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CONCLUSION 92 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

A. UN CANCER CUTANE DEVASTATEUR.

Les cancers figurent parmi les principales causes de mortalité dans le monde. En 2012, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comptait approximativement 14 millions de nouveaux cas et 8,2 millions de décès liés à la maladie (World Cancer Report 2014, International Agency for Research on Cancer).

Selon l’OMS, un cancer diagnostiqué sur trois est un cancer de la peau. Ces cancers de la peau, directement liés à l’exposition aux rayonnements ultraviolets solaires (UVA et UVB), sont représentés par deux catégories: les carcinomes et les mélanomes.

Les carcinomes sont des cancers cutanés non-mélanocytaires et se développent préférentiellement à partir des kératinocytes. Ils sont les plus fréquents puisqu’ils représentent 95% de l’ensemble des cancers cutanés. Ils surviennent généralement après 50 ans, sur les zones découvertes du corps, et sont le plus souvent dus à une exposition au soleil excessive et chronique.

Parmi les carcinomes on distingue :

- les carcinomes basocellulaires, qui représentent 75% des cancers cutanés : ce sont les moins graves car leur évolution est lente et leur développement reste local, ils ne métastasent pas. Ils surviennent généralement sur peau saine, sur des zones découvertes du corps (tête, cou). Il suffit de les retirer chirurgicalement pour en assurer la guérison.

- les carcinomes épidermoïdes ou spinocellulaires se développent à partir des couches supérieures de l’épiderme. Ils sont plus rares (15% des cancers cutanés), mais plus agressifs car ils ont la capacité d’envahir les ganglions lymphatiques et de métastaser. Ils restent néanmoins rarement mortels avec seulement 2 à 10% de cas de métastases. Ils peuvent apparaître sur des cicatrices de brûlures ou de plaies chroniques. Ces carcinomes sont facilement guérissables dans la plupart des cas grâce à une détection précoce permettant un traitement chirurgical.

Le mélanome, est le cancer de la peau le plus grave du fait de son potentiel métastatique extrêmement fort. Il se développe au dépend des mélanocytes, cellules pigmentées provenant de l’épiderme, de l’iris ou encore des muqueuses. Le mélanome cutané est une tumeur maligne qui se développe à partir des mélanocytes de l’épiderme de la peau. Bien qu’il ne représente qu’une faible proportion des cancers cutanés (environ 5%), le mélanome est la principale cause de décès par cancer cutané : si une détection du mélanome à un stade précoce de son développement permet de mettre en place un traitement chirurgical et assure la guérison du patient, lorsqu’il est détecté à un stade avancé, le mélanome est difficile à traiter (cf. §B.2).

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1. Epidémiologie du Mélanome.

a. Le cancer de la peau le plus mortel.

Le dernier rapport datant de 2012 de l’Institut National du Cancer (INCa) fait état de la situation du mélanome dans le monde et en France.

Il y a 132 000 cas de mélanomes cutanés enregistrés chaque année dans le monde, soit 15 à 20 fois moins que pour les autres types de cancers cutanés. Cependant, parmi ce type de cancer, le mélanome a la plus forte augmentation annuelle d’incidence, variable selon les pays, estimée entre 3 et 7%. Cette incidence, qui a connu une très forte progression ces 40 dernières années, semble atteindre aujourd’hui un pic. D’autre part, des études réalisées dans l’Union européenne, au Canada, aux États-Unis et en Australie ont observé un ralentissement, voire une stabilisation de l’augmentation du taux d’incidence depuis les années 1990. Néanmoins, des études de cohortes réalisées dans plusieurs pays indiquent que cette augmentation se poursuivra au moins au cours des deux prochaines décennies, avec un doublement du taux d’incidence.

En 2012, 11 176 nouveaux cas de mélanomes cutanés ont été estimés en France métropolitaine, plaçant le mélanome au 9ème rang des cancers tous sexes et tout âge confondus. Avec 1672 décès, il se place au 15e rang des décès par cancer tous sexes confondus. En revanche, chez la femme entre 15 et 29 ans, le mélanome se classe au 1er rang des cancers et au 3ème rang des décès par cancer.

La survenue de ce cancer est tardive puisque entre 70 et 80% des nouveaux cas estimés sont diagnostiqués au-delà de 49 ans (chez la femme et l’homme, respectivement). L’âge médian au diagnostic pour 2012 est estimé à 64 ans chez l’homme et à 61 ans chez la femme.

b. Les facteurs de risques environnementaux.

Les mécanismes moléculaires par lesquels l’action des UVs solaires dicte la genèse du mélanome ne sont pas encore ou peu élucidés.

Néanmoins, à l’exception des mélanomes des paumes et des plantes de pieds (moins de 5% des cas), le mélanome est épidémiologiquement lié aux radiations UVs (Garibyan and Fisher 2010).

Le rôle que joue l’exposition solaire cumulée dans l’apparition du mélanome malin est ambigu : alors que pour le mélanome le plus fréquent, le mélanome superficiel extensif (ou SSM pour Superficial Spreading Melanoma ; cf. partie A.3.), plusieurs études épidémiologiques indiquent une association positive avec des antécédents d’expositions intermittentes et intenses avec coups de soleil, en particulier dans le jeune âge (Whiteman et al. 2001), une exposition chronique et surtout à partir de 50 ans s’associe plutôt avec les mélanomes de la personne âgée tel que le mélanome de Dubreuilh. Cependant, que l’exposition solaire soit intermittente ou chronique, elle reste un des principaux facteurs de risque du mélanome. Les populations de type caucasien sont de loin les plus touchées par la pathologie du mélanome à cause de leur sensibilité aux expositions solaires. De plus, l’incidence du mélanome malin dans les populations blanches augmente généralement lorsque la latitude diminue, l’incidence la plus élevée étant enregistrée en Australie, où les taux annuels sont 10 et 20 fois plus élevés qu’en Europe chez les femmes et les hommes, respectivement. La raison principale est le phototype particulièrement à risque de ces populations (cf. § suivant) associé à une forte exposition solaire. Au contraire, l’Afrique et l’Amérique latine et à plus forte raison

Différents Phototypes Caractéristiques Individuelles Réactions au soleil

Phototype I • Peau très blanche

• Cheveux roux ou blonds • Yeux bleus/verts

• Souvent des taches de rousseur

• Coups de soleil systématiques

• Ne bronze jamais, rougit toujours

Phototype II • Peau claire

• Cheveux blonds roux à châtains • Yeux clairs à bruns

• Parfois apparition de taches de rousseur

• Coups de soleil fréquents • Bronze à peine ou très lentement

Phototype III • Peau intermédiaire • Cheveux châtains à bruns • Yeux bruns

• Coups de soleil occasionnels

• Bronze graduellement

Phototype IV • Peau mate

• Cheveux bruns/noirs • Yeux bruns/noirs • Coups de soleil occasionnels lors d’expositions intenses • Bronze bien

Phototype V • Peau brun foncé

• Cheveux noirs • Yeux noirs

• Coups de soleil rares • Bronze beaucoup

Phototype VI • Peau noire

• Cheveux noirs • Yeux noirs

• Coups de soleil très exceptionnels

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