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Une description utile du bassin du Niger nécessite d’identifier des entités régionales présentant une certaine unité. On a donc distingué :

- le bassin supérieur du fleuve Niger proprement dit et le bassin du Bani, - le delta intérieur du Niger.

Ces deux entités couvrent, entre le 9° et le 17° de latitude Nord, une superficie de 342 000 km2 dont 28% en Guinée, 62% au Mali et de faibles superficies en tête de bassin, en Côte d'Ivoire (environ 7%) et au Burkina-Faso (autour de 3%).

- le Niger moyen malo-nigérien et bénino-nigérien et ses affluents de rive droite.

Cette entité aux ressources amoindries après son passage aux confins sahariens reçoit à partir de la République nigérienne quelques apports venant du Burkina Faso, puis du Bénin.

- le Niger moyen spécifiquement nigérian et ses affluents de rive gauche.

Les affluents des états septentrionaux du Nigeria (Sokoto, Kaduna,…) reconstituent la ressource en eau du fleuve. C’est une zone avec de gros aménagements hydrauliques.

- le bassin de la Bénoué.

Entité dont les hauts basins de la Bénoué et de la Katsena Ala sont situés au Cameroun et pour le Mayo Kébi, au Tchad.

- Le Niger inférieur et le Delta maritime.

Voie royale du fleuve Niger entre Lokoja et Onitsha conduisant aux multiples défluents du delta.

L’hydrographie du bassin du Niger

(voir cartes qui précèdent et annexes) Le bassin supérieur du Niger et le bassin du Bani

Le bassin du Niger supérieur se limite vers l'aval à la région de Ségou, Ke Macina et forme un ensemble qui s'étend entre 8°35' et 14° de latitude nord, 4° et 11° 30' de longitude ouest . Le fleuve Niger prend sa source vers 800 mètres d’altitude à la frontière de la Guinée et de la Sierra Leone. Sur ses premiers 40 km, il descend de 300 m (pente 7,5 m/km) vers le Nord-Est.. Après la ville de Faranah, il reçoit successivement les affluents Balé, Koba et Niantan, qui prennent leurs sources dans le Massif du Fouta Djalon. et sont caractérisés par des pentes fortes, ce qui explique les valeurs assez élevées des pointes de crue du Haut-Niger. A l’amont de Kouroussa, la Mafou est le premier gros affluent de rive droite ; le Niger franchit ensuite une série de rapides d’une dénivelée de 10 m , seul accident de son cours jusqu’à Bamako. Après la ville de Kouroussa, il reçoit le Niandan, l’un des principaux affluents. Dans sa traversée du massif de Niandan-Banie, la rivière se prête à l’implantation éventuelle d’un

barrage : c’est le site de Fomi. Plus en aval, le Milo et le Tinkisso rejoignent le Niger respectivement en rive droite et en rive gauche en amont de Siguiri ; ce sont les plus gros affluents guinéens du Niger ; celui-ci reçoit encore les apports guinéens de la Fié mais la confluence est déjà en territoire malien. Le Sankarani, enfin, rejoint le Niger en rive droite 40 km en amont de Bamako, le Dion étant son principal affluent en Guinée.

Le barrage de Sélingué sur le Sankarani est actuellement le seul aménagement dont l’importante retenue affecte le régime naturel du bassin supérieur du Niger.

A la frontière malienne, le fleuve Niger a déjà parcouru 600 km. Il draine, avec ses affluents et sous affluents, presque 100 000 km2 du territoire guinéen, correspondant aux régions naturelles de la Haute Guinée. Celles-ci sont caractérisées par de forts reliefs en tête de bassin, (particulièrement sensibles à l’érosion d’autant que la couverture végétale s’est considérablement réduite depuis l’afflux de réfugiés des pays voisins) et surtout par des plateaux. Ces plateaux, situés à une altitude moyenne de 400 m (44% du bassin est entre 400 et 500 m), sont essentiellement granito-gneissiques, avec intrusions doléritiques, du socle antécambrien et schisto-quartziteux du Birrimien (Précambrien moyen) s'étalent sub-horizontalement vers l'est, depuis les contreforts du Fouta Djalon à l'Ouest et la dorsale Guinéenne au sud. De Siguiri à Koulikoro, en passant par Bamako, la monotonie du relief, due à la longue érosion subie par les roches, est rompue par endroits au sud-ouest par des buttes latéritiques, tandis qu’au nord-ouest les plateaux gréseux du pays Mandingue dominent de vastes étendues de collines et la plaine alluviale, s’inclinant vers le nord-est entre les cotes 400 et 300 m.

La plupart de ces régions sont peu propices à l’agriculture et seules les plaines alluviales où les affluents du Niger décrivent, très en amont déjà, de nombreux méandres, puis la vallée du Niger avec ses dépôts continentaux quaternaires ont permis le développement agricole (riz, maïs, arachide…).

Entre Bamako et Koulikoro, le Niger franchit deux zones de rapides ( Sotuba et Kenié) avant de s’assagir dans une vaste plaine qui le conduit jusqu’à Ségou et au barrage de Markala qui permet la mise en valeur par l’Office du Niger d’un delta mort, témoin de la dégradation hydrographique déjà ancienne qui s’est déplacée vers l’est dans le delta intérieur actuel. A l'aval de Ségou-Markala, au niveau de Ké-Macina, le fleuve aborde le delta intérieur du Niger avec une pente moyenne du lit du fleuve inférieure à 2 cm.km-1. A Ké-Macina, le fleuve a parcouru environ 1000 km depuis sa source, et draine un bassin versant de 141 000 km2.

Le cours du Bani, principal affluent du Niger (constitué par la confluence du Baoulé et du Bagoé), se situe presque entièrement dans la zone Mali-Sud où la culture du coton est reine (85% de son bassin à Douna).Les hauts bassins sont cependant en Côte d’Ivoire autour des villes d’Odienne, Boundiali et Tingréla. Cette zone est caractérisée par des plateaux très plats et de faible altitude (entre 280 et 500 m, 70% entre 300 et 400 m). L’ouest du plateau de Bandiagara constitue le seul relief important de la zone (791 m vers Koutiala). Peu après la confluence entre le Baoulé et le Bagoé, la vallée du Bani s'élargit de plus en plus, les sinuosités du lit disparaissent presque et la plaine d'inondation devient de plus en plus large, après la confluence avec le Lotio-Banifing drainant la région de Sikasso et surtout à l'aval de Douna. La largeur atteint vite une dizaine de kilomètres. Le Bani rentre dans le delta intérieur juste après San. La pente

Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

devient extrêmement faible : moins de 2 cm.km-1. Cependant sur la rive droite la plaine d'inondation est limitée par une série de collines gréseuses d'où sont issus quelques petits cours d'eau. Le cours du Bani dans la plaine d'inondation progresse vers le nord où de nombreux bras secondaires prennent naissance, alimentant la région de Djenne. Il se jette enfin dans le Niger à Mopti après un parcours de 1300 km. Son bassin versant est de 130 000 km2.

Avec des superficies de bassin versant sensiblement identiques, et des réseaux hydrographiques tout deux très denses, le Bani et le Niger se distinguent avant tout par leur pentes respectives : alors que le Niger possède à Koulikoro, 24,4% de sa superficie totale au dessus de 500 m, le Bani n'en possède que 1,7 % et est caractérisé par un modelé topographique beaucoup plus mou

Le delta intérieur du Niger

Le delta intérieur proprement dit commence à Ségou et s'arrête à Korioumé (« port fluvial » de Tombouctou). Cette zone forme un grand parallélogramme d'axe SO-NE de 400 km de longueur et 125 km de largeur, sans limites de bassin versant bien établies. On peut cependant considérer ici son extension jusqu’à Tossaye, du fait des aménagements prévus qui vont concerner l’hydrosystème. Sur le plan de la mesure hydrologique, les entrées du fleuve Niger et du Bani dans le delta intérieur du Niger se situent respectivement au niveau des stations de Ké-Macina et de Douna.

A partir de Ségou pour le Niger et de Douna pour le Bani, le réseau fluvial entre dans une immense plaine alluviale comblée par différents dépôts quaternaires et actuels.

Cette zone, connue sous les différents noms : delta central, cuvette lacustre, cuvette intérieure, ou delta intérieur du Niger, se caractérise par une géomorphologie qui rappelle celle des deltas rencontrés habituellement à l'embouchure des fleuves (dépôts d'alluvions et ramifications multiples). Géographiquement, le delta correspond à l'extension maximale des eaux de crue et des lacs périphériques. Il est limité :

- à l'est et au sud, par les reliefs du plateau de Bandiagara, dont l'altitude peut aller jusqu’à 400 m au dessus du delta,

- à l'ouest, par le "delta mort", zone de dépôts anciens au dessus de l'actuel delta - et enfin au nord, par une série de dunes orientées est-ouest (Gallais, 1967).

Le delta intérieur du Niger montre quatre grands types morphologiques aux caractéristiques distinctes, largement décrits par ailleurs (Gallais, 1967 ; Gallais, 1979 ; Jaccoberger, 1987, 1988 ; Blanck & Lutz, 1990 ; McCarthy, 1993 ; Poncet, 1994) : haut delta, delta moyen, bas delta et nord dunaire (ou erg de Niafunké).

Plus simplement, on retiendra :

- une partie amont et centrale en aval de Ké-Macina et Douna avec constitution de deux branches majeures : Niger et Bani pour la Mésopotamie malienne autour de Djenné pour le haut delta, Niger et Diakka pour la plaine du Kotia dans le delta moyen.

Elle s'étend jusqu'aux lacs centraux (lac Débo, lacs Wallado et Korientze) et est composée de vastes zones d'épandages encore largement inondées par la crue annuelle..

- une partie aval qui s’étend des sorties des lacs centraux, avec trois axes drainants principaux (Issa Ber, Barra Issa, Koli Koli) jusqu’à Diré, où une géomorphologie très

différente, caractérisée par une surimposition aux formes deltaïques antérieures d'un erg holocène orienté est-ouest, conduit à observer un réseau hydrologique très diffus, souvent commandé par les sillons interdunaires, avec des zones d'inondations plus réduites, mais des lacs périphériques alimentés lors des fortes crues. Les lacs périphériques du delta intérieur ont fait l’objet d’études hydrologiques pendant les années 1950, période de très forte hydraulicité du fleuve Niger (Auvray, 1960, basé entre autres sur les travaux de la MEAN6). Cependant, la sécheresse des années 1970 et 1980 a fortement limité l’hydraulicité du fleuve, provoquant un remplissage très peu important des lacs, en particulier les lacs de la rive droite et le lac Faguibine. En conséquence, les travaux menés pendant ces périodes ( Guiguen, 1985) donnent peu d’éléments supplémentaires concernant le fonctionnement hydrologique des lacs. Dans la figure et le tableau suivants, quelques données de base sont récapitulées, issues notamment des travaux réalisés au cours des années 1950 (Auvray, 1960).

Tableau 2.1 : localisation géographique, étendue maximale, et capacité maximale des lacs périphériques du delta intérieur du Niger.

Lacs Localisation

6 MEAN : Mission d’expertise sur l’aménagement du Niger.

7 La limite ouest du Lac Faguibine est prise ici entre les villages de M’Bouna et Tin Aïcha. Depuis les sécheresses des années ’70 et ‘80, l’eau n’a jamais franchi cette limite. Les villages des communes de Raz el Ma et de Adarmalane ne sont donc pas prises en compte dans ce tableau.

8 Le système du lac Garou comprend les lacs Garou, Gakoré, Tinguéré et Titolaouine.

9 Lors de son passage le 11/11/99 Marieu a estimé la superficie du lac à 38 km². Cette valeur n’était pas définitive, le lac étant en phase d’alimentation.

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NiangayeLac

AougoundouLac

KorarouLac

bassin versant local (3200 km2)

Lac Do

autres lacs6

NIGER (Issa Ber)

Barra Issa

ALIMENTATION

Niangaye Proportionnelle à la crue du Niger, même en crue déficitaire

Aougoundou Mixte, chaque année, même en crue déficitaire

Korarou Chaque année suivant le régime des pluies

Do Exige le remplissage au 2/3 du Niangaye, en crue forte seulement Autres lacs Remplissage peu fréquent, en crue

forte seulement bassin local

faible 1300

800

1170

Nom du lac Capacité en 106 m3 Légende

Figure 2.1 : Données disponibles sur la capacité de piégeage des lacs de rive droite (Brunet-Moret et al., 1986).

Les superficies des lacs recensés dans le tableau sont les limites supérieures, atteintes dans les années 1950. Actuellement, ces superficies ne sont jamais atteintes. A titre de comparaison les superficies des lacs Débo, Walado et Korientzé sont respectivement de 190, 70 et 57 km². La superficie du lac Tchad oscille entre 5000 et 25000 km² (Olivry et al., 1996), soit 42 fois la superficie maximale du lac Faguibine et 11 fois la superficie totale de tous les lacs périphériques du delta intérieur du Niger ! (Marieu et al, 2000) L’ensemble de cette zone est donc particulièrement sensible au fonctionnement hydrologique du fleuve Niger et hors des variations saisonnières ou interannuelles, deux aménagements sur le bassin amont ont déjà une importance non négligeable : Sélingué et Markala.

Le Niger moyen malo-nigérien et bénino-nigérien

Après le franchissement du seuil de Tossaye, ancienne capture du Niger supérieur (qui allait se perdre, tel le Chari dans la cuvette tchadienne, dans la dépression de l’Azaouad), par le réseau fossile du Tilemsi, le cours d’eau prend résolument la direction NW-SE.. Sur le bief Tossaye- Ansongo (212 km), les alluvions quaternaires s’étalent dans une vallée dont le lit majeur a une largeur moyenne de 4 km et reposent sur la série sédimentaire du Continental Terminal ; les falaises précambriennes du Gourma bordent le lit majeur en rive droite. En rive gauche, les confluences des vallées fossiles issues de l’Adrar des Iforas, de l’Oued Essalaoua en amont de Bourem, du Tilemsi en amont de Gao, sont obstruées par des dépôts éoliens.

Sur le bief Ansongo-Niamey ( 352 km), le Niger traverse diverses formations géologiques plus ou moins dures qui sont à l’origine d’une succession de rapides à Fafa, Labbezanga et Ayorou respectivement à 59, 109 et 144 km d’Ansongo, faisant de ce bief un des plus difficiles pour la navigation. Le lit majeur est en moyenne large de 2 km.. Labbezanga marque la frontière entre Mali et Niger ; un aménagement hydro-électrique y a été envisagé.

Après Ayorou la vallée s’élargit et reçoit les premiers affluents depuis le Bani sur sa rive droite; ce sont le Gorouol drainant l’extrême nord du Burkina Faso ainsi que le sud malien de la région d’Hombori, le Dargol et la Sirba, autres tributaires d’origine burkinabé. Peu après le confluent avec le Gorouol, le site de Kandadji a été retenu pour réaliser un grand barrage sur le Niger, aux fins de production électrique, d’irrigation et d’alimentation en eau..

Sur le bief Niamey-Malanville(Gaya) (336 km), un premier tronçon de 100 km jusqu’à Kirtachi traverse des zones d’alluvions récentes qui ont fixé de nombreuses populations rurales. En revanche, de Kirtachi à Boumba le fleuve traverse les grès du massif de l’Atakora, 100 km de vallée étroite (avec plusieurs emplacements favorables à la construction d’un barrage dont le site de Gambou) avec des changements brutaux de direction évoquant un W, nom donné au Parc réserve de faune partagé entre le Niger, le Burkina Faso et le Bénin et à l’aménagement hydraulique qui a été projeté. A partir de Boumba, le Niger retrouve une vallée plus large (supérieure à 4 km) des alluvions et de nouveau cultures vivrières et populations rurales importantes jusqu’à la frontière avec le Nigeria. Avant le W, le Niger reçoit trois affluents d’origine burkinabé : le Goroubi, le Diamangou et la Tapoa. Après le W, le Niger, qui constitue alors la frontière avec le Bénin, reçoit les trois principaux affluents de son cours moyen drainant le nord-est du Bénin : la Mékrou, l’Alibori et la Sota. En rive gauche, l’endoréisme est de rigueur : Dallol Bosso (Azaouak) et Dallol Foga-Maori sont des vallées fossiles ; aucun apport hydrique ne parvient au fleuve Niger. On signalera sur ce bief bénino-nigérien le différend frontalier sur les îlots de Lété qui suscite encore d’épisodiques incidents locaux en dépit d’un accord d’usage partagé signé en 1965.

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Le moyen Niger nigérian et ses affluents de rive gauche

De la frontière jusqu’à Yelwa (amont du lac réservoir de Kainji), le Niger conserve sur environ 200 km sa direction d’écoulement NW-SE. Il coule dans une large plaine après le confluent avec la Sokoto. Il s’oriente ensuite sur 200 km, jusqu’à Jebba, suivant la direction N-S . Son cours est noyé par le lac-barrage de Kainji sur 130 km. A Jebba, un deuxième barrage coupe le cours du Niger. A ce niveau du Niger, celui-ci a retrouvé la puissance qu’il avait en quittant la Guinée, 2700 km plus en amont.

Dès son entrée au Nigeria, le fleuve va recevoir outre quelques affluents mineurs de rive droite dont les sources sont d’origine béninoise (Chodou, Wessa, Kalia) un affluent plus important en rive gauche : la Sokoto. Celle-ci draine un grand bassin débordant au Niger dans la région sahélienne de Maradi et englobant l’état de Sokoto et le nord de celui de Kaduna. Issue de la région de Gusau, elle reçoit, peu en aval de la ville de Sokoto,en rive droite, la Rima dont la partie nigérienne (Goulbins et Dallols) du haut bassin remonte jusqu’aux vallées sèches des ouadis issus de l’Aïr. En rive gauche, la Sokoto reçoit dans sa partie aval le Zamfara et le Ka. La Sokoto a une longueur d’environ 800 km.

Entre Kainji et Jebba, le Niger reçoit encore quelques affluents mineurs de rive droite (Oli, Moschi) et divers petits cours d’eau en rive gauche, dont les apports finissent par ne plus être négligeables.

De Jebba à Lokoja, sur un tronçon de près de 400 km, le Niger a repris une direction S-E et reçoit de courts affluents en rive droite (Awun, Oro). Mais c’est à 150 km à l’aval de Jebba, que le Niger reçoit, en rive gauche, un nouvel affluent majeur, la Kaduna, d’autant plus important qu’avec un bassin de 65 500 km², il draine la partie ouest du plateau de Jos qui reçoit des précipitations abondantes pour sa latitude. Après avoir pris une direction N-W, la Kaduna s’oriente vers le S-W en traversant la capitale de l’état du même nom et reçoit quelques affluents du nord dont la Mariga. Avec des pentes fortes, la Kaduna est caractérisée par des écoulements rapides, des fortes crues et des étiages sévères qui rappellent encore le climat tropical sec. Lokoja est à la confluence du Niger et de la Bénoué

Le bassin de la Bénoué

La Bénoué prend sa source vers 1300 m d’altitude sur le versant nord de l’Adamaoua au Cameroun ; elle reçoit les mayos Rey et Godi en rive droite avant d’aborder une vaste plaine de dépôts puis de franchir le défilé de Lagdo, aujourd’hui le site d’un grand barrage-réservoir, et de retrouver une large plaine alluviale qu’elle conservera jusqu’à son entrée au Nigeria. A 300 km de sa source, et à 40 km en amont de Garoua, la Bénoué rencontre le Mayo Kébi dont l’importance du lit témoigne d’un fleuve puissant évacuant jadis le trop-plein d’une mer paléo-tchadienne, aujourd’hui réduit au drainage des zones marécageuses de la Kabia et de la dépression des lacs Toubouris, au Tchad, et à l’évacuation de puissants torrents issus des monts Mandara au Cameroun.

Des pertes en rive gauche du Logone (jusqu’à 1 km3/an en période humide) par les seuils de Dana et Eré témoignent encore de cette grande voie fluviale qui faisait du Niger de l’époque un affluent de la Bénoué. L’existence de cette « gouttière

tchadienne », le site des chutes Gauthiot (45m), un projet pharaonique « Transaqua » sur les bassins du Congo et du Tchad, excitent les rêves d’hydrauliciens et les convoitises hydriques. Le mayo Kébi a une longueur de 420 km.

Au confluent, la Bénoué prend la direction S-W, passe à Garoua à 175 d’altitude et rejoint la frontière 80 km plus loin direction plein ouest où elle reçoit le Faro, puissante rivière issue de l’Adamaoua, qui connaît de fortes crues et un gros charriage de sédiments .

Au confluent, la Bénoué prend la direction S-W, passe à Garoua à 175 d’altitude et rejoint la frontière 80 km plus loin direction plein ouest où elle reçoit le Faro, puissante rivière issue de l’Adamaoua, qui connaît de fortes crues et un gros charriage de sédiments .