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METHODOOGIQUES ET OBJET D'ETUDE

1.6. Le rubriquage dans Le Quotidien d’Oran

1.6.8. Les cahiers

Outre la rubrique, le cahier est un autre moyen qui permet au journal de structurer, organiser et hiérarchiser l’information. Selon Herman et Lugrin (1999a) : « Le principe de classification et de répartition des rubriques intervient de fait postérieurement à celle de l’unité classificatoire supérieure dont on a peu parlé jusqu’à présent : les cahiers ». Les cahiers d’un journal sont des macro-structures fondées en fonction d’un macro-thème. Ils se présentent comme des entités supérieures englobant d’autres entités, les rubriques. Les cahiers des journaux

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fonctionnent comme des regroupements qui ont des Unes et qui englobent chacun des rubriques. Ils fonctionnent comme de petits journaux à l’intérieur du journal. La répartition en cahiers renforce l’organisation du journal.

Le Quotidien d’Oran a un seul cahier, Proximité. Il englobe les rubriques Oran, Oranie. On y intègre parfois les rubriques Fenêtres et Communication. La Une du cahier Proximité est d’une nature saillante. Elle est d’une hétérogénéité sémiotique particulière. Elle se distingue par une mise en forme singulière. En haut de la Une, on met le logo du journal avec le nom du cahier. Les titres qui lancent les articles des deux rubriques Oran et Oranie sont encadrés et mis en fond coloré. Du côté droit de la Une, il y a une grande photographie. En bas de cette page, nous trouvons la chronique Tranche de vie. La Une de ce cahier peut contenir des articles entiers qui appartiennent à l’une des rubriques Oran et Oranie. En période estivale, le cahier change de nom pour devenir Proxim’été. On y inclut parfois les autres rubriques régionales : Est, Centre et

Constantine.

En ce qui concerne les articles qui y sont insérés, il n’existe pas de différence qui les distingue. Nous ne notons aucune particularité par rapport aux autres jours où on ne les intègre pas dans ce cahier. Alors à quoi sert l’ajout d’un cahier qui ne se distingue que par sa Une ? Herman et Lugrin (1999a :77) ajoutent : « Les cahiers – grâce à la présence des Unes – brisent la progression linéaire du journal, qui veut que plus on se déplace vers la fin du journal, moins l’information est importante en termes de gravité événementielle. Mais à cette hiérarchie linéaire se superpose l’ordre même des cahiers ». Le cahier fonctionne comme un journal autonome à l’intérieur du journal. Ainsi, l’intégration des rubriques Oran et Oranie dans le cahier Proximité, permet à l’équipe rédactionnelle de démarquer ces rubriques et de leur assurer une certaine lisibilité. Leur intégration dans un cadre thématique unifié permet au lecteur de construire son propre parcours de lecture dans un menu d’informations hiérarchisées selon une logique décroissante. Le nom attribué au cahier ne fait que reconfirmer ce que nous avons anticipé antérieurement : Le Quotidien d’Oran se veut un journal de proximité. Ainsi, l’intégration des autres rubriques régionales pendant la période estivale dans ce cahier ne fait que confirmer ce qui est souvent souligné dans la ligne éditoriale du journal : Le Quotidien d’Oran est la voix de tous les Algériens quelle que soit leur appartenance régionale.

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1.6.9. Les suppléments

Les suppléments se répartissent en deux catégories : le supplément interne, celui dont la pagination suit celle du journal, et le supplément externe qui a une pagination autonome. L’intégration d’un supplément dans un journal est due à la volonté de la part de l’équipe rédactionnelle de consacrer des pages à un sujet particulier, ou à un partenariat avec des institutions et des entreprises de domaines différents. Le supplément a deux visées : une visée informative qui s’inscrit dans la logique générale de la presse écrite, et une visée promotionnelle. Il arrive qu’un seul supplément puisse avoir les deux finalités. Herman et Lugrin (1999a :72) précisent: « Les suppléments permettent de développer plus longuement des informations, d’attirer un lectorat et des annonceurs spécifiques et de se positionner en tant que référence ». Ils permettent de structurer et de catégoriser l’information. Les thèmes traités relèvent de différents domaines, ce qui donne au quotidien, en plus de sa mission de transmettre des nouvelles liées à l’actualité et de les analyser, une opportunité d’attirer l’attention d’une catégorie de lecteurs qui ne lisent que pour se cultiver.

Quant au Quotidien d’Oran, le critère de pagination ne suffit pas pour considérer un supplément comme interne ou externe, puisque tous les suppléments qu’on y repère ont une pagination qui suit celle du journal. Ce quotidien propose à ses lecteurs quatre suppléments :

Supplément Economie, Autour du monde, Supplément Automobile et Supplément TIC, et qui

sont lancés dans sa Une.

Supplément Economie : Ce supplément parait chaque mardi. Il a une position stable. Il occupe quatre pages entre les pages 11 et 14. Sa première page est illustrée par une grande photographie qui en occupe la totalité. Le titre du supplément est affiché d’une façon verticale sur le côté droit de la page, avec un grand caractère. Dans la partie inférieure de la page, nous trouvons un article encadré, en fond jaune. Au pied de la page, on affiche le nom du sponsor du supplément. Les pages qui suivent contiennent entre un et deux articles accompagnés de gros titres et de chapeaux. Les articles de ce supplément traitent des sujets liés à l’actualité économique, nationale et internationale. On y développe, analyse et commente la politique économique de quelques entreprises et établissements algériens ou étrangers.

Supplément Autour du monde : Il paraît chaque samedi mais pas d’une façon permanente. Il occupe entre trois et quatre pages, de la page 11 à la page 14. Le journal y ouvre une fenêtre sur le monde en traitant des questions ayant un trait international. On y développe

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des thèmes variés qui entretiennent une relation avec la gestion des ressources, la pauvreté, le déséquilibre entre l’Orient et l’Occident, les grandes banques et bourses, des phénomènes psycho-sociaux, etc. Les articles sont signés par des auteurs de hauts-grades : des ex-ministres, des hauts responsables dans des organisations mondiales, des gouverneurs, des professeurs, des experts et des chercheurs.

Supplément TIC : Il occupe trois pages, entre les pages 11 et 13. Ce supplément est d’une

mise en forme très attirante. On y mise sur la typographie, la topographie, l’infographie et les couleurs. Parmi les quatre suppléments du quotidien, seul ce supplément qui fait réunir les trois espaces du journal : l’espace événementiel, l’espace payant dont la publicité et l’espace non payant dont l’info-service. Il est réservé aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. La téléphonie mobile et le réseautage y occupent une position cruciale. Il permet au journal de séduire une catégorie de gens qui ne lisent pas généralement les moyens classiques d’information et qui sont plongés dans le monde virtuel.

Supplément Automobile : On y traite des questions et des sujets relatifs au monde des véhicules. Il s’agit de la nouveauté concernant les inventions, la commercialisation et les techniques propres au domaine de l’automobile. Ce supplément attire beaucoup plus les jeunes intéressés aux véhicules.

Les deux suppléments Economie et Autour du monde dépendent d’une répartition thématique. Ils mettent en exergue le but retracé par le quotidien pour être une référence, un journal de qualité, vu la concurrence accrue des quotidiens nationaux et internationaux. Les deux derniers suppléments misent sur la passion du lecteur. Les automobiles et les TIC dont la téléphonie mobile et Internet, constituent des sujets frais. La publication de ce genre de suppléments constitue une réponse aux exigences de l’actualité. Le quotidien doit être auprès de ses lecteurs. L’enjeu commercial (le sponsoring) s’ajoute à l’enjeu concurrentiel (concurrence par différents journaux et d’autres moyens de communication et d’information) pour pousser l’équipe éditoriale à adopter une stratégie à long terme qui assure des ressources financières, un sponsoring et un lectorat fidèle et renouvelé. Nous rejoignons Herman et Lugrin (1999a : 72) qui se demandent si c’est le journal qui fait vendre le supplément ou si c’est l’inverse. Il s’agit là d’une question dont la réponse demande une réflexion et une analyse des données du marché de la presse.

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1.6.10. La dernière page

La dernière page constitue, à l’instar de la Une, une page extérieure. C’est une page non rubriquée. Selon Mouillaud et Tétu (1989) : « Les pages externes du journal sont ses pages sensibles; elles constituent, en quelque sorte, une membrane du journal qui est son interface avec le monde extérieur » (Mouillaud & Tétu 1989 : 116). Elle est d’une hétérogénéité graphique et iconique très particulière. La dernière page du Quotidien d’Oran est répartie en deux espaces. La partie supérieure contient entre six et huit articles mis d’une façon verticale. Ces articles qui appartiennent au genre filet16, s’accompagnent de photographies. Ils portent souvent sur des événements internationaux.

La partie inférieure accueille l’éditorial, un article de fond signé par des auteurs différents qui représentent toute l’équipe éditoriale du journal. Il se charge de sa rédaction un ensemble d’auteurs dont la fonction varie entre directeur et journalistes. L’instance de production de l’éditorial ne s’identifie pas à un individu mais à un groupe d’individus qui se fondent au sein de la collectivité qui marque l’entité éditoriale. Les articles sont signés par K. Selim, M. Saâdoune, Yazid Alilat, Moncef Wafi, M. Abdou Benabbou et d’autres. L’éditorial du Quotidien d’Oran met à nu la position du journal vis-à-vis des événements nationaux et internationaux. Il vise à persuader le lecteur algérien et à le faire adhérer à une certaine vision. Il s’agit donc de l’appeler à la réaction et au changement.