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public

Ils sont de deux types :

- ceux qui relèvent de la seule initiative de la collectivité qui les choisit et les rémunère ;

- ceux qui proviennent de structures centralisées mises en place spécifiquement à cet effet, et offrant une assistance gratuite à la collectivité.

Dans le premier cas, la mission et le rôle spécifique des conseils mis en place directement par l’autorité locale sont décrits précisément par les instances centrales. Ainsi, il faut citer :

■Le design champion

On retrouvera dans notre précédent rapport51la présenta-

tion du rôle crucial que doit jouer cette personne auprès du donneur d’ordre public, tout au long du processus. Elle doit être intégrée à l’organisation interne de la maîtrise d’ouvrage, au plus haut niveau de décision et d’arbitrage, et doit être officiellement désignée pour cette fonction. Les recommandations en ce sens se sont renforcées, et la CABE organise des réunions à fréquences régulières, au niveau régional désormais, pour mutualiser les expériences et diffuser les bonnes pratiques :

Dans tous les ministères où l’on passe des marchés publics, il doit y avoir un “design cham- pion”. Il y a aussi un design champion pour les collectivités locales. CABE joue un rôle de facilitateur et organise un réseau régional. Bientôt toutes les collectivités locales devront aussi avoir leur design champion..

Un design champion, que ça soit au niveau régional ou national, est un haut fonctionnaire qui a une expérience variée et des connais- sances en conception et qui va s’occuper d’un projet, donner des conseils et guider ce projet du début à la fin. C’est quelqu’un qui a un certain contrôle sur les aspects conception de la construction. Il ne peut pas s’agir uniquement d’esthétique. La fonctionnalité, la durabilité doivent être prises en compte.

CABE

Les design champions ministériels ont titre de ministre et les senior officers sont fonctionnaires dans les ministères ou les agences du gouvernement central.

Dans les collectivités locales, ce sont des agents de la fonction publique… Parfois, c’est un conseiller municipal qui joue ce rôle. …

Certains conseils municipaux ont des design champions depuis déjà 4 ou 5 ans. Les meilleurs exemples sont Leeds et Birmingham. Leur existence a eu une influence considé- rable, non seulement sur des constructions individuelles, mais plutôt sur la façon dont la régénération de ces villes s’est faite, en pla- çant la qualité de la conception au cœur même du processus. Birmingham en particulier a été totalement transformée. C’est lié en partie à la volonté d’employer quelqu’un qui a le titre de “design champion” dans son profil de poste, mais c’est surtout lié à la personnalité de l’in- dividu et à l’existence de design champions officieux.

Dans chaque projet réussi, le rôle de leadership est essentiel, que ça se traduise par quelqu’un qui a officiellement le titre de design champion ou par une personna- lité qui assume ce rôle.

B. Mac Vean, CABE

Des prix sont décernés chaque année pour mettre en valeur l’apport de ces experts, et encourager leur recrutement. Ces prix font partie de la politique initiée en 2000 par le Premier Ministre, « Better Public Buildings », qui souhaite distinguer des bâtiments publics, quelque soit leur importance, pour leurs qualités conceptuelles, et de commande appropriée.

De plus, pour le développement des projets propres aux politiques sectorielles (éducation, santé,…), des design advisors (consultants privés) peuvent venir renforcer les équipes de la maîtrise d’ouvrage locale, en apportant leur connaissance particulière du domaine concerné.

III - B.Les recommandations et propositions pour influer sur la qualité de la conception

■Les client design advisors

• Du point de vue de la CABE

La CABE décrit dans de récentes publications (par exemple, « Buildings Schools for the Future : the client design advi- sor » – en date d’octobre 2005) quel rôle ce consultant peut jouer à chaque étape – préparation/ conception/ réalisation/ occupation et usage – en liaison avec le chef de projet d’une part, et un expert en matière d’éducation d’autre part. Elle insiste sur l'indépendance que doit avoir cet advisor pour émettre son avis sur la conception globale, sans être lié d’une façon quelconque aux autres structures ou ntervenants de l’opération.

Ce consultant sera un architecte qualifié, choisi et rémunéré directement par l’autorité publique locale, en charge du programme d’équipement.

• Du point de vue duRIBA

En liaison étroite avec la CABE, depuis octobre 2005, le RIBA a accrédité un certain nombre d’architectes pour jouer ce rôle de consultants experts, dont la liste est mise à dis- position des autorités locales. Des sessions de formation professionnelle mettent à jour les consultants sur les pro- cessus et leurs responsabilités.

Les honoraires doivent être librement négociés au cas par cas, en fonction de l’étendue et de l’importance du rôle que le client public souhaite donner à ce consultant.

Dans le deuxième cas, en ce qui concerne les organismes de conseil mis en place au niveau central, il faut citer :

■La CABE et les autres structures centrales

• La CABE

En plus de son rôle institutionnel rappelé plus haut, la CABE intervient elle-même comme design advisor et « facilitateur » dans toutes les phases amont et prépara- toires à la concurrence : chaque année, elle donne son avis sur environ 500 projets, répartis auprès de 250 autorités locales. Elle intervient gratuitement sur les secteurs de la santé, de l’éducation, du logement, et des espaces publics, et désormais de la régénération urbaine.

Dans son rôle de conseil et d’assistance auprès des collectivités, la CABE est reconnue et appréciée :

La raison pour laquelle la CABE est suscep- tible d’aider c’est que, pour obtenir tous les permis de construire, toutes les autorisations, c’est un processus complexe, difficile, et la conception est un gros point d’interrogation. Or les collectivités locales ne disposent pas nécessairement des compétences requises pour juger d’un projet, à part sur ses caractéristiques techniques, et risquent de rejeter un bon bâti- ment, ce qui serait un gaspillage regrettable, ou au contraire accepter quelque chose de médiocre. La CABE aide les collectivités locales à juger les bâtiments et ceux qui proposent des projets à les améliorer le plus tôt possible lorsque les changements restent encore possibles et peuvent s’inspirer d’une critique positive, de sorte que ce qu’ils présentent à la collectivité locale porte déjà un sceau d’approbation : « ce bâtiment a déjà été vu par la CABE, et si vous ne savez pas ce que vous recherchez, la CABE le sait et trouve ça très bien ». Et ça encourage les institutions et les concurrents à être plus aventureux qu’ils n’auraient osé l’être autrement. La CABE est très favorable à une conception assez radicale. Ils ne sont pas les suppôts de l’architecture traditionnel- le, ce qui était le cas de la Royal Fine Arts Society. La tendance en Grande-Bretagne consiste à essayer d’intégrer ce qu’on construit dans le paysage de ce qui existe déjà,... que ça ne dérange personne. La CABE, c’est une autre approche. Ils disent : “le contraste, c’est une bonne chose, et les projets d’aujourd’hui ont leur mérite. Ça ne va pas nécessairement gâcher le paysage, sauf si c’est un lieu extraordinaire, et dans ce cas-là, il faut le respecter.”

R. Saxon, RIBA-BDP

L’expérience et l’expertise de la CABE s’enrichissant ainsi au fil des opérations, elle est recherchée pour son avis qui donne de la crédibilité au projet, et ce malgré les institutions de plus en plus nombreuses qui doivent apporter leur contrô- le aux opérations projetées :

Il y a aussi ce personnage le “facilitateur” de la CABE qui s’occupe de la conception dans les écoles, et ce qu’il nous faudrait c’est quelqu’un qui sache vraiment comment fonctionnent les

écoles, ce qui marche bien et pas, alors que la tentation pour eux c’est de se concentrer sur les couleurs, les volumes… Quand on lance un nouveau programme tout le monde veut sauter à bord de votre train : il y a la CABE, il y a une institution qui vous aide à limiter au maximum le gaspillage, à utiliser les matériaux recyclés, il y a le BREEAM, une autre institution qui mesure l’impact de la construction sur l’environnement,…

M. Brind, PfS

• Aux côtés de la CABE, d’autres structures de soutien et d’assistance spécialisées ont été mises en place pour rechercher les solutions les mieux adaptées à chaque domaine.

On assiste à une multiplication des acteurs, amenés peu à peu, et logiquement, à adapter à leurs propres préoccu- pations leurs outils d’évaluation (voir plus bas, les DQI). Il faut alors coordonner les divers avis à recueillir.

Ainsi, entre autres structures, on peut citer :

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dans le domaine scolaire, Partnerships for Schools (PfS) : mis en place par le Gouvernement pour dévelop- per le programme « Building Schools for the Future », PfS informe de l’avancement de la politique dans des bulletins mensuels.

Ainsi, en janvier 2006, en faisant le point des contrats en phase de concurrence, PfS rappelle comment se tra- duit l’importance du design et quelle aide il peut appor- ter dans le processus, en coordination avec les autres institutions (CABE, RIBA, DfES,…) :

« La conception est entièrement affaire de fonctionnalité et de flexibilité. Elle peut inspirer le processus d’enseignement et d'ap- prentissage, en lui permettant de s'adapter et à terme d’influencer la qualité de l’enseignement dans les écoles. C’est pourquoi la qualité de la conception est si importante pour PfS, le gouver- nement et les partenaires en conception de PfS, CABE et RIBA. Elle a d’autant plus d’importance qu’on a vu que les premiers projets PFI n’étaient pas nécessairement conformes aux standards de qualité de la conception…

Flexibilité et adaptabilité sont les mots clés pour les conceptions de BSF…

Beech Williamson, PfS

PfS rappelle aussi son travail de mise au point de certains “modèles”, afin de ne pas réinventer pour chaque projet et chaque autorité locale les solutions pour les problèmes les plus difficiles. Ces propositions doivent aider à trouver les meilleures dispositions au cas par cas, en en débattant avec les utilisateurs locaux, dès le stade du « design brief ».

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dans le domaine de la santé, le Centre for Healthcare Architecture and Design (CHAD), créé en novembre 2001 par le NHS, regroupe divers professionnels (architectes, financiers, économistes,…) pour donner avis et conseils concernant la conception des équipements de soins. Un site permet de suivre toutes les questions d’actualité, les expé- riences en cours et de connaître les design champions accrédités.

Il faut noter que cette recommandation d’un client fort, renforcé par des conseillers compétents, en particulier dans le domaine de la qualité de conception, se traduisant par l’intégration d’un design champion dans l’organisation du client public, et/ou de client design advisors, devrait devenir prochainement un critère obligatoire d’éligibilité à une programmation en PFI.

■Une nécessité : la définition des besoins et la consulta- tion des utilisateurs

Les recommandations sur ce qu’il faut donner comme objectifs de recherche aux futurs concurrents se sont précisées depuis les premières expériences, et là aussi, montrent un changement de cap notoire : le NAO décrit comment d’une liberté totale laissée au privé pour atteindre les « outcomes » (= résultats en termes de produits), on a été obligé, en matière de construction, d’introduire dans les spécifications des « outputs » (= résultats en termes de performances), et être aussi plus détaillé sur les données à respecter (« inputs »). Ce travail d’analyse du bon équilibre souhaitable dans l’expression des besoins soit en termes de performances à atteindre (« outputs »), soit de carac- téristiques des objets produits (« outcomes ») revient au NAO dans sa réflexion sur ce qui apporte la « best value for money », à travers les études de cas :

Ce qu’on pourrait appeler la théologie des PPP, dans sa version orthodoxe, veut qu’on spécifie les résultats (outcomes) qu’on veut, et qu’on laisse au secteur privé toute liberté dans

la mesure où il produit ce qu’on attendait. En réalité il faut être plus pragmatique lorsqu’on en vient aux bâtiments publics. Il y a 3 choses qui entrent en jeu. Il y a des contraintes de construction, des normes qu’il faut respecter, dans certains cas des normes excessivement prescriptives et qui sont parfois dépassées, mais auxquelles on est obligé d’obéir… Il y a les spécifications de résultats sortants (outputs) qui doivent être extrêmement détaillées et avoir pensé à tout, mais dans la réalité ça se passe rarement et quelle que soit la qualité des spécifications de outputs, on s’aperçoit que dans la plupart des contrats PFI, tôt dans la vie du contrat, il faut changer ces spécifications… Troisièmement, pour la qualité des bâtiments publics, il faut sans doute plus de spécifications des entrants (« inputs ») que ce qui est prévu dans la théorie traditionnelle des PFI.

D. Crabtree, NAO

■ 4. Les études amont