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A La construction de la modernité : savoirs et discours pour rompre avec l'Ancien Régime et parachever la Révolution

La première vague de modernisation prend naissance vers la n du XV IIIe siècle et au début du

XIXe siècle, pendant le moment révolutionnaire. Le moment révolutionnaire est entendu comme un moment de prise de pouvoir de la bourgeoisie au détriment de la noblesse. Ce moment ne correspond pas à une date précise et située de basculement mais comme un moment ou. En Crau, un premier jalon est la construction, en 1780, du canal des Alpines par certains bourgeois en dehors du régime des droits et des titres hérités du canal de Craponne. Le second jalon est la mise en séquestration des biens des principaux possédants du canal de Craponne et la réorganisation de l'Oeuvre Générale de Craponne (OGC) par l'administration en 1793. Le moment révolutionnaire est ainsi une période de troubles et de dicultés 4 qui aboutissent à une poussée réglementariste de l'administration à partir des années 1810. La Deuxième Guerre Mondiale et l'après-guerre marquent la n de cette première vague.

La vague de modernisation est un processus de transformation radicale des façons de faire et de gouverner. Elle s'inscrit en rupture avec l'Ancien Régime et proclame la nouveauté et la modernité pour se légitimer. Cette section explore la construction de cette modernité et de cette légitimité. Elle analyse comment la vague de modernisation s'accompagne d'une volonté politique de conquête qui repose sur la construction de nouveaux savoirs et objets, ainsi que d'un discours de mise en valeur de la Crau. Elle étudie comment se justie politiquement l'action modernisatrice et la mise en place d'une techno-administration. La technique de l'ingénieur et de l'organisation administrative sont au c÷ur des dispositifs de production des savoirs. La techno-administration produit les savoirs de la contre-histoire

4. Termes utilisés par les nombreux commentateurs historiques postérieurs jusqu'à la période contemporaine pour ca-ractériser la période révolutionnaire.

pour gouverner traduisant et remplaçant les savoirs de gouvernement fondé sur la généalogie de la souveraineté.

A.1 Le moment révolutionnaire et l'avènement de la contre-histoire : émer-gence d'une nouvelle gure de l'État

Cette sous-section vise à présenter la transformation de l'exercice du pouvoir à la suite de la ré-volution. Il s'agit d'explorer et de qualier une nouvelle manière de gouverner qui doit s'aranchir de l'exercice du pouvoir d'Ancien Régime et de son historiographie de la souveraineté. Cette nouvelle gou-vernementalité proclame la nouveauté et l'avènement de la contre-histoire. Elle redénit les acteurs et leurs rôles notamment de l'État qui doit se ré-instituer après la révolution. La première sous-section ex-plore la construction de l'État dit moderne et le nouvel exercice du pouvoir qu'il promeut. La deuxième sous-section montre comment ce nouvel art de gouverner parvient à saisir et à s'implanter en Crau, en promettant sa modernisation comme mise en valeur . Il s'agit de situer la problématique de la conquête du territoire par la modernisation dans ce nouvel exercice du pouvoir et tout particuliè-rement pour un espace rural loin des centres de pouvoir. Je montre que ce renouvellement de l'exercice du pouvoir est co-produit avec la dynamique modernisatrice de cette première vague.

A.1.1 La construction de l'État moderne post-révolutionnaire

La problématique post-révolutionnaire est de parvenir à (ré-)armer l'État quand la révolution est dite avoir fait tomber l'Ancien Régime. Dans une perspective foucaldienne, ce moment est celui de l'avè-nement d'un nouvel exercice gouverl'avè-nemental du pouvoir correspondant à la production de nouveaux savoirs qui constituent l'État se décrétant moderne par opposition au passé. Ceci est co-produit avec l'émergence et l'hégémonie de nouveaux acteurs comme l'administration et la bourgeoisie ayant de nou-veaux rôles qui doivent constituer les nounou-veaux savoirs pour gouverner et en même temps mettre en pratique le gouvernement. Caractériser l'État correspond ici à une perspective d'anthropologie histo-rique, initiée parRabinow(2006), pour saisir cette transformation de l'art de gouverner la France et la Crau. Cette perspective ne vise ici pas à dénir ce que serait l'État moderne ou à faire sa généalogie. Je suis bien conscient des transformations politiques des structures institutionnelles (Républiques, Em-pires, Restauration) et des dynamiques politiques (jacobinisme, régionalisme, hygiénisme) qui émaillent cette vague de modernisation et qui démontrent une certaine hétérogénéité et évolution des pratiques gouvernementales. Je souhaite ici mettre en avant la proclamation d'un nouvel exercice du pouvoir gou-vernemental associé à une nouvelle gure et de nouvelles caractéristiques de l'État et de son action qui va de pair avec la modernisation de la FranceRabinow(2006). Nous explorons dans le reste de ce chapitre

les transformations et adaptations de cette activité gouvernementale visant à mettre en valeur la Crau.

L'État moderne se construit à la suite de la révolution pour mettre n aux manières de gouverner d'Ancien Régime. Dans une perspective marxiste, celui-ci se met en place sous l'impulsion de la bour-geoisie qui fait alliance avec le prolétariat et dépossède les nobles et le clergé. Cette idée de lutte des races qui est reprise par Marx et Engels comme lutte des classes5 est au c÷ur de l'historiographie de la contre-histoire justiant et légitimant le mouvement révolutionnaire et la genèse de l'Etat moderne. Sans souscrire à cette historiographie politique, il est important de souligner le rôle de la bourgeoisie dans la constitution et la promotion de ce nouvel État mais il serait réducteur de penser ce dernier au service de la seule bourgeoisie ou de logique de domination.

L'exercice administratif du gouvernement est un des traits caractéristiques de cet État moderne. Celui-ci correspond à une nouvelle alliance de savoir-pouvoir. L'avènement de la statistique6est le marqueur de cette nouvelle façon de produire des savoirs modernes pour gouverner. Celle-ci signie étymologiquement les savoirs de l'État . Elle est produite dans des services administratifs dédiés et vise à informer ceux au pouvoir de ce dont ils ont la charge. Si on peut faire une archéologie de la statistique et de ce type de savoir avant la révolution, ceux-ci deviennent hégémoniques avec l'État dit moderne. Cette articulation de savoir/pouvoir construit de nouveaux objets à gouverner le territoire et la population dans une perspective foucaldienne.

Il faut notamment questionner la notion de modernité dans la recomposition de ce savoir/pouvoir.

Rabinow(2006) prenant la suite et anant les travaux de Foucault, explore cette question dans la période 1800-1950 (correspondant à cette première vague). Le premier point est l'émergence du social avec l'émergence de sciences sociales spéciques ayant pour objet d'étude les hommes et la population .

Rabinow(2006) montre les évolutions de ces savoirs et de leurs objets. Ce savoir du social se met en place dès la première moitié du XIXe siècle et s'articule avec la structure administrative de l'État dont elle devient la structure cognitive pour gouverner les hommes . Le second point est la naissance de la Nature comme un autre domaine de savoirs saisi par les sciences naturelles. Paul Rabinow montre comment la notion de milieu permet d'accorder ces lectures naturalistes avec le social notamment grâce à la géographie ou l'architecture. Ces processus de naturalisation interviennent en second rideau à partir des années 1850 mais deviennent rapidement hégémoniques dans la constitution des savoirs techniques de l'État notamment pour la modernisation de l'empire colonial.

Il faut cependant questionner la manière dont ces savoirs, produits par ces intellectuels spéciques , parviennent à faire pouvoir . Il ne s'agit pas seulement de faire une anthropologie des savoirs couplés

5. Foucault montre le lien entre ces concepts dansFoucault(1997).

6. J'explorerai en détail les statistiques des Bouches-du-Rhône ([32]de Villeneuve(1826-1834)) dans les deux sections suivantes pour explorer la modernisation et la conquête de la Crau par ce nouvel exercice du pouvoir.

aux gouvernementalités mais de questionner les pratiques de gouvernement et d'usage/production des savoirs notamment au sein de l'administration. Il faut ici souligner le rôle de l'administration et sa structuration hiérarchique dans la mise en place de l'État se disant moderne. Cette nouvelle construction bureaucratique, reposant en bonne partie sur la bourgeoisie (sans pour autant la servir), est au c÷ur de l'articulation des savoirs aussi bien du social que de la Nature . En ce sens, nous allons étudier ces transformations de savoir/pouvoir dans la perspective de la mise en valeur qui correspond à l'atterrissage de cette modernisation de la France en Crau. Par cette approche, je cherche à questionner cette articulation moderne de savoir/pouvoir dans un milieu rural, décrit comme agricole et éloigné des centres de pouvoir.

Il faut ici replacer cette modernisation de l'agriculture par rapport au gouvernement économique. Les savoirs économiques ont une place incontournable dans le calcul de l'articulation du social et du milieu comme nous le verrons dans l'usage de la statistique en Crau. Nous devons ici questionner le rôle et la place de ces savoirs économiques dans l'exercice gouvernemental du pouvoir. L'avènement du capitalisme est au c÷ur de cette problématique.Polanyi(1983) montre notamment les processus de désencastrement de l'économie et de la technique, soit leur séparation et autonomisation, qui sont constitutif d'une certaine modernité capitaliste. C'est particulièrement le cas de la terre qui désencastrée, devient ainsi un objet de marché capitaliste.

Il faut cependant replacer cette logique capitaliste dans l'exercice du pouvoir de l'État post-révolutionnaire. L'État que nous allons explorer dans ce chapitre n'est ni le promoteur du capitalisme ni son opposant. Il rend cependant possible l'émergence d'un capitalisme, porté par la bourgeoisie et en grande partie rentier, en fournissant un cadre légal pour le marché notamment de la terre sous le régime de la pro-priété privée. Il n'est pas non plus un État libéral qui gouvernerait a minima la sphère économique mais a plus un rôle de laisser-faire vis-à-vis de certaines dynamiques industrielles (y compris agricole) tant qu'elles ne rentrent pas en conit avec la paix sociale (Rabinow (2006)). Dans cette perspective, l'administration laisse la bourgeoisie faire advenir le capitalisme et la soutient parfois en fonction des intérêts de la nation mais le domaine économique ne contraint ni ne réduit l'exercice du pouvoir. D'une certaine manière, laisser-faire la bourgeoisie capitaliste permet à l'État moderne de prendre place dans cet espace social notamment comme arbitre, enregistreur, certicateur et impositeur du marché mais également comme stratège industriel. Nous verrons cette activité stratégique de l'administration pour la mise en valeur des terres ingrates , vides et pierreuses de la Crau.

Ce chapitre propose d'explorer la modernisation de l'agriculture co-produit avec l'enracinement de cet État administratif qui doit parvenir à conquérir et s'imposer comme autorité légitime en Crau. La gure de l'État dit moderne et les rôles de son administration doivent ainsi être repensés dans sa capacité à ré-articuler savoir et pouvoir face à des acteurs et des pratiques hétérogènes. Il s'agit de conquérir le

territoire, non pas par les armes, mais par les dispositifs administratifs qui promettent la modernité. Cette dimension rural de l'État administratif est passée sous silence par les historiographies au service de l'État mais est également le plus souvent ignorée par les anthropologues/sociologue de la modernité et du pouvoir qui se focalisent sur les villes et les industries décrites comme les fers de lance de la modernité7.

Sur cette facette conquérante de l'État, nous pouvons faire le lien avec les analyses de la colonisation. Il existe une grande proximité entre la conquête coloniale et la gure de l'État conquérant qui la porte avec la conquête de la Crau par la modernisation mise en valeur . Il est ainsi particulièrement fécond de se nourrir de la littérature scientique sur la conquête coloniale de l'État pour comprendre l'activité de conquête des espaces ruraux de la nation. Je pense en particulier au livre collectif de Blais et al. (2011). Ce livre montre l'activité de conquête de la colonisation avec la construction de savoirs et en particulier des savoirs géographiques. En particulier, l'étude du rôle de la cartographie et de la carte dans la construction de l'empire colonial fait écho avec les cartes de conquêtes du Coussouls et des canaux. La force des études coloniales consiste ainsi à étudier cette dynamique de conquête qui accompagne la construction de l'État. Cette démarche est répandue pour les anciennes colonies mais moins dans les analyses portant sur la métropole. Les travaux de Michel Foucault dansFoucault(2004b) ou ceux de Paul Rabinow dansRabinow (2006) explorent des savoirs et des techniques issues des villes et principalement pour un exercice citadin du pouvoir à distance des milieux ruraux.

A.1.2 Conquérir la Crau en la modernisant

La modernisation est mise en place pour parachever la révolution et le renversement du pouvoir. Elle doit permettre de rendre ecace l'organisation politique de la contre-histoire. Il s'agit de mettre en place des dispositifs non-nobiliaires de l'eau, au nom de l'utilité publique . Ici, s'opère le retournement d'une noblesse de la souveraineté fondée sur une généalogie des droits à une noblesse du mérite qui s'établit par la mise en valeur de la Crau et l'amélioration constante de l'utilité publique . Cette modernisation se déploie vers les propriétaires fonciers qui font usage de l'eau et doivent ainsi améliorer leurs fonds, s'enrichir et in ne améliorer la richesse de la nation.

Pour la bourgeoisie et les possédants-biens , la vague de modernisation est un dispositif qui doit permettre de conquérir l'espace, notamment rural, qui lui échappe. Celle-ci est coproduite avec un nouvel exercice du pouvoir alliant bourgeoisie provinciale et administration centralisée. La conquête de l'espace national, c'est-à-dire la création d'une unité nationale autour d'un territoire France, est une dynamique napoléonienne qui se poursuit durant toute cette première vague et construit l'État moderne

7. Soulignons les travaux d'Alice Ingold et de Nathalie Jas qui apportent des éclairages sur la modernisation agricole durant cette première vague.

Rabinow (2006). Les bourgeoisies locales fournissent des hommes politiques et des administrateurs à l'État centralisé qui opère en stratège pour le choix des mandats et positions. A partir de la Restau-ration (1814), une partie de la bourgeoisie provinciale organise des mouvements régionalistes, tente de se ré-approprier l'espace et s'oppose aux administrations centrales. Ce jeu politique entre centralisme et régionalisme se décline sur les questions de gouvernement des eaux comme le montre Stéphane Ghiotti

Ghiotti (2007) autour des controverses sur le bassin versant contre l'approche centralisée par lières techno-administratives et le monopole de l'expertise.

En termes juridiques, cette vague de modernisation correspond au passage progressif (1) d'une plura-lité de droits qui sont mis en balance, équilibrés et débattus dans des arènes entre pairs et plus rarement dans des forums judiciaires à (2) une régulation des pratiques par la puissance publique, par la loi étatique, ou par des arrêtés administratifs. L'État occupe alors pleinement la position d'arbitre pré-cédemment décrite (section A.1.1 page 139). Cette nouvelle position permet en particulier de faciliter l'investissement dans des infrastructures, de promouvoir la mise à prot de nouvelles terres et d'accroître la production agricole dans une perspective d'industrialisation de l'agriculture.

Ce nouveau rôle de l'État dans le gouvernement de l'eau trouve des parallèles dans d'autres domaines. Jean-Baptiste Fressoz (Fressoz(2012)) montre par exemple comment l'État, avec le corps des Mines et l'Académie des sciences, adopte une position réglementaire qui permet de désinhiber la révolution in-dustrielle. Il génère de nouveaux modes de régulation, tels que des normes de sécurité, l'élaboration de seuils, ou encore des procédures d'autorisation, qui permettent d'encadrer la machine à vapeur, tout en accompagnant et en légitimant l'exploitation croissante de la Nature. La machine à vapeur devient ainsi un symbole de la modernisation industrielle et les risques, les pollutions, ainsi que les procédés alter-natifs sont oubliés. La sous-section suivante nous amène à penser la régulation pour la modernisation hydraulique et agricole en miroir de cette modernisation industrielle.

A.2 Construire des savoirs sur les hommes et la nature pour le gouvernant : un discours politico-administratif qui met en place et justie la moder-nisation

La rupture avec l'ancien régime implique la construction d'une nouvelle lecture du monde, des humains et non-humains, an de les transformer selon un nouvel idéal politique (enn)8 moderne. Cette nouvelle lecture du monde repose sur de nouvelles ontologies. Cette sous-section interroge ainsi la construction des savoirs et des discours par la bourgeoisie et l'administration. Elle analyse comment ils constituent

8. Je dis enn moderne car la modernité se fait toujours présente. Il faut moderniser vite face à l'incurie du monde actuelle selon la lecture du monde qui est produite. Il y a une certaine urgence à agir ce qui légitime la modernisation, et ce en tout temps.

une justication politique de la modernisation et proposent des façons modernes de gouverner et de faire pour la Nature et les hommes.

Trois caractéristiques marquent le discours modernisateur de la première vague de modernisation et peuvent être identiés à partir de l'analyse de documents d'époque9. Premièrement, il est caractérisé par une structure discursive qui place la technique en position hégémonique. Deuxièmement, les bénéces et les prots qui seront apportés par la modernisation sont sans cesse rappelés. Enn, l'administration et les ingénieurs sont érigés en acteurs légitimes et incontournables.

A.2.1 Un discours qui rend de nouvelles techniques hégémoniques

La première vague de modernisation repose sur un discours qui promeut de nouvelles techniques en rupture avec celles de l'Ancien Régime. La technique est ici dénie comme un ensemble de savoirs, de pratiques, d'instrumentations, de règles, d'outils qui permettent de gouverner les eaux. La technique comporte une forme d'instrumentation du monde. Cette instrumentation est produite et utilisée par la bourgeoisie pour la construction des savoirs sur les hommes et la Nature qui sont utilisés dans la contre-histoire. Les techniques modernes sont celles de la statistique, de l'économie, de la réglementation administrative et de l'hydraulique qui s'opposent aux techniques généalogiques et juridiques de l'histoire de la souveraineté. Ces premières proposent un accès plus immédiat à la Nature et aux hommes et forment le cadre de véridiction de cette modernité associé à un nouvel exercice du pouvoir. Dans cette partie, je montre comment ces techniques formatent les discours politiques modernisateurs et deviennent hégémoniques.

Les diérents documents d'époque reposent sur une démarche argumentative similaire et révélatrice de la promotion des techniques modernisatrices. Cette dernière est particulièrement visible dans les diérents livres qui composent les Statistiques des Bouches-du-Rhône [32]de Villeneuve(1826-1834) de 1826. Ce document imposant a pour fonction de donner au roi l'ensemble du savoir sur les Bouches-du-Rhône nécessaire pour pouvoir gouverner. A chaque niveau, la technique de la statistique permet la mise en écriture du monde et l'amélioration de sa mise en forme. Elle n'est pas présentée ni débattue en son nom propre. Elle contribue à la construction de savoirs techniques qui sont évalués les uns par rapport aux autres dans une rationalité fermée. Dans ce discours, seuls les savoirs qui sont construits pour gouverner sont acceptables. Ces savoirs-techniques sont sectorisés et s'articulent en grande partie sur la maîtrise de