• Aucun résultat trouvé

Les six assemblages sont très proches dans leur composition, en particulier ceux provenant des silos 3010 et 3012, tandis que ceux du silo 3053 présentent une version appauvrie des premiers. Très hétérogènes, ils associent des vestiges de presque toutes les espèces identifiées, dans des proportions comparables d’un ensemble à l’autre. Aucun assemblage ne se distingue et tous apparaissent comme des rejets récurrents des mêmes activités domestiques.

10.1.3.3 L’occupation du Hallstatt B3/C1

Pour l’occupation de la transition Bronze/Fer, on dénombre un total de 21 taxons dont 7 taxons de plantes cultivées et 14 taxons de plantes sauvages.

Habitat principal Nom bre d'espèces Occurrences

Moissons, cultures d'hiver 1 2 Cultures sarclées, cultures d'été 3 3

Prairies, pelouses 1 1

65

NMI % NMI % NMI % NMI % NMI %

Plantes cultivées 846 98,0 221 86,3 296 87,8 1385 74,8 12419 98,4

Céréales (grains) 806 93,4 58 22,7 91 27,0 1204 65,0 11825 93,7

Hordeum vulgare 28 3,2 8 3,1 39 11,6 508 27,4 3759 29,8

Hordeum vulgare (vêtue) 4 0,5 3 1,2 4 1,2 74 4,0 756 6,0

Panicum miliaceum 619 71,7 30 11,7 18 5,3 328 17,7 3066 24,3 Triticum cf. aestiv./dur./turg. 9 0,5 26 0,2 Triticum dicoccum 63 7,3 1 0,3 65 3,5 1738 13,8 Triticum cf.dicoccum 1 0,4 2 0,6 Triticum dicoccum/spelta 13 0,7 464 3,7 Triticum dicoccum/monococcum 4 0,5 12 0,6 48 0,4 Triticum monococcum 2 0,1 40 0,3 Triticum sp. 33 3,8 2 0,8 3 0,9 69 3,7 416 3,3 Cerealia 55 6,4 14 5,5 24 7,1 124 6,7 1512 12,0 Céréales (vannes) 14 1,6 10 3,9 205 60,8 59 3,2 524 4,2

Triticum dicoccum, base d'épillet 1 0,1 1 0,3

Triticum dicoccum, base de glume 1 0,1 1 0,4 2 0,6 2 0,1

Triticum sp., base d'épillet 8 0,9 5 2,0 107 31,8 16 0,9 42 0,3

Triticum sp., base de glume 1 0,1 4 1,6 95 28,2 25 1,3 14 0,1

Cerealia, base de germe 3 0,3 16 0,9 468 3,7

Légumineuses (graines) 26 3,0 2 0,8 85 4,6 55 0,4

Lens culinaris 15 1,7 2 0,8 45 2,4 44 0,3

Vicia ervilia 11 1,3 30 1,6 11 0,1

Lens culinaris/Vicia ervilia 2 0,1

Vicia faba var. minor 1 0,1

Fabaceae 7 0,4 Oléagineux (semences) 151 59,0 37 2,0 15 0,1 Camelina sativa 151 59,0 30 1,6 15 0,1 Linum usitatissimum 7 0,4 Flore sauvage 16 1,9 26 10,2 41 12,2 397 21,4 185 1,5 Arbres fruitiers 6 0,7 1 0,4 1 0,3 87 4,7

cf. Cornus sanguinea, noyau 1 0,1

Corylus avellana,coque 3 0,3 1 0,4 1 0,3 55 3,0

Prunus spinosa,noyau 2 0,2 8 0,4

Rubus fruticosus,graine 1 0,1

Rubus ideus/fruticosus,graine 21 1,1

Cf. Vitis vinifera, pépin 1 0,1

Coque indéterminée 1 0,1

Autre flore sauvage (semences) 10 1,2 25 9,8 40 11,9 310 16,7 185 1,5

Anagallis arvensis 1 0,1 Apiaceae 2 0,1 Asteraceae 1 0,4 cf.Astragalus glycyphyllos 2 0,1 Atriplex sp./Chenopodium sp. 3 0,2 Avena sp. 5 0,6 7 0,1 Bromus secalinus 2 0,0 Bromus sp. 1 0,1 11 3,3 12 0,6 4 0,0 Camelina cf.alyssum 1 0,1 Chenopodium album 1 0,1 2 0,8 27 1,5 Chenopodium hybridum 1 0,4 18 1,0 Chenopodium sp. 1 0,4 21 1,1 Euphrasia/Odontites 2 0,0 Fabaceae 7 0,4 Fallopia convolvulus 1 0,1 1 0,3 16 0,9 1 0,0 Galium aparine 1 0,4 11 0,6 2 0,0 Galium sp. 3 1,2 5 0,3 Hyoscyamus niger 1 0,1 Lamiaceae 2 0,1 Lapsana communis 1 0,4 3 0,2 26 0,2 Lathyrus sp./Vicia sp. 13 0,7 3 0,0 Leucanthemum vulgare 1 0,1 12 0,1 Malva sp. 10 0,5 Medicago sp. 1 0,0 Medicago /Melilotus/Trifolium sp. 1 0,1 cf.Melica nutans 1 0,0 Panicum sp./Setaria sp. 7 0,4 4 0,0 Phleum pratense 36 0,3

Phleum pratense/Poa annua 1 0,1 1 0,4 6 1,8 1 0,1

Phleum sp./Poa sp. 6 1,8 16 0,9 1 0,0

Ville-Saint-Jacques " Le Fond des Vallées / Le Bois d' Échalas " (1/2)

Taxons

Ho rs co ncentratio n Co ncentratio n 3060us5 18 structures / 28 co ntextes 3 structures / 6 co ntextes 5 structures / 8 co ntextes 3 structures / 5 co ntextes

66

Tableau 7 : Ville-St-Jacques « le Fond des Vallées / Le Bois d’Échalas » - Synthèse des identifications carpologiques.

Tableau 8 : Ville-St-Jacques « le Fond des Vallées / Le Bois d’Échalas » - Occurrences des taxons par période d’occupation.

Les plantes cultivées

Les taxons cultivés appartiennent à trois catégories de plantes, les céréales, les légumineuses et les oléagineux. L’orge, le millet commun et le blé amidonnier sont les céréales identifiées à l’espèce, toutes présentes sous la forme de caryopses, et également de vannes pour l’amidonnier. Quelques

NMI % NMI % NMI % NMI % NMI %

Physalis alkekengi 10 0,5 Plantago lanceolata 1 0,1 2 0,0 Poaceae 1 0,1 6 0,0 Polygonum aviculare 6 2,3 1 0,3 15 0,8 1 0,0 Polygonum minus 1 0,1 Polygonum sp. 2 0,1 Reseda lutea 1 0,1 Rumex crispus 1 0,0 Rumex sp. 14 4,2 2 0,1 Sambucus ebulus 1 0,4 47 2,5 8 0,1 Scrophulariaceae 2 0,1 Secale cereale 4 0,2 9 0,1 Solanaceae 2 0,8 5 0,3 Solanum nigrum 1 0,1 3 1,2 22 1,2 Sparganium emersum 1 0,0 Torilis japonica 3 0,2 1 0,0 Trifolium sp. 2 0,1 Veronica hederifolia 1 0,0 Vicia cracca 2 0,1 Vicia cracca/hirsuta 2 0,1 Vicia sp. 2 0,8 1 0,3 5 0,3 53 0,4

Xanthium strumarium, fruit 2 0,1

Autres restes 9 3,5 70 3,8 14 0,1 Bourgeon 1 0,1 Coprolithe rongeur? 1 0,4 2 0,1 Gousse 1 0,4 Indéterminé 7 2,7 67 3,6 14 0,1 Matière organique Matière organique avec graine

Nom bre Minim um d'individus 863 256 337 1852 12618

NMI = Nombre Minimum d'Individus ; % = pourcentage du NMI (14 cm3)

(1 cm3) (0,5cm3)

Ville-Saint-Jacques " Le Fond des Vallées / Le Bois d' Échalas " (2/2)

Taxons

Bronze D-Hallstatt A1 Hallstatt B3-C1 Hallstatt D1 Hallstatt D2-D3

6 structures / 8 co ntextes 5 structures / 8 co ntextes 3 structures / 5 co ntextes 18 structures / 28 co ntextes Ho rs co ncentratio n Co ncentratio n 3060us5

Période d'occupation Bronze D-Ha A1 Ha B3-C1 Ha D1 Ha D2-D3

Nombre de contextes 6 8 5 28

Hordeum vulgare 5 5 4 21

Panicum miliaceum 5 5 2 18

Triticum dicoccum ( + cf.) 3 1 3 9

Triticum (tous taxons confondus) 5 4 4 19

Lens culinaris 5 2 13

Vicia ervilia 3 11

Linum usitatissimum 2

Camelina sativa 2 7

Nombre d'occurrences des taxons par période d'occupation

-67

céréales restent de détermination limitée au type Cerealia ou au genre Triticum. La lentille et la caméline (Camelina sativa) sont les deux autres taxons domestiques attestés.

Bien que présents assez régulièrement dans les assemblages (Tableau 8), l’orge, le millet commun et les blés tous taxons confondus représentent une part minime des individus recueillis. Les céréales comptent en tout pour moins de 27% du NMI. Cela est dû à la présence, dans les deux échantillons de la fosse 6017, d’une quantité importante de semences de caméline. Les attestations de lentille se résument à deux cotylédons recueillis dans deux assemblages différents.

Les fruitiers sauvages

L’unique vestige de fruit recueilli est un fragment de coque de noisette.

Les herbacées sauvages

Les herbacées comptent treize taxons. Sept d’entre eux sont identifiés à l’espèce ou à un groupe d’espèces, tandis que la détermination se limite au rang de la famille pour deux autres taxons, et au rang du genre pour les quatre restants. Les espèces identifiées sont en majorité des adventices des cultures d’été : chénopode blanc et chénopode hybride (Chenopodium hybridum), morelle noire et renouée des oiseaux (Polygonum aviculare) (Tableau 9). Les trois autres taxons, le gaillet gratteron, la lampsane commune (Lapsana communis) et la fléole des prés ou le pâturin annuel, appartiennent respectivement aux groupements actuels des adventices de tous types de cultures, des plantes rudérales et des espèces de prairie. La part des herbacées dans le NMI est d’environ 10%.

Tableau 9 : Ville-St-Jacques « le Fond des Vallées / Le Bois d’Échalas » - Occupation du Hallstatt B3-C1 – Répartition des espèces sauvages d’après leur habitat actuel principal.

Caractérisation des assemblages

Cinq des huit assemblages ont des densités qui ne dépassent pas quatre restes au litre. Ils sont constitués de quelques caryopses de céréales accompagnés parfois de bases de glumes et de rares adventices. Ces assemblages peu caractéristiques sont le résultat probable de petits rejets domestiques. Ils ne reflètent pas d’activité particulière.

Habitat principal Nom bre d'espèces Occurrences

Cultures sarclées, cultures d'été 4 4

Toutes cultures 1 1

Milieux rudéraux 1 1

Prairies, pelouses 1 1

68

Figure 15 : Ville-St-Jacques « le Fond des Vallées / Le Bois d’Échalas » - Occupation du Hallstatt B3-C1 - Relevés de la fosse 6017.

La structure 6017 est une fosse de 2,50 m de longueur sur 2,25 m de profondeur et 0,55 m de profondeur (Figure 15). Son comblement détritique comprend des rejets cendreux et charbonneux, des vestiges fauniques, des fragments de terre rubéfiée, de nombreux tessons de céramique, ainsi qu’un vase entier, le vase 1, renversé en partie haute de la couche sommitale (Figure 16).

Figure 16 : Ville-St-Jacques « le Fond des Vallées / Le Bois d’Échalas »- Occupation du Hallstatt B3/C1- Vase 1 de l'us1 de la fosse 6017 (Cl. Inrap)

Cette couche a fait l’objet de deux prélèvements de six litres chacun. Le premier a été réalisé dans le sédiment contenu dans le vase 1 et le second dans le sédiment situé juste en dessous de ce vase. Les restes carbonisés identifiés dans ces échantillons forment des assemblages pratiquement monospécifiques de graines de caméline, complétés de quelques céréales (millet, orge et blé non identifié) et de flore sauvage (Figure 17). Au total 179 restes (28 semences entières et 151 fragments) et 77 restes (16 semences entières et 61 fragments) de Camelina sativa ont été trouvées respectivement dans et sous le récipient. Ces restes forment 59 et 83 % du NMI des deux assemblages. La densité de semences de caméline est plus élevée dans le sédiment contenu dans le vase que dans le sédiment prélevé en dehors de celui-ci.

69

Figure 17 : Ville-St-Jacques « le Fond des Vallées / Le Bois d’Échalas » - Occupation du Hallstatt B3/C1 - Composition des assemblages de la fosse 6017

L’association entre les macro-restes carbonisés et le récipient n’est pourtant pas claire, car la céramique en question est une jatte de présentation ou de consommation à pâte fine, peu susceptible d’aller au feu et qui ne présente pas de traces d’une telle exposition (étude de Rebecca Peake dans Issenmann et al. 2009). Il est possible qu’elle ait servi lors d’une étape intermédiaire de la transformation des graines, entre le passage au feu et le produit final. On ne peut pas non plus exclure l’hypothèse qu’elle ait été rejetée postérieurement aux graines de caméline et n’ait pas de lien avec ces dernières.

La fragmentation des semences s’est produite longitudinalement. Elle est importante puisque les semences entières ne représentent que 18 % des restes de caméline. Elle apparaît inhabituelle au vu des expérimentations menées sur la carbonisation de quelques oléagineux par S. Gustafsson (Gustafsson 2000) et par nous-mêmes (Toulemonde 2010a). Celles-ci montrent que sous l’effet de hautes températures, les graines de caméline ont tendance à gonfler, s’ouvrir et exsuder de l’huile, tout en restant d’un seul tenant. A trop haute température les graines se fondent en un magma informe. La fragmentation ne résulte pas non plus de l’action mécanique du tamisage, car les fractures ne sont pas fraîches. Les fragments évoquent davantage une opération survenue sur les graines avant la carbonisation, du type mouture ou concassage. Ces observations ainsi que la présence en position dominante de la caméline dans les deux assemblages plaident en faveur de l’hypothèse d’une culture de la plante sur le site, dès la transition Bronze/Fer.

10.1.3.4 L’occupation du Hallstatt D1

Les cinq assemblages de l’occupation du Hallstatt moyen rassemblent un spectre de treize taxons, dont cinq taxons domestiques et huit taxons sauvages.

70

Les plantes cultivées

Les espèces cultivées ne comprennent que des céréales dont la palette est très similaire à celle des deux premières périodes. On retrouve l’orge vêtue ou de variété indéterminée, le millet commun et le blé amidonnier, ainsi que des caryopses de céréales et de blés indéterminés. Les bases de glume et d’épillet sont en nombre important, supérieur à celui des grains de céréales puisqu’elles représentent environ 61% du NMI contre 27% pour les grains. Cela résulte de leur présence dominante dans deux assemblages du silo 6015 (us 11 et 12). Dans les autres assemblages, les bases d’épillet sont pratiquement absentes.

Les fruitiers sauvages

La noisette, présente dans un assemblage, constitue à nouveau la seule attestation de fruit sauvage.

Les herbacées sauvages

Les sept taxons identifiés, dont trois au rang de l’espèce ou d’un groupe d’espèces, comprennent deux adventices des cultures d’été, la vrillée liseron et la renouée des oiseaux, et une espèce prairiale, la fléole des prés ou le pâturin annuel. Les taxons déterminés au genre incluent un brome (Bromus sp.) et une patience (Rumex sp.). Les herbacées comptent pour environ 12% du NMI.

Tableau 10 : Ville-St-Jacques « le Fond des Vallées / Le Bois d’Échalas » - Occupation du Hallstatt D1 – Répartition des espèces sauvages d’après leur habitat actuel principal.

Caractérisation des assemblages

Comme pour l’occupation précédente, les assemblages à faible densité, ici au nombre de trois, sont constitués de caryopses de céréales accompagnés de rares adventices et bases de glume. Résultats de piégeages ou de petits rejets, ils ne donnent pas d’indication sur des activités particulières. Les assemblages des couches 11 et 12 du silo 6015 ont des densités plus fortes et une composition dominée par les mêmes types de restes, qui sont des bases de glume et d’épillet de blé. Ils proviennent de deux prélèvements de sept litres, réalisés dans deux unités stratigraphiques successives du comblement du silo. Ils ont livré respectivement 91 et 221 individus. Une part majeure des restes est constituée de bases d’épillet et de glume de blé amidonnier ou indéterminé, associées à des caryopses d’orge, de millet commun, de céréale et de blé et de quelques adventices (Figure 18). L’assemblage de l’us 11 comprend 23 bases d’épillet et 27 bases de glume et aucun caryopse de blé ou de céréale indéterminée qui pourrait être du blé ; l’assemblage de l’us 12 rassemble 86 bases d’épillet et 67 bases de glume pour 5 caryopses de blé et 14 caryopses de céréales indéterminées. Les restes de vanne sont en surnombre par rapport aux caryopses. Le rapport le plus faible dépasse 6 pour 1 (en comptant grains entiers et bases d’épillet pour un, fragments de grains et bases de glume pour ½), et davantage si l’on considère que pour certains blés comme l’amidonnier, une base d’épillet peut renfermer deux grains. On observe ces résultats dans les échantillons des deux couches concomitantes, l’une ayant certainement contaminé la seconde. Les expérimentations ont montré que, quelles que soient les conditions de combustion, la résistance

Habitat principal Nom bre d'espèces Occurrences

Cultures sarclées, cultures d'été 2 2

Prairies, pelouses 1 1

71

de la balle est toujours inférieure à celle des grains (Boardman et Jones 1990). Les bases de glume et d’épillet étaient donc en nombre bien supérieur aux grains avant la combustion. Cet ensemble résulte vraisemblablement d’une opération de décorticage du blé, dont les déchets ont ensuite pu servir à l’alimentation d’un foyer.

Figure 18 : Ville-St-Jacques « le Fond des Vallées / Le Bois d’Échalas » - Occupation du Hallstatt D1- Composition des assemblages du silo 6015.

10.1.3.5 L’occupation du Hallstatt D2-D3

L’occupation du Hallstatt final est documentée par un nombre beaucoup plus important de contextes et de restes que les occupations précédentes. L’élargissement important de la gamme des espèces identifiées est sûrement redevable en partie à cette plus grande quantité de données. On compte un total de 14 taxons cultivés et de 56 taxons sauvages.

Les plantes cultivées

Les taxons déterminés à l’espèce sont ceux de cinq céréales, trois légumineuses et deux oléagineux. Il s’agit de l’orge polystique vêtue, du blé amidonnier, du millet commun, de l’engrain (Triticum monococcum), d’un blé nu (Triticum cf. aestivum/durum/turgidum), de la lentille, de l’ers, de la féverole (Vicia faba var. minor), du lin (Linum usitatissimum) et de la caméline. Des caryopses de blé indéterminé, de blé type amidonnier ou épeautre (Triticum dicoccum/spelta), de blé type amidonnier ou engrain (Triticum dicoccum/monococcum), et de céréale indéterminée complètent les assemblages. Outre les caryopses, des vannes d’amidonnier et de blé indéterminé, et des bases de germe de céréales (scutellum), détachées du caryopse, ont été recueillies.

Les espèces cultivées représentent 75% du NMI calculé sans la concentration du contexte 3060 us5. L’orge est à la fois la plante la plus fréquente et la plus abondante. Elle apparaît régulièrement, dans 21 contextes sur 28, et domine la production végétale dont elle représente 32% du NMI (Tableau 7 et Tableau 8). Le millet commun, présent dans 18 contextes, affiche un total de grains comptant pour 18% du NMI. L’amidonnier est l’espèce de blé la plus abondante mais il est moins fréquemment attesté que les deux céréales précédentes. Le blé engrain et le blé nu sont des céréales de moindre

72

importance, peu fréquentes et présentes en petites quantités. La possible présence d’une faible proportion de grains d’épeautre a déjà été évoquée. La fréquence des blés, tous taxons confondus est comparable à celle de l’orge, mais leur représentation n’est que de 9,2% du NMI.

Quoique leur présence soit moins systématique que celle des céréales, la lentille et l’ers apparaissent assez régulièrement, respectivement dans 13 et 11 contextes. La féverole est attestée dans un contexte unique, en un seul exemplaire. Tous taxons confondus, les légumineuses représentent près de 5% du NMI.

Les espèces oléagineuses sont plus sporadiques que les deux premières familles de plantes cultivées. La caméline montre tout de même une assez grande régularité pour une plante à huile, puisqu’elle est présente dans 7 contextes sur 28. Le NMI pour cette espèce est supérieur à celui de toutes les plantes adventices à l’exception du chénopode blanc et du sureau yèble, deux espèces communes aux semences résistantes. Sa régularité et son importance confèrent à la caméline un statut probable de plante cultivée pour cette occupation. Mais elle a pu également croître comme adventice dans les cultures de lin ou les moissons, comme le signale son association avec les semences de lin et sa forte présence dans l’assemblage céréalier du silo 3060 us5. Le lin fait partie de deux assemblages. Les restes d’oléagineux comptent pour 2% du NMI.

Les fruitiers sauvages

Les vestiges de fruits recueillis sont des fragments de coque de noisette, des noyaux de prunelle, un pépin de raisin (cf.Vitis vinifera), une graine de ronce mûrier (Rubus fruticosus), ou de framboisier (Rubus idaeus/fruticosus), et des fragments de coquille indéterminée. La noisette est présente dans 16 contextes sur 28. Les autres espèces sont sporadiques, et n’apparaissent qu’une ou deux fois sur l’ensemble des contextes. Les fruits sauvages représentent environ 5% du NMI, une part liée essentiellement à la noisette.

Les herbacées sauvages

Les herbacées comptent 51 taxons dont 29 identifiés au rang de l’espèce ou d’un groupe d’espèces. Il s’agit majoritairement d’espèces commensales des cultures, où dominent les compagnes des cultures d’été, et de plantes colonisatrices des milieux rudéraux (Tableau 11). Les espèces de prairie sont plus rares tandis que les milieux humides ou immergés sont perceptibles au travers de spécimens uniques de renouée fluette (Polygonum minus) et de rubanier simple (Sparganium emersum).

Le groupement végétal des lieux boisés et des ourlets forestiers regroupe deux espèces, la réglisse sauvage (cf. Astragalus glycyphyllos) et la mélique penchée (cf. Melica nutans). L’avoine (Avena sp.) et le seigle (Secale cereale) figurent dans la liste des adventices. Ils sont présents respectivement dans un et trois contextes. Les semences de ces plantes représentent près de 17% du NMI calculé sans la concentration. Ce chiffre dépend pour une bonne partie d’un seul assemblage, celui de l’us 3 du silo 3055, où la flore sauvage est à la fois très diversifiée et présente en quantité importante.

Les autres restes

Quelques fragments de matière organique, représentant un volume total inférieur à 2 cm3 ont été recueillis dans trois contextes. Ceux de la couche 1 du silo 3060 incluent des vestiges de céréales.

73

Tableau 11: Ville-St-Jacques « le Fond des Vallées / Le Bois d’Échalas » - Occupation du Hallstatt D2-D3 – Répartition des espèces sauvages d’après leur habitat actuel principal.

Caractérisation des assemblages

Les 26 assemblages de densité inférieure à 10 restes par litre sont des petits ensembles hétérogènes où dominent quasi-systématiquement les grains de céréales. Ils peuvent résulter de plusieurs épisodes de rejet et ne renvoient à aucune activité particulière.

Figure 19 : Ville-St-Jacques « le Fond des Vallées / Le Bois d’Échalas » - Occupation du Hallstatt D2-D3 - Composition de l’assemblage du silo 3055 us3.

L’assemblage de densité moyenne (22,1 restes par litre) provient d’un prélèvement de 40 litres réalisé dans la couche 3 du silo 3055. Les 754 individus qui le composent comprennent une fraction importante de grains d’orge et de millet commun, de plus rares légumineuses et vannes de blé, des vestiges de fruits (coques de noisette, graines de mûre ou de framboise) et un nombre élevé d’herbacées sauvages (Figure 19). Celles-ci comptent pour près de 30% du NMI de l’assemblage et forment un spectre taxonomique riche de plus de trente taxons. Cependant les groupements

Concentration du silo 3060us 5

Habitat principal Nom bre

d'espèces Occurrences

Nom bre d'espèces

Nom bre

d'espèces Occurrences

Moissons, cultures d'hiver 1 2 3 3 5

Cultures sarclées, cultures d'été 5 20 2 5 22

Cultures de lin 1 1 1 1

Toutes cultures 2 2 2 3 4

Milieux rudéraux 8 8 3 9 11

Prairies, pelouses 3 3 3 3 6

Milieux et ourlets forestiers 2 8 2 3 10

Milieux humides 1 1 1 1

Milieux immergés 1 1 1

Contextes hors concentration du silo 3060us5

Total occupation

74

végétaux représentés se résument essentiellement à ceux des adventices de culture et des rudérales, ne différant pas en cela des autres assemblages. Malgré le taux inhabituel de flore sauvage, que l’on ne retrouve dans aucun autre ensemble de l’occupation, rien dans sa composition ne désigne l’assemblage comme une mixture volontaire, de type fourrage. En effet les grains de céréales restent dominants tandis que les déchets céréaliers sont peu nombreux, on observe la présence de fragments de coque de noisette et de semences d’espèces toxiques telles que la yèble (Sambucus ebulus), la morelle noire (Solanum nigrum) et la jusquiame noire (Hyoscyamus niger). Le coté hétéroclite de l’ensemble paraît signaler une origine multiple des déchets.

L’assemblage à forte densité du silo 3060 a été recueilli dans un prélèvement de 40 litres réalisé dans la couche 5. Il s’agit de la première couche de comblement, située à la base du silo. Elle était constituée de limon noir mêlé à des charbons, des tessons de céramique, des nodules de terre rubéfiée, des fragments de meule et des graines carbonisées en grande quantité (Figure 20).