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Le cancer du sein est une pathologie complexe, il se situe en tête de podium de tous les autres types de cancer, répandu chez la femme jeune et chez la femme âgée dans le monde. Le cancer du sein est un cancer hormonodépendant comme le cancer de la prostate, c’est pour cette raison que l’hormonothérapie a eu un impact thérapeutique majeur sur le traitement du cancer du sein et considérée un socle pour le développement ultérieur de la thérapie ciblée qui a amélioré de façon notable le pronostic du cancer du sein. [1 ; 46]

1.1 CARACTERISTIQUES CLINIQUES

La majorité des femmes atteintes du cancer du sein présentent des symptômes tels que : une grosseur anormale du sein et certaines femmes auront des douleurs dans cette région. Un écoulement ou un saignement des mamelons est présent dans la plupart des cas (figure 28). Toutefois, un bon nombre de femmes sont asymptomatiques, elles sont diagnostiquées positives après le dépistage. [45]

FIGURE 28 : Symptômes généraux du cancer du sein [47]

Le cancer du sein varie considérablement d'un individu à l'autre en ce qui concerne la croissance et le modèle de propagation. Certaines tumeurs peuvent rester principalement localisées infiltrant les structures locales, d'autres peuvent se propager par la voie lymphatique vers les zones drainantes des ganglions lymphatiques, tandis que d'autres peuvent se diffuser largement dans le sang. Dans certains cas, l’infiltration locale peut produire une tumeur fongative avec érosion de la peau (figure 29). Si la fongation ne se produit pas, il peut y avoir une peau étendue, implication conduisant à un épaississement et à un schéma d'irrégularité appelé « peau d’orange » (figure 29). Dans ce cas, il y a une infiltration lymphatique locale et une obstruction menant à un œdème.[45]

FIGURE 29 : Cancer du sein fongateur, la tumeur primitive s'est développée

localement et a finalement envahi la peau provoquant une fongation locale (photo à droite). Caractéristique typique de la peau d’orange (photo à

gauche).[45]

Dans les cas progressifs, les symptômes cliniques caractéristiques des métastases se produisent selon l’organe atteint. Dans le cancer du sein, les organes les plus touchés par le développement de métastases généralement sont les os et les organes vitaux : le cerveau, le foie. Les symptômes généralement associés à ce stade sont la détection d’un ganglion lymphatique élargi ou la présence de la douleur et des signes neurologiques. Comme le cas de toutes les tumeurs malignes, des symptômes non-spécifiques peuvent avoir lieu chez certaines femmes telles que l’anorexie et la léthargie.[45]

1.2 Classifications du cancer du sein

1.2.1 Classification tissulaire

La complexité du cancer du sein réside dans son hétérogénéité tumorale et intratumorale, ce qui a poussé les histopathologistes depuis 1968 à définir une taxonomie standard pour le cancer du sein basée essentiellement sur des caractéristiques morphologiques (figure 30).[48]

1.2.2 Classification moléculaire

Il y a plus d’une décennie, le développement des technologies d’expression génétique, les puces à ADN permet l’analyse de milliers de gènes en une seule expérience, ceci a eu un impact profond sur la classification du cancer du sein. Cette nouvelle technologie a fourni une classification plus sophistiquée au cancer du sein en détectant les différentes signatures moléculaires qui lui confèrent cette hétérogénéité (figure 31).[48]

FIGURE 31 : Signatures moléculaires du cancer du sein détectées lors de

séquençage de génome [50]

Classification moléculaire a classé le cancer du sein en cinq sous-types significativement différents qui ont été initialement nommés Luminal A, Luminal B, ERBB2+, Basal like et normal like, ce qui va améliorer largement le diagnostic, les estimations pronostiques et faciliter les décisions relatives au traitement (Tableau 2). [50]

TABLEAU 2 : Caractéristiques, définition immunohistochimique de substitution et recommandations de traitements pour les cinq sous-types des cancers du

L’étude du profil d’expression moléculaire des tumeurs facilite l’identification des cibles moléculaires clés des tumeurs pour chaque sous-type des cancers du sein : les types luminal A et B, HER2 positif et le cancer du sein basaloïde triple négatif comme illustré dans le tableau au-dessus, chacun d’eux présente des signatures moléculaires caractéristiques, ceci va améliorer la définition des groupes de tumeurs pouvant bénéficier des traitements ciblés et/ou antihormonaux. [50]

Dans les cancers du sein, la voie des récepteurs des œstrogènes « RE » et la voie de transduction de signal la voie de la phosphatidylinositol 3-kinase PI3K/AKT médiée par les HER2 (ERBB) constituent les deux cibles principales des traitements ciblés.[51]

1.3 Traitements cibles du cancer du sein :

1.3.1 traitements des cancers du sein hormono-sensibles « RH+ » et HER2+

1.3.1.1 Anti-HER2

L’activation aberrante de l'oncoprotéine HER2 va engendrer un pronostic moins favorable du cancer du sein car elle augmente la prolifération cellulaire, la résistance à l'apoptose, l'angiogenèse, la croissance invasive et le comportement métastatique par activation constitutive de la voie (PI3K) / AKT /mTOR.[52] En outre, la surexpression du gène HER2 indique un risque plus élevé de récidive du cancer du sein avec un risque à une résistance relative au traitement endocrinien standard et à la chimiothérapie. [53]

Deux principaux types d'inhibiteurs de HER2 ont été développés pour une utilisation clinique : les anticorps humanisés et les inhibiteurs de tyrosine kinase (Tableau 3).

TABLEAU 3 : Thérapies ciblées anti-EGFR utilisées dans le traitement du sein HER2+ [39]

Nous exposons ci-dessous les anticorps monoclonaux humanisés et les inhibiteurs de tyrosine kinase, qui ont prouvé leur effet thérapeutique au cours des essais cliniques de la phase II ou de la phase III pour différents stades du cancer du sein HER2+, en monothérapie ainsi au cas d’association de ces molécules ciblées entre eux ou avec d’autres traitements anticancéreux notamment la chimiothérapie (Tableau 3).