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2. Les complications des mutilations sexuelles féminines

2.1 Les conséquences médicales immédiates

Selon l’Organisation mondiale de la Santé en 2018 (2) et les recommandations de World Health Organization 2016 (3)

Les risques immédiats sont présentés dans le tableau ci-dessous : Tableau 9. Risques immédiats pour la santé d’après l’OMS en 2018 (2)

Risques immédiats Remarque

Hémorragie Douleur

Choc Hémorragique, neurogénique ou septique

Œdème des tissus génitaux Dû à une réponse inflammatoire ou à une infection locale

Infections Infections locales aiguës

formation d’abcès septicémie

infections de l’appareil génital et reproducteur ; infections urinaires

Risques immédiats Remarque

n’est pas claire, mais la perturbation des tissus

génitaux augmente peut-être le risque de transmission du VIH.

Problèmes urinaires Rétention aiguë d’urine ; difficultés pour uriner ; lésion de l’urètre

Problèmes de cicatrisation

Décès Dû à une grave hémorragie ou une septicémie

D’après les recommandations du Bromley Safeguarding Children Board en 2017 (19) les MSF selon leur degré de mutilation, peuvent avoir de nombreuses conséquences à court terme sur la santé des femmes : conséquences immédiates et à court terme sont néfastes pour la santé et le bien être d’une fille.

Elles peuvent comprendre les conséquences suivantes :

• douleur intense ;

• choc émotionnel et psychologique (exacerbé par le fait d’avoir subi le traumatisme de la part de parents aimés, de l’entourage élargi à la famille et aux amis) ;

• hémorragie ;

• infections des plaies, incluant le tétanos et les virus transmis par le sang (VIH et les hépatites B et C) ;

• rétention urinaire ;

• lésions au niveau des tissus adjacents ;

• fractures ou luxations articulaire résultant des contraintes exercées ;

• blessure des autres organes ;

• décès.

Selon les recommandations du Bexley Safeguarding Children Board (21) en 2016 Les complications à court terme sont :

• douleur intense et choc ;

• hémorragie ;

• infections des plaies le tétanos et les virus transmis par le sang (incluant le VIH et les hépatites B et C) ;

• rétention urinaire ;

• lésions au niveau des tissus adjacents ;

• fractures ou luxations articulaire résultant des contraintes exercées sur les membres de l’enfant ;

• blessure des autres organes ;

• décès.

D’après les recommandations du RCOG de 2015 (22) les médecins devraient être informés des complications des MSF à court terme et à long terme des MSF.

Berg en 2014 (23) dans une revue systématique note que la complication à court terme la plus fréquente des MSF est l’hémorragie (5–62 %), puis une rétention urinaire (8–53 %), l’œdème des organes génitaux (2–27 %). Des études complémentaires rapportent une infection, de la fièvre, et 3 décès attribués aux MSF.

Les recommandations belges du Service Public Fédéral Santé publique Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement et GAMS de 2011 (15) indiquent pour les conséquences immédiates pour tous types de mutilations génitales féminines :

Le geste étant le plus souvent pratiqué sans anesthésie, la première complication est une douleur d’une intensité telle qu’elle peut provoquer une perte de connaissance.

La femme mutilée peut porter l’empreinte de cette souffrance sa vie durant. La douleur peut également causer une rétention réflexe des urines.

L’hémorragie provoquée par l’incision des organes génitaux externes peut être importante au point d’entraîner une anémie sévère ou le décès. Dans certains cas, les organes voisins tels que l’urètre, la vessie, le périnée, l’anus ou le rectum peuvent également être endommagés. Les conditions d’asepsie n’étant généralement pas respectées, le risque infectieux est important.

Localement, un abcès peut se développer ou une nécrose survenir. Des infections généralisées (tétanos, infection par le VIH, hépatite B et C) sont décrites. La contamination par l’agent pathogène peut survenir lors de la mutilation, et lors d’une désinfibulation si le matériel utilisé pour ces actes est souillé.

Des fractures osseuses peuvent survenir au moment de la mutilation suite à la force incontrôlée exercée par des tiers pour maintenir en position la fillette ou l’adolescente qui se débat.

Les recommandations de la Society of Obstetricians and Gynaecologists of Canada en 2013 (17) citent pour les risques à court terme des mutilations génitales féminines :

• douleurs : le fait de couper les terminaisons nerveuses et des tissus sensibles des organes génitaux provoque des douleurs ;

• état de choc provoqué par la douleur et / ou une hémorragie ;

• saignement excessif ;

• difficulté à éliminer l'urine et/ou les selles ;

• infections ;

• décès.

Le rapport de l’association Gynécologie sans frontières. en 2010. (5) indique pour les conséquences médicales immédiates et à court terme

• En premier lieu, la douleur suraiguë peut entrainer un choc neurogénique.

• Les saignements sont systématiques et l’hémorragie peut être très sévère en raison de la riche vascularisation de cette région anatomique si, par exemple, les artères caverneuses ou l’artère dorsale du clitoris sont sectionnées. Le choc hémorragique et le décès sont possibles.

• Les lésions traumatiques des organes voisins (urètre, vessie, méat urinaire, vagin, périnée postérieur, anus, rectum…) peuvent survenir. Elles peuvent également entraîner des fistules vésico-vaginales ou recto-vaginales qui sont liées aux mouvements de la fillette en rapport avec la douleur au moment où l’exciseuse coupe la vulve.

• Des fractures de la clavicule, de l’humérus ou du fémur sont possibles en rapport avec les mouvements de défense de la fillette et du fait de la pression exercée sur les membres de la fillette pour la maintenir.

• La mauvaise qualité de cicatrisation s’explique par l’absence de condition d’asepsie et l’absence de suture.

• La pseudo-infibulation est une complication des MSF de type II. Il y a alors accolement des petites lèvres qui forment un pont cicatriciel recouvrant le méat urinaire et entraînant les mêmes complications que l’infibulation. La pseudo-infibulation est d’autant plus fréquente que l’âge de la fillette est bas.

• La rétention d’urine réflexe est une complication immédiate très fréquente du fait de la douleur provoquée par l’écoulement des urines sur la plaie. Les troubles urinaires à type de dysurie ou de rétention d’urine peuvent entraîner une infection des voies urinaires.

• Les infections aigües sont très fréquentes : L’infection aigüe peut rester localisée à type de vulvo-vaginites, de cervicites, de phlegmons, d’abcès vulvo-vaginaux ou pelviens ou d’adénites suppurées. L’infection aigüe peut s’étendre.

• De plus, il y a risque de transmission du tétanos, du SIDA, des hépatites B et C ou d’autres maladies hématogènes lors de l’utilisation d’un même matériel tranchant sur différentes fillettes.

Le décès des fillettes survient lors d’hémorragies ou d’infections sévères car les conditions dans lesquelles sont réalisées les MSF ne permettent pas la prise en charge de telles complications.