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Le contexte environnemental de la participation des enseignants au Burkina Faso

quelle situation pour un partenariat efficace ? » 17 octobre 2007

3. Le contexte environnemental de la participation des enseignants au Burkina Faso

3.1. Les principaux partenaires de l’école

Les principaux partenaires des enseignants à l’école sont les APE, les AME et certaines ONG.

Les APE :

Les premiers textes régissant l’Association des Parents d’Élèves (APE) au Burkina Faso sont d’inspi-ration française. Elle a été créée par l’autorisation N°27/INT/ du 02/04/1958 définissant son organisa-tion et son foncorganisa-tionnement. Ces textes ont été actuali-sés successivement en 1985, 1991 puis en 1998.

Les comités de gestion (COGES) ont vu le jour sous le régime du Conseil National de la Révolution (CNR). Ils existent dans certains établissements d’en-seignement primaire mais surtout dans les établisse-ments d’enseignement secondaire. Ils ont connu une existence difficile du fait des conflits de compétences avec les bureaux APE. Au primaire, ce sont les mêmes personnes qui se retrouvaient dans l’APE et dans le COGES. De ce fait, ils disparurent progressi-vement pour laisser la place aux APE.

Les APE sont structurées depuis le niveau national jusqu’à l’échelle de l’établissement.

Les AME :

Elles ont été expérimentées en 1993 dans la province de la Sissili. Elles viennent remédier à la faible repré-sentation des femmes dans les bureaux APE et dans l’espoir de servir de levier pour une meilleure scola-risation des filles. Cette forme d’organisation des femmes en faveur de l’école n’a été vulgarisée qu’à partir de 1997 ; elles connaissent une cohabitation difficile avec les APE qui n’ont pas toujours perçu le sens de leur création.

En dehors des bureaux d'école, les AME n'ont pas encore de représentation aux niveaux départemental, provincial et régional.

Le fonctionnement de ces structures est régi par des statuts et règlement intérieur qui définissent claire-ment les rôles et responsabilités des instances et des depuis des décennies, le principe que l’ouverture

d’une salle de classe soit précédée de la construction du logement du maître. En 2006/2007 la situation des logements dans l’enseignement public est la suivante : dans l’enseignement public, 40,4% des maîtres ne sont pas logés. Pour ceux qui sont logés, l’état des logements laisse à désirer.

Sources : annuaire statistique DEP/MEBA

Il semble difficile de participer sainement à la promo-tion d’un partenariat dans lequel on est oublié ou peu pris en considération.

2.3.2. Comment amener les enseignants à accepter le partenariat et la participation ?

- Les formations

Il est nécessaire que les enseignants à l’instar des autres partenaires soient formés à la participation.

Cela est justifié par le fait que le système éducatif burkinabé a pendant longtemps été extrêmement cen-tralisé. Avec la décentralisation et pour une efficacité de l’éducation éducative, un changement doit s’opé-rer au niveau des mentalités. Il consistera à amener les enseignants à accepter une participation plus riche avec les APE/AME et les autres partenaires.

- Renforcement des structures de participation (institutionnalisation)

La bonne participation passe par le renforcement des structures de participation. Au niveau des ensei-gnants et notamment des syndicats, la dynamisation et l’amélioration du fonctionnement feront d’eux des structures qui représentent réellement les enseignants dans un système de feedback permanent.

- L’organisation de la participation ou du parte-nariat à travers des textes

Au plan administratif, il convient de baliser en définissant clairement les rôles des uns et des autres.

Des textes précis devraient situer pour chaque parte-naire ses prérogatives mais aussi ses limites. Dans le cas contraire, quand dans un contexte de flou actuel, des autorités appellent les parents d’élèves à contrôler les enseignants, on assistera inéluctablement à des

Nombre de maîtres Nombre total de logements

membres.

Chaque APE comprend des membres actifs composés des personnes dont les enfants fréquentent l'école, de membres de droit composés du personnel administra-tif et de soutien de l'école et des membres honoraires (responsables politiques de la localité, etc.). Ses orga-nes sont :

l L'Assemblée générale ;

l Le bureau exécutif ;

l Les commissions ad hoc (facultatifs).

Deux commissaires aux comptes non membres du bureau sont chargés de la vérification de la trésorerie.

3.2. État de santé des structures de participation des familles (AME/APE)

Les structures de participation sont handicapées par certains facteurs, ce qui complique la tâche des ensei-gnants qui ne peuvent pas tirer pleinement profit de leurs partenaires. Ces facteurs sont :

l L’analphabétisme, qui frappe la plupart des parents d’élèves surtout en zone rurale. En effet, le taux d’analphabétisme est très élevé et touche environ 70% de la population ;

l La méconnaissance des textes de base des AME/APE/COGES. Du fait de l’analphabétisme et du mauvais fonctionnement des structures, beaucoup d’as-sociations et de comités ignorent les textes qui les régis-sent ;

l L’absence de plans et de programmes d’activi-tés et la faible capacité de mobilisation concernent la plupart de ces structures qui n’ont pas de vie démo-cratique ;

l Pour l’année 2006/2007, les statistiques scolai-res révélaient que 3 740 APE des 8 182 étaient peu acti ves et 1 693 écoles ne possédaient pas d’associa-tion de mère éducatrice.

Les domaines de participation des structures de par-ticipation (AME/APE/COGES) sont généralement :

l L’apport en fourniture et en matériel ;

l Le soutien aux élèves démunis ;

l Les investissements ;

l La prise en charge du personnel non enseignant ;

l Le soutien aux enseignants et aux stagiaires ;

l La cantine scolaire ;

l L’organisation des examens et concours ;

l Le jumelage coopération ;

l Le soutien aux commissions de recrutement d'élèves ;

l La sensibilisation et l'information, notamment en faveur de la scolarisation des filles ;

l L'entretien des infrastructures, le mobilier, etc.

Avec la généralisation de la décentralisation, la parti-cipation des acteurs devra pouvoir se renforcer. Le tableau ci-dessous dresse la liste des acteurs poten-tiels et de leur contribution.

3.3. Acteurs de l’enseignement au niveau décentra-lis

3.3.1. De quelques exemples de participation réus-sie dans le paysage éducatif burkinabé.

Les COGES au niveau des écoles satellites ;

lLa carte scolaire et éducative ;

lLes projets d’établissement ;

lLes projets école de qualité (PEQ).

Conclusion et perspectives d’avenir

Le contexte actuel avec les objectifs de l’EPT du plan décennal et la décentralisation nous condamnent à la participation au partenariat.

Les objectifs de l’EPT et du Millénaire ne pourront jamais être atteints sans participation et sans partena-riat solide et durable entre tous les principaux acteurs

du système éducatif.

Mais, le partenariat et la formation sont le fruit d’un apprentissage. C’est dès maintenant que le dispositif de formation doit se mettre en place, car le nombre est élevé et les besoins de formation sont variés. C’est le prix à payer pour atteindre les objectifs de développe-ment de façon efficace mais aussi durable.

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