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CHAPITRE 3 LA MÉTHODE

3.4 MODALITÉS DE LA RECHERCHE

3.4.1 Démarche et procédures de recueil de données

Après avoir reçu le Certificat d’éthique délivré par le Comité scientifique du décanat de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, nous avons contacté les responsables des études du premier cycle à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal pour présenter notre projet et bien expliquer nos objectifs. Ils ont donné leur accord pour la réalisation de la recherche.

La recherche empirique a consisté à observer des séances d’APP, prendre des notes, recueillir les enregistrements vidéo de ces séances faits par le service technique de la Faculté, à partir de matériel déjà préinstallé; interviewer les étudiants; discuter avec les tuteurs et responsables du cours et consulter leurs manuels.

Pour ce qui est de l’observation en recherche qualitative, Van der Maren (2003, p. 150-153) décrit trois modalités : l’observation participante, l’observation systématique, non participante et l’observation électronique. Dans l’observation participante, le chercheur s’immerge dans la situation qu’il observe et s’implique dans les activités quotidiennes des acteurs. Dans l’observation systématique, par contre, le chercheur ne s’implique pas dans les activités; dans ce cas l’observation peut être faite avec ou sans l’aide d’une grille d’observation, avec un relevé manuscrit des données. Enfin, l’observation électronique, utilisant microphones, caméras et caméscopes, constitue le troisième type d’observation; dans ce cas l’enregistrement des données pourra se faire en utilisant ces médias. Pour cette recherche, nous avons utilisé deux modalités

d’observation : l’observation systématique, non participante et l’observation électronique, par l’enregistrement vidéo des tutoriaux d’APP.

L’observation non participante des séances d’APP se déroulait à partir d’une salle adjacente de la salle de cours (U-506), de l’autre côté d’un grand miroir qui sépare les deux salles. Ainsi, nous pouvions suivre ce qui se passe en salle de cours (U-512) sans que les étudiants nous voient. Cependant, ils savaient qu’ils étaient observés puisque leur consentement volontaire et celui du tuteur ont été sollicités au préalable (voir Annexe G. Nous avons choisi de ne pas nous immiscer dans les activités de groupe, mais plutôt nous nous intéressions aux comportements, aux questions, aux réponses, aux discussions et échanges entre les participants. Le contexte situé de notre observation, les tutoriaux d’APP, nous a offert une situation naturelle d'échange entre les deux parties se trouvant au centre de notre problématique de recherche : les étudiants et le tuteur.

Concernant l’observation électronique, toutes les séances ont été enregistrées sur cassettes vidéo, puis ces enregistrements ont été gravés sur DVD par les techniciens de la DGTIC. Ce qui a permis par la suite d’utiliser différents logiciels pour revoir ces enregistrements (Gom Player) et transcrire (Soundscriber) ceux que nous avons choisis. Le logiciel Sound scriber importe le fichier vidéo ou audio enregistré dans l’ordinateur et permet de faire la transcription à son rythme, en faisant des pauses, en revenant sur des séquences d’interactions, autant de fois que souhaité. Ce logiciel nous a permis d’attribuer à chaque intervenant ses paroles. Pour chaque problème étudié (3 heures pour les deux phases), il a fallu en moyenne 9 à 10 heures pour la transcription et une fois la transcription finie, nous avons utilisé un autre logiciel avec égaliseur, le Winamp (qui permet de jouer sur la qualité du son) pour une dernière vérification des transcriptions. Vu l’exhaustivité du matériel, qui reste disponible, nous avons choisi de transcrire et d’analyser les vidéos de deux problèmes pour chaque groupe, selon la récurrence des thèmes. Pour les deux problèmes de première année, il a fallu environ 20 heures de transcription, plus les vérifications. Et pour les deux problèmes de deuxième année, ce fut un peu plus long, environ 30 heures, à cause de la plus grande complexité de la matière. Ce travail a été réalisé en deux mois environ.

Notre souci a été d’éviter de trop perturber les tutoriaux, car, comme le souligne Van Der Maren (2003, p. 152), “ l’observation perturbe toujours les rapports entre les partenaires naturels de la situation ” et cet impact est encore plus grand avec les moyens audiovisuels. Il y a, en effet, une possibilité de biais du chercheur sur le site et du site sur le chercheur (Miles et Huberman, 2003, p. 477). Mais avec la procédure adoptée, le matériel d’enregistrement étant déjà dans la salle et les étudiants ne nous voyant pas, nous croyons que ces biais ont été réduits.

Le troisième moyen de recueil des données utilisé a été l’interview semi-structuré des étudiants qui n’a eu lieu qu’à la fin, car, auparavant, les étudiants n’étaient pas disponibles, pris par les cours associés aux APP, et par les autres activités. L’entrevue a eu lieu individuellement, dans le local occupé pour l’observation et a duré, en moyenne, 10 minutes par étudiant. La transcription des enregistrements a été faite par une professionnelle de la Faculté des sciences de l’éducation.

Enfin, la quatrième source de données a été le manuel du tuteur et de ces manuels nous avons extrait les objectifs d’apprentissage prévus par la faculté pour les comparer à ceux définis par les étudiants. Nous avons pu aussi approfondir notre compréhension de certains concepts pour déceler les concepts erronés produits par les étudiants et suivre la correction de ces erreurs. Nous avons aussi eu des échanges avec les tuteurs sur leur qualification et leurs conceptions de l’APP.