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CHAPITRE 4 : MÉTHODOLOGIE

4.3 La procédure de cueillette de données

4.3.2 La collecte de données dans un journal de bord

Nous avons participé à un échange étudiant à l’Université Oulu d’une durée de 4 mois, soit entre les mois d’août et décembre 2019. Lors de cet échange étudiant, nous avons assisté à des cours, rencontré des gens, visité des lieux culturels et naturels, visité des villes, fait des séjours en nature, etc. Nous avons consigné des événements et des réflexions personnelles dans un journal de bord tout au long de ce séjour d’études et de recherche. Ce journal, dont nous avons été à la fois l’unique auteur et destinataire, servait en quelque sorte d’autobiographie de nos réflexions et de nos idées. Cependant, comme le remarque Hess (2006), le journal, même intime, est un écrit pour l’autre. En effet, même si nous avons été les seuls à relire ces entrées, « Je est un autre » (Rimbaud) entre le moment d’écriture et le moment de l’analyse. Notre processus réflexif a évolué au fil du temps, et l’analyse que nous en faisons au chapitre de présentation des données du journal de bord est le résultat du cheminement de notre réflexion entre le moment d’écriture du journal et le moment d’analyse des données. Cette interprétation qui a évolué au fil du temps est d’ailleurs caractéristique de l’épistémologie interprétativiste à laquelle nous logeons. Selon Baribeau (2005), le journal de bord se définit donc ainsi :

Le journal de bord est constitué de traces écrites, laissées par un chercheur, dont le contenu concerne la narration d’événements (au sens très large; les événements peuvent concerner des idées, des émotions, des pensées, des décisions, des faits, des citations ou des extraits de lecture, des descriptions de choses vues ou de paroles entendues) contextualisés (le temps, les personnes, les lieux, l’argumentation) dont le but est de se souvenir des événements, d’établir un dialogue entre les données et le chercheur à la fois comme observateur et comme analyste, de se regarder soi-même comme un autre. (p.108)

Les Tableaux 6 et 7 dressent la liste des expériences qui ont guidé nos réflexions, ainsi que les lieux visités et les activités qui ont façonné notre représentation du contexte social finlandais. Dans le Tableau 6, nous présentons les cinq cours que nous avons suivis à titre d’étudiant à l’Université Oulu, ainsi que les six cours auxquels nous avons assisté à au moins une séance complète dans les deux universités-cas. Parmi les cours suivis et assistés, les cours qui sont spécifiques à la FEEP sont les suivants : 406055A: Arts and Crafts Education I: Music, Physical Education and

Handicrafts, 402374P: Applications of Physical Education, 4406058A : Arts and Crafts Education IV: Physical Education and Visual Arts, LPES028: New Sports and Educational Models et

LPES020: Ball games. Les autres cours suivis à l’Université Oulu font soit partie du programme en enseignement en contexte interculturel (Intercultural Teacher Education) (ITE) ou du programme de maitrise en éducation et globalisation (Masters in Education and Globalisation) (M.Ed. Glo).

Les cours du programme ITE sont les seuls enseignés en anglais à l’Université d’Oulu qui mènent à une certification d’enseignant. Ce programme offre également la possibilité d’obtenir une mineure en ÉPS, donc de devenir spécialiste d’ÉPS au primaire. Les cours du programme M. Ed.Glo ne mènent pas à une certification d’enseignant. Cependant, ils sont administrés par la Faculté d’éducation et enseignés en anglais. Ils nous ont permis de côtoyer des professeurs finlandais, dans le contexte finlandais, de nous faire expliquer le système d’éducation finlandais et, d’une certaine façon, de vivre une expérience éducative finlandaise. Les cours suivis dans ce programme nous ont permis de comprendre la situation éducative finlandaise dans son contexte européen et mondial. Cette mise en contexte a nourri notre réflexion afin de comprendre comment la FEEP en Finlande peut inspirer d’autres contextes, dont le contexte québécois. Toutes ces expériences ont été documentées dans notre journal de bord.

Tableau 6

Liste des cours suivis et assistés en Finlande

Types

d’expériences Lieux Détails

Cours suivis Université Oulu

- 407534A: Nordic education (M.Ed.Glo) - 408513S: Ethics and education (M.Ed.Glo) - 407532A: Economics of Education (M.Ed.Glo) - 900017Y: Survival Finnish (M.Ed.Glo)

- 406055A: Arts and Crafts Education I: Music, Physical

Education and Handicrafts (ITE)

Cours assistés Université

Oulu - 402374P: Applications of Physical Education 4 (ITE) - 406058A: Arts and Crafts Education IV: Physical

Education and Visual Arts (ITE)

- 407518P: Human Development and Learning (ITE) - 407535A: Curriculum, Planning and Evaluation (ITE) Université

Jyväskylä

- LPES028: New Sports and Educational Models - LPES020: Ball games

Le Tableau 7 dresse la liste des villes et lieux visités, ainsi que les activités sportives que nous avons pratiquées lors du séjour. Certes, ces lieux et activités ont contribué à modeler notre représentation du contexte social et du rapport à l’activité physique en Finlande.

Tableau 7

Lieux visités et activités réalisées lors du séjour d’études en Finlande

Villes visités (Classées en ordre décroissante de taille de population) : Helsinki, Oulu, Jyväskylä, Vaasa, Rovaniemi, Kajaani, Kemi, Tornio, Kuusamo,

Kemijärvi, Vuokatti, Ruka, Vaala, Hailuoto, Saariselkä. Lieux culturels - Bibliothèque nationale Oodi à Helsinki

- Musée national de Finlande à Helsinki - Parc national historique Suomenlinna Lieux naturels - Parc national Puhä-Luosto

- Parc national Oulanka - Parc national Urho Kekkosen - Parc régional Koitelinkoski - Parc régional Hailuoto

Activités sportives - Ligue de hockey sur glace de l’Université Oulu bihebdomadaire - Ligue de floorball pour étudiants bihebdomadaire

- Ligue de basketball mensuelle

- Une compétition de course en sentiers à Vuokatti - Assister à une partie de hockey professionnel - Badminton à l’université occasionnellement

- Vélo et course de manière régulière à Oulu et les environs

Afin de recueillir des données, nous avons structuré notre journal de bord de façon systématique. Plus précisément, nous avons utilisé la méthodologie d’analyse d’un contexte social de Holmes (1981) pour catégoriser nos observations. Holmes (1981) définit quatre types de schémas qui permettent d’analyser un contexte social.

1. Les schémas normatifs (normative patterns) : Ce sont les normes et lois sociales qui sont acceptables ou non dans un contexte donné. Bien qu’individuellement les schémas normatifs peuvent différer selon l’âge, l’emploi occupé, le sexe, la religion ou l’origine culturelle par exemple, il tend à exister certains consensus autour des schémas normatifs dans une société. 2. Les schémas institutionnels (institutional patterns) : Ce sont les institutions qui forment le tissu

institutions doit être faite pour comprendre le contexte institutionnel dans lequel s’inscrivent les programmes de formation.

3. Les schémas cognitifs (patterns of mental states) : Il s’agit des forces internes des individus qui motivent leur comportement, leurs valeurs profondes, leurs traditions. Il s’agit des manières générales de percevoir le monde dans une société.

4. L’environnement naturel et le monde physique (natural environment or physical world) : Il est indéniable que l’environnement naturel joue un rôle sur les lois sociales. La présence de ressources naturelles sur le territoire, les données géographiques et démographiques permettent de mieux comprendre le contexte d’étude. Le climat, le relief, l’hydrographie et le rapport au territoire sont autant d’informations essentielles que nous avons collectées dans notre journal. Nous avons collecté des données pour chacun des schémas de Holmes (1981) chaque semaine, à raison d’au moins une page par semaine. Il y a eu un total de 15 semaines, et le journal de bord complété compte 47 pages à interligne 1 et demi. Nous avons collecté des données sur l’environnement naturel et physique de manière plus exhaustive au début de séjour, puis par la suite nous écrivions seulement trois ou quatre phrases par semaine. À l’inverse, nous avons écrit davantage sur les schémas normatifs, institutionnels et cognitifs au milieu et à la fin du séjour lorsque notre compréhension était plus fine et approfondie.