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La carte numérique, support de communication du tourisme collaboratif

Conclusion chapitre 2 :

3.2. La carte, outil pour le renouvèlement de la communication du territoire

3.2.3. La carte numérique, support de communication du tourisme collaboratif

Face au papier, le numérique, nous l’avons vu prend aujourd’hui une place croissante. En effet, la cartographie papier est périssable et il convient de la renouveler périodiquement (généralement tous les ans). Le numérique présente l’avantage de pouvoir être modifié régulièrement, tout au long de la saison. Il offre donc une information actualisée. De même, elle peut présenter une offre plus personnalisée par l’ajout de requêtes spécifiques. C’est la tendance de l’inspirationnel.

Dans le but de répondre aux nouvelles demandes des touristes, notamment en termes d’avis des voyageurs et d’authenticité, la cartographie peut être un moyen de promotion de la destination.

Dans ce contexte, la solution de Google Maps semble la plus opportune. C’est d’ailleurs encore la plus utilisée par les organismes de promotion touristique. Les utilisateurs ont la connaissance de son fonctionnement. Au vue du nombre important d’utilisateurs dans le

98 MAGALI FERRAND. Intercommunalité touristique, quelques pistes de travail pour l’action locale. Cahier Espace n°91. Novembre 2006. Intercommunalité et tourisme.

99 monde, cela permet d’offrir une large visibilité car il renforce le référencement naturel des prestataires sur les moteurs de recherche.

Google Maps permet une information globale au travers de ses multiples composants. La vision en « Street View » offre au touriste de s’immerger dans la destination avant son départ. La localisation permet de découvrir les lieux de proximité et de choisir une activité. De même, son réseau social Google+ additionnée de son service Local Guides ajoute une dimension sociale avec des avis en ligne. Toutes ces fonctionnalités peuvent être ajoutées à un site internet ou à une application de promotion touristique.

Figure 26 : Captures des fonctionnalités de Google Maps - exemple château de Foix. 2020 99

99 Google Maps, requête Château de Foix. [En ligne]. Disponible sur :

https://www.google.fr/maps/place/Ch%C3%A2teau+de+Foix/@42.9596177,1.6081068,15z/data=!4m5!3m4!1s0x12af 11292da2e82d:0x7679589846c20b09!8m2!3d42.965574!4d1.604881. Consulté le 6 mars 2020.

100 Figure 27 : Capture du site internet "Site touristique Ariège" du Château de Foix. 2020. 100

Cependant, depuis le 11 juin 2018, les fonctionnalités de Google sont devenues payantes. C’est une problématique pour les petites structures dont le budget de promotion était déjà limité. Cela a entrainé le disfonctionnement de nombreuses cartes :

Figure 28 : Google Maps devenu payant, de nombreuses fonctionnalités devenues inactives. 2020.

Voici les tarifs proposés par Google :

Figure 29 : Tarifs Google Maps. 2020. 101

Ainsi, selon le nombre de requêtes des utilisateurs, la structure sera plus ou moins facturée.

100 Site Touristique d’Ariège, Page Château de Foix [en ligne]. Disponible sur : http://www.sites-touristiques-

ariege.fr/foix/chateau-de-foix/tabid/1907/offreid/1c6a0b33-a91e-4141-8c8e-dfcc439c1830. Consulté le 6 mars 2020. 101 Google. Tarification Google Maps. [En ligne]. Disponible sur : https://cloud.google.com/maps-

101 Philippe Favry, consultant chez Atout France, déclare que la valeur ajoutée des organismes de promotion touristique réside essentiellement dans la connaissance de leur territoire et de leurs clientèles, là où Google se limite à l’affichage de données récoltées.

« Cela tient avant tout à la mise en scène de la destination et au développement de stratégies marketing offensives centrées sur les besoins des clients en alignant à la fois les promesses et les preuves produits mois par mois (aide aux choix, offres coup de cœur, politique éditoriale tout au long de l’année…).» 102

Face à cette problématique qui anime les débats depuis une quinzaine d’années, Jean-Luc Boulin avait évoqué, dans son article « La carte fait un carton » en 2006, que l’IGN pourrait être une solution pour offrir à tous l’information nécessaire.

« Ou alors, faut-il persuader l’IGN, service public national, dont les vues aériennes sont amorties, de mettre ces données à disposition gracieusement des sites institutionnels touristiques ? Une éventualité qui changerait réellement la donne en matière de cartographie. » 103

L’IGN reste cependant à ce jour une offre payante et n’a pas ouvert ses données. D’autres solutions apparaissent pour les organismes de promotion touristique comme celle d’OSM (Open Street Map).

OSM, c’est une carte produite par une communauté comme peut l’être l’encyclopédie de Wikipédia. Elle est de plus en plus utilisée, notamment parce qu’elle est gratuite. Les informations partagées sont sous Licence libre104. Elle repose sur les valeurs de partage de

l’information en tant que projet collaboratif. Les contributeurs sont des bénévoles, peuvent apporter l’information et le positionnement des éléments physiques de son territoire, par des points géoréférencés tels que les routes, les rivières, les pistes cyclables, les points d’eau…

En effet, lorsqu’une erreur est réalisée, elle est très rapidement remarquée par un autre membre de la communauté, signalée et modifiée. Sa gratuité permet d’offrir un outil complet à moindre coût.

Ce projet semble représenter une solution durable pour les organismes de promotion touristique car les modifications peuvent être apportées régulièrement et vérifiées. Cela permet d’offrir un service qualitatif gratuitement et ce, de manière définitive.

102 Fabry Philippe. Google Maps et le tourisme. Tourisme.info. [en ligne] Disponible sur :

http://www.etourisme.info/google-maps-et-le-tourisme/. Consulté le 6 mars 2020.

103 Boulin Jean Luc. La carte fait un carton. Septembre 2006. [En ligne]. Disponible sur : http://www.etourisme.info/la-

carto-fait-un-carton/ Consulté le 6 mars 2020. 104 CF. Lexique

102 Finalement, le choix du support de cartographie dépend du territoire et de son objectif. Plusieurs choix sont possibles en fonction de la taille de la structure :

- Petite structure avec moins de 1 000 requêtes par jour : elle peut garder une

carte Google Maps mais elle ne maîtrise pas le contenu de l’information. C’est garantir sa visibilité jusqu’à une certaine limite. La possession d’un compte Google Maps, c’est le risque de devoir être facturé en cas d’augmentation de la fréquentation du site, notamment en saison.

- Petite structure mais avec plus de 1 000 requêtes par jour : elle devra soit payer

si elle a le budget ou investir dans un concept de cartographie collaborative de type OSM. Dans ce cas, elle choisit soit de produire par elle-même sa cartographie numérique ou de la confier à une agence de communication digitale qui utilisera la base de données (le fond de carte d’OSM).

- Pour une grande structure, la question reste la même : choisie-t-elle de confier

ses données à une firme internationale?

Grâce à une cartographie contributive comme celle-ci, de nouveaux modèles peuvent être mis en place pour permettre d’offrir un produit répondant aux nouvelles demandes des visiteurs. Ainsi, pour sa mise en place et sa contribution, il est aussi possible de demander à un groupe issu de la population locale d’y contribuer. Comme pour la réalisation de cartes papiers, il est possible d’organiser des réunions d’habitants pour la contribution et la sélection des éléments du territoire à faire apparaitre sur la carte. Ces réunions sont appelées des « cartoparties » mais aussi « mapping partie » ou « cartographie contributive ». Il s’agit de présenter comment fonctionne l’outil OSM et d’aller contribuer ensemble à la carte, par des éléments du territoire. L’organisation de ces réunions ont un avantage bénéfique pour l’image de la destination, permettent de communiquer différemment, de répondre à la quête d’authenticité et de numérique des habitants. Pour créer des outils de promotion collaboratifs, et dans une perspective de maitrise de la donnée proposée, il semble donc nécessaire pour l’organisme de promotion touristique de posséder les compétences nécessaires pour la gestion des supports de ces outils.

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