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F - Classification des différents stades de la maladie (CDC Janvier 1993), définition du sida

Cette nouvelle définition est applicable en France de façon rétrospective à partir du 1er jan-vier 1993.

Cette révision de la définition du SIDA s'est accompagnée d'une révision du système de clas-sification de l'infection à VIH, classée maintenant en trois catégories (A, B, C) subdivisées en trois sous-catégories en fonction du chiffre des CD4.

1. Catégorie A

Un ou plusieurs des critères cités ci-dessous chez un adulte ou un adolescent infecté par le VIH, s'il n'existe aucun des critères des catégories B et C :

a) Primo-infection symptomatique

Caractéristiques des manifestations cliniques :

*1 patient sur 2 a des manifestations cliniques de primo-infection.

POINTS FORTS

Les propositions systématiques de dépistage de l'infection par le VIH chez les femmes enceintes permettent chaque année de découvrir de nouvelles séropositi-vités.

L'évaluation de la toxicité des antiviraux (atteinte mitochondriale) chez les enfants exposés aux anti rétroviraux pendant la grossesse reste difficile. Elle est estimée à moins de 1%.

La prescription d'une multi thérapie chez une femme enceinte doit tenir compte de l'analyse du bénéfice-risque du traitement anti rétroviral.

Il est recommandé :

–De poursuivre la politique de proposition systématique de test VIH au cours du bilan prénatal.

–D'informer les femmes du bénéfice du traitement et du risque de toxicité pour l'en-fant des anti rétroviraux administrés pendant la grossesse.

–De poursuivre ou de débuter une multi thérapie chez les femmes ayant une indi-cation de traitement pour elles-mêmes.

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*Elles surviennent 10 à 15 j après la contamination, (extrêmes : 1 à 8 semaines).

*Elles sont peu spécifiques ++

*Durée : environ 2 semaines, parfois plusieurs semaines.

*Disparition spontanée.

*Signification péjorative d’une primo-infection symptomatique : évolution vers stade SIDA, chute des CD4 plus rapide.

Manifestations cliniques :

*Fièvre (90 %), syndrome pseudo grippal (myalgies, arthralgies).

*Signes cutanés et muqueux (70 %) :

Pharyngite, dysphagie.

Angine érythémateuse, pseudomembraneuse.

Éruption : exanthème maculeux papuleux (tronc/face).

Ulcération buccale ou génitale.

*Adénopathies (50 %) :

Superficielles, multiples.

Aires cervicales/axillaires/inguinales.

Peuvent persister plusieurs mois.*Signes digestifs (< 33 %) :

Diarrhée.

Douleurs abdominales.

Candidose orale.

*Signes neurologiques (10 %)

Méningite lymphocytaire, méningo-encéphalite.

Mono névrite : paralysie faciale…

*Association syndrome pseudo grippal + éruption cutanée + ulcération cutanéo muqueu-se = penmuqueu-sez à la primo-infection. Biologie :

*Manifestations hématologiques :

Thrombopénie, le plus fréquent (75 %).

Leucopénie souvent associée à une neutropénie et une lymphopénie (CD4 en particu-lier) : infection opportuniste possible pendant la primo-infection.

Puis syndrome mono nucléosique (Lymphocytes B activés).

*Manifestations hépatiques :

Augmentation des transaminases (50 %), hépatite aiguë cytolytique, le plus souvent anictérique.

Diagnostic positif : virologique.

* 3 marqueurs possibles, décalés dans le temps :

ARN VIH plasmatique : détectable à J 10 après contamination. Très élevée au début !!

puis diminution et plateau pendant 3 à 6 mois.

Antigènémie P24 : détectable à J 15, persiste 1 à 2 semaines.

Anticorps anti-VIH : ELISA : entre 2 et 8 semaines ; Western Blot : permet de détec-ter la cinétique d’apparition des anticorps : les premiers sont dirigés contre les pro-téines enveloppe (gp160, gp 120, gp41) et Ac antiP24.

b) Lymphadénopathie persistante généralisée (retrouvée chez 20 à 50 % des malades) Définition :

*Présence d'adénopathies symétriques de diamètre supérieur à 1 cm, dans au moins 2 ter-ritoires extra-inguinaux non contigus (régions cervicale, axillaire, sous-maxillaire, occi-pitale), pendant plus de 3 mois, en dehors de toute autre pathologie pouvant expliquer leur présence.

Evolution :

*L'apparition des adénopathies est le plus souvent progressive.

*Elles sont le plus souvent indolores.

*La biopsie ne s'impose que si leur diamètre dépasse 2 cm (hyperplasie folliculaire bénigne non spécifique), si elles augmentent brutalement de volume, si il existe une importante altération de l'état général ou si il y a une fièvre non expliquée et permet alors

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d'éliminer un lymphome, une localisation d’un sarcome de Kaposi ou une infection à mycobactéries.

c) Infection VIH asymptomatique 2. Catégorie B

Manifestations cliniques chez un adulte ou un adolescent infecté par le VIH, ne faisant pas partie de la catégorie C et qui répondent au moins à l'une des conditions suivantes :

Elles sont liées au VIH ou indicatives d'un déficit immunitaire.

Elles ont une évolution clinique ou une prise en charge thérapeutique compliquée par l'in-fection VIH.

Les pathologies suivantes font partie de la catégorie B ; il faut souligner que la liste n'est pas limitative :

Angiomatose bacillaire.

Candidose oro pharyngée.

Candidose vaginale, persistante, fréquente ou qui répond mal au traitement.

Dysplasie du col (modérée ou grave), carcinome in situ.

Syndrome constitutionnel : fièvre modérée persistante (38,5° C) ou diarrhée supérieure à 1 mois, sueurs nocturnes abondantes, altération de l’état général.

Leucoplasie chevelue de la langue : stries blanchâtres latérales (EBV) . Zona récurrent ou envahissant plus d'un dermatome.

Purpura thrombocytopénique idiopathique.

Salpingite, en particulier lors de complication par des abcès tubo ovariens.

Neuropathie périphérique.

Dermite séborrhéique de la face et du cuir chevelu.

Prurigo chronique et récidivant.

Folliculites (fréquentes sur peau noire) . Verrues, molluscum contagiosum, condylomes.

Cette classification est hiérarchique, c'est-à-dire qu'un sujet classé dans la catégorie B ne peut passer dans la catégorie A lorsque les signes cliniques ont disparu.

Biologie : thrombopénie, anémie, leucopénie (pouvant régresser sous traitement) . 3. Catégorie C

Cette catégorie correspond à la définition du SIDA chez l'adulte : ensemble d’infections opportunistes ou de tumeurs liées à une déplétion profonde de l’immunité cellulaire.

Le SIDA s’observe chez le malade infecté par le VIH non connu ou non traité ou encore en échec thérapeutique avec des CD4 très bas.

Une multi thérapie anti rétrovirale puissante permet d’améliorer les fonctions immunitaires et de diminuer d’environ 80 % la prévalence des infections opportunistes.

Les prophylaxies primaires sont aussi très efficaces (pneumocystose et toxoplasmose) .

Lorsqu'un sujet a présenté une des pathologies de cette liste, il est classé définitivement dans la catégorie C :

Candidose bronchique, trachéale ou pulmonaire.

Candidose de l'oesophage.

Cancer invasif du col*.

Coccidioïdomycose extra-pulmonaire ou disséminée.

Cryptococcose extra-pulmonaire.

Cryptosporidiose intestinale d'une durée supérieure à 1 mois.

Infection à CMV (autre que foie, rate ou ganglions) . Encéphalopathie due au VIH.

Infection herpétique cutanée avec ulcères chroniques d'une durée supérieure à 1 mois ; ou bronchique, pulmonaire ou oesophagienne.

Histoplasmose disséminée ou extra-pulmonaire.

Isosporose intestinale chronique (d'une durée supérieure à 1 mois) .

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Sarcome de Kaposi.

Lymphome de Burkitt.

Lymphome immunoblastique.

Lymphome cérébral primitif.

Infection à Mycobacterium avium ou kansasii, disséminée ou extra-pulmonaire.

Infection à Mycobacterium tuberculosis, quel que soit le site (pulmonaire* ou extra-pulmonai-re) .

Infection à mycobactérie, identifiée ou non, disséminée ou extra-pulmonaire.

Pneumonie à Pneumocystis carinii, Pneumopathie bactérienne récurrente*.

Leuco encéphalopathie multifocale progressive (LEMP).

Septicémie à Salmonelle non typhi récurrente.

Toxoplasmose cérébrale.

Syndrome cachectique dû au VIH.

(*) Nouvelles pathologies ajoutées en 1993

Aux USA, il faut ajouter à la catégorie C, un nombre de lymphocytes CD4 inférieur à 200 / mm3.

En fonction du nombre de lymphocytes CD4, le CDC définit 9 sous-groupes : Catégories cliniques

Nombre de lymphocytes A : asymptomatique, B : asymptomatique, C : SIDA CD4 positifs primo-infection ou sans critère A ou C

adénopathies

> 500/µl ou > 29 % A1 B1 C1

200-499/µl ou 14-28 % A2 B2 C2

< 200/µl ou < 14 % A3 B3 C3