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3 Les politiques territorialisées d’innovation

3.1 Compétitivité et innovation

Un des caractères remarquables de la majorité des politiques d’innovation et des poli-tiques de développement territorial tient à la place qu’y occupent des concepts macroéco-nomiques et au premier rang d’entre eux la compétitivité. L’omniprésence du terme dans les discours politiques – la campagne présidentielle française en a donné un exemple fla-grant – requiert que l’on s’arrête sur son contenu, d’autant qu’il constitue la justification

26. On se réfèrera avec profit à la recension de ces études empiriques proposée par D.Doloreuxet S.

Parto(DoloreuxetParto 2005, p.139-140).

27. P. Cooke affirme par exemple l’influence du cas gallois sur les chercheurs qui ont contribué les premiers à forger le concept de système régional d’innovation (Cooke2001).

28. notamment les accusations de « nouveau régionalisme » dans la littérature anglophone.

obligée de toute nouvelle politique économique au sens le plus large du terme. Le célèbre article de P. Krugman (Krugman 1994) a généralisé l’idée que le concept, son utilisa-tion et ses conséquences sont à tout le moins problématiques, sans pour autant remettre en cause son utilisation, comme en témoignent la politique des pôles de compétitivité, ou le bref changement de dénomination de la DATAR devenue alors DIACT (Albertini 2006). Il est ainsi nécessaire de revenir sur la définition et la portée de ce terme dans la théorie économique, et notamment d’interroger la pertinence de son utilisation pour des territoires et à différents niveaux d’échelle, avant d’analyser sa place dans les mo-dèles territoriaux portés par les politiques d’innovation et d’aménagement du territoire françaises.

3.1.1 La compétitivité a-t-elle un sens pour les territoires ?

De la stratégie européenne de Lisbonne à la multiplication des classements interna-tionaux, la notion de compétitivité a concrétisé l’attention portée aux trajectoires et aux performances économiques relatives des territoires, notamment dans un contexte de mon-dialisation souvent résumé à une ouverture croissante des économies nationales et à une extension supposée de la compétition à tous les territoires et à toutes les échelles. On pourrait une fois encore recenser les formules percutantes qui identifient des gagnants et des perdants, produits par « le couple de méchants qui s’activerait désormais à déstabiliser nos territoires, (. . .) constitué de la mondialisation et de la métropolisation » (Davezies 2007, p.54). Les définitions de la compétitivité sont nombreuses et rarement convergentes, selon que l’on se tourne vers des travaux d’économistes ou vers les rapports produits par les institutions internationales et cercles de réflexion, les premiers hésitant parfois à se confronter à l’anathème jeté parKrugman tandis que les seconds n’interrogent que peu ce concept. On peut avec M. Debonneuil et L. Fontagné la définir « comme la capa-cité à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale » (Debonneuil etFontagné2003, p.8), tout en relevant que cette notion « semble condamnée à être soit un concept mou de l’analyse économique, soit un concept redondant de celui de productivité » (ibid., p.8).

L’application aux Etats de ce concept initialement forgé pour les entreprises est au cœur des critiques et conduit à analyser les performances des économies nationales à l’aune de leurs résultats sur les marchés mais aussi à attribuer tout recul ou stagnation des indicateurs économiques (le chômage, les IDE, les délocalisations. . .) à la concurrence des pays étrangers et à une perte de compétitivité. La confusion entre les performances commerciales et la hausse du niveau de vie ou pour le dire autrement entre « la capacité à placer ses produits ou à améliorer le niveau de vie » (ibid., p.12) pose notamment

pro-blème. La définition citée par M. Delaplace (Delaplace 2011, p.257) – « la capacité d’une entreprise, d’une région ou d’une nation à conserver ou à améliorer sa position face à la concurrence des autres unités économiques comparables » – témoigne d’une lecture plus étroite et de la transposition du concept de l’échelle des entreprises à celle des Etats.

Les économistes distinguent alors la compétitivité-prix, ou capacité à commercialiser ses produits moins cher que ses concurrents (et donc à minimiser les coûts de production), de la compétitivité hors-prix, liée à la qualité ou à l’image des produits (soit l’idée qu’il n’existe pas sur le marché de produit comparable) et qui procède en grande partie de l’in-troduction d’innovations de toute nature. La principale difficulté vient comme le souligne avec ironie Krugman de l’idée répandue que « l’analogie entre un pays et une entreprise est pertinente et que demander si les Etats-Unis sont compétitifs sur le marché mondial n’est pas différent de demander si General Motors est compétitif sur la marché nord-américain des monospaces* » ou pour citer B.Clintonavec le mêmeKrugmanqu’« un pays est comme une grande entreprise en concurrence sur la marché global* » (Krugman 1994, p.30-31 et p.29).

Outre le fait qu’un Etat ne peut en théorie pas disparaître en cas de mauvaises per-formances économiques, au contraire d’une entreprise, la principale objection est que la concurrence entre les pays n’est pas un jeu à somme nulle comme dans le cas des en-treprises et que, du fait des interdépendances entre les Etats, la prospérité de l’un ne se fait pas nécessairement au détriment des autres mais a au contraire toutes les chances de leur bénéficier (ibid.). Cette interdépendance, et donc le poids des activités orientées vers les marchés internationaux, est par ailleurs encore limitée malgré le processus de mondialisation, ce qui conduit Krugman à faire de la productivité la notion clé, obser-vant au passage que nombre des tenants de la compétitivité semblent en fait utiliser le mot « comme une façon poétique de dire productivité* » (ibid., p.35). Or, souligne-t-il, la place faite à ce concept, notamment du fait de son efficacité politique et de sa force de conviction, a un impact négatif sur l’orientation des politiques publiques, en augmentant le risque de protectionnisme, en incitant à des dépenses peu utiles et en influençant les choix stratégiques dans de nombreux champs y compris hors des questions industrielles et commerciales. Il cite notamment l’accent mis sur l’innovation et la recherche scientifique et technologique dans des politiques qui bénéficient de ce fait aux industries tournées vers les marchés internationaux plutôt qu’aux activités de services qui le sont moins mais constituent une part importante des économies nationales (ibid.). On trouve en effet dans la littérature de très nombreuses études qui interrogent et comparent la compétitivité des Etats au regard de batteries d’indicateurs (R&D, investissements dans la recherche. . .) ou en analysent les modèles économiques et sociaux à l’échelle macro. On peut par exemple citer l’article de B. Amable qui propose une analyse approfondie et nuancée du retard

européen en matière de compétitivité et met en doute la solution que constituerait le modèle libéral, sans jamais interroger le concept même (Amable 2006). C’est toutefois la transposition de ce concept à l’échelle régionale ou locale qui nous intéresse ici.

3.1.2 La compétitivité des territoires locaux en question

Au passage de la compétitivité des entreprises à celle des Etats ont en effet fait suite des travaux sur les performances économiques et la compétitivité des régions ou des territoires urbains et métropolitains (MartinetSimmie2008), au prix d’« un saut méthodologique périlleux » (Delaplace 2011, p.259). Les relations entre la compétitivité d’un territoire et celle des entreprises qu’il accueille sont problématiques comme le montrent les exemples nombreux de politiques de réduction de coûts d’entreprises multinationales et leurs im-pacts sur les revenus ou le bien-être des travailleurs. La compétitivité d’un territoire est en outre liée à celles d’entreprises et de secteurs aux stratégies différenciées et dont les intérêts peuvent diverger (ibid.). Le parallèle entre territoire et entreprise se heurte à des questions telles que l’emboitement de multiples niveaux de gouvernance territoriale ou les produits que vendrait un territoire. Si l’offre territoriale de sites destinés aux entre-prises semble offrir une piste, elle ne fait que réduire la notion de compétitivité à celle d’attractivité et rencontre à nouveau la question évoquée dans les sections précédentes du rôle du territoire dans la compétitivité des entreprises qu’il accueille et plus largement des régions qui gagnent (ibid.). La compétitivité des entreprises n’est de plus pas uni-quement liée à des déterminants locaux mais implique de tenir compte d’autres niveaux d’échelle, rencontrant le débat entre système régional et système national d’innovation.

Ces questions sont évidemment cruciales dans le cas d’une politique comme celle des pôles de compétitivité qui entend tout à la fois promouvoir la compétitivité des entreprises et de l’économie française et assurer le développement économique des territoires locaux et régionaux (chapitre 2 section 1.3, p.97). M. Delaplace estime ainsi plus pertinent de

« s’interroger sur l’ensemble des déterminants de la compétitivité des firmes et d’identifier le rôle des territoires au sein de ceux-ci » (ibid., p.267).

Plaçant le débat dans le champ des théories économiques, R. Martin et J. Simmie justifient leur intérêt pour la portée du concept de compétitivité dans le cas des villes en observant que « cette obsession de la compétitivité a inévitablement été diffusée vers les niveaux régionaux, locaux et urbains* » (Martin et Simmie 2008). Ils soulignent à la suite d’autres auteurs le caractère problématique de ce transfert, le concept de compéti-tivité apparaissant à leurs yeux « doublement problématique quand il est appliqué aux régions et aux villes* » (ibid.), sans pour autant renoncer à expliquer les déterminants théoriques de la compétitivité des villes. Ils définissent ainsi la compétitivité des villes

comme « leur capacité à renforcer leur environnement sur le plan commercial, leur base de compétences et leurs infrastructures physiques, sociales et culturelles, afin d’attirer et de retenir des entreprises innovantes et dynamiques et une main d’œuvre qualifiée, créative et entreprenante, leur assurant ainsi de parvenir à un taux de productivité, un taux d’emploi, des salaires, un PIB par tête élevés et des inégalités de revenus et une exclusion sociale minimales* » (Martin etSimmie2008). Le lien entre attractivité pour certaines population et compétitivité est par exemple au cœur des travaux discutés de R. Florida (Florida 2002). Passant en revue les théories de la base, des économies d’agglomérations, de la croissance endogène, des clusters et de l’économie culturelle, ils montrent l’importance de la capacité des territoires à articuler proximité géographique et organisationnelle, et réseaux locaux et globaux. On observe à nouveau dans cette défini-tion le brouillage conceptuel entre compétitivité et attractivité d’une part et la confusion entre compétitivité des territoires et déterminants territoriaux de la compétitivité des entreprises d’autre part. Comme d’autres, ces auteurs expriment leurs réticences vis à vis du concept de compétitivité, sans se résoudre pour autant à l’abandonner.

Il est ainsi intéressant de s’arrêter sur les analyses proposées par les auteurs qui consi-dèrent que le concept de compétitivité est pertinent, y compris à l’échelle régionale ou locale. On a déjà évoqué les travaux de M.Porteret leur succès mais ce concept est aussi défendu par des auteurs européens inscrits dans des champs théoriques différents. Dans un article récent, R.Camagni utilise la notion de capital territorial pour défendre l’idée que

« la notion de compétitivité territoriale est théoriquement solide non seulement à cause du rôle que le territoire joue en fournissant aux entreprises individuelles des instruments compétitifs relevant du milieu, mais surtout à cause du rôle qu’il joue dans les processus de construction des connaissances, des codes interprétatifs, des modèles de coopération et de décision sur lesquels se fondent les parcours innovateurs des entreprises » (Camagni 2006, p.96). Sa critique des réserves exprimées par P.Krugmanrepose en outre sur l’idée que certaines des lois qui gouvernent le commerce international n’agissent pas au niveau intra-national et notamment que, contrairement aux Etats, toutes les régions n’ont pas de rôle assuré dans la division internationale du travail et sont donc en concurrence pour se forger cette place et attirer des investissements extérieurs.

Ce travail de justification théorique ouvre alors la voie à un examen des sources de la compétitivité territoriale. R. Camagni estime que ces dernières doivent être recher-chées dans la capacité des entreprises et des territoires à offrir des avantages compétitifs ou absolus et à les renouveler en permanence par l’innovation. Les territoires compétitifs sont donc dans cette approche les grandes villes et les territoires qui fonctionnent comme des milieux innovateurs. Si, « à la différence des pays, les régions et les villes rivalisent,

sur le marché international des biens et des facteurs productifs, sur la base d’un principe d’avantage absolu et non d’avantage comparatif, cela signifie qu’il n’existe aucun méca-nisme automatique efficace en mesure d’assurer à chaque territoire un rôle dans la division spatiale du travail, quelle que soit sa performance relative » (ibid., p.111). Malgré une ap-proche stimulante de l’application de la compétitivité à l’échelle régionale, ces travaux ne résolvent donc pas la tension entre compétitivité et attractivité et posent la question du devenir des territoires qui ne parviendraient pas à appliquer ce modèle. R. Camagni distingue trois pistes pour ces derniers, et notamment, outre l’amélioration de la compé-titivité du système productif ou l’attraction d’investissements extérieurs, la recherche de transferts publics (ibid.). Cette dernière stratégie semble donc placer certains territoires hors des préoccupations de compétitivité et fait écho aux développements du modèle de l’économie résidentielle.

3.1.3 L’économie résidentielle comme alternative à la compétitivité

Ce modèle porté notamment par les travaux de L. Davezies (Davezies 2008) ré-habilite la théorie de la base économique en constatant que « les pensions de retraites, les salaires publics, les prestations sociales et remboursements de soins de santé, les dé-penses touristiques, les revenus d’actifs vivant dans le territoire et travaillant hors de ce territoire (navetteurs) sont autant de revenus qui viennent irriguer le territoire sans rap-port avec le niveau ou la qualité de son système productif (et même souvent de façon inversement proportionnelle !) » (Davezies 2009, p.49). L’économie productive ne serait ainsi pas la source principale de revenus d’un territoire, au contraire des trois autres types de base ou types d’économie locale que sont l’économie publique, l’économie sociomédi-cale et l’économie résidentielle. La compétitivité territoriale perdrait de fait son caractère stratégique puisque l’économie résidentielle peut « se combiner ou se substituer à l’éco-nomie productive (. . .) [permettant de] comprendre pourquoi des territoires superbement compétitifs (à forte base productive) pouvaient n’enregistrer que de très médiocres per-formances de développement local (en termes de peuplement, de revenu, d’emploi ou de chômage/pauvreté) » (ibid., p.50).

Interprétée un peu rapidement comme une opportunité pour les territoires en difficulté dans la compétition productive, l’opposition entre croissance locale et développement local a suscité une « tentation résidentielle », « l’offre territoriale non productive, publique ou sociale (revenus des navetteurs, des retraités et des touristes) » venant pallier les lacunes sur le plan productif (ibid., p.53). M.Talandier n’en a pas moins montré dans sa thèse que le renouveau démographique et économique des espaces ruraux français permet de distinguer l’émergence d’un « nouveau modèle de développement hors métropolisation »

qui n’est pas directement lié à l’économie productive (Talandier 2007). La question de l’articulation entre économie productive et économie résidentielle est évidemment au cœur des débats sur les objectifs, la nature et les formes des politiques économiques et d’aménagement du territoire. L’économie résidentielle a pu apparaître comme une forme de légitimation de l’impératif de compétitivité en réduisant l’opposition entre solidarité et compétitivité et en offrant un espoir aux territoires qui ne peuvent prétendre aux moyens offerts par les politiques de compétitivité. Ce schéma offre en outre l’avantage de résoudre l’épineuse question de la diffusion des innovations et des activités des pôles vers les périphéries, cette fonction étant assurée par les transferts de revenus.

L’opposition entre des territoires métropolitains compétitifs et des territoires ruraux voués à l’économie résidentielle a en partie inspiré les politiques récentes, comme en té-moigne le couple pôles de compétitivité / pôles d’excellence rurale. Si la DIACT défendait la reconnaissance d’« une forme de “droit à la compétitivité” qui renouvelle, en l’assumant, l’attachement à la cohésion territoriale » (Albertini 2006, p.416), on peut par exemple noter qu’à l’occasion de la seconde vague de PER, la dimension productive a disparu (relayée il est vrai par la politique des grappes). Cette dissociation de la « géographie de l’efficacité productive et [de] celle du revenu et du développement social », qui fait « des mécanismes keynésiens de la demande (. . .) les grands aménageurs du territoire », ne va pas sans poser problème (Davezies 2007, p.66 ; Davezies 2002). L. Davezies (Dave-zies 2007, p.66) invite notamment les élus locaux à la plus grande prudence face à ces perspectives, en remettant l’articulation des niveaux d’échelle au cœur de la réflexion :

Il ne faut pas qu’ils en concluent qu’un développement satisfaisant de leurs territoires sanctionne le succès d’un modèle économique « à visage humain » et la disqualification du modèle métropolitain. Ils ont besoin de métropoles qui réussissent pour alimenter leur développement. La croissance française n’est pas la somme des croissances de territoires juxtaposés et autonomes mais, et de plus en plus, le résultat consolidé d’un système complexe de flux physiques et financiers entre des territoires intégrés.

Ces débats théoriques sur les liens entre compétitivité, attractivité, innovation, déve-loppement local ou encore cohésion sont d’autant plus décisifs que, malgré les précautions des chercheurs, ils sont souvent contraints de suivre le mouvement impulsé par l’appa-rition de nouvelles formes de politiques régionales cherchant à accroitre la compétitivité des grandes régions et métropoles et par là celle de l’économie nationale dans son en-semble (MartinetSimmie2008). Comme l’écrit très bien R. Camagni, « de la réponse qu’on donne aux questions qui précèdent [sur la compétitivité des territoires] dépend la justification théorique des politiques de développement local, visant le renforcement de la compétitivité et du pouvoir d’attraction des territoires et leur capacité de répondre aux besoins des citoyens et aux nécessités des entreprises en termes de bien-être et d’efficacité

collective » (Camagni 2006, p.99).

3.1.4 La multiplication des clusters policies

La multiplication des politiques d’innovation et des politiques declusters témoigne de la rapidité avec laquelle aménageurs et politiques se sont emparés de concepts et modèles de développement, de la compétitivité auxclusters en passant par les systèmes régionaux d’innovation. Observant ce phénomène, M. Vanier sonne la fin des polémiques scienti-fiques autour de ces objets pour s’intéresser à leur passage dans le discours des acteurs et dans le champ politique (Vanier 1999). Il pointe notamment la vitesse et la ferveur avec laquelle ces concepts ont été adoptés et transformés en projets et objectifs à court terme. Tout se passe, souligne-t-il, comme si le scientifique devait « alimenter le politique en concepts mobilisateurs sur le thème du développement et de la sortie de crise » (ibid.).

Analysant l’influence de ce qu’elle appelle la « grille districtale » dans la construction territoriale à l’échelle locale, E. Marcelpoil confirme cette lecture en insistant sur la référence que constituent pour les élus locaux le développement local en général et les districts industriels en particulier (Marcelpoil 2002). Nombre de controverses théo-riques ont ainsi fait leur retour dans le champ scientifique sous la forme de l’analyse des politiques publiques nationales, régionales et locales. Comme l’écrit encore M. Vanier, le caractère attractif de ces modèles est en grande partie à l’origine des excès observés dans leur mobilisation et dans leur transposition dans des politiques publiques : « rien ne vaut la puissance d’explication du modèle au risque de confondre modèle interprétatif et modèle opératoire » (Vanier1999). La collision déjà évoquée des modèles théoriques, des exemples offerts par des territoires emblématiques, et de manière croissante des différentes politiques régionales ou nationales declusters aboutit à une mise en abyme vertigineuse.

Les nombreuses typologies proposées par la littérature, qu’elles concernent les politiques ou les formes concrètes d’organisation territoriale peinent elles-mêmes à en rendre compte.

Les multiples rapports et études debenchmarking commandées par les décideurs poli-tiques montrent la multiplication des initiatives et des directions retenues. On peut ainsi observer pêle-mêle, et sans prétendre à l’exhaustivité, des politiques nationales à l’image

Les multiples rapports et études debenchmarking commandées par les décideurs poli-tiques montrent la multiplication des initiatives et des directions retenues. On peut ainsi observer pêle-mêle, et sans prétendre à l’exhaustivité, des politiques nationales à l’image

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