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Démarches et méthodes d’enseignement

Dans le document Par Caroline W. NDIRANGU d’enseignement (Page 74-82)

Démarches

Une démarche d’enseignement est un moyen dont on se sert pour faire face à un problème relatif à l’éducation. La démarche d’enseignement est l’ensemble des méthodes dont dispose l’enseignant pour présenter la matière.

Nous allons aborder, ci-dessous, les différentes démarches d’enseignement. Nous vous encourageons à prendre des notes au passage.

La démarche didactique

Jadis, l’enseignement se faisait de manière didactique, c’est-à-dire dans le cadre d’un cours magistral. On transmettait des formules toutes faites à l’apprenant ; il devait les mémoriser et les utiliser lorsque l’enseignant le questionnait. On portait peu d’intérêt à la compréhension de la matière ; on ne faisait que remplir les cerveaux. On voyait le cerveau comme un espace vide qu’il fallait remplir.

La démarche de présentation

Cette démarche d’enseignement se caractérise par une nette prédominance de l’exposé oral. L’enseignant expose la matière et l’apprenant joue un rôle passif ; il n’y a aucun espace-temps réservé pour les activités. C’est une démarche centrée sur l’enseignant. L’enseignant se charge des démonstrations pratiques ; l’apprenant ne fait qu’écouter et observer, prendre des notes et poser des questions.

On remet en question l’efficacité d’une telle démarche. Il y a toutefois certaines matières comme les mathématiques et les sciences qui s’accommodent bien de cette démarche puisqu’elles sont difficiles à démontrer de manière pratique.

La démarche empirique

Cette démarche repose sur la pensée suivante : on acquiert une connaissance scientifique au moyen de l’observation. On raisonne par induction. On offre à l’apprenant la possibilité d’expérimenter, de « mettre les mains à la pâte » ; il développe ainsi ses capacités motrices et il affine son sens de l’observation.

La démarche heuristique

Au tournant du vingtième siècle, les tenants de la démarche heuristique croyaient qu’il était possible d’apprendre à l’apprenant à concevoir des idées scientifiques par l’utilisation des facultés d’observation, de déduction et de mémoire. L’appre-nant joue alors un rôle actif ; il observe, il note, il analyse les données, et il tire ses propres conclusions. Cette démarche se révèle plus complète pour l’éducation de l’apprenant puisque celui-ci doit poser des questions dont les réponses ont des implications pratiques ; il a l’occasion de valider la théorie. Cette démarche

demande cependant plus de temps, ce qui retarde l’assimilation de la matière prévue dans le syllabus.

La démarche requête - découverte

Cette démarche, centrée sur l’apprenant, exige la coopération complète de tous les participants. Il s’agit d’une méthode d’enseignement systématique dans laquelle on propose une série d’activités dont le déroulement n’est pas fixe, mais qui sont choisies selon les besoins du moment. L’enseignant encourage la participation active de l’apprenant à des activités qui lui permette de développer des habiletés et de se familiariser avec le monde de la science ; il apprend à observer, à réaliser des expériences, à recueillir des données et à présenter des résultats.

Un proverbe chinois dit : « J’entends, j’oublie ; je vois et je me souviens ; je fais et je comprends ». L’apprenant qui réalise des expériences et qui obtient des résultats pratiques s’éveille aux sources même de la connaissance. Cependant, malgré tout ces travaux pratiques, l’apprenant peine souvent à comprendre le fondement même de la pensée scientifique, d’où le slogan : « Je fais et je suis encore plus confus ». L’enseignant doit pouvoir orienter l’apprenant vers les ressources nécessaires à sa compréhension, soit en éclaircissant les points nébuleux ou en se mettant à la disposition de l’apprenant lorsque celui-ci a des questions.

La démarche constructiviste

La démarche constructiviste repose sur le principe que l’apprenant a déjà acquis des connaissances et des informations au moment d’intègre le système éduca-tionnel formel ; il a développé ses propres idées et ses propres concepts selon les expériences vécues. Au cours de son développement, l’enfant s’ouvre constamment à de nouveaux horizons, doit recueillir et analyser de nouvelles données ; face à l’incertitude, il se tourne vers ses parents, des membres de sa famille ou des amis pour poser des questions, demander des éclaircissements. Peu à peu, il assimile ces nouvelles données, les incorporent à sa mémoire et puis transforme le tout en connaissance. Le meilleur apprentissage se fait à partir d’expériences et d’ac-tivités pratiques, et à l’aide d’un mentor qui sert de guide et de conseiller. À ce sujet, Piaget stipule qu’une personne interprète la réalité au moyen de structures intellectuelles caractérisées par des gestes et des comportements qui se modifient au fil du temps. La personne fait donc l’effort de changer, de tenter de s’adapter aux nouvelles conditions de son existence.

Le rôle de l’enseignant est d’être un de facilitateur, un guide ; il offre un cadre d’apprentissage stimulant à l’apprenant afin que ce dernier puisse expérimenter, cerner ses lacunes et corriger ses erreurs. L’enseignant possède les outils suivants pour atteindre son but :

• Laisse place à la discussion en classe (l’apprentissage en groupe avec ses semblables)

• Pousse l’apprenant à expérimenter et à faire la démonstration de ses découvertes

• Utilise des outils divers comme l’équipement audio-visuel, des tableaux, des diagrammes, et cetera.

La démarche de requête exige l’utilisation d’un plus grand nombre d’activités conçues pour aider l’apprenant à apprendre ; il en résulte que l’apprenant:

• S’ouvre à de nouvelles perspectives suite à ses recherches

• Modifie sa perception et ses idées préconçues en réaction à ces nouvelles perspectives

• Augmente sa compréhension des concepts scientifiques

Conseils d’apprentissage

Il existe plusieurs démarches d’enseignement et celles-ci sont soit centrées sur l’enseignant, soit centrées sur l’apprenant. Ces démarches sont didactiques, de présentation, empirique, heuristique, de requête et constructiviste.

Vous êtes maintenant au fait des différentes démarches d’enseignement. N’hésitez pas à clarifier tout point qui vous est obscur.

Méthodes d’enseignement

Lorsqu’on parle de méthodes d’enseignement, on décrit les différents moyens à la disposition de l’enseignant pour transmettre la matière en classe afin d’atteindre les objectifs visés. Il importe de prendre en considération l’organisation et l’utilisation des techniques d’enseignement, la matière abordée et le matériel pédagogique dans le cheminement vers ces objectifs. Plusieurs facteurs déterminent le choix d’une méthode particulière. Parmi ceux-ci on peut citer :

• La matière enseignée

• Les objectifs visés par l’enseignant

• La disponibilité du matériel pédagogique et des ressources servant à l’ap-prentissage ainsi que la volonté et la capacité de l’enseignant à improvi-ser si besoin est

• L’évaluation et les activités de rétroaction • La particularité de chaque apprenant • Les dimensions de la salle de cours

La méthode du cours magistral (discours et craie)

Cette méthode consiste à transmettre de l’information factuelle à l’apprenant ; l’apprenant écoute passivement et tente d’absorber l’information. C’est une mé-thode dépassée car :

• Elle n’offre aucune possibilité à l’apprenant d’expérimenter, un préalable à la connaissance scientifique

• Le contenu du cours est vite oublié

• Un cours magistral peut devenir ennuyeux, surtout s’il dure longtemps et si l’enseignant est un mauvais communicateur

Cette méthode se révèle cependant efficace lorsqu’il y a beaucoup de notions à transmettre. Malgré les critiques, cette méthode est utile si l’on en fait une uti-lisation adéquate.

La méthode de démonstration de l’enseignant

La démonstration a pour but d’expliquer et de clarifier certains aspects d’un enseignement, de manière rapide et efficace comme, par exemple, comment le métal chauffé à haute température se dilate et devient malléable. Pour être efficace, cette méthode requiert la participation active de l’apprenant. Un moyen d’amener l’apprenant à participer est de lui poser des questions durant la démonstration. Un autre moyen d’encourager sa participation est de demander à l’apprenant de mettre en place les éléments de la présentation ; il aura ainsi un début de com-préhension du processus. Lors de la présentation, chaque étudiant doit pouvoir observer sans contraintes toutes les étapes.

La démonstration peut également servir à réaliser une expérience qui sera repro-duite plus tard par l’apprenant ; elle peut également s’avérer utile si le matériel disponible est insuffisant pour faire manipuler chaque étudiant. On utilise égale-ment la démonstration lorsque l’expérience s’avère dangereuse ou que l’équipeégale-ment est trop délicat pour le laisser entre les mains inexpérimentées de l’apprenant (un mélange d’hydrogène et d’air ; des condensateurs fortement chargés).

Parmi les matières que vous avez choisi d’enseigner, quels sont les sujets secondaires qui pourraient bénéficier de l’utilisation de cette méthode ?

La méthode d’expérimentation - travail pratique

Il s’agit d’une méthode qui consiste à laisser l’apprenant expérimenter au moyen d’activités pratiques, sous la supervision de l’enseignant. L’enseignant met à la disposition de l’apprenant, ou d’un groupe d’étudiants, le matériel pédagogique et les instruments et donne les directives concernant le déroulement de l’activité. Le manque d’équipement ou de laboratoires ne devrait pas servir d’excuse à une restriction du temps d’expérimentation. L’enseignant (et l’apprenant) doit faire

preuve d’imagination et également faire place à l’improvisation pendant le travail pratique. Si le contexte n’est pas propice à l’improvisation, il est alors recommandé de mettre en place de petites expériences.

Afin de s’assurer que le travail se fait en respectant les règles de sécurité et pour assurer de bons résultats, l’apprenant doit posséder certaines habiletés techniques, comme :

1. La capacité de faire une lecture précise des instruments (cylindres à me-surer).

2. La connaissance de l’équipement et des instruments ainsi que leur utili-sation (le microscope).

La réussite du travail pratique dépend de plusieurs facteurs comme : 1. Préparer adéquatement l’activité planifiée.

2. Expérimenter au préalable l’activité afin de vérifier que tout est en ordre et les résultats escomptés seront atteints.

3. Communiquer les instructions avec des mots simples, de manière claire, ne laissant aucune place à l’ambiguïté. Chaque terme qui porte à confu-sion doit être explicité.

4. Assurer une supervision efficace lors des travaux. 5. S’assurer de bien délimiter les groupes de travail. 6. Établir un lien entre la théorie et la pratique.

7. Faire part des dangers liés à l’expérience et des précautions à prendre pour éviter tout accident.

Projet de travail

On ne souligne jamais assez l’utilité d’un projet de travail dans l’apprentissage de la science et des sciences humaines. Il donne à l’apprenant l’occasion d’effectuer des recherches dans des domaines de son choix et de se familiariser avec la démarche scientifique. L’apprenant fait appel aux habiletés suivantes :

I. L’observation

II. L’identification du problème III. La discussion

IV. La formulation d’une hypothèse V. La conception et la recherche VI. La cueillette de l’information VII. L’analyse de l’information VIII. La déduction

Contrairement à la croyance populaire, on peut réaliser un projet de travail dans un laps de temps relativement court et avec peu de moyens. Plusieurs opportunités d’apprentissage s’offrent à l’apprenant, individuellement ou en groupe. Le sujet de recherche peut provenir de l’apprenant ou être suggéré par l’enseignant. Peu importe le point de départ, l’enseignant doit s’assurer que l’apprenant dispose d’informations suffisantes pour pouvoir entamer et terminer le projet. La su-pervision et les conseils de l’enseignant servent de préalables au succès du projet de travail.

À partir de la matière enseignée, choisissez six sujets qui pourraient faire l’objet d’une recherche dans le cadre d’un projet de travail confié aux étudiants.

La méthode de travail sur le terrain – excursions

La méthode du travail sur le terrain doit servir à illustrer le développement natu-rel ou l’application technologique de certains sujets abordés en classe. C’est un moyen qui permet à l’apprenant de constater de première main un phénomène scientifique et de le situer dans un contexte réel afin de constater son impact au quotidien. Il en résulte, pour l’apprenant, une appréciation des sciences, non seu-lement d’un point de vue théorique, mais égaseu-lement dans la vie de tous les jours. Le travail sur le terrain est également une excellente opportunité de rencontre entre l’apprenant et des spécialistes d’un domaine particulier.

Donnez des exemples d’endroits qui pourraient servir à des excursions ou des sorties éducatives.

En voici un : près d’un étang pour en étudier l’écosystème. À vous d’en nommer d’autres.

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Ce n’est pas facile d’organiser une sortie éducative, mais bien planifiée, ce genre d’activité se révèle un outil efficace d’apprentissage des sciences et même des arts. Il n’est pas nécessaire d’aller loin. L’activité peut avoir lieu tout près de l’école ; l’environnement immédiat de l’établissement scolaire peut offrir un lieu riche en ressources à explorer. Il faut souligner qu’une bonne planification est de rigueur ; elle permet d’éviter que la sortie ne se transforme en une visite touristique. Pour se faire, l’enseignant doit spécifier les objectifs, encadrer les activités et veiller à leur bon déroulement, penser à l’évaluation et faire un suivi des activités. Il faut préparer une fiche de travail ou un questionnaire, donner des instructions claires et précises afin de bien orienter le travail de l’apprenant. Il faut penser à former au préalable les groupes de travail.

Nommez des aspects de votre matière d’enseignement qui se prêteraient bien à cette méthode d’enseignement.

• • • • • La méthode de discussion

La discussion est une composante importante du contexte d’enseignement. La discussion permet à l’apprenant d’échanger des idées. Elle peut servir d’entrée en matière lorsqu’un nouveau sujet est abordé et également servir à évaluer le niveau de familiarité de l’apprenant avec le sujet ; elle peut servir à clore la ses-sion d’apprentissage et à permettre à l’apprenant de montrer ce qu’il a vraiment compris de la matière. La discussion à l’intérieur de petits groupes doit cependant être accompagnée d’un rapport de présentation pour vérifier si l’échange entre étudiants à été fructueuse.

Les autres méthodes d’enseignement

Il existe d’autres méthodes d’enseignement comme la simulation, les jeux, les sketchs, et cetera. Ils sont efficaces si utilisés à bon escient.

• La simulation : il s’agit d’imiter l’apparence ou de reproduire le caractère d’une automobile, d’un avion, d’un acteur en particulier, et cetera. C’est la représentation du réel au moyen de reproductions ou de modèles. • Le jeu : il s’agit de se mettre dans la peau d’un autre, d’interpréter, pour

mieux comprendre une situation en contexte.

• Le sketch : il s’agit de l’interprétation d’une courte scène.

• Les jeux et les charades qui servent à répondre à des questions précises. • L’apprentissage à l’aide d’outils électroniques : il s’agit d’utiliser

l’ordina-teur pour expliquer des processus ou des concepts.

• Les outils de radiodiffusion et télédiffusion : la radio et la télévision comme outils d’enseignement.

La méthode d’apprentissage par soi

Cette méthode porte également le nom d’apprentissage de l’éducation program-mée. L’apprenant avance à son propre rythme d’apprentissage. Il s’agit d’un apprentissage individualisé au moyen d’un manuel programmé ou d’un disque compact. L’apprentissage s’effectue graduellement, étape par étape, selon la capa-cité et la disponibilité de l’apprenant. Les résultats sont immédiats. L’enseignant sert de guide ; il donne les instructions nécessaires au bon fonctionnement de

l’équipement et apprend à l’apprenant à porter une appréciation sur son propre travail.

Est-ce une méthode que vous aimeriez utiliser ? Quels défis présente cette méthode pour vous ? Expliquez en 100-150 mots.

1) Faites un résumé de chacune des méthodes d’enseignement et indiquez à quelle catégorie appartient chacune d’elles : CENTRÉ SUR L’APPRE-NANT ou CENTRÉ SUR L’ENSEIGL’APPRE-NANT.

2) L’Afrique a beaucoup de chemin à parcourir pour rattraper le reste de la planète dans l’utilisation efficace de la technologie. Selon vous, quelle méthode favorise l’intégration de la technologie dans le cheminement de l’apprenant ? Expliquez en 100-150 mots.

Regardez bien le diagramme qui suit portant sur la maîtrise de la matière et les habiletés interpersonnelles et répondez aux questions que vous trouverez sous le diagramme,

Dans le document Par Caroline W. NDIRANGU d’enseignement (Page 74-82)