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DÉFINITIONS 83 de façon non monotone (défaisable). Les effets sémantiques de la relation doivent

La relation d’Élaboration en sdrt Sommaire

3.1. DÉFINITIONS 83 de façon non monotone (défaisable). Les effets sémantiques de la relation doivent

mainte-nant être vérifiés entre les événements des constituants Kπa et Kπb : l’événement «having a fantastic meal» est, comme prédit, temporellement inclus dans l’événement «having a lovely evening».

À présent, trois sites d’attachement sont possibles pour πc : πb (qui est la dernière information nouvelle), πa (qui domine πb) et π0 (qui est le noeud le plus haut dans la structure). L’attachement de πc à π0 n’est pas satisfaisant car il n’y a pas d’antécédents accessibles dans la sdrs de K0 pour résoudre l’anaphore he de (c). Sur la base de connais-sances du monde, on peut inférer SubtypeDentre un événement du type «eating salmon» et un événement du type «enjoying an evening». La relation entre les constituants πaet πcest donc Élaboration. Mais dans ce cas, nous pourrions également inférer une connection faible (Continuation) entre πb et πc : en d’autres termes, cela représente une situation étrange dans laquelle «Max eating salmon» et «his having dinner» sont deux événements reliés par une relation faible, peut-être deux dîners. L’attachement de πc à πb est alors considéré. La sdrs de Kπb contient un antécédent pour la résolution de l’anaphore et sur la base de connaissances du monde, on peut inférer SubtypeD entre un événement du type «eating salmon» et un événement du type «having meal». On peut donc inférer Élaboration(πb, πc). Selon les principes du mdc, on choisit la sdrs dont l’interprétation offre une cohésion plus forte entre la nouvelle information «eating salmon» et les anciennes informations «eating a meal», «having a lovely evening». Avec l’attachement Élaboration(πbc), on peut éga-lement inférer Élaboration(πac) en appliquant la règle de transitivité. Les connections sont, en quelque sorte, maximisées. Le principe du mdc prédit que Kc s’attache à Kb pour garantir une cohérence du discours maximale.

Quatre sites d’attachement sont disponibles pour πd : πc (qui est la dernière infor-mation nouvelle), πb (qui domine πc), πa (qui domine πb) et π0. Il est possible d’inférer N arration(πc, πd) sur la base du prédicat Occasion (inférée sur la base de connaissances du monde à propos du déroulement d’un repas et de l’ordre dans lequel les plats sont servis). Narration entraîne une contrainte de topique. On vérifie donc si une sdrs peut jouer ce rôle. C’est le cas de πb. Par ailleurs, πb est déjà le topique du constituant πc. Selon le principe de la distributivité, tout constituant attaché par une relation coordonante à un constituant qui fait partie d’une Élaboration fait lui même partie de cette Élaboration. Donc πb est le topique du constituant complexe πB, formé des constituants πcet πd. Cette solution engendre de plus une cohésion plus forte du discours que si l’on assume que le topique est non mentionné dans le discours.

Le principe du mdc joue également un rôle dans l’attachement du constituant πe. Les sites d’attachement possibles sont les suivants : π0, πa, πb, πB et πd (le constituant πc ne se trouve plus sur la frontière droite). Pour garantir le principe du mdc, le choix du rattachement de πe doit être celui qui propose le maximum de connexion cohésive dans le discours. Considérons les sites d’attachement possibles. Il n’y a pas d’axiomes qui permettent d’inférer Occasion, Cause ou Subtype pour le rattachement de πe à πd. Les même conclusions sont obtenues pour le rattachement πe à πB. Le rattachement de πe à πa entraîne un discours plus cohérent. Il est possible d’exploiter le prédicat SubtypeD pour attacher πe à πa, «winning a dancing competition» est un type d’événement qui peut être un sous-type du type de l’événement «having a lovely evening». Donc on infère Elaboration(πa, πe). De ce fait, «eating the meal» et «winning a dancing competition» sont

tous les deux des événements qui font partie de la soirée. Ces informations sont vérifiées par l’axiome Occasion entre πb et πe. Dans ce cas, étant donné que nous avons déjà inféré Elaboration(πa, πb) et N arration(πb, πe), en vertu du principe inverse de la distributivité, πa peut être considéré comme un constituant complexe topique de la séquence narrative constituée de πb et πe, étiqueté πA. L’attachement de πeest un exemple de Discourse Pop, c’est à dire qu’il n’est pas attaché au constituant précédant mais à un constituant introduit plus tôt dans la structure discursive. Ce Discourse Pop est le résultat d’une mise à jour de la sdrs qui maximise la cohérence.

Fig. 3.4 – sdrs de (7)

Enfin les constituants πb, πB, πc et πd ne sont plus désormais des sites d’attachement possibles car ils ne sont plus sur la frontière droite. Cela permet de prédire que la poursuite en (8) produit un discours inapproprié :

(8) It was a beautiful pink. Il était rose

puisque pour résoudre l’anaphore it qui renvoie au saumon, il faudrait attacher ce consti-tuant à Kc, qui ne se trouve plus sur la frontière droite et se trouve donc indisponible pour un rattachement. Cette contrainte prédit également que la poursuite en (9) produit un discours inapproprié :

(9) He then had a soufflé. Il a ensuite eu un soufflé

car cet événement dénote une partie du repas mais l’attachement à Kb ou à Kdn’est plus autorisé.

L’analyse de (7) fait intervenir la relation de SubtypeD entre les types d’événements «have a fantastic meal» et «eat salmon». La même relation est, en (5), inférée entre les types d’événements «escalader le Vignemale» et «partir du refuge des Oulettes» dans les analyses de Bras (2007).

En (5) repris ci-dessous, (Bras, 2007) propose l’analyse suivante de l’attachement des constituants par des relations de discours :

3.2. INFÉRER ÉLABORATION 85 (10) (5) [Mixel a escaladé le Vignemale hier matin.]a [Il est parti du refuge des Oulettes au lever du jour]b,[puis il a passé la Hourquette d’Ossoue vers 9h,]c [et il est arrivé au sommet vers midi.]d

Le constituant πa décrit un événement de type «escalader le Vignemale» et les consti-tuants πb, πc et πd décrivent des événements qui sont des étapes de l’événement décrit en πa. Nous inférons, en premier lieu, SubtypeD entre «escalader le Vignemale» et «partir du refuge des Oulettes», grâce au contenu sémantique des verbes «escalader» et «partir de» et à des connaissances du monde relatives aux randonnées dans les Pyrénées. Donc, nous inférons Élaboration(πab). Nous inférons ensuite la relation de Narration entre πb et πc. Cette relation est déclenchée ici par le marqueur puis. Le constituant πc est donc relié, au moyen d’une relation coordonnante, au constituant πb, formant le constituant complexe, πA, lui-même relié au constituant πa par Élaboration. Dans ce cas, le principe de la dis-tributivité stipule que le constituant πc est aussi relié au constituant πa par Élaboration. Le connecteur et et les informations temporelles contenues dans πb et πc nous permettent d’inférer Narration entre πcet πd, et d’appliquer le même principe que précédemment pour relier πd à πa par Élaboration. Le constituant complexe πA est constitué des constituants simples πb, πc et πd. Et, πA élabore πa.

Nous présentons ci-après, plus en détail, ce prédicat SubtypeD employé dans les analyses de (7) et (5).

3.2 Inférer Élaboration

3.2.1 Le prédicat SubtypeD

Les informations contenues dans le prédicat SubtypeD s’appuient essentiellement sur une hiérarchie de type établie au niveau lexical. Les informations contenues dans la hié-rarchie de type permettent d’inférer Élaboration au niveau du discours via le prédicat SubtypeD.

Le lexique inclut des informations à propos des types sémantiques des objets dénotés par les noms communs, les verbes, les adjectifs, etc. Un sous-type est relié à un super-type par la notion de substituabilité. Le sous-type hérite des caractéristiques du super-type et se distingue par des caractéristiques spécifiques. Le sous-type peut être substitué par le super-type mais l’inverse n’est pas nécessairement possible. Le concept de SubtypeD est proche de la notion linguistique d’hyperonymie.

Cependant, les informations contenues dans la hiérarchie de type ne suffisent pas à elles seules pour inférer le prédicat SubtypeD qui nécessite que d’autres types d’informations lexicales soient codées dans le lexique, tel qu’illustré dans l’exemple suivant par Asher et Lascarides (2003, p. 282) :

(11) [Max ate a lovely meal.]a [He devoured lots of salmon.]b

Dans l’exemple (11), les phrases (a) et (b) contiennent des items lexicaux liés sémantique-ment. Premièrement, le type de l’événement dénoté en ea, «to eat» est un super-type de

celui dénoté en eb, «to devour». D’un point de vue linguistique, ces deux verbes sont reliés par la relation sémantique de troponymie8.

L’analyse de Asher et Lascarides (2003) tient également compte du lien sémantique qui relie les arguments des verbes des deux phrases (a) et (b), i.e. «meal» et «salmon». Cependant dans la hiérarchie de type, «salmon» n’est pas directement un sous-type de «meal». D’autres informations lexicales sont nécessaires pour inférer ce lien sémantique entre les deux items lexicaux. D’abord, dans la hiérarchie de type «salmon» est un sous-type de «animal» et est un nom comptable. A partir de cette entrée dans la hiérarchie de type est automatiquement créée une entrée lexicale pour le sens de nourriture de «salmon» qui est un nom de masse. Ensuite, le mot «meal» dénote un événement qui implique l’action de manger «eating the meal». Cette propriété est également celle des noms de masse (au sens de nourriture) dérivés des noms comptables d’animaux. En définititive les mots «salmon» et «meal» sont ainsi rapprochés par la propriété commune qu’ils partagent de «pouvoir être mangé». Mais cela ne permet pas de définir lequel des deux est un sous-type de l’autre. Asher et Lascarides (2003) prenent x et y (référents du discours respectivement pour «meal» et «salmon»), représentés tel que suit y v x, dans la glue logic, pour spécifier que dans le lexique le type assigné à y est un sous-type du type assigné à x. L’événement dénoté en ea de «eating» et l’événement dénoté en eb de «devouring» sont contraints de façon similaire, de sorte que le type assigné à ea est un sous-type de celui assigné à eb. Enfin, «meal» et «salmon» ont le même rôle thématique de patient.

Les deux propositions (a) et (b) contiennent donc des éléments qui se trouvent dans une relation de sous-type. Ces informations sont utilisées au niveau du discours pour inférer SubtypeD entre les constituants α et β. En d’autres termes, dans les propositions α et β, les éléments «salmon» et «meal» ont le même rôle thématique, noté respectivement θi(x, α) et θi(y, β), avec i = patient. Ces deux arguments sont dans une relations de sous-type, notée y v x. Enfin le type de l’événement principal de β est un sous-type du type de l’événement principal de α, noté eβ v eα. On peut ainsi inférer la relation de sous-type entre les constituants α et β :

Axiome 3.9 Inférer SubtypeDi(x, α) ∧ θi(y, β) ∧ y v x ∧ eβ v eα) → SubtypeD(β, α) (Asher et Lascarides, 2003, p. 283)

Nous venons d’introduire le prédicat SubtypeD tel qu’il est présenté et expliqué dans (Asher et Lascarides, 2003).

Nous voyons dans les analyses des exemples (5), (7) et (11) que ce prédicat est utilisé avec une acception plus large pour tenir également compte des cas d’Élaboration dans lesquels l’éventualité élaborante est une étape de l’éventualité élaborée, ce que Kleiber et Vassiliadiou (2009) ont mis en évidence. Nous proposons de définir deux prédicats différents, sur lesquels s’appuieraient deux règles de déclenchement pour Élaboration : un prédicat SubtypeD qui encode des informations de sous-type et un prédicat SubeventD qui encode des informations sur la structure d’une éventualité en sous-éventualités. Ces deux prédicats encoderaient ainsi deux types d’informations pré-existantes au discours.

8

La troponymie est une relation sémantique s’établissant entre deux verbes de modification par la manière.

3.2. INFÉRER ÉLABORATION 87

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