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Contexte général de l’étude : Comparaison France (HEGP) - Québec (CHUS)

4.2 Le contexte du Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke (CHUS)

4.2.6 La cartographie du SIC au CHUS

Nous avons tenté d’établir la cartographie des applications au CHUS afin de la comparer à celle de l’HEGP. Au moment de l’étude, nous n’avons pas pu avoir l’inventaire complet des applications médicales (tableau 4.6). Aucun schéma d’urbanisme du SI hospitalier n’était disponible. Néanmoins nous avons pu proposer une cartographie établie à partir des informations collectées auprès des utilisateurs et de certains membres de l’équipe ARIANE. La figure 4.6 présente la cartographie établie. Comparée à celle de l’HEGP, on peut constater que les unités médico-techniques ne disposent pas, pour l’instant, d’un sous système spécifique de gestion de leurs activités. C’est le système ARIANE qui est utilisé dans tous les programmes clientèles du schéma organisationnel. La nature de l’utilisation du système dans les unités médico-techniques n’a pas été documentée. De plus, nous n’avons pas documenté dans quelle mesure le système ARIANE couvrait les besoins et les attentes des professionnels de la santé des programmes clientèles des plateaux techniques. L’étude du contexte a révélé que le système PACS a été installé récemment dans le CHUS et plusieurs démarches d’amélioration et de soutien aux utilisateurs ont permis de concrétiser le déploiement du système sur les deux sites hospitaliers du CHUS.

Tableau 4.6 : Liste des applications médicales au CHUS Applications Fonction

ARIANE Gestion du dossier patient

Synape Picture archiving and communication system

SIATH Gestion banque de sang et médecine génétique

Posologic / Pacmed / APT Gestion du médicament et dispensation nominative.

Socrate Gestion radiothérapie

AIC Multi Soins critiques et traumatologie

Exalis Hémodialyse

Figure 4.6 : Cartographie applicatives du SIC au CHUS Unité Médico-technique

Imagerie Médicale Soins chirurgicaux

Soins Pharmaceutiques (Posologic / Pacmed / APT)

Laboratoire Dossier Patient commun ARIANE PACS (Synape) Santé Mentale (SIRTF) Soins cardio-pulmonaire

Médecine générale et urgence

Soins médicaux spécialisés (Exalis) Soins Oncologique

(Socrate)

Archives

Femme jeunesse famille

Banque de sang (SIATH)

Soins critiques et traumatologie

(AIC Multi) Programmes clientèles

4.3 Résumé et conclusions

Le portefeuille de services disponibles est relativement comparable au regard de la volumétrie de l’activité (HEGP ou CHUS). Les schémas organisationnels sont aussi comparables et l’éventail des services de soins aussi. Par ailleurs, à la lecture de la cartographie applicative par site, on constate que le portefeuille applicatif est plus important à l’HEGP qu’au CHUS. Le SIC de l’HEGP est relativement plus documenté avec un schéma d’urbanisation clair et une documentation en français disponible sur les fonctionnalités et les composants du SIC. Les processus transversaux sont également mieux supportés par les TI à l’HEGP qu’au CHUS. Les professionnels de la santé à l’HEGP semblent avoir une forte dépendance avec la technologie en comparaison avec les professionnels du CHUS. Autrement dit, le niveau de pénétration des TI dans les processus cliniques est plus marquée à l’HEGP qu’au CHUS.

Le style de gestion des SIC est différent à plusieurs niveaux. Premièrement, contrairement au CHUS, la gestion du SIC à l’HEGP relève d’un département fonctionnel et complètement autonome. Le directeur du département d’informatique hospitalière (DIH) est un médecin qui siège au comité de direction de l’hôpital, capable de vaincre les résistances de la profession médicale. L’évolution du SIC s’inscrit dans un schéma directeur global pluriannuel. Le schéma de gouvernance de l’ensemble des applications médicales est piloté par une équipe d’informatique médicale.

Deuxièmement, les ressources allouées au DIH sont plus importantes à l’HEGP qu’au CHUS compte tenu de la complexité et de la taille du portefeuille applicatif du SIC. Chaque unité médico-technique dispose d’un système de spécialité pour son activité interfacé avec le dossier commun

DxCare.

Enfin, l’architecture des systèmes est différente entre les deux hôpitaux. Au CHUS le système ARIANE est dit intégré tandis qu’à l’HEGP, on parle d’architecture modulaire avec bus d’intégration. La finalité des deux systèmes est identique. Cependant, celui de l’HEGP offre une flexibilité et un cadre d’évolution logiciel plus important.

L’analyse des contextes a permis de décrire et de référencer les structures des établissements de santé HEGP et CHUS (éléments d’organisation ou «services», «pôles») dans lesquelles se déroulent

les processus cliniques décrits dans le chapitre sur la modélisation. Nous n’avons pas étendu la description du contexte aux différentes organisations avec lesquelles l’HEGP et le CHUS communiquent (tutelles, réseaux de l’assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), autres établissements, centre local de santé communautaire (CLSC), cliniques externes,…). Cependant, nous sommes conscients et sensibilisés à la nécessité d'ouverture des SIC électroniques, notamment pour faciliter la communication, le partage et l’échange d’information entre les différents professionnels de la santé qui travaillent en coopération avec les professionnels de la santé de l’HEGP et du CHUS. Ces efforts sont relayés par des initiatives d’ouverture coordonnées et encadrées par le projet dossier médicale personnel (DMP) en France et son équivalent, le projet dossier de santé électronique (DSE) au Québec, dont le but est de promouvoir la continuité des soins tout en assurant une sécurité informationnelle de qualité, à l’intérieur des établissements de santé mais aussi entre des organisations de santé différentes.

On retiendra principalement que le système DxCare à l’HEGP et ARIANE au CHUS constituent et imposent des changements majeurs dans les modes de gestion interne, bien nécessaires pour atteindre les objectifs d’un système de santé électronique. Ces SIC sont des outils essentiels pour accompagner ces évolutions profondes et assister les différents paliers décisionnels de nos systèmes de santé déjà si complexes dans la gestion hospitalière. Bien intégrées, adoptées et utilisées au plein potentiel, les TI en santé seront davantage des leviers à l’amélioration et à la continuité des soins mais aussi, produiront des indicateurs nécessaires au pilotage de l'établissement et fourniront des outils nécessaires à la recherche de l’équilibre financier.

L’évaluation des TI en santé est une partie intégrante de la mise en œuvre des stratégies d’implantation des SI en établissement de santé [Glaser 2002]. Elle doit renforcer la position du SIC en tant qu’outil de management, consommateur de ressources et de compétences. Les démarches d’évaluation, encouragées par les procédures de certification des établissements de santé, renforcent le besoin d’une gouvernance des SI en santé, guidée par l’évaluation des facteurs d’acceptabilité d’un SIC en routine clinique. C’est au prix de multiples efforts d’évaluation que nous pourrons comprendre l’impact des SI sur la performance de nos systèmes de production de soins et ce dans l’optique d’une meilleure gestion des ressources déjà plutôt rares.

Chapitre 5