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CONGREGATION 100 faite avec vos pères, car ils l'ont transgressée. E t

Et premièrement M. lean Calvin a commencé ainsi qu'il s'ensuit:

9.9 CONGREGATION 100 faite avec vos pères, car ils l'ont transgressée. E t

n'en peut advenir autrement aux hommes, qu'in-continent ils ne soyent desloyaux à Dieu, qu'ils ne se. séparent de luy. Si donc Dieu veut avoir une alliance qui soit ferme et permanente avec nous, il faut qu'il engrave [page 15] sa Loy en nos cœurs.

E t fait-il cela en general à tous hommes? Nous voyons (comme i'ay dit au commencement) le .con-traire, voire par experience.

Il .faut donc conclure, que cela ne vient point de nostre vertu, ny de nostre dignité ou mérite:

mais d'une pure grace de Dieu. Nous voyons que tous n'ont point la Loy imprimée en leurs cœurs;

que le cœur de pierre demeure en la pluspart, aus-quels nous voyons une obstination plus que dés-espérée. Oognoissons donc, que ceste promesse-là est speciale, et que Dieu ne besongne qu'en ceux qui sont de sa maison.

Au reste, nostre Seigneur Iesus nous oste toute difficulté. Car quand il allègue le passage d'Isaye, est-ce pour dire, que Dieu enseignera tous hommes?

Mais au contraire: car il dit, qu'en cela est accom-ply ce que dit le Prophète. Or quelle est l'inteit-tion de Iesus Christ? Voyant la stupidité de ceux qui cuidoyent estre grans docteurs, lesquels reiet-toyént tout ce qu'il annonçoit, que les grans prélats de l'Eglise no le recevoyent pas, il dit: Il ne se faut pas esbahir s'il y en a tant de rebelles et d'obsti-nez : car il n'est pas à tous [page 16] donné de croire. Il faut que mon Père attire ceux qui viennent à moy. E t c'est ce qu'il dit, que tout ce que le Père luy a dcftiné viendra à luy: et que tout ce qui y sera venu, il le gardera, qu'il ne souffrira point que rien en périsse.

Voila trois poincts qu'il nous faut noter: L'un est, que quand nous venons à Iesus Christ, que nous luy sommes donnez en heritage de Dieu son Père. Il ne sera point- à nous, que nous nous donnions à luy, mais il faut que le Père luy face ceste donation-là. Il faut donc conclure que l'Elec-tion precede la foy. Car le Père donne à son Fils ce qu'il a desia sien: c'est à dire que combien que tous soyent ses creatures, que toutesfois ne sont point toutes de son troupeau; mais qu'il a les siens qu'il a choisis comme il luy a plu. Il avoit donc desia esleu tous ceux qu'il donne à Iesus Christ.

E t de là s'ensuit le second poinct: c'est assa-voir, que Iesus Christ reçoit en sa garde et pro-tection ceux qui luy sont donnez du P è r e , et ne souffrira point que rien en périsse; que quand nous serons une fois en sa [page 17] garde, il nous donnera une telle vertu, que nous persévérerons iusques à la fin. Comme nous l'avons aussi bien veu aux 10. chapitre de sainct lean, où il dit que nul ne ravira les brebis qui luy sont commises en charge. Or, pourquoy est-ce que nul ne les ravira?

L e Père (dit-il) celuy qui me les a données, est plus grand que tous (lean 10, 29). E t c'est ce qu'il nous faut bien considérer pour batailler contre tant de tentations que Satan nous fait pour nous diver-tir. Car autrement, quand nous sommes assaillis ' de toutes parts, que nous avons cent mille morts -à

l'environ de nous, quelle sera nostre force et resis-tance? Or Dieu est invincible. Sachons donc que nostre salut est certain. E t pourquoy cela? Pource qu'il est en la main de Dieu. E t - comment en sommes-nous asseurez? Pource qu'il l'a mis en la main de nostre Seigneur Iesus, qui nous manifeste, que le P è r e , qui nous a esleus, veut avancer son conseil à plein effect et perfection.

Au reste, nostre Seigneur Iesus nous monstre bien là ce que nous avons desia dit plusieurs fois, et qu'il nous faut retenir: c'est assavoir, que Dieu nous fait ses brebis [page 18], voire nous ayans esleus: et puis il nous appelé à son troupeau: le moyen de nous appeler est par foy; et alors nous sommes manifestez et déclarez brebis. Car la voca-tion qui est trouvée en' l'Esciïture, n'est sinon le tesmoignage que Dieu rend de son conseil, qui estoit auparavant caché: comme il en sera tantost parlé plus à plein. Tant y a, que nous sommes brebis de Iesus Christ avant de l'avoir cognu;

après, il nous appelé à soy, et puis nous com-mençons d'ouir sa voix.

Ce que sainct Paul en traitte au 9. des Ro-mains, est encore plus clair. Car là il en est fait une resolution toute entière, voire et telle, qu'on ne sauroit répliquer à l'encontre. Tout ce qu'il nous en dit est manifeste. Vray est que Satan s'est tousiours efforcé de caviller et inventer beaucoup de subtilitez frivoles pour obscurcir ce qui est là dit: mais la vérité surmonte tousiours, quoy qu'il en soit. Sainct Paul monstre, que combien qu'il ait choisy les enfans d'Abraham pour estre son heritage, toutesfois que tous ceux qui sont des-cendus [page 19] de la race d'Abraham selon la chair, ne sont pas enfans de la promesse, dit-il:

c'est à dire, qu'ils ne sont point contenus ne com-pris en l'élection de Dieu, pour dire qu'ils soyent vrayement héritiers de Dieu et de son Royaume.

Comme si maintenant on disoit, que Iesus Christ a bien esté ordonné Roy de tout le monde, afin que tous viennent luy faire hommage. Comme il en est parlé en tant de passages des Prophètes: et surtout au Pseaume 2, que i'allegue comme le plus notable et le plus commun: Demande moy, et ie te donneray toutes les fins de la terre pour ton heritage. (Ps. 2, 8.) Depuis le soleil levant iusques au soleil couchant tu seras adoré des rois et des princes. Voila donc comment tout le monde est appelé à salut, au Nom de nostre Seigneur Iesus Christ: mais ce n'est pas à dire pourtant que tous

101 SUR L'ELECTION ETERNELLE. 102 soyent Héritiers de la promesse en vérité. E t

pour-quoy? Sainct Paul pouvoit bien alléguer que tous ne croyent point, et ne l'a pas fait par oubli: mais il laisse cela à dire, que c'est d'autant que Dieu eslit ceux que [page 20] bon luy semble.

. Or, mes frères, notons bien ce poinct icy.

Premièrement advisons qui est celuy qui parle.

C'est sainct P a u l , lequel proteste en un autre pas-sage, assavoir, au chap. 12 de la 2. aux Corinth., qu'il a esté ravy iusques au tiers ciel: qu'il a veu des secrets de Dieu, qu'il n'est point licite à l'homme d'exprimer. Sainct Paul ne sait-il pas quelle mesure il faut tenir en révélant les secrets de Dieu? Car il dit, qu'il n'est point licite de reveler aucuns se-crets qu'il a veuz là-haut. Il s'ensuit donc, que ce secret icy peut estre manifesté aux' hommes: autre-ment, il se fust bien gardé de le mettre en avant;

autrement, iamais il ne l'eust révélé si hardiment, comme il a fait. ' Car icy de propos délibéré, sans grand contràincte, il entre en ce .propos de l'élec-tion, et veut que nous soyons enseignez iusques là,

• que nous cognoissions ce q u ' i l m e t , c'est assavoir:

Deux enfans qui sont au ventre d'une mesme mere, et qui sont engendrez d'un mesme père, c'est assa-voir, du patriarche Isaac. Ils ont tous deux la promesse qui a esté preschée extérieurement [page 21]:

ils sont nais en une mesme maison, qui est le peu-ple et le sanctuaire de Dieu, qui estoit le chef de son Eglise; et neantmoins il est dit du temps que la mere les porte au ventre: Que le plus grand servira au moindre. Or icy ceux qui veulent calomnier, disent que cela s'entend de la benedic-tion terrienne. Voire, mais c'est ce mocquer pleine-ment du sainct Esprit, qui a parlé par la bouche de sainct Paul. Sainct Paul traitte-îl là lequel doit estre le plus à son aise en ce monde, lequel devoit avoir du pain blanc? Traitte-il des voluptez et autres choses semblables? C'est une mocquerie!

Mais du salut éternel de toutes âmes. Us n'allèguent cela aussi, que pour pervertir l'Escriture saincte.

Nous voyons donc qu'une telle exposition, qu'en veulent faire ces mocqueurs de Dieu, n'est qu'une pure sottise; voire une malice effrontée. Car il est icy parlé d'estre héritiers de l'alliance qui est du tout spirituelle, voire de l'alliance que Dieu avoit faite avec Abraham quand il luy a dit: l e seray ton Dieu et le Dieu de [page 22] ta semence après toi. Qu'emporte cela? C'est à dire, tu vivras en mon Royaume éternellement; comme Iesus Christ nous en donne aussi l'exposition.

Ce n'est pas aussi sans cause que sainct Paul dit, qu'Isaac a eu deux enfans d'une mesme ventrée de sa femme Rebecca, que l'un a esté préféré à l'autre: sur cela il amené le tesmoignage du Pro-phète Malachie. Il est vray qu'en Malachie il est parlé de la terre de Canaan et de la montagne de

Seir. Mais la terre de Canaan n'estoit-elle pas une figure et une image de l'héritage celeste?

Sainct Paul donc nous représente, comme en un miroir, que Dieu a choisi Iacob, et l'a préféré à son frère Esau. Iacob, dy-ie, qui estoit moindre, a esté préféré au plus grand, et a esté constitué au dessus d'Esau, afin qu'on n'attribuast rien à l'ordre de nature, mais à ce conseil éternel, duquel nous traittons maintenant. Sainct Paul ne dit pas cela seulement, mais il dit: Devant qu'ils eussent fait ne bien ne mal, que Dieu a parlé ainsi, c'est assa-voir, qu'il a esleu Iacob et l'a constitué en heritage, et en a destitué Esau. Devant, dit il, qu'ils [page 23] eussent fait ne bien ne mal; voire afin qu'on cognust que cela procedoit du costé de Dieu qui appelé, et non point du costé des hommes.

Les Théologiens papistiques ont une distinction entre eux: c'est assavoir, que Dieu n'eslit point les hommes selon les œuvres qui sont eu eux, mais qu'il eslit ceux qu'il prévoit estre fidèles. E t cela, contrevient à ce que nous avons desia dit de sainct Paul. Car il dit, que nous sommes esleus.'et choisis de luy, afin que nous soyons saincts et sans macule devant sa face. Il falloit que sainct Paul eust parlé • tout autrement, pourec que Dieu avoit preveu que nous serions' saincts, il nous a csleus. Or' il n'a point usé d'un tel langage, mais il dit: I l nous a esleus afin que nous fussions saincts. Il conclud donc que ceste foy depend d'icelle election.

E t ceux qui en sentent autrement, ne cognois-sent point que c'est de l'homme et de nostre nature humaine. Parquoy regardons un petit ce qui est en nostre nature, et ce qu'on en peut tirer quand Dieu l'aura laissée comme elle est. Or il est certain que nous sommes tellement corrompus et pervertis, que [page 24] nous ne pouvons faire que tout mal. Il est vray, qu'il est bien dit, qu'à ceux qui aiment Dieu, toutes choses leur seront converties en bien:

mais il dit quant et quant, au mesme chapitre, que toutes les vertus de nostre nature sont autant d'en-nemis à l'encontre de Dieu. E t ainsi donc, qu'est ce que Dieu prévoit aux hommes, s'il nous laisse tels que nous sommes? Qu'est-ce qu'il trouvera en nous, sinon que toute puantise et abomination, qu'il faut qu'il nous soit ennemi mortel, et qu'il nous précipite iusques au profond d'enfer?. Yoila ce que Dieu peut prévoir. E t ainsi donc quand il prévoit le bien, c'est ce qu'il a ordonné d'y mettre; il ne prévoit donc que ses dons et ses graces. Or mainte-nant, qui est celuy qui se pourra enorgueillir? qui se pourra eslever pour dire: l e suis quelque chose?

Qu'ainsi soit, venons à l'autre passage que dit sainct Paul: E t qui e s - t u qui te discernes? et qui te rend plus excellent? Sainct Paul monstre deux choses: c'est assavoir, que combien que nous soyons tous d'une mesme [page 25] condition et

7 *

103 CONGRÉGATION 104 nature, neantmoins nous sommes séparez l'un de

l'autre, mais que ceste différence-là vient de Dieu:

car le mot emporte cela. Discerner, c'est rendre plus excellent. Et ainsi il nous monstre qu'il n'y a rien du nostre en cela; que nous ne prévenons point Dieu; que nous n'approchons point de luy; mais, au contraire, c'est luy qui fait tout; que c'est à luy que nous devons tout attribuer. Et ainsi donc, nous voyons quelle est l'intention de sainct Paul en ce

"9. des Romains, quand il déduit qu'Esau a esté reietté, et que Iacob a esté esleu, que cela n'est point venu des œuvres, mais de Dieu qui appele>

dit-il.

Et aussi il nous faut consequemment conclurre, que ce n'est point ny du vueillant ny du courant, mais que c'est de Dieu qui "fait miséricorde; c'est a dire, qu'il ne faut point que les hommes s'eslevent jcy pour ravir la gloire à Dieu, ni pour s'attribuer rien de • leur salut: car il dit que tout est en la miséricorde de Dieu. Or, il y en a qui cavillent ce passage, et disent, que ce n'est ne du vueillant ne du courant, c'est à dire [page 26] que nöstre course ne nous. suffirait point pour nostre. salut, mais que Dieu y aide .par sa miséricorde. C'est bien à pro-pos. Si ainsi estoit, on pourroit bien dire. le. con-traire.* Car s'il y avoit une concurrence entre Dieu-et.les hommes, c'est à dire, que Dieu fist la moitié et nous l'autre, il faudroit donc conclurre, que ce n'est point de nous du tout, mais de Dieu en partie:

et aussi que ce n'est point de Dieu du tout, mais de nous en partie;, et par cela nous voudrions faire Dieu suiect à nous, qui est un blaspheme trop execrable, et duquel il n'y a celuy qui n'ait horreur, voire tant meschant soit-il. Comme sainct Augustin mesme le traittc: Sainct Paul parlant en ce passage du vueillant et du courant, ne nous attribue pas un tel vouloir, ny une telle puissance, que nous puis-sions rien de nous-mesmes; mais il monstre que

•l'homme est comme captif et qu'il ne peut rien du tout, mais ce qu'il a, procède de la grace de Dieu,

•qui nous tend la main pour nous attirer à soy, voire

• des le temps que nous estions eslongnez, bannis et rêiettez [page 27] du tout.

Et maintenant nous voyons le propos que i'ay amené estre assez confermé par l'Escriture saincte, c'est assavoir, que Dieu nous a esleus, voire non seulement devant que nous le cogneussions, mais devant que nous fussions nais, et avant que le.

monde fust créé: et qu'il nous a esleus par sa bonté gratuite, et qufil n'a point cerché.la cause ailleurs;

qu'il a délibéré ce propos en soy-mesme, et qu'il faut que nous cognoissions cela, afin qu'il soit glo-rifié de nous comme il appartient.

Or la gloire telle qu'elle luy est deue, ne luy peut estre rendue sans cela: comme il nous est monstre au second de la seconde aux

Thessaloni-ciene: Nous devons tousiours rendre graces à Dieu (dit l'Apostre) qui nous a esleus devant la constitu-tion du monde, voire ' en esprit et en sanctificaconstitu-tion.

(2. Thess. 2, 13.) Comment est-ce que là sainct Paul rend graces à Dieu? Il ne dit pas seulement de ce qu'ils croyent, mais de ce que Dieu nous a esleus. Et puis il adiouste, que Dieu les a esleus pour les sanctifier par son sainct Esprit, et les a amenez à la [page 28] cognoissance de la foy.

Comme aussi nous l'avons desia traitté en ce passage des Ephesiens, qui est du tout conforme à cestuy-cy.

Or il y a des obiections qui se meuvent au contraire : car nous savons quelle est l'audace des hommes; et il n'y a celuy qui n'en ait l'expérience en soy, qu'il est bien difficile de dompter nos esprits, tellement que nous recevions en paix et humilité tout ce qu'on nous declare. Il faut qu'un homme soit bien matté de Dieu devant " qu'il • se reïgle là. Voila pourquoy sainct laques nous exhorte de recevoir la parole de Dieu qui nous est annoncée, voire avec une-mansuétude, avec u n . esprit débonnaire. U ne se faut point donc esbahir si les hommes s'eslevent contre ceste doctrine, s'il y a beaucoup de contradictions. Mais tant y a, que

• tous ceux qui sont enfàns de Dieu reçoivent ce qu'ils oyent estre procédé de sa bouche, sans aucune contradiction, pour dire: Il nous faut en tenir là, car Dieu l'a prononcé.

De faict, voilà comment Dieu veut esprouver nostre humilité. Il est vray que [page 29] toute la doctrine de l'Escriture tend bien là: mais tant y a qu'il n'y a nulle doctrine si propre pour humilier les hommes que ceste-cy, c'est assavoir, que nous cognoissions que Dieu nous a esleus par sa bonté gratuite, voire.entant qu'il luy a pieu. Pourtant ces obiections qui se font, doivent estre repoussées par ce mot seulement de l'authorité de Dieu: assa-voir quelle inaistrise et prééminence est-ce qu'il doit avoir par dessus nous. Quand nous n'aurions que cela, c'est assez pour abbatre tout l'orgueil de ceux qui veulent abbayer contre la doctrine que nous avons en l'Escriture saincte bien résolue. Et c'est aussi pour repousser toutes fantasies meschantes que le diable nous pourra souffler à Paureille, comme on dit.

le commenceray par ceux qui semblent estre modestes. Et de faict -, on trouvera bien aucuns craignans Dieu, lesquels toutesfois pourront avoir quelque scrupule ou quelque doute.en l'Esprit: mais tant y a qu'ils ne sont point si bien rengez en l'obéissance de Diou, qu'il n'y ait de l'orgueil caché en [page 30] eux: et il faut que Dieu descouvre leur hypocrisie qu'ils avoyent iusques icy. Car ceux qui diront: Ö, voila, ie crain de faire Dieu iniuste, quand ie diray qu'il a esleu ceux que bon luy

105. SUR L ' E L E C T I O N E T E R N E L L E . 106 semble. Ceux-là n'ont point oognu le vice qui estoit

caché en eux. Quand ils diront: O , ie crain que ce ne soit accuser Dieu de cruauté, quand ie diray, qu'il n'eslit point tous hommes en general: on leur peut respondre: Mon amy, tu monstres par cela, que tu as un orgueil caché en ton cœur; que tu n'as point encores cognu l'hypocrisie qui est en toy.

Et la raison? Regardons ce que dit sainct Paul au 14. des Romains, quand il parle qu'il ne nous faut point iuger les uns des autres, sinon que nous soyons enseignez de Dieu. (Rom. 14, 10—13.) Or il parle là, non point des péchez qui sont desia condamnez, et desquels nous ayons la sentence que Dieu en a donnée, mais des choses indifferentes:

Et la raison? Regardons ce que dit sainct Paul au 14. des Romains, quand il parle qu'il ne nous faut point iuger les uns des autres, sinon que nous soyons enseignez de Dieu. (Rom. 14, 10—13.) Or il parle là, non point des péchez qui sont desia condamnez, et desquels nous ayons la sentence que Dieu en a donnée, mais des choses indifferentes: