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Première'partie ! :"Introduction !

CALCUL DE LA MOYENNE

9.3 Coarticulation en tchèque : Données réelles

9.3.2 Coarticulation en tchèque : Deuxième formant

En tchèque, les variations du deuxième formant (valeur prise à la moitié de la durée vocalique) des dix voyelles monophtongues du tchèque [ɪ, i:, ɛ, ɛ:, o, o:, u, u:, a, a:] prononcées isolément (0) et en contextes [p, t, k, ɦ] sont plus importantes que celles du premier formant, comme en français. Le graphe de la Figure 78 illustre ces variations.

Figure 78 : Le F2 moyen des dix voyelles monophtongues du tchèque [i, i:, ɛ, ɛ:, o, o:, u, u:, a, a:] prononcées isolément (0) et en contextes [p, t, k, ɦ] dans des logatomes CVCVCVC (20 locutrices*4 répétitions)

Nous remarquons à la Figure 78 que le contexte palato-vélaire engendre une augmentation du F2 de toutes les voyelles et le contexte dental élève le F2 des voyelles postérieures. La voyelle [i:] ne subit pas de variations de valeurs formantiques importantes.

Le résultat du test ANOVA indique que l’effet global du contexte phonétique sur le deuxième formant des dix voyelles du tchèque est significatif. La valeur ANOVA, renseignée dans le Tableau 55, est F(49, 10349) = 4827 avec p < 0,05.

F2 DDL Somme des carrés Moyenne des carrés F Pr > F Modèle 49 4628631910,539 94461875,725 4826,544 < 0,0001

Erreur 10349 202543658,574 19571,327

Tableau 55 : Résultat de l’ANOVA à 2 facteurs qui mesure l’effet du contexte sur le formant F2 des dix voyelles monophtongues du tchèque (20 locutrices*4 répétitions*3 syllabes)

La variable nominale « Voyelle » a un effet sur le formant F2 qui est exprimé par la valeur ANOVA F(9, 10349) = 25779, p < 0,05. La valeur ANOVA de l’effet global du facteur « Contexte » est F(4, 10349) = 363, p < 0, 05 et celle de l’effet combiné des facteurs « Voyelle*Contexte » est F(36, 10349) = 84, p < 0, 05 (Tableau 56).

F2 DDL Somme des carrés Moyenne des carrés F Pr > F voyelle 9 4540759932,566 504528881,396 25778,982 < 0,0001

contexte 4 28422942,940 7105735,735 363,069 < 0,0001

voyelle*contexte 36 59449035,033 1651362,084 84,377 < 0,0001

Tableau 56 : Résultat de l’ANOVA à 2 facteurs mesurant l’effet du facteur Voyelle, Contexte et Voyelle*Contexte sur le F2 des voyelles du tchèque (20 locutrices*4 répétitions*3 syllabes)

Nous avons examiné à quels groupes est dû l’effet global combiné des facteurs

« Voyelle*Contexte » par le test a posteriori de Fisher, dont les résultats complets sont dans les annexes (page 67). Ils montrent que les valeurs moyennes du deuxième formant sont significativement différentes de celles des voyelles isolées :

! en contexte labial, pour toutes les voyelles, mis à part le [a, o, o:] (contexte-0 vs contexte-p)

500%

! en contexte dental, pour toutes les dix voyelles (contexte-0 vs contexte-t)

! en contexte palato-vélaire, pour toutes les voyelles, mis à part le [i:] (contexte-0 vs contexte-k)

! en contexte glottal, pour [ɪ, ɛ:, u , u:, o, o:] (contexte-0 vs contexte-h)

9.3.2.1 Effet du contexte labial sur le F2 (en tchèque)

Le triangle F1/F2 (en Bark) montre l’évolution de la valeur du deuxième formant des voyelles du tchèque entre le contexte isolée servant de référence (trait plein) et le contexte symétrique labial (traits pointillés). L’écart type tracé est de un.

Figure 79 : Triangle vocalique des voyelles monophtongues du tchèques en isolation (trait plein) et en contexte symétrique labial (en pointillé) sur le plan F1/F2 (en Bark). Les ellipses de dispersion sont tracées à 1 écart type de la moyenne calculée à partir de productions de 20 Tchèques *4 répétitions de chaque voyelle*valeur prise à la moitié de la durée vocalique

Les résultats du Tableau 52 de la page 179 et de la Figure 79 montrent que le contexte labial provoque, par rapport à la valeur cible, une baisse de plus de 100 Hz de la valeur du deuxième formant des voyelles antérieures [ɪ, ɛ, ɛ:] qui est essentiellement affilié à la cavité antérieure. Cet abaissement de F2 est particulièrement important dans le cas de la voyelle fermée [ɪ] (de 279 Hz en moyenne) et de [ɛ] (de 130 Hz) qui sont brèves. Plus la voyelle s’allonge, moins la valeur du deuxième formant est affectée par le contexte labial, comme attendu. Les voyelles postérieures sont marquées par une légère augmentation de F2 au contact de la consonne [p], mis à part la voyelle [o] dont la valeur baisse de 10 Hz (mouvement négligeant).

9.3.2.2 Effet du contexte dental sur le F2 (en tchèque)

Le triangle F1/F2 (en Bark) montre l’évolution de la valeur du deuxième formant des voyelles du tchèque entre le contexte isolée servant de référence (trait plein) et le contexte symétrique dental (traits pointillés). L’écart type tracé est de un.

Figure 80 : Triangle vocalique des voyelles monophtongues du tchèque en isolation (trait plein) et en contexte symétrique dental (en pointillé) sur le plan F1/F2 (en Bark). Les ellipses de dispersion sont tracées à 1 écart type de la moyenne calculée à partir de productions de 20 Tchèques *4 répétitions de chaque voyelle*valeur prise à la moitié de la durée vocalique

Le contexte dental (Figure 80) engendre une baisse de la valeur du deuxième formant des voyelles antérieures, et en particulier celle de la voyelle fermée brève [ɪ] (de 281 Hz) et une élévation du deuxième formant des voyelles postérieures, notamment celui des voyelles [u], [u:] (qui s’élève respectivement de 310 Hz et 248 Hz en moyenne). Le F2 de la voyelle [a], qui dépend de la cavité antérieure et postérieure, augmente de 121 Hz en moyenne et celui de [a:] long de 141 Hz en moyenne.

9.3.2.3 Effet du contexte palato-vélaire sur le F2 (en tchèque)

Le triangle vocalique de la Figure 81 illustre la valeur du deuxième formant des voyelles du tchèque dans le contexte isolé servant de référence (trait plein) et le contexte symétrique dental (traits pointillés). L’écart type tracé est de un.

Figure 81 : Triangle vocalique des voyelles monophtongues du tchèque en isolation (trait plein) et en contexte symétrique palato-vélaire (en pointillé) sur le plan F1/F2 (en Bark). Les ellipses de dispersion sont tracées à 1 écart type de la moyenne calculée à partir de productions de 20 Tchèques *4 répétitions de chaque voyelle*valeur centrale

Le contexte palato-vélaire provoque une augmentation du deuxième formant de toutes les voyelles qu’il englobe, comme le montre le triangle vocalique F1/F2 de la Figure 81. Il affecte maximalement le F2 des voyelles [ɛ, ɛ:] qui s’élève de 219 Hz et 117 Hz respectivement mais également celui des voyelles [a, a:] qui s’élève de 184 Hz et 175 Hz respectivement. Le F2 des autres voyelles augmentent de moins de 80 Hz.

9.3.2.4 Effet du contexte glottal sur le F2 (en tchèque)

Enfin, le triangle vocalique de la Figure 82 illustre le deuxième formant des voyelles du tchèque dans le contexte isolé servant de référence (trait plein) et en contexte symétrique glottal (traits pointillés). L’écart type tracé est de un.

Figure 82 : Triangle vocalique des voyelles monophtongues du tchèque en isolation (trait plein) et en contexte symétrique glottal (en pointillé) sur le plan F1/F2 (en Bark). Les ellipses de dispersion sont tracées à 1 écart type de la moyenne calculée à partir de productions de 20 Tchèques *4 répétitions de chaque voyelle*valeur prise à la moitié de la durée vocalique

Le contexte glottal (Figure 82) provoque une légère chute du deuxième formant des voyelles antérieures, qui baisse de moins 50 Hz en moyenne (mouvement négligeable), et une légère montée du F2 des voyelles postérieures, notamment celui des voyelles [u, u:, o:] (respectivement de 99 Hz, 91 Hz et 75 Hz).

Le deuxième formant de la voyelle [i:] étant affilié à la cavité postérieure ne subit pas de variations importantes dues au contexte phonétique glottal, ni à d’autres contextes.