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Chapitre IV : La culture de peuples indigènes en Colombie et les langues indigènes : Un

4. La communauté indigène Nasa-Kiwe

Les étudiants d'origine autochtone appartiennent pour la plupart à la communauté nasa-kiwe et appartenant au « Programme éducatif pour les étudiants provenant des réserves indigènes en Colombie » du Ministère de l'Education Nationale de Colombie et développé à cette époque à l'Université del Valle, à Cali. Cette communauté vit dans le département du

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Cauca, qui est limitrophe avec le département de Valle del Cauca, raison pour laquelle presque tous les étudiants autochtones de l'Université del Valle appartiennent au même groupe ethnique.

Les caractéristiques de ce programme et les modalités d’accès à l’université des étudiants interrogés seront décrites dans la section sur la méthodologie lorsque les sujets, échantillon de cette recherche seront présentés. Cependant, il nous semble nécessaire de faire une description détaillée de la communauté à laquelle ils appartiennent et des facteurs qui définissent leur culture et qui se reflète dans leur façon d’argumenter sur les questions socio-scientifiques soulevées dans la présente recherche.

La communauté nasa-kiwe est connue en Colombie sous le nom de « Paeces » nom attribué arbitrairement par les espagnols au moment du premier contact. En nasaywe, Nasa-Kiwe signifie les gens, la vie et tout ce qui existe dans le cosmos en général et dans leur territoire particulier. Nasa-Kiwe désigne également le territoire formé par les trois mondes existants dans leur cosmovision : le monde du haut, le monde du bas et celui du milieu où ils vivent actuellement.

Nasa-Kiwe est un terme composé de deux mots qui s’impliquent l’un à l'autre et qui signifient littéralement « les gens-territoire » et plus précisément « les gens de leur territoire ». Les autres êtres humains, sont considérés comme des personnes, mais pas des Nasa-Kiwe, puis qu’ils ne font pas partie de leur territoire et ne pensent pas comme eux. Pour cette raison, ils appellent dans leur langue les gens qui ne font pas partie de leur culture Muskas (des blancs) ou en espagnol « venus » (venidos) ou « arrivées » (llegados) d'ailleurs. Par conséquent, le terme Nasa-Kiwe implique l'adhésion à leur territoire et définit tout ce qui est « à l'intérieur » par rapport à ce qui est hors de la communauté.

Cette division entre « l'extérieur » et « l’intérieur » a, selon Gomez (2000), des liens avec la manière dont la mémoire des Nasa-Kiwe est organisée. La mémoire rend compte, à sa manière, d’une partie, de ce qui est « propre » et de ce qui est étranger, de ce qui a été imposé et « approprié ». Elle est, en même temps, une façon d'exalter l'unité et la cohésion internes dans ses liens avec l'extérieur. La mémoire construit une relation d'unicité, d'intériorité, de transcendance liée au territoire (Gómez, 2000).

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Figure 2. Emplacement de la communauté nasa-kiwe (Páez) en Colombie10.

Les Nasa-Kiwe habitent les contreforts de la Cordillère centrale de Colombie, l'un des trois dérivations de la Cordillère des Andes en Colombie. Installés dans le département de Cauca au sud-ouest du pays, cette communauté agricole emploie des techniques rudimentaires et subsiste grâce à des cultures de racines, en particulier les pommes de terre. Cette communauté représente 21% de la population indigène nationale (DANE, 2006). La communauté Nasa est composée d'environ 130 000 personnes. Environ 40% des gens parlent nasaywe comme langue maternelle, mais ce sont surtout des personnes âgées. La survie de cette communauté est due à la forte résistance physique et culturelle face à la colonisation espagnole. Tierradentro, région où la communauté indigène a son siège, a été à peine pénétrée par les missionnaires catholiques au dix-septième siècle, et seulement un siècle après, s’est

10 Carte obtenue dans le site de langues de l’Etat colombien http: //www.lenguasdecolombia.gov.co/content/nasa-yuwe

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installée la première colonie espagnole dans cette région (Jung, 2000). Leur résistance a été mentionnée dans le texte du prêtre Manuel Rodriguez (1684) :

"…Yo pienso que los Paeces son la gente más ruda y bárbara que se ha conocido en las Indias [...] pocos de los adultos son cristianos por su gran rudeza, a lo que añaden no atender a la enseñanza católica con reírse a carcajadas haciendo como mofa de cuanto se les dice [...] con fundamento se pueda dudar si son racionales [...] se resisten a vivir en pueblos, lo cual dificulta tenerlos juntos para hacerles predicaciones [...] (Rodríguez, 1684)".

« Je pense que les Paeces sont les gens les plus rudes et barbares qui ont été rencontrés dans les Indes [...] peu d’adultes sont chrétiens à cause de leur grande grossièreté, à laquelle s’ajoute l’indifférence pour l'enseignement catholique auquel ils répondent par des éclats de rire [...] on peut avec fondement douter de leur rationalité [...] ils refusent de vivre dans des villages, ce qui rend difficile de les réunir pour leur offrir la prédication [...] (Rodriguez, 1684). »

Depuis l'époque de la toute nouvelle République de la Colombie (1832) les habitants vivent dans les juridictions particulières appelées « Resguardos especiales » qui leur a permis d'avoir une autonomie économique et culturelle. Malgré le fait de ne représenter que 1,75% de la population colombienne totale, les populations indigènes de la Colombie ont des droits territoriaux reconnus sur 279 487 kilomètres carrés, soit environ 24,5% du pays.

4.1. Description de la communauté et mode de vie.

Chaque réserve (Resguardo) nasa a une église, une salle communautaire, une école et une salle de réunion du Cabildo. Selon Pachon (1996) la mentalité Nasa est fondée sur l'idée d’être un cultivateur de la terre. Être Nasa implique d’être un bon laboureur de la terre et l'agriculture est le seul travail valable. La terre est l'essence de la vie et la source de leur sécurité physique et émotionnelle. Pour les Nasa la terre représente beaucoup plus qu’un moyen de production. Elle est le principe de vie dont ils tirent leur vitalité et leur sécurité. Elle est la source qui nourrit et donne un sens à leur vie quotidienne (Système National d'Information Culturelle de la Colombie, 2012). Chaque groupe, chaque famille, chaque individu Nasa lutte pour la défense du territoire et est historiquement caractérisé par sa contribution à cet objectif.

Les vêtements des Nasa ont peu de différences avec ceux du paysan ou du métis de la région. Aujourd'hui, ils ont conservé, seulement, en tant que symboles de leur culture, la ruana (poncho de laine) que les hommes continuent à utiliser et les sacs en laine de couleurs.

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En raison de la présence de colonies de Guambianos appartenant à la communauté indigène limitrophe du territoire Nasa, dans les réserves indigènes de Pitayó, Jambaló Ambaló et Totoró, on peut trouver maintenant des situations limitées de multilinguisme. Ainsi, des familles peuvent parler nasaywe / guambiano / espagnol (Centre colombien d'études en langues autochtones, cité par Pachon, 1996).

4.2. Economie.

La communauté nasa-kiwe subsiste avec une économie d’autoconsommation ; cependant elle est en situation de désavantage face à l'économie de marché, à laquelle elle doit recourir pour suppléer à ses besoins en graines, outils ou engrais. Le maïs est, incontestablement, l'axe central de l’organisation de son économie agricole puisqu’il peut être cultivé à tous les niveaux d’altitude, à l'exception des hautes montagnes. Ils ne sèment jamais le maïs tout seul ; ils ont l’habitude de le faire sous la modalité d’association simple, généralement avec des haricots et parfois avec de « l’arracacha11 » ou en association multiple avec des haricots, des petits pois et de l’igname. La culture a traditionnellement été une activité masculine et ils ont l'habitude de l'organiser en « mingas ».

Une « minga » est une association temporelle (quelques heures ou des jours) entre des membres de la communauté dans laquelle quelqu'un est invité à « aider » à faire un travail déterminé. Il y a une phase de préparation, une invitation, un travail collectif et par la suite la célébration et la fête quand l'activité groupale est terminée. L'étape de préparation est la plus dispendieuse de toutes, et le « comunero » intéressé s'y engage des semaines ou des mois à l'avance. Il doit très bien savoir quel est le travail envisagé, quels participants seront invités, quelles seront la nourriture, la boisson et les cigarettes qui seront distribuées.

Aider est un impératif nasa qui reçoit toute l'attention des gens et qui devient l'un des piliers de la vie sociale. Le « comunero » qui aide le Cabildo dans les travaux d'intérêt commun démontre avec cela qu'il appartient effectivement au Resguardo. Celui qui aide son voisin est un « bon » nasa. Ceux qui n’aident pas démontrent qu'ils se sont écartés de la tradition nasa et ne méritent pas le nom de « Nasa-Kiwe » (Pachón, 1996). Si l’on fait une analyse du fonctionnement de ces mingas dans la rationalité de l'économie capitaliste, on déduit facilement que les coûts de celle-ci dépassent ce qui serait le paiement des journées des travailleurs. Ici, comme chez les Guámbianos et chez d'autres communautés andines et

11 L'arracacha, ou pomme de terre-céleri (Arracacia xanthorrhiza), est une plante potagère de la famille des Apiaceae d'origine andine cultivée en Amérique du Sud pour sa racine tubéreuse, riche en amidon.

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paysannes, la fonction de la minga va au-delà de la sphère purement économique puisqu’elle fortifie les liens d’appartenance à la communauté.

Les lois de mariage coutumier établissent une endogamie ethnique, l'interdiction de se marier avec des blancs est une règle très stricte. La famille est de type nucléaire c'est-à-dire qu'elle réunit le père, la mère et les enfants célibataires. Cette famille nucléaire est l'unité sociale et économique de base ; ses membres partagent non seulement une pièce, mais ils travaillent ensemble la même parcelle. Les enfants grandissent sous l'autorité indiscutable du père. Au fur et à mesure qu’ils entrent dans l'adolescence ils gagnent une certaine indépendance, qui est finalement obtenue quand ils ont la permission de se marier, de former leur propre famille et, plus tard, de construire leur logis et d’avoir leur propre parcelle.

Les hommes espèrent construire leur maison, se marier, avoir une femme qui leur donne beaucoup d'enfants, pouvoir élever des animaux et avoir assez de canne à sucre pour fabriquer la « chicha » (boisson fermentée à partir de la distillation du maïs). Les recommandations des mères du fiancé sont strictement prises en compte pour le choix de la future épouse, ainsi que les conseils des parrains et occasionnellement ceux des membres du Cabildo. Après avoir sollicité la main de la fiancée, les parents du fiancé rentrent chez eux en amenant la future épouse. Là, sous le toit paternel, le jeune couple construira son propre foyer, en s'installant dans un coin du logement et en séparant son fourneau individuel. Après une période pendant laquelle le logement est partagé, période qui coïncide en général avec la période de l'« amañe » pendant laquelle le mari vérifie l'application au travail de sa femme et spécialement sa capacité reproductrice, le jeune couple décide de construire sa propre maison et de se marier.

En ce qui concerne la division du travail, l'homme travaille le champ et distribue les fonctions de chacune des personnes qui y travaillent avec lui. La femme, en plus de remplir ses fonctions de reproduction et de maintenance du foyer, s’implique dans les tâches productives aussi intensément que l'homme. Elle a l'habitude de se lever plus tôt que lui, puisque à trois heures elle doit allumer ou aviver le feu, moudre le maïs et préparer le petit déjeuner pour son mari et ses enfants. Toute la préparation des aliments, l’entretien du logement et du foyer, et le soin des enfants sont des travaux féminins. Le verger domestique est entretenu en général par elle.

Tout le travail artisanal que les familles nasa développent est à la charge des femmes. Le tissage est un art exercé par les femmes. Il est profondément lié à la mère Terre, à la vie quotidienne et aux travaux domestiques. Les motifs avec lesquels ils décorent les tissus sont

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des représentations d'êtres spirituels importants dans la conception du monde Nasa-Kiwe : l’éclair, le tonnerre et le serpent, entre autres.

4.3. Cosmogonie nasa-kiwe.

La cosmovision du monde nasa repose sur l'isomorphisme entre le Nasa et le Kiwe c'est-à-dire entre l'être humain et le cosmos. Le mythe de l'origine de l'univers explique que les humains proviennent de la nature et qu'ils sont des êtres parmi d’autres que celle-ci a produits, c'est-à-dire qu’ils sont des produits de la nature et non d'un acte divin de création. Cette vision pose d'emblée une différence radicale de conception et de relation avec la nature face aux explications de la création du monde établies par le mythe judéo-chrétien défendu par les espagnols coloniaux (Gómez, 2000) :

« La physiologie corporelle et ce que les sujets réalisent dans leur dynamique sociale quotidienne (des événements) s'expliquent, dans la conception du monde Páez, comme le produit des Täy (les forces ou les énergies positives et négatives qui circulent dans le cosmos, le corps humain et le monde social) et qui ont produit l'univers et existent depuis ce temps-là dans tout ce qui existe ou s’affiche dans le territoire, y compris l'homme et ce que celui-ci réalise (Gómez, 2000; p.170). »

Plusieurs parties du corps humain sont dénommées d'une manière toponymique : ils ont les mêmes noms que ceux qui sont donnés à certains lieux de leur géographie ou à des phénomènes de la nature. Le corps est ainsi conçu comme certains éléments de leur territoire; de là l'expression « je suis arbre » (González, 1988, p. 8) :

« D’après l'analyse linguistique, c'est une erreur de traduire comme métaphore cette expression d'usage commun entre les Paeces, puisqu'il ne fait pas allusion à une relation de comparaison « le corps est comme un arbre » mais à une affirmation d'identité et isomorphisme « le corps est un arbre ». D'ici que les noms donnés à différentes parties de l'arbre sont les mêmes avec lesquels sont désignées celles du corps (González, 1988, p. 8 ; cité par Gómez, 2000). »

Dans l'une des quelques études réalisées sur la cosmogonie nasa-Kiwe, Gómez (2000) affirme que le temps dans la culture nasa-kiwe comprend deux périodes interdépendantes. La première période contient ce qui s’est passé au moment de la création de l'univers, qui n'a pas arrêté d'être et qui apparaît dans le présent comme faisant partie du territoire et de tout ce qui existe dans celui-ci. La deuxième période contient ce qui est arrivé après ; bien que cette période n'ait pas l'immanence de premier moment et présente des discontinuités, elle est perçue sous le principe que, si une chose est arrivée une fois il n'y a aucune raison de croire ou d’affirmer qu'elle n’arrivera pas à nouveau. Ceci est un point fondamental pour bien

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comprendre la conception que les Nasa ont de l'histoire. Ainsi, tout événement (excepté celui de la création de l'univers) si insignifiant ou transcendant soit-il, est considéré comme quelque chose qui peut se reproduire.

Dans ce sens, l'histoire n'est pas conçue comme ce qui n'est plus, mais comme ce qui peut être ou à arriver de nouveau. Il ne s'agit pas d'une conception cyclique du temps (à l'exception des phénomènes de la nature et de certains phénomènes sociaux qui eux, sont considérés en tant que tels) mais d'un principe de causalité et d'une acceptation des faits sociaux quotidiens ou historiques. Cette conception est la raison par laquelle les Nasa ne croient pas vraiment que les relations historiques établies par l'État et la société nationale y compris les ouvertures démocratiques dernièrement formulées soient susceptibles de transformer le système de la domination et d’assujettissement qui les a caractérisés au point d'en finir avec lui. Tout cela parce que « si une chose est arrivée une fois il n'y a pas de raison de croire qu'elle ne recommencera pas ».

Dans les entretiens réalisés par Gómez avec des meurtriers d’origine nasa-kiwe dans lesquels il leur demande s'ils pourraient recommencer à assassiner, bien qu'eux-mêmes sentent que c'est un acte entièrement condamnable, ils ont toujours affirmé que « ils ne savent pas » puisque si c'est arrivé une fois, cela peut se reproduire (Gómez, 2000, p. 170). De la même manière, ils se sont toujours étonnés (ou la question leur a été culturellement incompréhensible) de la question « Croyez vous que l'homicide commis aurait pu être évité ? », puisque comment peut-on éviter ce qui s’est déjà passé ? Dans ce sens, la nature du temps n'est pas cyclique mais « probable » puisqu’elle suppose qu'il est possible que ce qui est arrivé se reproduise ou que cela se soit déjà probablement passé dans le passé raison pour laquelle cela arrive à nouveau.

Leur conception de la mémoire n'obéit pas à la distribution linéaire d'un espace homogène, dans lequel chaque segment de la ligne correspond à un événement, pouvant se distinguer ainsi le passé du présent et de l'avenir, tel qu’il apparaît dans la conception occidentale de l'histoire. Dans leur conception du monde, dans la mémoire se confondent le passé et le présent comme fondement de l'avenir (Piñacue, 1997). Pour eux, les personnes âgées qui sont à la tête du groupe guident les actions présentes, qui sont le fondement de l'avenir mais toujours en tenant compte du fait que tout ce qui viendra s’est peut-être déjà passé (Piñacue, 1997).

Dans l'histoire nasa ont existé trois grands « Sat » ou personnes spéciales par leurs capacités extraordinaires :

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- la première est la chef Guyumuse (XVIe siècle), qui a militairement affronté les Espagnols réussissant à conserver une partie du territoire ;

- la deuxième est Juan Tama (les XVIIe - XVIIIe siècles) le héros culturel célèbre chez les Nasa-Kiwe, qui a obtenu un accord de paix avec les « blancs », lui permettant de conserver une partie du territoire et le transformant en réserve, sans pour autant en finir avec la domination « blanche » ;

- et enfin Quintín Lame, qui a lutté contre le gouvernement national de Colombie en utilisant les lois indigènes et « les armes et les connaissances des blancs » (le fusil, l'écriture et le droit de l’Etat), et qui a obtenu certains droits en faveur de la communauté nasa-kiwe.

4.4. Organisation politique.

En 2006 le DANE a recensé environ quarante réserves ; grâce à ce travail on connaît davantage le type d’organisation de la communauté nasa-kiwe. Le resguardo est l'unité politique de base de la population indigène colombienne et, comme le dit la Loi 89 de 1980, l’unité administrative du resguardo est le Cabildo. Depuis la Loi 60 de 1993, il est permis aux autorités indigènes de programmer leur développement avec une faible intervention des organismes territoriaux, départementaux et municipaux, assimilant les organisations traditionnelles (les Cabildos, les associations d'autorité traditionnelle) à des collectivités de droit public, ce qui implique le respect de l'autonomie de gouvernement et de la juridiction des peuples indigènes et de leurs autorités (un art. 14 du Décret 1397 de 1996).

Les membres du Cabildo sont démocratiquement choisis parmi les habitants de la communauté et sont reconnus comme des « comuneros ». Les comuneros sont l'autorité du Cabildo avec le chaman, qui veille sur les relations des individus avec les êtres surnaturels. Le rôle des comuneros est très important pour la communauté puisqu'ils interviennent pour résoudre les conflits au sein de la communauté. Selon Ilaquiche (2001) il existe trois niveaux d'autorité gérant la justice : Dans la première instance, les indigènes ont la coutume de résoudre les cas de querelles familières, conjugales, des insultes entre parents ou de plus petites affaires en général, dans le cercle intime et familier, où les autorités sont les parents, les fils majeurs ou les parrains de mariage.