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Coordonner les politiques en matière de santé mentale entre les gouvernements et entre les divers secteurs

La santé mentale et la maladie mentale représentent beaucoup plus qu’un simple problème de santé ou un défi à relever pour les personnes affectées. Les questions liées à la santé et à la maladie mentale nous touchent tous différemment et elles ont une incidence sur plusieurs aspects des activités des gouvernements et du secteur privé. En élaborant des politiques et des pratiques dans toute une gamme de domaines, notamment les services aux enfants et à la jeunesse, le logement, les prestations sociales, l’administration de la justice pénale et la santé et la sécurité au travail, on doit faire appel aux moyens jugés les plus efficaces pour assurer la santé mentale de la population. Ce devrait être une préoccupation quotidienne que de travailler à la promotion de la santé mentale et à la prévention de la maladie mentale dans tous les secteurs de la société.

La responsabilité pour ces nombreux programmes, services et formes de soutien repose sur divers ministères et agences gouvernementales dont les efforts sont trop rarement coordonnés. Cependant, on trouve au pays et à l’étranger de nombreux exemples de concertation réussie entre des ministères et des agences qui ont éliminé le travail en silos. On pourrait coordonner la planification et la prestation des services en nommant une autorité qui aurait pour mandat d’assurer cette coordination entre les ministères ou de nommer un ministère comme organisme dirigeant. S’il est possible que l’approche diffère d’une administration à l’autre, l’expérience a toutefois montré que cette direction doit être assurée par de hauts dirigeants au sein du gouvernement272.

Approche interministérielle relative à Enfants en santé, Manitoba

La stratégie Enfant en santé Manitoba (ESM), mise en place en 2000 par le premier ministre et placée sous la direction du Comité ministériel pour Enfants en santé, vise à améliorer les résultats relatifs à la santé des enfants de toute la province par la coordination et l’intégration de politiques et de programmes dans l’ensemble des ministères273. ESM comporte des programmes de renom international s’adressant aux parents et aux enfants qui ont fait la preuve qu’ils pouvaient amélio-rer à long terme les résultats de santé. Parmi ces programmes mentionnons les visites à domicile du personnel infirmier, le Programme de pratiques parentales positives Triple P, Racines de l’empathie et le jeu de la bonne conduite PAX274, 275, 276. D’après une étude entreprise dans le cadre d’ESM, la mise en œuvre du programme Racines de l’empathie au Manitoba a donné des résultats prometteurs dans la mesure où il a entraîné une diminution des comportements violents chez les enfants277. ESM recueille également des données sur le développement durant la petite enfance pour aider son réseau de Coalitions axées sur les parents et les enfants à mener à bien des initiatives locales dans la communauté. La loi exige qu’un rapport sur les enfants et les jeunes du Manitoba soit réalisé tous les cinq ans.

Certains secteurs exigent aussi une meilleure collaboration entre les administrations fédérale, provinciales et territoriales. Conformément à leurs droits et responsabilités, les dirigeants des Premières Nations, des Inuits et des Métis doivent être interpellés par les plus hautes sphères de l’administration fédérale et des gouvernements provinciaux et territoriaux. La création d’un tel forum s’impose étant donné les questions complexes de compé-tences et de gouvernance qui ont un effet significatif sur les politiques, programmes et résultats en matière de santé mentale pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Le gouvernement fédéral exerce aussi un grand rôle pour répondre aux besoins des vétérans, des forces armées, de la Gendarmerie royale du Canada, des nouveaux immigrants et des réfugiés et certaines questions concernant ces personnes doivent être traitées par le biais d’une meilleure coordination entre les administrations fédérale, provinciales et territoriales.

Les organismes bénévoles tant régionaux que nationaux ont également un rôle important à jouer pour faire en sorte que l’on tienne compte de l’expérience acquise « sur le terrain » à tous les niveaux de planification. De tels organismes existent pour les pourvoyeurs de services, les familles, les divers professionnels de la santé et les personnes ayant des troubles mentaux ou une maladie mentale. Les coalitions sont très utiles pour parvenir à une meilleure compréhension commune de questions complexes et pour surmonter des points de vue diffé-rents qui, si l’on ne s’en occupe pas, peuvent devenir des prétextes à l’inaction. Au Canada, de telles coalitions ont déjà permis de trouver un terrain d’entente au cours de la dernière décennie et sont appelées à jouer un grand rôle pour mobiliser le leadership dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie278.

RECOMMANDATIONS D’ACTION

6.1.1 Avec la pleine participation des dirigeants politiques, établir un mécanisme dans chaque administration pour assurer un contrôle sur l’élaboration et la mise en œuvre de politiques interministérielles en matière de santé mentale en lien avec un mécanisme semblable à l’échelle du pays.

6.1.2 Améliorer la collaboration et la coordination entre tous les niveaux de gouverne-ment en ce qui a trait aux questions de santé gouverne-mentale pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis, de même que pour les autres groupes où le fédéral a une responsabilité quant à la prestation des services.

6.1.3 Encourager l’émergence de coalitions dans le secteur non gouvernemental pour

aider à mobiliser le leadership et trouver des solutions communes à des

pro-blèmes complexes.

PRIORITÉ 6.2

Améliorer la collecte de données, la recherche et l’échange de

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