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Nicole Rossi est enseignante à l'école d'arts visuels Ceruleum (Lausanne) et doyenne de la section Illustration, BD & Graphisme.

La formation BD au Ceruleum

Au Ceruleum, la bande dessinée est enseignée dans le cadre d'un Bachelor Illustration & BD de trois ans. La première année repose sur l'apprentissage des fondamentaux du dessin, à travers des cours généraux ; c'est seulement au cours de la deuxième année que commencent les cours sur « l'image séquencée », les composantes narratives du dessin. La troisième année offre deux blocs de cours séparés portant spécifiquement sur l'illustration, respectivement la bande dessinée, avec la possibilité pour les étudiants de se spécialiser au deuxième semestre sur l'un ou l'autre créneau. Les cours comprennent notamment l'apprentissage du scénario, de la construction et du découpage d'une histoire. A la fin de leur Bachelor, on considère que les étudiants connaissent les bases de la bande dessinée et sont en mesure d'avoir une idée de l'orientation qu'ils veulent donner à leur pratique et de leurs capacités. Pour être en mesure de réaliser un album entier, des apprentissages complémentaires sont nécessaires. L'école offre donc également un Master de deux ans, au cour duquel les élèves élaborent un projet personnel et sont encadrés dans la réalisation de celui-ci.

Place de la transmission du patrimoine dans la formation

Les cours dispensés par le Ceruleum en bande dessinée reposent essentiellement sur la pratique. Les étudiants sont immédiatement amenés à réaliser du travail artistique. Selon Nicole Rossi, il n'y a pour ainsi dire pas de cours d'ordre théorique, sinon de l'histoire de l'art, mais rien de spécifique à la BD. La bande dessinée est proposée

« comme un mode d'expression, et c'est à eux [aux étudiants] de trouver comment ils veulent y entrer. ». Le seul cours plus théorique selon elle est le cours sur le scénario,

où sont abordées les questions de la narration, ce que l'on veut raconter, la manière d'entraîner le lecteur, la mise en séquence, etc. Mais à nouveau, cet aspect est abordé d'emblée sur le plan pratique. Les cours n'abordent donc pas les connaissances secondaires sur la bande dessinée en tant que medium (histoire, etc.). L'enseignante assure toutefois que les étudiants sont incités à se documenter pour la réalisation de leurs travaux. « On est pas tellement dans le côté théorique, on est beaucoup plus

dans le côté appliqué, des sciences appliquées, mais effectivement toute source extérieure qui peut intégrer une application pratique on va la chercher, on se nourrit de ça c'est sûr ».

Intérêt et besoins par rapport aux archives et au patrimoine documentaire de la bande dessinée

Nicole Rossi ne voit pas a priori de besoins concrets en termes de patrimoine documentaire pour les enseignants ou les étudiants de l'école. Les démarches de documentation et de recherche sont plutôt l'affaire personnelle de chacun. La formation comprend cependant différentes visites qui permettent aux étudiants d'ouvrir leur horizon : visites d'exposition, d'ateliers d'auteurs, de salons de bande dessinée, confrontation au monde professionnel, etc. Autrement, la documentation vers laquelle les enseignants auront plutôt tendance à orienter les élèves sont les livres en eux-mêmes, afin qu'ils se renseignent sur ce qui se fait.

Une source d'information documentaire et patrimoniale sur la bande dessinée, comme une bibliothèque, pourrait néanmoins tout à fait présenter un intérêt pour Nicole Rossi – s'il s'agit de ressources accessibles – et être un bon point de départ pour les étudiants pour se documenter sur la BD en général.

Intérêt et besoins à l'égard d'une institution patrimoniale consacrée à la BD et connaissance du Centre BD

Nicole Rossi ne connaît pas le Centre BD de la Ville de Lausanne. Elle connaît bien en revanche le festival BD-FIL ou différents lieux de diffusion de la bande dessinée.

A priori, elle ne perçoit pas de besoin spécifique de l'école à l'égard d'une institution

patrimoniale. Elle dit cependant que l'école met en place différents partenariats, des échanges et des interactions avec des organes extérieurs et est ouverte à des projets extérieurs qui peuvent être inscrits dans la formation dans un mode pédagogique ou en tant qu'expérience professionnelle pour les étudiants : « On fait toujours cette

démarche là, de voir comment on peut profiter de l'extérieur pour accompagner les étudiants ». En l'occurrence, elle dit cependant ne pas être en mesure d'imaginer

concrètement quels rapports imaginer avec une institution patrimoniale. Mais si l'aspect historique de la bande dessinée était traité quelque part, cela lui semblerait intéressant. Elle pense par exemple aussi que l'univers suisse, et suisse romand en particulier, de la bande dessinée est très riche et qu'il pourrait être utile de disposer d'une « palette »

de ce qui se fait à proximité par les auteurs locaux. Elle précise toutefois à nouveau que l'école est avant tout orientée vers la pratique et non la recherche : le produits imprimés (albums) et les expositions restent la principale source d'information pour nourrir l'apprentissage des étudiants.

Perception d'un enjeu dans la conservation du patrimoine de la BD

Nicole Rossi se dit incapable de prendre position par rapport à cette question, dont elle dit ne pas avoir toute la mesure et qui est trop éloignée de ses intérêts directs dans le cadre de la formation à la bande dessinée.

Annexe 27 : Questionnaire adressé à Patrizia