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Chapitre 3 : Méthodologie

3.3 Définition des variables et collecte de données

3.3.1 Définition des variables

La collaboration entre médecins et infirmières est la variable indépendante, évaluée à l’aide du modèle D’Amour (1997), à travers la formalisation, la finalisation, la délégation de la régulation interprofessionnelle ainsi que la prise de conscience et l’intériorisation de la collaboration interprofessionnelle.

La communication entre les professionnels, le patient et sa famille est la variable dépendante. La communication entre professionnels-patient et professionnels-famille se limite aux échanges verbaux et aux messages communiqués par les professionnels. Les données sont recueillies à l’aide d’entrevues. Ainsi, chaque participant a la possibilité de partager les dimensions les plus important à ses yeux la en matière de communication avec un professionnel.

3.3.2 Méthodes de collecte de données

Creswell (1998), mentionne que lors d’une étude de cas, les sources d’information doivent être multipliées par des entrevues, des observations, des documents écrits et de supports audiovisuels. C’est pour cette raison que deux méthodes de collecte de données ont été retenues. L’entrevue semi-dirigée d’environ 30 minutes permet d’obtenir de l’information sur des questions complexes exigeant des réponses élaborées (Contandriopoulos et al. 2005), comme par exemple, la collaboration et la continuité des soins. L’objectif des entrevues est de collecter suffisamment de données empiriques relatives aux quatre principaux concepts, afin de pouvoir valider les constats établies lors de l’analyse.

Des entrevues ont eu lieu avec les gestionnaires (cf annexe 1) et les professionnels (cf annexe 2). Ces grilles d’entrevues abordent les principaux thèmes de la collaboration interprofessionnelle proposés par D’Amour (1997) soit la formalisation, la finalisation de la régulation, la délégation de la régulation et la prise de conscience et l’intériorisation de la

collaboration interprofessionnelle. Une question est également consacrée à la vision de la communication des professionnels avec les patients et les familles.

Puis, les entrevues réalisées auprès des patients et de leur famille, ont pour but de comprendre leurs perceptions de leur communication avec les professionnels (cf annexe 3 et 4). Les principaux thèmes abordés lors des entrevues sont structurés en fonction de la qualité attendue et ce celle perçue par les patients et les familles. La qualité perçue de la communication est abordée de façon générale puis plus spécifiquement pour les médecins et les infirmières. Elle couvre tant la satisfaction générale, la qualité de l’information transmise, la façon dont l’information est véhiculée, que l’aisance à poser des questions et la cohésion des messages véhiculés par les différents professionnels. Les entrevues sont réalisées après le transfert hors de l’unité, afin de minimiser les biais. Le temps écoulé entre le transfert de l’unité des soins intensifs et l’entrevue varie entre 2 jours et environ 1 mois. Le patient et sa famille sont ainsi libres de s’exprimer sans autocensure.

L’acquisition qualitative des connaissances implique la présence sur le terrain et la proximité des personnes et des circonstances afin de saisir ce qui survient (Patton, 2002). La deuxième méthode de collecte de données retenue est l’observation non participante. Deux périodes d’observation non participante se sont déroulées à l’unité des soins dans le but d’observer la collaboration entre médecins et infirmières pendant les tournées interdisciplinaires. Ces périodes permettent ainsi d’identifier les mécanismes et méthodes utilisés par les professionnels dans le but de promouvoir la satisfaction et la communication avec le patient et sa famille. Celles-ci se déroulent généralement entre 8 à 10 h le matin. Lors de ces périodes d’observation, la chercheuse, ne participe pas aux discussions, ni à la prise de décisions, cependant elle utilise une grille d’évaluation semi-structurée afin de minimiser les risques d’oublis lors de la prise de données (cf annexe 5). Les limites de l’observation concernent les relations de collaboration entre médecins et infirmières. Les échanges entre les professionnels, le patient ou la famille ne sont pas pris en compte. Si toutefois, la chercheuse n’avait pas atteint une saturation des données satisfaisantes, d’autres périodes d’observation auraient pu alors être ajoutées.

3.3.3 Qualité des grilles d’entrevues et d’observations : fiabilité et validité

La qualité des grilles est vérifiée à deux niveaux avant leur utilisation formelle : tout d’abord par la directrice de ce mémoire et ensuite par l’essai du questionnaire auprès de certains

gestionnaires et professionnels travaillant dans le réseau de santé, afin de vérifier la compréhension des questions et valider la formulation. De même, la grille d’entrevues destinée aux patients est validée avec cinq personnes de la population générale travaillant dans un domaine autre que celui de la santé. Malgré toutes ces précautions, les entrevues semi-structurées possèdent quelques limites. En effet, la durée limitée allouée à l’entrevue laisse peu de temps à la chercheuse pour établir un lien de confiance avec la personne, ce qui peut engendrer des réponses biaisées ou incomplètes. Le moment consacré à l’introduction, l’explication des buts et la signature du consentement est donc un moment crucial pour la chercheuse afin d’établir au maximum une relation de confiance avec le répondant. Enfin, étant donné que les concepts utilisés sont complexes et que les réponses aux questions sont à développement, le sujet doit être capable de verbaliser ses idées et posséder des connaissances sur les sujets abordés. Cette limite tente d’être minimisée en s’assurant des compétences des personnes participantes à l’étude, à l’aide des critères d’inclusion.

Quant à l’observation non-participative, elle peut également être limitée. En effet, une des limites possibles est la réactivité des personnes à la présence de la chercheuse (Contandriopoulos et al. 2005). Lors de l’observation faite pendant les tournées interdisciplinaires, les professionnels sont peut-être portés à collaborer davantage. Afin de limiter ces effets, la chercheuse s’assura que les professionnels participants aux tournées interdisciplinaires comprennent les buts de l’étude et que l’objectif n’est pas de les juger, mais bien de comprendre un phénomène. La chercheuse passe également quelques heures sur l’unité avant de débuter l’observation, les professionnels peuvent alors s’habituer à sa présence.