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A Dépasser l'approche moderne de l'eau, de sa gestion et de sa gouvernance

Cette thèse propose de questionner les approches modernes de l'eau pour les replacer dans une perspective constructiviste des manières de faire et de gouverner. Cette section interroge la polysémie de la modernité et de ses eets. Elle propose de s'intéresser aux processus de modernisation avec l'avènement d'une eau-moderne, de sa gestion et de sa gouvernance (Linton (2010)). Elle met en lumière les limites des approches modernes et propose de les renouveler par une approche constructiviste explorée dans la section suivante.

A.1 Interroger la modernité par ses pratiques

La notion de modernité est polysémique. Dans l'historiographie française, elle est dénie comme la période historique comprise entre la Renaissance et la Révolution française. Dans cette perspective, elle correspond à la sortie de l'obscurité moyenâgeuse et légitime le triomphe du progrès sous la République (Fureix et Jarrige(2015)). LeXV IIesiècle marquerait ainsi la naissance des sciences et des techniques. Cette périodisation est une reconstruction historique au service de l'Etat post-révolutionnaire, jacobin et réformateur. La modernité est ainsi le moment historique du passage de l'Ancien Régime à l'Etat dit moderne français issu de la Révolution. Michel Foucault a étudié cette période au prisme de la gouvernementalité. La gouvernementalité correspond à l'émergence d'un nouvel exercice du pouvoir reposant sur le gouvernement. Elle s'appuie sur des dispositifs, des procédures, des techniques et des savoirs spéciques renouvelés. La modernité est ici une transformation de l'exercice du pouvoir juridico-disciplinaire à un exercice sécuritaire qui raisonne en termes de population et de territoire. Dans cette perspective, la modernité est un discours légitimant la posture, les rôles et les pratiques de l'Etat an d'asseoir une nouvelle forme de gouvernement. La modernité n'est pas un programme politique mais la proclamation d'une France moderne. Rabinow (2006) poursuit et ane le travail de Foucault en

s'intéressant aux suites du moment révolutionnaire de 1800 à 1950. Il explore la construction de l'Etat français qui se déclare moderne, s'associant à la production de savoirs spéciques. La modernité renvoie ainsi à l'étude historique de l'avènement d'un caractère politique moderne de l'État et de son gouvernement.

Pour Bruno Latour enn, la modernité est caractérisée par un discours prônant l'objectivité, l'eca-cité, la rentabilité et le formalisme (Latour(2004a), page 13). A partir d'une posture de sociologie des sciences et des techniques, Latour montre comment la modernité et son idée de progrès n'ont jamais été eectives ni conformes à ce qu'elles prônaient (Latour(2013)). La modernité repose sur une séparation du monde entre nature/culture, non-humain/humain, objets-techniques/objets-sociaux. En se focalisant là où la modernité devrait être la plus présente - dans les sciences et les techniques - Latour montre comment la pratique des scientiques repose sur la production constante et incessante d'hybrides qui mêlent ce qui devait être séparé. Il montre ainsi que ce qui fonde la modernité et qui a voulu rendre le monde moderne ne l'a jamais été selon son propre cadre de référence.

Étudier les processus de modernisation permet de rendre visible les péripéties et les changements de doctrines d'une modernité trop souvent présentée comme une marche linéaire vers le progrès ( Hu-ghes (1979) ; Akrich et al. (1988) ; Fressoz (2012)). La modernité en est le discours prophétique, la promesse de progrès, la justication du changement. Elle décrit un certain idéal futur des pratiques. Plus encore, elle marque une volonté de transformation radicale qui s'appuie sur la mise en place de disposi-tifs, l'enrôlement des acteurs, et leur réagencement. En entrant par la modernisation et en articulant les approches développées par Foucault et Rabinow d'une part et Latour d'autre part, je souhaite aner l'étude de la modernité. Il s'agit de caractériser les diérentes modernités et manières de les mettre en place. Je mets en avant les diérentes constructions et armations de l'Etat qui vont de pair avec les modernisations et les discours et dispositifs techniques et scientiques qui les accompagnent. Ainsi, cette partie n'interroge pas une grande modernisation mais trois qui sont des agencements spéciques de formes de gouvernement, de postures de l'État et de son administration, de savoirs, d'objets et de techniques. Par ailleurs, j'explore la modernité en dehors des laboratoires ou des bureaux où se constituent les dispo-sitifs techniques ou scientiques. Ceci rejoint les travaux de Latour sur Pasteur, questionnant comment un monde peuplé de microbes transforme l'agriculture, les paysans, l'Etat, les administrations ( La-tour(2001)). Dans cette optique, je propose de (re-)découvrir la modernité non seulement dans la vitrine des laboratoires et des bureaux où elle est conçue et prônée mais aussi en Crau, où elle doit devenir eective et transformer l'eau. Cela amène à interroger les pratiques, les dispositifs, les temporalités et les spatialités, mis en place pour performer le discours modernisateur.

A.2 L'eau jamais moderne, peu coopérative et multiple

L'eau en Crau est le personnage conceptuel de cette thèse. L'eau comme objet d'étude et de savoir, est fortement marquée par une conception moderne qui a émergé auXV IIesiècle et qui s'est structurée progressivement jusqu'à son avènement auXXesiècle au sein des sciences hydrologiques (Linton(2010)). Cette eau-moderne est apolitisée, anhistoricisée et aterritorialisée. Celle-ci est en eet réduite à son expression moléculaire, H2O, comme si elle était en tout temps et tout lieu la même. Sa qualication repose sur deux grands aspects principaux : sa physique en termes de débits ou de volumes et sa chimie en termes de concentrations. Ces éléments sont étudiés dans des unités canoniques et uniformes. Les sciences hydrologiques (hydrauliques, hydrologie, hydro-géologie) ont le monopole de la connaissance physique de l'eau. Cette eau-moderne est un des objets du mythe moderne décrit par Latour :

Premièrement, ils [les objets modernes] possédaient des bords nets sans adhérence aucune avec le monde social. Deuxièmement, ils engendraient des conséquences imprévues, qui, idéalement, ne devaient pas exister, mais que l'on découvrait par hasard au cours de leur carrière d'objets. Enn, troisièmement, se projetaient sur eux des valeurs, des symboles, des signes qui appartenaient au monde social des croyances et des représentations (Latour(1995))

Selon ce mythe , l'eau est réduite à l' eau-moderne qui agit comme collecteur hypertrophié 2

rassemblant et nivelant diérentes entités (Chouquer(2011)). Un ensemble de savoirs sont ainsi agrégés et assimilés pour fonder une nouvelle connaissance de l'eau naturalisée et épurée du social.

Cependant cette modernité n'est jamais pleinement opérante comme le souligneLatour(2013). L'eau déborde du cadre réducteur et nivelant de l'eau-moderne . Elle est élusive au sens deLaw (2004) car où elle échappe aux volontés modernisatrices de la dénir et de la circonscrire. Elle n'est pas toujours coopérante vis-à-vis de ces volontés, notamment lors de la privatisation des services d'eau (Bakker(2003)). Elle résiste dans les réseaux d'acteurs où elle s'inscrit, comme les coquilles Saint-Jacques refusaient de se xer , de croître , de se métamorphoser et de proliférer en (relative) captivité malgré les volontés des scientiques (Callon (1986)). Face à la modernité qui proclame une eau-moderne totalisante, les pratiques témoignent au contraire d'une multiplicité d'eaux. Ceci fait écho à la multiplicité des cancers de l'utérus3(Law(2004)).

L'ineectivité de la modernité à mettre en ordre et saisir la multiplicité et la dimension élusive des eaux appelle à interroger l'articulation des caractères naturels et politiques de l'eau. Le rapport deLatour et Le-Bourhis(1995) pointe ainsi le problème de l'adéquation entre l'eau technique et les outils politiques et administratifs pour la gestion de l'eau. Le titre résume ce problème : Donnez-moi de la bonne politique

2. Cette notion de collecteur est empruntée àLatour(2006a).

3. Les diérentes réalités mises en acte dans les diérentes pratiques du dépistage du cancer du col de l'utérus sont en eet diérentes , The dierent realities enacted in the dierent practices of the cervical screening programme are indeed dierent Law(2004), page 92.

et je vous donnerai de la bonne eau... . Ce travail pointe ainsi l'inadéquation de la culture technique de l'eau-moderne avec la volonté de mettre l'eau en vie politique qui caractérise la mise en place des Commissions Locales de l'eau. La thèse deLe Bourhis(2004) poursuit cette exploration de la dimension politique de la gestion de l'eau en France entre 1964 et 2003. Les caractères pluriels et politiques associés à des eaux multiples sont retracés dans les diérentes manières de gouverner à plusieurs échelles. Ces travaux proposent ainsi d'explorer les eaux par les pratiques des acteurs sans partir de la conception moderne de l'eau.

Cependant, face à ces objets chevelus, élusifs, résistants, pluriels, il faut tout de même parvenir à en tirer une thèse et limiter l'étude des réseaux qui découlent du sujet eau en Crau . Il faut donc interrompre les relations et les interactions à un certain moment. Cette coupure repose d'une part sur la Crau comme l'identité spatiale des acteurs et des documents. Il s'agit ici de replacer les discours et les pratiques dans la spatialité4 qu'ils contribuent à construire en lui conférant une identité cravenne. Ceci conduit à s'intéresser à l'articulation des échelles propres aux diérents acteurs qui interviennent en Crau et aux marges/frontières troubles de la Crau. D'autre part, l'eau renvoie à une identité matérielle qui repose sur diérents acteurs, savoirs, ouvrages, documents. Il s'agit alors de les explorer de manière ouverte, sensible à la polysémie de l'eau, tout en limitant les déviations vers d'autres sujets et objets. Ceci permet en retour d'analyser comment les matérialités de l'eau se transforment et se recomposent notamment face à des exigences de modernisation. Cette thèse propose de retracer ces transformations sur les deux derniers siècles jusqu'à la période contemporaine.

A.3 Le ranement moderne de la gestion de l'eau

La géographie est une discipline scientique à la jonction de la césure moderne entre la Nature et le Social. Le livre deLaganier et Arnaud-Fassetta(2009) recense les diérentes approches des géographies de l'eau en France. Le premier chapitre de Lang et al. (2009) montre ainsi la trajectoire de l'hy-drologie en géographie . Les études de l'eau sont issues de la géographie physique et coïncident avec la science hydrologique. Ceci est du à la trajectoire historique de la géographie française et se perpétue actuellement. Le chapitre recense ainsi 38 thèses en géographies soutenues entre 1998 et 2008 traitant d' hydrologie , c'est à dire d'une question autour de l'eau. Elles portent toutes sur l'hydrosystème , notion dérivée de la géographie physique. Au contraire, seulement 8 portent sur les aspects Aména-gements/Impacts humains/Gestion de l'eau/Scénarios hydrologiques dont 4 portent sur des terrains du Sud . L'approche plutôt physique de l'eau est dominante. La modélisation apparaît comme la thématique montante qui permet d'explorer la dimension systémique de l'eau. Dans ces approches géo-graphiques, l'eau est avant tout considérée comme une réalité physique à étudier dans l'unité spatiale

naturelle du bassin versant. Ces travaux qui ont pour objectif la connaissance physique objective de l'eau sont fondés sur la représentation d'une ressource unique et uniée. Ils contribuent à reproduire l'eau moderne (Linton(2010)). Le bassin versant est l'unité spatiale de référence. Ces travaux traitent ainsi de l'eau à partir de la géographie physique portant sur la Nature qu'ils déclinent ensuite en une géographie sociale de la ressource et du risque.

La Gestion Sociale de l'Eau (GSE) a incarné une rupture partielle avec les lectures très physiques de l'eau et de sa gestion notamment de l'hydraulique dans les périmètres irrigués . Celle-ci a été portée par Thierry Ruf (Orstom, aujourd'hui IRD5) et Jean-Luc Sabatier (CNEARC6devenu IRC7et Cirad8) à partir de 1991 (Sabatier et Ruf(1991)). La GSE s'appuie sur l'identication dans chaque société d' un savoir hydraulique et agronomique [...] une division sociale du travail [...] une autorité hydraulique [...] une démocratie hydraulique (Ruf(1993)). Le travail d'un spécialiste en maîtrise de l'eau consistera principalement, à partir de son savoir et de son expérience, non pas à imposer une certaine forme de gestion de l'eau basée sur une approche technique, mais de mettre en présence les parties prenantes du réseau et d'animer le débat an de dénir les règles et l'application des règles (Ruf(1993)). La GSE propose ainsi de dépasser la maîtrise hydraulique et agronomique pour s'intéresser aux règles et au jeu social comme n÷ud du problème de l'avenir des agricultures irriguées (Sabatier et Ruf(1995)). Les chercheurs proposent des études comparatives et historiques de diérents systèmes irrigués.

Cette littérature ne modie pas radicalement la nature de l'eau qui reste un objet physique faisant l'objet d'une certaine maîtrise hydraulique et agronomique développée localement et historiquement. Cependant, elle change le point de vue pour se focaliser sur les aspects sociaux (pratiques, organisations, règles). Cette approche intervient au moment d'une crise dans les politiques de développement qui re-posaient sur des aménagements hydro-agricoles. Ces aménagements sont critiqués à la fois pour leurs coûts et les dégâts environnementaux qu'ils génèrent (Lacoste(2001)). Ces scientiques proposent que l'entrée des politiques de développement soit la GSE. Il s'agit d'aider les gestionnaires à faire évoluer leurs organisations. Cependant si cette approche s'oppose aux approches techniques et ne souhaite pas imposer une certaine [...] gestion , dans sa pratique, elle véhicule des normes sur l'eau et le fonc-tionnement social de la gestion de l'eau (ex. le partage d'une ressource en commun, un foncfonc-tionnement démocratique). Les relations de pouvoir sont essentiellement analysées comme des dysfonctionnements de la gestion qu'il faut aider à résoudre. Cette approche rane ainsi le paradigme de l'eau-moderne en proposant d'en territorialiser la gestion et en explorant sa facette sociale à une échelle adaptée à sa matérialité.

5. Institut de recherche pour le développement

6. Centre national d'études agronomiques des régions chaudes 7. Institut des régions chaudes

A.4 La gouvernance de l'eau

Le ranement moderne des approches de l'eau par la gestion va de pair avec l'émergence de la notion de gouvernance de l'eau. Cette notion est particulièrement répandue dans de nombreux champs acadé-miques : sciences éconoacadé-miques, sciences de gestion, sciences politiques et géographie (Gaudin (2002)). Cette notion de gouvernance est une francisation du terme governance qui renvoie au mode d'exercice de l'action du gouvernement. Ainsi, la langue anglaise diérencie le government qui correspond au gou-vernement institutionnel composé d'acteurs, de la gouvernance qui renvoie à l'action du gougou-vernement. Cependant, cette francisation et son application au champ de l'eau et de sa gestion se sont accompagnées d'une lecture normative de l'exercice du gouvernement. La gouvernance renvoie ainsi essentiellement à la composition des organes décisionnels ou d'orientation, à la représentation des usagers de l'eau ou à la justice sociale au sein d'institutions de gestion de l'eau. La gouvernance porte essentiellement sur les institutions, leurs agencements formels et leurs compositions en termes d'acteurs ayant des rôles de représentants. Elle analyse et instrumente le versant formel de la gestion notamment en dénissant la légitimité des acteurs et des discours.

La gouvernance est un concept partagé par de nombreux gestionnaires et scientiques qui en font un des éléments incontournables de la gestion de l'eau en Crau. Pourtant, cette notion est porteuse d'une conception spécique du pouvoir. Celle-ci est explicitée dans le corps de la thèse mais il faut souligner ici les processus d'invisibilisation et de disqualication des relations de pouvoir qui caractérise cette notion. La gouvernance a un rapport ambivalent à la question du pouvoir et c'est en partie en opposition à celle-ci que je réintroduis la notion de gouvernement dans la suite de ce chapitre théorique. Le premier aspect est l'invisibilisation des relations de pouvoir. Les acteurs et les institutions sont essentiellement explorés et décrits comme coopérant ensemble pour produire une action concertée. La fabrication de la décision doit ainsi se faire par un choix rationnel collectif. L'argent est essentiellement vu comme une question de moyen ou d'équilibre économique pour que l'action soit ecace (par taxation ou subvention dans le cadre de la gouvernance de l'action publique). Ainsi, le pouvoir symbolique des acteurs attachés à leur fonction dans les institutions (directeur, président ou simple observateur) ou encore le pouvoir de l'argent qui force ou rend dépendant un acteur sont des relations de pouvoir qui sont invisibilisées dans la gouvernance. La décision n'est plus incarnée comme la démonstration d'une force ou d'une autorité. Elle est pensée comme l'émanation d'une volonté collégiale. L'étude des pratiques de la gouvernance montre pourtant que ces questions de pouvoir sont bien présentes.

Deuxièmement, les relations de pouvoir sont disqualiées par les ontologies de la gestion et de la gouvernance. Le pouvoir est alors rarement dénit explicitement car il renvoie à un mauvais exercice de la gouvernance. Le pouvoir est la manifestation d'un dysfonctionnement correspondant à une décision

qui est prise ou non-prise à cause d'un autoritarisme de certains acteurs. Il est conçu comme une rupture dans la collégialité, la participation, le commun. Dans cette ontologie, le pouvoir n'est pas un élément relationnel mais une caractéristique de certains acteurs qui dans l'idéal ne doivent pas en faire usage. La bonne gouvernance est ainsi celle d'un pouvoir qui ne sert pas, d'une démocratie participative qui ne nécessite pas l'usage d'une forme d'autorité. De nouveaux concepts comme l'intendance (stewardship) sont ainsi construits pour caractériser ce gouvernement qui refuse un pouvoir régalien, notamment d'in-terdiction. En terme scientique, cela correspond à des études qui se focalisent sur l'eau comme une ressource commune notamment d'inspiration ostromienne9.

In ne, la question du pouvoir est progressivement laissée de coté dans ces approches de la gestion et de la gouvernance. De même la matérialité de l'eau-H2O devient un élément subsidiaire des processus de gestion et de gouvernance. Il s'agit là d'une nouvelle articulation moderne. Sans faire une thèse qui n'aurait comme horizon que la révélation de la domination et du pouvoir qui seraient cachés, cette thèse propose de dépasser ces approches modernes de l'eau-moderne et de la gestion/gouvernance en proposant un point de vue constructiviste des pratiques des acteurs et des relations de pouvoir dans l'exercice du gouvernement de l'eau. Ces notions d'eau-moderne, de gestion et de gouvernance doivent ainsi être resituées dans leur généalogie et leurs pratiques pour l'eau en Crau. Il s'agit de saisir comment elles opèrent et agissent, tout en étant les témoins de certaines modernités.