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L’essor du commerce de gros et l’importation des produits chinois Les quartiers étudiés sont délimités par l’espace de concentration des commerces

P ARTIE II W ENZHOU , UN ENTREPRENEURIAT DIASPORIQUE

4.2 L’essor du commerce de gros et l’importation des produits chinois Les quartiers étudiés sont délimités par l’espace de concentration des commerces

chinois dans l’environnement commercial. Les établissements chinois sont souvent majoritaires par rapport à l’ensemble des autres commerces (français et autres). Les trois quartiers Rue Montgallet, Sedaine-Popincourt et Aubervilliers sont ceux dans lesquels on peut observer la plus forte densité de commerces chinois (voir carte 13).

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4.2.1 La situation actuelle de la concentration des commerces chinois

Une forte concentration des commerces chinois

Cette forte densité traduit souvent la concentration des étbalissements commerciaux pour la distribution de gros où s’approvisionnent les détaillants de la région ou du pays, qu’ils soient chinois ou non.

D’une part, les centres commerciaux pour le commerce de gros sont composés quasi-exclusivement de magasins chinois. Par exemple, la présence du Centre International Franco-Asiatique (CIFA) est fortement liée à celle des commerçants chinois à Aubervilliers. Leur présence dans le commerce de gros d’importation, plus particulièrement dans la confection/chaussure et la maroquinerie, est très importante (voir infra).

D’autre part, une forte densité s’observe dans l’ensemble du secteur économique de la distribution de gros. La présence de cette distribution de gros est également très concentrée dans certaines rues des quartiers Arts et Métiers-Temple et Sedaine- Popincourt, avec un quasi-monopole des grossistes chinois de Wenzhou en maroquinerie et en prêt à porter (voir carte 14 et 15).

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Carte 14 Localisation des établissements commerciaux chinois (Arts et Métiers-Temple)

Sur la carte 14, nous pouvons observer une forte densité linéaire d’établissements chinois dans ce quartier. La zone de la concentration est formée d’un noyau central limité par les rues du Temple, Chapon, Gravilliers, au Maire, Beaubourg et Réaumur. Selon notre observation, la rue au Maire est caractérisée par une ambiance commerçante

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chinoise avec des magasins chinois tels que des restaurants, des épiceries, des salons de coiffure, des boutiques de souvenirs, etc. Dans la rue de Beaubourg, nous avons observé des magasins de vente en gros, notamment pour les sacs à main, quelques magasins de prêt-à-porter et des restaurants chinois. Dans la rue des Gravilliers, il y a beaucoup de boutiques de vente en gros de maroquinerie, vendant surtout des sacs à main féminins. La rue Chapon est dans la même situation de commerce. La rue de Réaumur rassemble en majorité des magasins de bijouterie fantaisie dans le prolongement de la rue du Temple. Cette rue est aujourd’hui aussi connue sous l’appellation « rue de Wenzhou » en raison de la forte présence des Wenzhou (voir supra).

Dans ces rues, nous avons collecté d’autres informations par entretiens. Nous avons en effet interrogé des commerçants dans leur magasin dans le but de collecter des informations sur l’évolution de l’entreprise, de la clientèle, du quartier, de la marchandise et des parcours migratoires et professionnels.

Dans la rue du Temple, nous avons enquêté quelques patrons ou salariés au hasard. Voici des extraits d’entretiens que nous avons consignés dans notre carnet de terrain (2011).

Madame H

Madame H est arrivée en France en 2004. Elle a payé un intermédiaire (une sorte de « tête de serpent », chargé d’organiser des migrations clandestines) pour partir à l’étranger. Son mari, Monsieur H, est arrivé en France plus tôt, en 1998. Il a obtenu un visa de touriste pour venir en France, puis, il a bénéficié de la politique d’amnistie pour obtenir un statut légal en France. Au début, il travaillait pour ses proches mais après quelques années, il a loué une boutique pour devenir son propre patron. Néanmoins, il va arrêter l’exploitation de cette boutique de souvenirs car ses affaires vont être transférées dans la ville d’Aubervilliers à cause d’un climat économique difficile dans le 3e arrondissement. Alors qu’il commence à

travailler comme porteur, sa femme reprend seule la gestion de la boutique. Concernant l’approvisionnement du magasin, les produits sont importés de Chine, précisément de Yiwu, localité connue pour être le centre commercial international de vente en gros. Madame H retourne en Chine plusieurs fois par an pour voir leurs proches et pour commander des marchandises. Dans cette boutique, la majorité des souvenirs sont moins chers qu’ailleurs. Il y a beaucoup de clients originaires du Maghreb, d’Afrique noire, comme « petits commerçants.

Monsieur T

Un peu plus loin, dans la rue du Temple, un autre magasin chinois est tenu par une personne originaire de Wenzhou. Monsieur T est arrivé en France par des moyens légaux il y a plus de 30 ans. Il provient de la localité des foyers d’émigrations de Li’ao, dans la région de Wenzhou. Il a émigré en France, car son père habite en France depuis longtemps. Monsieur T a bénéficié de la politique de regroupement familial pour rejoindre son père. Il a obtenu la nationalité française et a ouvert son magasin il y a plus de 20 ans. Il importe ses produits de la ville de Yiwu en Chine et y retourne en fonction des besoins d’approvisionnement du magasin. Si ses affaires fonctionnent, il va en Chine plusieurs fois dans l’année pour négocier le prix d’achats des marchandises vendues en gros.

Madame M

Madame M est grossiste dans une autre boutique d’accessoire située dans la rue du Temple. Elle est propriétaire et nous explique qu’il y a plus de 20 ans qu’elle est arrivée en France, en provenance de la localité de Tangxia, un des foyers d’émigration dans la région de Wenzhou. Toute sa famille a émigré en France et elle va en Chine 3 ou 4 fois par an en fonction de ses affaires, c’est-à-dire lorsqu’il devient nécessaire d’aller à Yiwu pour s’approvisionner.

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Nouus avons discuté avec quelques autres personnes des magasins de la rue du Temple et de la rue des Gravilliers.

Par exemple, dans un magasin de maroquinerie, nous avons discuté avec un garçon de 22 ans, originaire du bourg de Li’ao de la région de Wenzhou, qui habite à Bobigny.

Dans un magasin de bijouterie fantaisie, nous avons engagé la conversation avec un couple, d’environ 50 ans, ayant 3 enfants, et originaire de Wenzhou. Leur activité de grossiste de bijouterie est principalement basée sur de l’importation depuis la Chine.

Dans un magasin de foulards, nous avons parlé avec la jeune femme qui y travaillait. Elle est née en France, parle mal le mandarin chinois, et elle a très tôt interrompu ses études. D’après elle, son père est originaire du bourg de Li’ao du district de Rui’an de Wenzhou, mais elle n’est jamais allée en Chine.

Dans la rue des Gravilliers, nous avons visité un magasin dans lequel se tenait une jeune fille, d’environ 20 ans, née en France, mais originaire de Wenzhou. Le magasin propose la vente en gros, pas de détail. Elle refuse de parler, lorsqu’il y a des clients, nous devons partir.

Pour les Wenzhou, ce quartier est devenu également un centre de services quotidiens pour trouver de l’aide, du travail ou un logement. Par exemple, outre les services offerts par les commerces évoqués plus haut, on peut trouver dans ce quartier d’autres services destinés aux migrants chinois. D’abord, le siège de l’Association des Résidents des Chinois en France (ARFC) qui est situé dans la rue du Temple. Cette association dispose d’une école de langue chinoise. De nombreux enfants de migrants chinois ont suivi ces cours de chinois le mercredi ou le weekend. Le local de cette association sert également aux migrants chinois qui veulent participer aux activités culturelles chinoises. Ensuite, plusieurs médias de la diaspora chinoise se sont installés dans ce quartier. Les migrants chinois peuvent non seulement utiliser le site Web (par exemple huarenjie.com) à la maison pour chercher un emploi ou un logement, mais encore se rendre sur place au bureau de média pour s’enquérir des services dont ils ont besoin. Enfin, rappelons que ce quartier est connu en tant que lieu touristique. Nous pouvons ainsi y trouver quelques hôtels familiaux qui proposent des prix intéressants. D’ailleurs, ce quartier est situé en plein centre de Paris, proche des grands sites touristiques de la capitale, aisément accessible en transports en commun. Il est devenu souvent un espace populaire de loisirs, ou un lieu de rendez-vous des migrants chinois.

Voyons maintenant la répartition des établissements commerciaux selon le type d’activités dans ce même quartier Arts et Métiers-Temple (voir carte 15) :

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Tableau 16 Part des commerces chinois dans le total des commerces selon leur type d’activités en 2012 (Arts et Métiers-Temple)

Types de commerce Total des commerces Dont chinois Dont non chinois Nbr. % Nbr. % Nbr. % Commerce de gros 318 100 254 79,87 64 20,13 Détail alimentaire 23 100 7 30,43 16 69,57 Détail non alimentaire 102 100 15 14,71 87 85,29 Restaurants 51 100 22 43,14 29 56,86 Autre* 55 100 11 20,00 44 80,00 Total 549 100 309 56,28 240 43,72

*coiffure, transfert d’argent, pharmacies, laverie, photocopie, massage, beauté, etc. (Source : Enquête directe 2012)

Quelques commerces alimentaires chinois de détail et plusieurs restaurants chinois sont principalement concentrés rue au Maire ou à proximité. La rue au Maire est dénommée « Rue de Wenzhou » en raison de la concentration des petits restaurants et des commerces chinois. Cette rue est un repère géographique, social et économique pour les Wenzhou de France (Gao et Poisson 2005).

Les Arts et Métiers-Temple sont un quartier traditionnel de grossistes (chinois et non chinois). Les plus fortes densités des commerces de gros chinois se concentrent dans les rues des Gravilliers et Chapon. Plusieurs commerces de détails non alimentaires sont dispersés rue du Temple en direction de l’Hôtel de Ville et dans le haut de la rue de Turbigo. Le commerce de détail alimentaire et non alimentaire et les restaurants sont relativement moins présents.

Peu de commerces de détail non alimentaire chinois sont présents dans ces rues où se trouvent les commerces de gros. Par contre, nous pouvons voir quand même de nombreux commerces de gros non chinois (64) dans la zone de concentration de commerces chinois telle que la rue du Temple.

Nous pouvons remarquer que les restaurants chinois sont moyennement présents : il y a plus de restaurants non chinois que de restaurants chinois (29 non chinois contre 22 chinois). La part des commerces chinois parmi les activités de détail alimentaire et de détail non alimentaire est moins importante que dans l’ensemble des activités commerciales du secteur (détail alimentaire : 7/23 ; détail non alimentaire : 15/102).

De « fabricants grossistes » à « grossistes d’importation »

Le commerce de gros n’est pas un nouveau secteur pour les commerçants chinois. Historiquement, ce secteur est dominé jusqu’à la Seconde Guerre mondiale par les commerçants de confession juive généralement originaires d’Europe de l’Est, puis a été peu à peu occupé par les Chinois de Wenzhou (Ma Mung et Simon 1990). Des fabricants grossistes chinois avaient le quasi-monopole de la maroquinerie dans les années 1980. Jusqu’aux années 1990, période durant laquelle les ateliers de maroquinerie pour le commerce de gros jouaient un rôle clé dans la distribution de la production, des centaines d’ateliers du quartier Arts et Métiers-Temple fabriquaient des sacs à main, portefeuilles, ceintures, etc. D’une façon générale, les objets fabriqués étaient des produits bas de gamme ou de milieu de gamme ; les autres objets continuaient à être produits par des petites usines du Sud-Ouest de la France et notamment à Graulhet (Tarn) qui était

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également le principal centre d’approvisionnement en mégisserie pour les artisans chinois […] » (ibid. : 103). Par ailleurs, à la même époque il existait plusieurs grossistes en bijouterie fantaisie fabriquée en France.

Aujourd’hui, nous observons que la grande majorité des grossistes chinois sont des grossistes d’importation. Ainsi, les grossistes chinois de la maroquinerie représentent, en 2012, 49,61% du commerce de gros chinois (126 sur 254 commerces) dans le quartier Arts et Métiers-Temple. En outre, tous les produits de bijoux fantaisies sont importés de la Chine (surtout depuis Yiwu)182.

L’évolution du commerce de gros de la maroquinerie montre que les commerçants chinois de ce secteur sont passés de fabricants grossistes à grossistes d’importation. Cela a, comme nous le verrons (Chapitre 5), des effets importants sur le marché ethnique du travail car les nombreux emplois que procuraient les centaines d’ateliers ont disparu. C’est dans les autres secteurs d’activités, notamment la restauration, que les offres emploi se multiplient. Si nous retenons comme autre critère, le niveau d’activité des établissements exprimés en niveau de chiffre d’affaires, nous constatons que le commerce de gros reste le plus important.

Tableau 17 Estimation du chiffre d’affaires annuel des commerces de gros chinois

Chiffre d’Affaires annuel (€) Effectifs Moins de100 000 14 De 100 000 à 500 000 43 De 500 000 à 1 000 000 22 De 1 000 000 à 2 000 000 17 De 2 000 000 à 5 000 000 19 De 5 000 000 à 10 000 000 7 Plus de 10 000 000 4

(Source : Relevé de commerces 2012, recensement sur le site Infogreffe 2012-2015)

Sur 126 commerces de gros chinois, 43 d’entre eux ont un chiffre d’affaires annuel inférieur à un million d’euros. Nous estimons la moyenne du chiffre d’affaires annuel dans le commerce de gros chinois à 1,7 millions d’euros. Les chiffres d’affaires restent modestes183. Cependant, sur le plan des effectifs de salariés, la majorité des établissements chinois est de petite taille. Nous constatons que les activités commerciales sont organisées sous la forme d’entreprises familiales de petites ou moyennes tailles.

182 Entretien avec Monsieur PYQ, le 24 décembre2012 à Paris ; Entretien avec Madame WQB, le 25 août

2013 à Wenzhou.

183 En France, selon la définition de l’Insee, « la catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) est

constituée des entreprises qui occupent moins de 250 personnes, et qui ont un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 millions d’euros (soit 55 millions de dollars US) ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions (soit 47 millions de dollars US) » (cf.2.2.5).

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Carte 16 Localisation des établissements commerciaux chinois (Sedaine Popincourt)

Plusieurs travaux de recherche (Pribetich 2005; Trémon 2012; Chuang 2015) ainsi que notre enquête permettent de montrer que le quartier Sedaine Popincourt est un centre de regroupement des grossistes chinois. Les médias chinois se sont focalisés sur ce quartier, en faisant référence au secteur du commerce de gros du fait de l’existence de nombreux grossistes chinois.

Nous reproduisons ici une observation du 19 avril 2012 issue de notre carnet du terrain. Cette observation a été réalisée sur certaines rues (voir carte 16), où nous avons

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visité plusieurs magasins chinois pris au hasard. Nous avons tenté d’interroger les personnes présentes dans les boutiques et en présentons ici les profils.

Boulevard Voltaire

Dans un magasin de prêt-à-porter, nous avons rencontré deux hommes et une femme, originaires de Wenzhou, car ils parlent le mandarin avec l’accent de Wenzhou, malheureusement, ils refusent de parler. Nous avons rencontré dans un autre magasin, une femme originaire de Wenzhou, qui refuse aussi parler, elle ne veut pas causer de problèmes.

Nous avons discuté un peu avec un homme originaire chinois du Laos dans un magasin de prêt-à- porter, il précise que les affaires ne marchent pas très bien depuis ces deux dernières années mais il ne veut pas trop parler.

Nous avons rencontré dans le même type de magasin, un homme originaire de Wenzhou, grossiste de prêt à porter, arrivé en France alors qu’il avait 9 ans. Il travaille pour l’ami de son père. Il repart en Chine tous les 2 ou 3 ans, pour visiter ses grands-parents vivant là-bas.

Enfin, nous avons discuté dans un magasin de prêt-à-porter avec une femme originaire de la zone urbaine de Wenzhou, 40 ans, grossiste de prêt à porter. Elle importe principalement d’Italie et peu de Chine. Elle vend aussi quelques produits conçus et fabriqués en France.

Monsieur S

Le « patron » d’un magasin de type bazar, est âgé d’une soixantaine d’années. Il provient d’un des foyers d’émigration de Wencheng de la région de Wenzhou. Il est arrivé en France depuis plus de 20 ans. Sa famille a émigré dans ce pays et aujourd’hui ses frères et sœurs, et tous ses proches y vivent. Il n’a plus qu’un lien commercial avec la Chine explique-t-il. Dans son magasin, il vend des sacs, des bagages, des accessoires.

Rue du Chemin vert

Nous avons observé un magasin tenu par un jeune chinois, âgé de 22 ans, né en France. Sa famille est originaire du bourg de Li’ao du district de Rui’an de Wenzhou. Une grande partie des produits qu’il propose sont importés de Chine. Il est rentré en Chine une fois avec l’objectif d’apprendre la langue chinoise.

Avenue Parmentier

Nous avons visité deux magasins :

Un magasin tenu par un homme d’environ 30 ans, originaire du district d’Ou’hai de Wenzhou. Il possède une usine située à Dalian, dans la province de Liaoning (nord-est de la Chine). Il a un autre magasin à Aubervilliers. Les Chinois et les Africains sont ses clients les plus importants.

Un magasin de maroquinerie tenu par une femme, d’environ 40 ans, originaire du bourg de Qidu du district de Lucheng de Wenzhou. Elle a vécu plus de 10 ans en France.

Rue Sedaine

Nous avons visité un magasin de prêt-à-porter tenu par une femme et un jeune homme, originaires de Wenzhou. La femme était âgée de 50 ans, et le jeune homme de 20 ans. Les produits sont importés principalement d’Italie, surtout de Prato. Quelques produits proviennent de Chine.

L’activité très nettement dominante est le commerce de gros, notamment en raison du quasi-monopole chinois dans le secteur du prêt-à-porter dans certaines rues (Chemin vert, rue Sedaine et rue Popincourt). Nous avons relevé en 2012, 420 commerces chinois dans l’ensemble des 534 commerces recensés (voir carte 17).

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Tableau 18 Part des commerces chinois dans le total des commerces selon leur type d’activités en 2012 (Sedaine-Popincourt)

Types de commerce Total des commerces Dont chinois Dont non chinois Nbr. % Nbr. % Nbr. % Commerce de gros 425 100 399 93,88 26 6,12 Détail alimentaire 14 100 0 0 14 100 Détail non alimentaire 23 100 5 21,74 18 78,26 Restaurants 17 100 8 47,06 9 52,94 Autre* 55 100 8 14,55 47 85,45 Total 534 100 420 78,65 114 21,35 *coiffure, transfert d’argent, pharmacies, laverie, photocopie, massage, beauté, etc (Source : Relevé de commerces 2012)

En revanche, nous observons qu’il n’y a aucun commerce de détail alimentaire qui soit tenu par des Chinois (voir tableau 18). Il est vrai qu’il y a peu de commerces de détail alimentaires et non alimentaires.

Nous pouvons remarquer qu’il y a peu de restaurants chinois (seulement 8 restaurants chinois) et peu de commerces de détail non alimentaire (5). Il est à souligner qu’il n’y avait aucun commerce chinois avant les années 1980, car ce quartier a commencé son développement autour du commerce de gros entre les années 1990 et 2000.

Du fait de son implantation dans le quartier de Sedaine-Popincourt, le commerce de gros de la confection chinoise a connu un bel essor à partir de la fin des années 1990 (évoqué dans le chapitre 2). Toutes les rues du quartier Sedaine-Popincourt étaient monopolisées par des grossistes chinois de Wenzhou. Des conflits ont éclaté avec les résidents à la suite d’une part, de cette monopolisation, et d’autre part, des difficultés de circulation automobile dues aux travaux publics lancés par la mairie du 11e arrondissement et enfin, de la crise économique de 2008. De ce fait, certains grossistes chinois se sont déplacés vers Aubervilliers pour y ouvrir leur deuxième ou troisième établissement.

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Carte 18 Localisation des établissements commerciaux chinois (Aubervilliers)184

184 Nous rappelons que nous présentons des relevés des commerces principalement pour la rue Haie Coq

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Aubervilliers est un centre majeur de regroupement des grossistes chinois de Wenzhou. Quelques points de ventes se regroupent dans diverses rues et lieux. Les premiers grossistes chinois se sont implantés au début des années 1990 autour de la rue de la Haie Coq et de la rue Gardinoux.

À l’image de notre évocation du contexte historique de ce quartier dans le chapitre 2, Monsieur Carlos Semedo, directeur de la vie associative et des relations internationales nous a expliqué : « Un premier Chinois, est arrivé ici dans les années 1990. Il s’installe comme grossiste, et habite à Aubervilliers. Les Chinois sont la deuxième nationalité à Aubervilliers derrière les Algériens. […] Si beaucoup de familles se sont fixées à Aubervilliers, nombre de résidents travaillent dans le commerce, quand d’autres travaillent dans les ateliers ainsi que dans d’autres métiers, tels que la construction de