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DANS LE CADRE DU LOISIR

MOTS-CLÉS : ANIMATION – CULTURE SCIENTIFIQUE – ART – CRÉATIVITÉ – LOISIR

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J.-L. MARTINAND et É. TRIQUET éditeurs, Actes JIES XXX, 2009

chacun, d'ouvrir la discussion sur deux points : l'un abordait la méthode que nous venions de vivre et l'autre identifiait l'intérêt et les limites des ateliers scientifiques en temps de loisir.

Par rapport à la méthode Photovoice « vécue », le recueil d'une grande diversité d'informations a été mis en avant. Dans un temps très court, il a été possible de faire émerger différentes préoccupations. Chacun a partagé ces préoccupations au reste du groupe. Le fait de partir des photographies a permis à chacun des participants de s'exprimer sur le sujet. Néanmoins, le fait que celles-ci étaient davantage d'ordre personnel n'a pas suscité un véritable temps d'échange. Il a donc été mention de l'importance de poser des contraintes aux participants pour ne pas tourner en rond dans la discussion.

3.3 Ma chandelle fait grimper l'eau – investigation autour d'une expérience qui prête à controverse

L'expérience très connue consistant à poser une bougie allumée sur un récipient de type assiette, contenant de l'eau, puis à recouvrir la bougie d'un bocal. Cette expérience relativement connue est souvent expliquée de façon incomplète, voire fausse, et se trouve donc propice à des controverses spontanées.

Permettant une expérimentation immédiate, elle est un support intéressant pour des situations de formation d'animateurs scientifiques ou d'enseignants, car elle permet de traiter en un temps raisonnable certaines facettes de la recherche comme la créativité, la nécessité de douter, la remise en question des évidences et de ses sources. Dans le cadre de cet atelier, il a été demandé aux participants d'imaginer pourquoi l'eau monte. Plutôt que de vérifier les hypothèses émises spontanément, nous leur avons proposé dans une seconde phase d'imaginer quels paramètres ils pourraient faire varier afin de faire monter l'eau plus ou moins haut dans le bocal.

Selon les participants, le fait que l’eau monte serait lié :

à un déséquilibre entre la composition de l'air intérieur et à l'extérieur du bocal ;

au fait que le dioxyde de carbone produit par la combustion se dissout mieux dans l'eau que l'oxygène qu'elle a consommée ;

aux écarts de température entre les moments où la bougie est allumée ou non ;

à un déséquilibre entre la pression à l'intérieur du bocal et à l'extérieur du bocal.

J.-L. MARTINAND et É. TRIQUET éditeurs, Actes JIES XXX, 2009

Ils ont donc décidé d’étudier l’influence de la nature du récipient dans lequel l’eau doit monter (capacité à se déformer, conductivité thermique, taille de l’ouverture, volume…), de la chaleur (nombre de bougies, taille, type…) et ont ainsi inventé des protocoles expérimentaux adéquats. L’expérimentation leur a permis de rejeter certaines de leurs hypothèses, comme celle relative à la production de CO2, par exemple en réalisant l’expérience avec de l’huile, de confirmer l’influence

de la température, en augmentant le nombre de bougies ou les remplaçant par un sèche-cheveux, ainsi que celle de la différence de pression, en utilisant une bouteille en plastique trouée notamment.

Cependant, après expérimentation et discussion, aucune conclusion définitive n’a pu être établie. Le fait que le groupe ayant suivi l'activité arrive ou non à des connaissances formalisées est possible, mais secondaire. La structure proposée et la posture adoptée par l’animateur ont permis de responsabiliser les participants quant à leur recherche d'explications, de confrontations d'arguments, de connaissances et d'expériences, de création de protocoles et d'hypothèses. Comme dans tout chercheur en science, ils ont donc été amenés à créer scientifiquement.

4. CONCLUSION

Au sein des structures de loisirs, les rencontres art et sciences peuvent prendre de multiples facettes. Ces approches transdisciplinaires conduisent notamment à porter un regard différent sur la science, en mettant en avant son aspect créatif, très peu présent dans le cadre de l’enseignement et donc méconnu, comme l’ont montré les échanges avec les participants des différents ateliers. Permettant à tout un chacun d’être acteur dans la découverte, d’imaginer, de prendre conscience qu’il peut créer scientifiquement, de telles pratiques invitent le public à comprendre ce que sont les sciences en amenant à les vivre comme un chercheur et contribuent donc à la diffusion de la culture scientifique auprès de tous.

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J.-L. MARTINAND et É. TRIQUET éditeurs, Actes JIES XXX, 2009