• Aucun résultat trouvé

6.4 Preuve du théorème B

6.4.2 Cas d’un groupe de Schottky quelconque

Nous passons maintenant au cas d’un groupe de Schottky quelconque. Soit d ≥ 2, et soient

h1, . . . , hd d éléments hyperboliques de SL2(R) à valeurs propres positives, dont les images [hi] dans PSL2(R) sont un système de générateurs pour un sous-groupe de Schottky que l’on note Γ0 = h[h1], . . . , [hd]i ⊂ PSL2(R). Cela signifie qu’il existe 2d demi-disques hyperboliques fermés

Ei+ et Ei dans H2, dont les adhérences dans ∂H2 contiennent respectivement les points fixes attractif et répulsif de [hi] sur ∂H2, dont les bords sont des géodésiques orthogonales aux axes des [hi] (i.e. à la géodésique de H2 reliant les deux points fixes de [hi] sur ∂H2), et tels que :

– [hi] · (Ei) = H2\ Int(Ei+) pour tout i,

– et pour tout k 6= l, (Ek∪ Ek+) ∩ (El∪ El+) = ∅.

On prouve alors que Γ0 est un groupe libre, discret dans PSL2(R), et qu’il agit librement et proprement sur H2. Le quotient Σ = Γ0\H2 est une surface hyperbolique non-compacte. Pour une preuve de ces résultats ainsi que différents détails et exemples au sujet des groupes de Schottky, nous renvoyons le lecteur à [Dal07, Chapitre 2].

Nous notons gi = j(hi) ∈ G pour tout i, et Γ = hg1, . . . , gdi le sous-groupe de G engendré par les gi, de sorte que le quotient N := Γ\Yt est un revêtement double de (T1Σ, LsuΣ). Dans ce paragraphe, nous allons construire une compactification M de la structure Lagrangienne de contact Kleinienne N , et nous allons étudier les propriétés dynamiques de la prolongation du relevé du flot géodésique de T1Σ dans M . Nous tirerons ensuite les bénéfices de notre travail pour conclure la preuve du théorème B dans le paragraphe suivant.

Notons que la restriction à hh1, . . . , hdi de la projection canonique SL2(R) → PSL2(R) in-duit un isomorphisme de hh1, . . . , hdi sur Γ0, si bien que j|hh1,...,hdi passe au quotient en un isomorphisme de Γ0 sur Γ que l’on note encore j.

6.4.2.a Ouvert de discontinuité de Γ dans X

Puisque hi ∈ PSL2(R) est un élément hyperbolique à valeurs propres positives, gi ∈ G est pour tout i un élément loxodromique à valeurs propres positives. De plus selon le lemme 6.4.1, le point fixe attractif pi+ (respectivement répulsif pi) de gi dans RP2 est sur D et coïncide

6.4. Preuve du théorème B 151 avec le point fixe attractif (resp. répulsif) de hi sur RP1 ≡ D, et les gi ont tous pour même point-selle p± = [e3]. En particulier, les pi+et pi sont deux à deux distincts car Γ0 est un groupe de Schottky. Pour tout i, on note

B+i = Cα(pi+) ∪ Cβ[pi+, p±] et Bi= Cα(pi) ∪ Cβ[p±, pi].

Proposition 6.4.5. Quitte à remplacer (g1, . . . , gd) par (gr1, . . . , gdr) pour un certain r ∈ N, on a les résultats suivants.

1. Γ est un sous-groupe discret de G, et est librement engendré par g1, . . . , gd.

2. Il existe des voisinages compacts Ti± des bouquets de cercles Bi± qui sont deux à deux disjoints et tels que gi(Ti) = X\Int(Ti+). Pour des voisinages Ti±vérifiant ces propriétés, on a les résultats suivants en notant Ui= X \ {Ti∪ Ti+} et U = ∩d

i=1Ui. (a) Ω := ∪γ∈Γγ( ¯U ) est ouvert.

(b) Γ agit proprement discontinûment sur Ω, et Ω est maximal pour cette propriété. En particulier, Ω ne dépend pas du choix des voisinages Ti±.

(c) Le quotient M := Γ\Ω est compact.

Démonstration. On a prouvé dans le lemme 6.4.3 que d’une part, le voisinage compact Ti de

Bi peut être choisi aussi petit que voulu, et que d’autre part, avec Ti+ := X \ Int(gi(Ti)),

gn(Ti+) converge vers Bi+ pour la topologie de Hausdorff. Donc quitte à remplacer gi par gri pour r ∈ N assez grand, Ti+ peut également être choisi aussi petit que voulu, si bien que X \ Ui peut finalement être choisi aussi proche que voulu de Bi+∪ Bi. Puisque les Bi+∪ Bi sont deux à deux disjoints, on peut donc supposer, quitte à remplacer chaque gi par gir avec

r ∈ N assez grand, que pour tout i 6= j, X \ Ui ⊂ Uj. Puisque pour tout i, Ui est un ouvert non-vide, l’inclusion X \ Ui ⊂ Uj est toujours stricte, par connexité de X, et U := ∩iUi est donc un ouvert non-vide. Selon la proposition 6.4.4, pour tout i = 1, . . . , d le sous-groupe discret hgii agit proprement discontinûment et cocompactement sur X \ (B+i ∪ Bi), et selon le lemme 6.4.3

Ui est un domaine fondamental de cette action.

Ces propriétés sur les domaines fondamentaux Ui permettent d’appliquer le lemme du ping-pong à Γ. Plus précisément nous lui appliquons [Fra04, Theorem 5], décrivant les propriétés des groupes « de type Schottky » en dehors du cadre de la géométrie hyperbolique. On en déduit que Γ est un groupe libre à d générateurs, que Ω = ∪γ∈Γγ( ¯U ) est ouvert, et que Γ agit proprement

discontinûment et cocompactement sur Ω.

La maximalité de Ω est une conséquence immédiate du fait que Γ\Ω soit compacte. Soit en effet Ω0 un ouvert contenant strictement Ω et préservé par Γ, x ∈ Ω0\ Ω un point sur la frontière de Ω, et xn∈ Ω convergeant vers x. Puisque Γ\Ω est compacte, il existe γn∈ Γ tel que (γn· xn) converge dans Ω. De plus γnpart nécessairement à l’infini dans Γ. En effet dans le cas contraire, on peut supposer quitte à extraire que γnconverge vers γ ∈ Γ, et alors lim γn· xn= γ · x ∈ Ω, ce qui est impossible car Γ préserve Ω et x /∈ Ω. On a donc exhibé une suite (xn) convergente dans Ω0 et une suite (γn) partant à l’infini dans Γ tel que (γn· xn) converge dans Ω0, ce qui empêche l’action de Γ sur Ω0 d’être propre selon le lemme 6.1.1.

À partir de maintenant, on remplace Γ par un sous-groupe hg1r, . . . , gdri qui vérifie les pro-priétés de la proposition précédente, et que nous continuerons à appeler Γ.

6.4.2.b Ensemble limite de Γ dans X

Nous décrivons maintenant le bord Λ = X \ Ω de l’ouvert Ω. Pour cela, nous allons utiliser une propriété géométrique du groupe Γ : étant libre à d ≥ 2 générateurs, il est hyperbolique au sens de Gromov, et on peut donc définir son bord ∂Γ, qui est muni d’une topologie naturelle le rendant homéomorphe à l’espace de Cantor, et donc en particulier compact. Pour l’usage que

nous allons en faire, le point de vue naïf qui suit sur ∂Γ sera amplement suffisant pour justifier cet homéomorphisme (nous renvoyons à [GH90, §6.1 et 7.1] pour préciser cette notion).

Notons A l’alphabet {g1, g1−1, . . . , gd, gd−1}, de sorte que les éléments de Γ soient exactement les mots γ = gε1

i1 . . . gεn

in sur l’alphabet A (où 1 ≤ il ≤ d et εl ∈ {±1} pour tout l) qui sont

réduits, i.e. tels que pour tout 1 ≤ l ≤ n − 1, εlil6= −εl+1il+1. Le bord ∂Γ s’identifie alors à l’en-semble des mots réduits gε1

i1 . . . gεn

in . . . de longueur infinie. En identifiant ces derniers aux suites

(gεn

in) correspondantes d’éléments de A, ∂Γ est un sous-ensemble de AN, dont la topologie est induite par la topologie produit de AN. Or ANest homéomorphe à l’espace de Cantor {0, 1}Ncar c’est un compact métrisable, totalement discontinu, et sans point isolé. Le bord ∂Γ est donc un compact, métrisable et totalement discontinu comme fermé d’un tel espace, et il est par ailleurs clair qu’il ne contient aucun point isolé. Ces propriétés caractérisant les espaces de Cantor, ∂Γ est bien homéomorphe à l’espace de Cantor. La même construction est valable pour Γ0 et défi-nit son bord ∂Γ0. De plus j induit un homéomorphisme entre ∂Γ0et ∂Γ, que l’on notera encore j. Nous réutilisons maintenant les voisinages compacts Ti± des bouquets de cercles Bi± intro-duits à la proposition 6.4.5, ainsi que le domaine fondamental U = ∩di=1Ui de l’action de Γ que nous avons construit à cette proposition, avec Ui= X \ (Ti∪ T+

i ). Pour n ∈ N, nous notonsn= ∪|γ|≤nγ( ¯U ) et Λn= X \ Ωn,

où |γ| désigne la longueur du mot γ ∈ Γ. Notons que Ωn est compact pour tout n, et que Ω = ∪n∈Nnet Λ = ∩n∈NΛ¯n. Les voisinages Ti±étant deux à deux disjoints, ¯Λ0= tgi=1(Ti+tTi) a 2g composantes connexes. On associe à tout mot γn+1 = gε1

i1 . . . gεn+1

in+1 de longueur n + 1 le compact K(γn+1) = gε1

i1 . . . gεn

in(Tεn+1

in+1) ⊂ ¯Λn, qui est une composante connexe de ¯Λn. Ceci définit une bijection entre les mots de Γ de longueur n + 1 et les composantes connexes de ¯Λn (il y en a donc 2g × (2g − 1)n).

Soit γ= gε1

i1 . . . gεn

in · · · ∈ ∂Γ, γn= gε1

i1 . . . gεn

in ∈ Γ la suite des sous-mots de γ de longueurs finies, et K(γn) la suite de compacts connexes associés. Notons que pour tout i, on a par construction giε(Ti−ε) = X \ (Int Tiε) pour ε ∈ {±}, et rappelons que les Ti± sont deux à deux disjoints. Par suite si (j, δ) 6= (i, −ε), avec i et j quelconques et ε, δ ∈ {±}, alors Tjδ ⊂ X \ Ti−ε, donc giε(Tjδ) ⊂ Int Tiε. Les mots γn étant réduits, on en déduit que gεn

in(Tεn+1

in+1 ) ⊂ Tεn

in pour tout

n. Par suite K(γn+1) ⊂ K(γn), et on note

K(γ∞) := ∩n∈NK(γn) ⊂ Λ

l’intersection décroissante des K(γn). C’est un compact connexe non-vide qui est également la limite de (K(γn)) pour la topologie de Hausdorff.

Proposition 6.4.6. 1. L’application K définie précédemment est un homéomorphisme de ∂Γ vers l’espace des composantes connexes de Λ, muni de la topologie de Hausdorff sur les compacts de X.

2. Soit γ∈ ∂Γ et γn∈ Γ la suite des sous-mots de longueurs finies de γ. Alors toute sous-suite (γn0) de (γn) partant simplement à l’infini est de type mixte, et en notant p+ ∈ D

son point attractif dans RP2, K(γ∞) est le bouquet de cercles attractifs Cα(p+)∪Cβ[p+, e3].

3. L’ouvert Ω ne dépend que de Γ.

Cette description interprète Λ comme un ensemble limite pour l’action de Γ dans X, dont Ω est le complémentaire. Montrons que la proposition 6.4.6 nous permet de conclure la construction de la compactification de N = Γ\Yt.

Corollaire 6.4.7. L’ouvert Ω contient Yt, et M = Γ\Ω est une compactification Lagrangienne de contact de N = Γ\Yt.

6.4. Preuve du théorème B 153

Démonstration. En effet pour tout p+∈ D, Cα(p+) ⊂ Sβ,α(D) et Cβ[p+, e3] ⊂ Sα,β[e3], donc selon la proposition 6.4.6, Λ ⊂ Sβ,α(D) ∪ Sα,β[e3] = X \ Yt. Par suite Yt⊂ Ω, et N = Γ\Yt se plonge donc canoniquement dans Γ\Ω, qui est compact selon la proposition 6.4.5.

Démonstration de la proposition 6.4.6. 1. Soit x un point de Λ, dont on note C la composante

connexe dans Λ, et Cn la composante connexe dans Λn pour tout n. La suite Cn étant décrois-sante, elle est nécessairement réalisée comme une suite Cn= K(γn), pour γn= gε1

i1 . . . gεn

in. Pour tout n, C ⊂ Cn, et par suite C ⊂ ∩nCn = K(γ), avec γ = gε1

i1 . . . gεn

in . . . le point

corres-pondant sur le bord de Γ. Par maximalité de la composante connexe, l’inclusion C ⊂ K(γ) est une égalité. Ceci montre d’une part que K(γ) est toujours une composante connexe de Λ (en prenant pour x un point quelconque de K(γ)), et d’autre part que K est surjective sur les composantes connexes de Λ. Il est par ailleurs clair que K est injective. En effet si γ 6= γ0

, alors il existe n tel que gεn

in 6= gε0n

i0

n, et pour tout k ≥ n, K(gεn

in . . . gεk

ik) est alors contenu dans

Tεn in ⊂ Ext(Tε0n i0 n), alors que K(gε0n i0 n . . . gεk ik) ⊂ Tε0n i0

n. Ceci montre que K(γn) et K(γn0) sont disjoints à partir d’un certain rang, et les intersections K(γ) et K(γ0 ) sont donc disjointes.

Il ne reste donc plus qu’à montrer que K est continue. En effet, ∂Γ étant compact, cela montrera que K est un homéomorphisme. Pour une suite γ(n)de points de ∂Γ convergeant vers

γ∞, nous montrons que K(γ(n)) converge vers K(γ) pour la topologie de Hausdorff. Dire que

γ(n) converge vers γ signifie qu’il existe une suite (kn) d’entiers partant à l’infini et telle que pour tout n, γ(n)et γont les même knpremières lettres. Par conséquent, en notant γk(n)

n et γkn les mots formés des kn premières lettres, on a K(γk(n)

n) = K(γkn) qui converge vers K(γ) par définition. Puisque K(γ(n)) ⊂ K(γk(n)

n ), K(γ) est donc la seule valeur d’adhérence de la suite

K(γ(n)), qui converge donc vers K(γ) (car l’espace des compacts de X est compact pour la topologie de Hausdorff).

2. Soit γ = (gεn

in) ∈ ∂Γ, et γn = gε1

i1 . . . gεn

in ∈ Γ, qui part à l’infini dans G. On considère une sous-suite de γnpartant simplement à l’infini, que l’on note encore γn. Par principe des tiroirs, on peut supposer que le mot γn se termine toujours par les lettres gεa

a gεb

b (vérifiant εaa 6= −εbb), et

ces modifications ne changent pas la limite K(γ) de la suite K(γn) = gε1

i1 . . . gεa

a (Tεb

b ). À partir de maintenant, on retire la dernière lettre gεb

b à la suite γn, si bien que K(γ) = lim γn(Tεb

b ). Nous utilisons le lemme 6.3.4, ainsi que ses notations pour les objets dynamiques associés à (γn). Puisque toute surface α − β rencontre tout cercle α, il existe un point x ∈ (Sα,β+ \ Sβ,α+ ) ∩ ˚T−ε1

i1 . Puisque γn−1 = g−εa

a . . . g−ε1

1 , l’ensemble dynamiquement associé à x pour γn−1 est contenu dans

T−εa

a , or Sα,β+ \ Sβ,α+ = Sα,β n−1) \ Sβ,α −1n ), donc D−1

n )(x) = Cα+((γn−1)) = Cα, et finalement Cα ⊂ T−εa

a . De la même manière on montre que Cβ ⊂ T−εa

a , et en particulier, Cα et Cβ sont disjoints de Tεb

b . Par suite pour tout x ∈ Tεb

b , Dn)(x) ⊂ Cα+∪ Cβ+, et donc K(γ) ⊂ Cα+∪ C+β selon le lemme 6.1.3. Par ailleurs il existe x ∈ (Sα,β \ Sβ,α ) ∩ ˚Tεb

b car toute surface α − β rencontre tout cercle α, de sorte que Dn)(x) = Cα+ ⊂ K(γ), et de la même manière Cβ+ ⊂ K(γ) car Sβ,α rencontre ˚Tεb

b . Finalement, K(γ) = Cα+n) ∪ Cβ+n).

3. En effet, selon la première affirmation de cette proposition ∪γ∈∂ΓK(γ∞) = X \ Ω, où K(γ) est entièrement déterminé par la dynamique de γ ∈ ∂Γ selon la deuxième affirmation de la proposition.

6.4.2.c Dynamique du flot géodésique sur la compactification Rappelons que le groupe à un paramètre

ϕt:= j(etid) = et 0 0 0 et 0 0 0 1 (6.4.2)

de G représente le flot géodésique de T1Σ sur son revêtement double N = Γ\Yt. Puisque (ϕt) fixe D point par point, il préserve Ω, et puisqu’il est centralisé par chacun des gi, il passe au quotient sur M = Γ\Ω en un flot que nous notons ( ¯ϕt). Le résultat ci-dessous demeure valide si Γ0 est engendré par un unique élément hyperbolique, i.e. si Σ est une trompette hyperbolique.

Proposition 6.4.8. 1. Le complémentaire de N dans M est une union finie de tores.

2. Il existe un ouvert O ⊂ N dense dans M , une union finie de cercles F+ ⊂ M \ N , ainsi

qu’une application lisse et surjective Φ : O → F+, telle que pour tout x ∈ O, D( ¯ϕt)(x) = Φ(x).

3. Pour tout compact K ⊂ O et toute suite réelle (tn) telle que lim tn = +∞, si ( ¯ϕtn(K))

converge pour la topologie de Hausdorff, alors sa limite est contenue dans F+.

Démonstration. 1. Puisque chacun des gi fixe [e3] et D, Γ stabilise les cercles et surfaces répulsifs et attractifs du flot de type répulsif (ϕt), qui sont C = Cα([e3]) ⊂ S = Sα,β([e3]) et C+ = Cβ(D) ⊂ S+ = Sβ,α(D). L’action de Γ sur l’intersection de chacun de ces fermés avec Ω étant propre, leurs images respectives par la projection canonique π : Ω → Γ\Ω = M , notées F ⊂ T et F+ ⊂ T+, sont fermées et donc compactes puisque M est compacte. De plus, puisque Ω \ Yt= (S∪ S+) ∩ Ω, on a bien M \ N = T∪ T+.

Toute composante connexe de la surface compacte T+ est un tore ou une bouteille de Klein car elle supporte une distribution de dimension un, et nous allons vérifier que c’est nécessairement un tore (il en va de même pour T). Nous écrivons la preuve dans le cas où Γ est un groupe monogène hgi pour éviter d’alourdir les notations. Dans ce cas, S+ = ∪p∈UCα(p), où U :=

D∞\ {p−, p+} avec p et p+ les points fixes respectivement répulsif et attractif de g. Si V est l’une des deux composantes connexes de U , alors C := ∪p∈VCα(p) est un cylindre sur lequel

g agit par translation, donc hgi\C est un tore. Le même raisonnement sur l’autre composante

connexe conclut la preuve.

2. Soit φ : X → C+ la projection introduite au lemme 6.3.3 et associée au flot de type répulsif t). Puisque Γ préserve le point répulsif [e3] de (ϕt), φ : X → C+ est ρ-équivariante pour l’action de Γ selon le lemme 6.3.3. Puisque Γ préserve également la droite projective attractive [e1, e2] de (ϕt), et puisque (ϕt) agit trivialement sur [e1, e2], la construction de ρ montre de plus que ρ|Γ= idΓ (voir la relation (6.2.1)). Finalement φ est Γ-équivariante, ce qui montre que U := Yt\ φ−1(Λ) ⊂ X \ S est Γ-invariant car Λ l’est. Puisque φ|X\C est lisse, U est un ouvert de Yt. De plus l’espace des composantes connexes de φ−1(Λ) ∩ Yt est homéomorphe à un ensemble de Cantor (car c’est le cas de C+∩ Λ selon la proposition 6.4.6), et chacune de ses composantes connexes est de dimension deux selon le lemme 6.3.3, donc le fermé φ−1(Λ) ∩ Yt est d’intérieur vide. Finalement en notant π : Ω → Γ\Ω la projection canonique, O := π(U ) ⊂ N est un ouvert dense dans N , donc dans M .

Puisque φ|U: U → C+∩Ω est lisse et Γ-équivariante, elle passe au quotient en une application lisse Φ : O → F+= π(C+). Puisque U est Γ-invariant, pour tout ¯x ∈ O et pour tout x ∈ π−1x)

on a x ∈ U , donc Dt)(x) = φ(x) ∈ Ω selon le lemme 6.3.3, ce qui montre l’égalité Φ(¯x) =

D( ¯ϕt)x) annoncée. En effet, si xn ∈ Ω converge vers x de sorte que lim ϕtn(xn) = φ(x), alors lim π(xn) = ¯x et lim ¯ϕtn(π(xn)) = Φ(¯x), ce qui montre que Φ(¯x) ∈ D( ¯ϕt)x). Réciproquement,

si lim ¯xn = ¯x et lim ¯ϕtnxn) = ¯y ∈ D( ¯ϕt)x), alors puisque π : Ω → M est un revêtement, on

peut supposer que ¯xn = π(xn) avec lim xn = x et π(x) = ¯x. On a alors ¯ϕtnxn) = π(ϕtn(xn)), et puisque X est compact, on peut supposer quitte à extraire que ϕtn(xn) converge. Puisque Dt)(x) = φ(x) on a nécessairement lim ϕtn(xn) = φ(x), d’où l’on déduit que ¯y = π(φ(x)) =

Φ(¯x).

3. Soit K ⊂ O un compact, et tn ∈ R tel que lim tn = +∞ et lim ¯ϕtn(K) = K. Alors selon le lemme 6.1.3 et la propriété que nous venons de prouver sur les ensembles dynamiquement associés, K⊂ Φ(K) ⊂ F+.

6.4. Preuve du théorème B 155