et des capacités PVS installées, à l’échelle régionale, permet de mettre en exergue cinq ensembles territoriaux de déploiement spatial de ce nouveau type d’infrastructure électrique sur le territoire d’étude : (i) un ensemble

Aquitain, (ii) un ensemble Languedocien, (iii) un ensemble Rhodanien-Est-Gardois, (iv) un ensemble Durancien et (v) un ensemble Ouest-Varois [cf. carte 4]. Ces ensembles territoriaux

concentraient 1 383 MWc réparties entre 209 unités PVS, soit 76,4 % des capacités PVS installées sur le territoire d’étude en 2015.

L’ensemble Aquitain, situé à l’ouest du territoire d’étude, déploie de fortes capacités PVS sur la plaine sableuse des Landes et les plaines alluviales de la Garonne et de l’Adour. Cet ensemble est constitué de trois sous-ensembles conférant à celui-ci un aspect triangulaire. Le

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premier sous-ensemble est situé au sud de l’agglomération bordelaise (Gironde), le deuxième au nord-ouest de l’agglomération montoise (Landes) et le troisième au sud-ouest de la commune de Casteljaloux (Lot-et-Garonne). En 2015, cet ensemble concentrait 707 MWc de capacités installées réparties entre 73 unités PVS correspondant à 37,6 % des capacités installées sur le territoire d’étude et comptait 29 communes169. L’ensemble Aquitain ne correspond pas à un territoire électrique historique, cet ensemble s’apparentant à une concentration de territoires électriques nouveaux.

Carte 4 – Zones d’implantation privilégiées des unités PVS : les cinq ensembles territoriaux PVS (au 31 décembre 2015)

169 Barbaste, Boos, Carcen-Ponson, Castets, Cazaubon, Cestas, Fargues-sur-Ourbise, Garein, Geloux, Labouheyre, Le Barp, Le Tuzan, Losse, Louchats, Lüe, Luxey, Martillac, Mios, Parentis-en-Born, Pompogne, Rion-des-Landes, Saint-Symphorien, Salles, Belin-Béliet, Saucats, Villeneuve-de-Marsan, Ychoux et Ygos-Saint-Saturnin.

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L’ensemble Languedocien, situé au sud du territoire d’étude, déploie de plus faibles capacités PVS installées que l’ensemble Aquitain sur les plaines et vallées alluviales de l’Hérault, de l’Orb, de l’Aude, du Têt et du Tech ainsi que sur les contreforts des massifs montagneux de la Montagne Noire, des Corbières et des Pyrénées. Cet ensemble est constitué de quatre ensembles conférant à celui-ci un aspect de quadrilatère. Le premier sous-ensemble, situé au nord-ouest, se compose d’un bassin circonscrit par les massifs montagneux de la Montagne Noire et du Lauragais et des plateaux situés sur ces massifs. Le deuxième sous-ensemble, situé au sud-est, se compose de la plaine et vallée alluviales de l’Hérault et des plateaux situés sur le massif du Minervois. Le troisième sous-ensemble, situé au sud-est autour de l’agglomération narbonnaise, se compose des plaines et vallées alluviales de l’Aube et de l’Orb. Le quatrième sous-ensemble, situé au sud, se compose des plaines et vallées alluviales du Têt et du Tech. En 2015, cet ensemble concentrait 171 MWc de capacités installées réparties entre 39 unités PVS correspondant à 9,1 % des capacités installées sur le territoire d’étude, et comptait 34 communes170. Cet ensemble territorial correspond, en partie, à l’ensemble Languedocien identifié au cours de l’analyse de la géographie des infrastructures électriques en activité en 2006 sur le territoire d’étude. Le déploiement spatial PVS s’apparente à un renforcement des territoires électriques nouveaux observés précédemment.

L’ensemble Rhodanien-Est-Gardois, situé au centre-est du territoire d’étude, déploie de plus faibles capacités PVS installées que l’ensemble Languedocien sur la vallée et la plaine alluviale du Rhône ainsi que sur la partie nord-est de la région des Garrigues. Cet ensemble est constitué de deux sous-ensembles. Le premier sous-ensemble, situé au centre le long d’un axe Nord-Sud, se compose de la vallée et la plaine alluviale du Rhône correspondant au sillon rhodanien. Le deuxième sous-ensemble, situé au sud-est le long d’un axe Tavel-Alès (Gard), se compose de bassins. En 2015, l’ensemble Rhodanien-Est-Gardois concentrait 126 MWc de capacités installées réparties entre 26 unités PVS correspondant à 6,7 % des capacités installées sur le territoire d’étude et comptait 23 communes171. Cet ensemble territorial correspond, en partie, à l’ensemble Rhodanien identifié au cours de l’analyse de la géographie des infrastructures électriques en activité en 2006 sur le territoire d’étude. Le déploiement spatial PVS s’apparente à un renforcement des territoires électriques historiques observés précédemment par diversification productive.

170 Avignonet-Lauragais, Bédarieux, Bessan, Béziers, Bram, Couiza, Fabrègues, Feuilla, Fraisse-Cabardès, Grabels, Ille-sur-Têt, La Palme, La Pomarède, La Tour-sur-Orb, Le Bosc, Mouthoumet, Murles, Narbonne, Ortaffa, Pouzols-Minervois, Puginier, Raissac-sur-Lampy, Roquefort-des-Corbières, Saint-Marcel-sur-Aude, Saint-Martin-Lalande, Saint-Paulet, Saint-Thibéry, Sallèles-Cabardès, Soumont, Talairan, Thézan-des-Corbières, Torreilles, Villanière et Villemagne.

171 Aigaliers, Arras-sur-Rhône, Beaucaire, Belvezèt, Bollène, Cavillargues, Châteaurenard, Estézargues, Le Pouzin, Montéléger, Orgnac-l’Aven, Ozon, Pierrelatte, Pujaut, Rochefort-du-Gard, Saint-Georges-les-Bains, Saint-Jean-du-Pin, Saint-Martin-de-Valgalgues, Saint-Restitut, Saulce-sur-Rhône, Vallabrègues et Vallérargues.

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Carte 5 – Les capacités PVS installées cumulées entre les 189 communes d’implantation sur le territoire d’étude (au 31 décembre 2015)

L’ensemble Durancien, situé au sud-est du territoire d’étude, déploie de fortes capacités PVS installées sur les plaines et vallées alluviales de la Durance et du Verdon ainsi que sur les contreforts des Préalpes et les plateaux de Valensole, de Sault et de la Montagne de Lure. Cet ensemble est constitué de quatre sous-ensembles conférant à celui-ci un aspect quadrilatère. Le premier sous-ensemble, situé au sud-est autour de l’agglomération manosquienne, se compose des plaines et vallées alluviales de la Durance et du Verdon. Le deuxième sous-ensemble, situé au centre-est autour de la commune des Mées, correspond au plateau de Valensole. Le troisième sous-ensemble, situé au nord-est autour de la commune de Curbans, correspond aux contreforts des Préalpes. Le quatrième sous-ensemble, situé au centre-ouest, se compose des plateaux de Sault et de la Montagne de Lure. En 2015, cet ensemble concentrait 254 MWc de capacités installées réparties entre 47 unités PVS correspondant à 13,5 % des capacités installées sur le

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territoire d’étude et comptait 25 communes172. Cet ensemble territorial correspond, en partie, à l’ensemble Durancien identifié au cours de l’analyse de la géographie des infrastructures électriques en activité en 2006 sur le territoire d’étude. Le déploiement spatial PVS s’apparente à un renforcement des territoires électriques historiques observés précédemment par diversification productive.

L’ensemble Ouest-Varois, situé au sud-est du territoire d’étude, déploie de plus faibles capacités PVS installées que l’ensemble Durancien sur la vallée alluviale de l’Argens et sur les plateaux et contreforts du massif montagneux de la Sainte-Baume et des Maures. En 2015, cet ensemble concentrait 182 MWc de capacités installées réparties entre 25 unités PVS correspondant à 9,7 % des capacités installées sur le territoire d’étude et comptait 13 communes173. L’ensemble Ouest-Varois ne correspond pas à un territoire électrique historique, cet ensemble s’apparentant à une concentration de territoires électriques nouveaux.

2- Une diffusion spatiale en trois vagues.

L’émergence des ensembles Aquitain, Languedocien, Rhodanien-Est-Gardois,

Durancien et Ouest-Varois n’est pas nécessairement liée à l’existence d’une implantation PVS

pionnière [cf. carte 6]. La mise en activité des CPVS de Lunel (Hérault), Martillac (Gironde) et Narbonne (Aude) a généré des effets spatiaux différents. Les implantations de Lunel et de Martillac n’ont pas amorcé de réels processus de diffusion spatiale PVS, par effet d’imitation, dans les départements du Gard et de l’Hérault, pour la première, et dans les départements de Gironde et des Landes, pour la seconde. Seule l’implantation PVS pionnière de Narbonne a amorcé un processus de diffusion spatiale, par effet de voisinage, dans les départements de l’Aude et de l’Hérault contribuant ainsi à la constitution de l’ensemble Languedocien.

La constitution des cinq ensembles territoriaux PVS a été asynchrone. Même si les premières mises en activité interviennent toutes dans les cinq ensembles identifiés au plus tard en 2011 – soit au cours de la première vague de diffusion spatiale PVS sur le territoire d’étude – tous ces ensembles ne sont pas pour autant spatialement formés au cours de cette première vague174 [cf. graphique 35]. L’identification, pour chacun des cinq ensembles territoriaux, des communes possédant au moins une unité PVS en activité corrélée à la date de la première mise en activité constitue des données qui permettent l’étude de la diffusion spatiale PVS. Chaque ensemble territorial se compose d’un nombre variable de communes d’implantation PVS en 2015 dont la dispersion spatiale sur le territoire d’étude en dessine l’aire géographique.

172 Blauvac, Curbans, Esparron-de-Verdon, Ferrassières, Fontienne, Ginasservis, La Verdière, Lagarde-d’Apt, Les Mées, Manosque, Mison, Montfort, Peyruis, Puimichel, Puyloubier, Revest-du-Bion, Rians, Sainte-Tulle, Saint-Paul-lès-Durance, Sault, Sisteron, Valensole, Varages, Vinon-sur-Verdon et Vitrolles.

173 Besse-sur-Issole, Brignoles, Cabasse, Cotignac, Cuges-les-Pins, Le Castellet, Le Val, Mazaugues, Méounes-lès-Montrieux, Néoules, Ollières, Saint-Antonin-du-Var et Signes.

174 Dans les ensembles Aquitain et Languedocien, la première mise en activité intervient en 2008 contre 2009 pour l’ensemble Durancien, 2010 pour l’ensemble Rhodanien-Est-Gardois et 2011 pour l’ensemble Ouest-Varois.

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Carte 6 – Année de première mise en activité d’unités PVS dans les communes d’implantation du territoire d’étude entre 2008 et 2015

Les ensembles Languedocien – autour de Narbonne (Aude) – et Durancien – autour de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) et de Sault (Vaucluse) – se sont constitués au cours de la première vague de diffusion spatiale PVS. Sur les 34 communes d’implantation que compte l’ensemble Languedocien en 2015, 21 possédaient déjà au moins une unité PVS en activité à la fin de cette première vague. Sur les 25 communes d’implantation que compte l’ensemble

Durancien en 2015, 15 possédaient déjà au moins une unité PVS en activité à la fin de cette

même vague. C’est également au cours de cette première vague que s’est amorcée la constitution des ensembles Rhodanien-Est-Gardois – autour de Bollène (Vaucluse) et de Saulce-sur-Rhône (Drôme) – et Aquitain – autour de Mios et du Barp (Gironde). Le renforcement de ce dernier ensemble territorial – autour de Casteljaloux (Lot-et-Garonne) – constitue l’élément marquant de la deuxième vague de diffusion spatiale PVS. La troisième et

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dernière vague de diffusion spatiale PVS correspond à la constitution finale des ensembles

Aquitain, Rhodanien-Est-Gardois et Ouest-Varois.

Graphique 35 – Progression du nombre de communes d’implantation PVS dans chaque ensemble territorial au cours des trois vagues de diffusion spatiale PVS sur le territoire d’étude entre 2008 et 2015

Le processus de diffusion spatiale PVS à l’échelle plus globale que constitue le territoire d’étude s’est également déroulé en trois vagues de recrutement communal. Les 287 unités PVS en activité au 31 décembre 2015 étaient implantées sur 189 communes. Entre 2008 et 2015, le nombre de communes possédant au moins une unité PVS en activité s’est accru de 186 communes, ce qui correspond à un accroissement moyen de +23 communes/an au cours de cet intervalle. Si cet accroissement est continu, il n’apparaît pas régulier [cf. graphique 36].

Graphique 36 – Évolution du nombre de communes cumulées et du nombre de communes nouvelles annuelles possédant au moins une unité PVS en activité sur le territoire d’étude entre 2008 et 2015

Durant la première vague de diffusion spatiale PVS [2008-2011], avec un taux d’accroissement moyen de +18 communes/an, le nombre de communes possédant au moins une unité PVS en activité est passé de 3 à 74. Durant cette vague, la croissance annuelle du nombre

0 5 10 15 20 25 30 35 Ens Aquitain Ens Languedocien Ens Rhodanien-Est-Gardois Ens Durancien Ens Ouest-Varois

Nombre de communes d'implantation PVS © Kévin Duruisseau - 2016 / Données personnelles - 2016

Vague 1 (2008-2011) Vague 2 (2011-2012) Vague 3 (2012-2015)

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 No m b re d e co m m u n es n o u v ell es an n u ell es No m b re d e co m m u n es cu m u lée s

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