• Aucun résultat trouvé

Les conséquences de ces situations au niveau des communautés

dernières années ?

3.3. Les conséquences de ces situations au niveau des communautés

La gravité des conséquences et les réactions des populations sont conditionnées par des facteurs de vulnérabilité sociaux et fonctionnels. En s’appuyant sur les retours d’expérience, cette partie illustre les problématiques humaines, environnementales et matérielles auxquelles les organisations peuvent être confrontées.

3.3.1. Les difficultés humaines

3.3.1.1. L’expérience antérieure face aux crises des populations

Les réactions des populations face à un évènement sont dictées par leur niveau de culture du risque. L’occurrence fréquente d’un phénomène favorise la capitalisation des expériences et la prise de conscience du danger. Les populations apprennent à vivre avec le risque, à le reconnaître et intègrent, les procédures et les comportements à tenir lors d’une crise. Ce défaut de culture du risque avait été souligné lors des inondations de 2002. Le dernier évènement majeur dans le département du Gard ayant eu lieu en 1958, la mémoire des évènements faisait défaut.

3.3.1.2. Les facteurs sociétaux

Une corrélation entre les facteurs sociétaux des populations et la réponse de ces dernières lors d’une crise peut être faite. Les populations défavorisées, ayant des revenus faibles sont les plus vulnérables lors des phases de réponses (évacuation) et de reconstruction (Katrina, 2005). D’autres facteurs sociaux aggravent l’ampleur des conséquences. L’isolement de certaines personnes âgées, dans le cas de la canicule, a largement contribué à l’augmentation du bilan humain. La présence de personnes à mobilité réduite ou médicalement assistées (inondation 2002) influence les interventions des secouristes.

3.3.1.3. Des problématiques liées à des bilans humains lourds

Selon l’ampleur et les pathologies des conséquences humaines, un certain déséquilibre entre les moyens disponibles et les besoins des populations peut apparaître. Les services de santé se retrouvent débordés face à un afflux massif de personnes (AZF, 2001 ; Attentats de Madrid, 2004 ; Canicule, 2003). Lors de l’évacuation préventive et massive de populations, les plans prévus à cet effet sont généralement dépassés par l’ampleur des conséquences. Les évacuations lors de l’ouragan Katrina (plus de 1 million de personnes déplacées) étaient hors normes.

Les crises ont également des répercussions psychologiques sur le long terme. Cinq types d’impacts psychologiques post crises sont définis : le stress post traumatique aiguë (AZF, Katrina), la dépression (AZF, Katrina, Attentats du 11 septembre 2001, 2001), l’agoraphobie (Attentats du 11 septembre 2001, 2001), l’anxiété et la frustration.

La présence d’acteurs de crise (primo-intervenants) parmi les victimes (Attentats du World Trade Center, 2001) diminue la force de réaction, accroît le stress et influence le comportement des autres acteurs.

3.3.1.4. Les comportements des populations

Certains évènements bouleversent les comportements des populations comme l’a démontré l’ouragan Katrina et l’inondation de la Nouvelle-Orléans : scènes de pillage, de violence en direct sur les chaînes de télévision, comportements anti-sociaux. Les acteurs de la sécurité publique se sont trouvés débordés.

Les populations peuvent également exprimer des griefs (Katrina), des mécontentements envers les gouvernements (attentats de Madrid, canicule 2003) et remettre en cause la politique actuelle d’un pays (démission de ministre ou de gouvernement, changement de gouvernement)

L’incivisme d’automobilistes imprudents, s’engageant sur des routes barrées, mettant en péril leur vie et celle des secouristes, est également à noter (inondation 2002 ; inondation 2005).

3.3.2. Le contexte politique et historique en tant que facteur de vulnérabilité

Une autre logique ayant trait au symbolisme de la zone impactée est démontrée à la lecture des attentats terroristes. Les terroristes, au-delà d’un nombre important de victimes, recherchent également l’impact médiatique. Le choix des deux tours jumelles du World Trade Center et du Pentagone comme cibles n’est pas anodin puisqu’elles représentent des lieux de pouvoirs politiques et économiques. Le contexte, qu’il soit géopolitique, culturel ou historique, doit être pris en compte pour évaluer la vulnérabilité d’un territoire à subir des menaces terroristes.

3.3.3. Des difficultés environnementales

Les répercussions sur l’environnement peuvent entraver l’action des secouristes mais également être sources de danger pour les populations. Les eaux rendues impropres par les déversements d’hydrocarbures ou la présence de détritus (Katrina, Inondation 2002) sont sources de maladies pouvant être contagieuses.

De plus, les déversements de produits toxiques dans l’environnement, créent des conditions d’intervention particulièrement difficiles pour les acteurs nécessitant des équipements spéciaux.

3.3.4. Les réseaux vitaux

Les retours d’expérience de l’explosion de l’usine AZF, des inondations du Gard en 2002, des ouragans Katrina et Rita ou des attentats terroristes, illustrent la problématique de vulnérabilité des réseaux vitaux lors d’une crise, que cela soit pour la phase de gestion immédiate ou sur le long terme.

La rupture ou la saturation des réseaux de communication filaires ou hertziens, pour une durée variable, impactent la diffusion d’information entre acteurs et leur coordination (Tempêtes, 1999 ; AZF, 2001 ; inondations 2002 ; Katrina, 2005 ; attentats 2001 ; attentats 2004). La non détection des défaillances de communication en cellule de crise influence la perception de l’ampleur de la crise (inondation 2002).

Loin d’être exhaustives, les problématiques les plus courantes sont les suivantes :

saturation ou rupture des systèmes de communication (AZF 2001, inondations 2002, tempêtes 1999) y compris du système satellitaire (Katrina, 2005), ultime recours dans ce type d’évènement ;

rupture des réseaux électriques, (Katrina - cinq millions de personnes sont restées sans électricité - Tempêtes de 1999, inondation 2002) ;

pollution des captages d’eaux par un apport de matières polluantes, défaillances des réseaux de distribution des eaux potables et de traitement des eaux usées dues à l’absence d’électricité (Inondation 2002) ;

dégradation des réseaux routiers ou ferrés (tempêtes, 1999 ; inondations 2002). Les conséquences diverses sur les réseaux vitaux rendent la tâche des services de secours particulièrement difficile et bouleversent la vie des populations. Par exemple, le Superdome, lieu de rassemblement des populations touchées par l’ouragan Katrina, a dû être évacué du fait d’un manque d’air conditionné combiné à l’absence d’eau potable, créant une atmosphère inconfortable.