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En Guinée, le barrage de Fomi sur le Niandan est un projet Énergie, agriculture, pêche et transport. Le volume total de la retenue serait de 6 milliards de m3, dont 3.7 milliards de m3 utilisés pour l'hydro-électricité. L’étude de planification réalisée par HydroQuébec International prévoyait en 1986 un puissance équipée de 90 MW pour un productible de 402 GWh. L’énorme réserve prévue noierait une des vallées alluviales les plus riches et les plus peuplées de cette région. Mais cet aménagement permettrait l’irrigation de 70 000 ha dont 3500 en Guinée ; le Mali pourrait donc développer ses propres périmètres et on pense notamment à l’Office du Niger. Un autre aménagement hydro-électrique a été envisagé dans la même étude sur le Sankarani à Morissanako (72 MW, 280 GWh).

On a cité aussi les possibilités d’aménagement sur le Tinkisso à Kolenda, sur le Milo à Koumana (projet agriculture, énergie), et à Kogbédougou ( projet Énergie) .

Au Mali, divers projets sont envisagés ou en cours d’étude de faisabilité. Parmi ces projets on peut citer :

- Le barrage de Kourouba sur le Sankarani ( énergie) doublant la production de Sélingué - Le barrage des rapides de Kenié sur le Niger à 35 km à l’aval de Bamako, site assez comparable au plan géomorphologique à celui de Sotuba. D’après Mott MacDonald Int. et al (1992), le projet Energie II de la Banque Mondiale avait prévu la factibilité de l’aménagement de ce site qui pourrait fournir de 200 à 300 GWh/an pour une puissance installée de 30 à 40 MW.

- Le Barrage de Tossaye, à la sortie de la boucle du Niger, 30 km à l’amont de Bourem, est actuellement un des projets les plus avancés et paraît répondre à une volonté politique du gouvernement malien. A buts multiples, il aurait l’avantage de fournir dans une région éloignée de la capitale du Mali des ressources énergétiques et des possibilités d’irrigation sur la vallée du moyen Niger au Mali et au Niger. On a envisagé un volume de retenue pouvant aller jusqu’à 4 milliards de m3. Dans les projets les plus récents, pour une cote d’exploitation du barrage de 258,50 m la superficie de la retenue serait de 981 km² et sa capacité serait de 2,6 km3 ; avec 2500 mm de pertes nettes par évaporation , ce serait donc 2,4 milliards de m3 qui seraient perdus, soit 8% des apports au site. L’envasement annuel moyen, en l’occurrence à dominante sableuse, a été estimé sur la base de quelques mesures faites à Korioumé et Tosaye à 1,1 millions de m3. La puissance installée pourrait être comprise entre 30 et 40 MW.

L’étude des courbes de remous en amont du barrage montre que la ligne d’eau en crue est perturbée jusqu’à Koryoumé, 330 km à l’amont de Tossaye, 9 années sur 10. Pour le mois d’étiage moyen la retenue influence la vallée jusqu’à Bamba, 125 km en amont. Les faibles pentes du delta et de la boucle du Niger expliquent cette influence considérable de l’aménagement sur l’amont .

- Pour mémoire on citera le projet de barrage à Labbezanga, qui ne semble pas actuellement d’actualité.

- Sur le Haut Bani, trois sites ont été reconnus sur la branche Baoulé ; l’un de ces sites, Baoulé 3 doit faire l’objet d’une étude de factibilité. Le bassin du Bani est par ailleurs le lieu de micro-aménagements, retenues collinaires, étangs aménagés par les villageois avec le concours d’ONG ; la densité de ces petits ouvrages n’atteint pas au Mali celle que l’on rencontre dans le nord de la Côte d’Ivoire ou au Burkina.

- Sur le Bani inférieur, le projet de barrage de Talo a été récemment réactualisé dans le cadre d’un programme de mise en valeur des plaines du Moyen Bani du Ministère du Développement . Ce projet pose quelques interrogations relatives à son impact sur le delta intérieur du Niger, notamment dans la région de Djenné. Il est proposé de construire un ouvrage permettant de relever le niveau des eaux, à Talo sur le site d’un seuil naturel latéritique. L’ouvrage proposé est localisé 80 km à l’aval de Douna, 45 km à l’amont de Bénény Kegny et 125 km à l’amont de Djenné.

Le volume maximum est de 175,6 millions de m3 à une cote de 274,35 m ; à cette cote, la superficie du réservoir est de 29 km2.

L’impact à l’amont n’est pas très important pour les grandes crues. AGRER (1997), ayant fait des études topographiques, maintient que les villages à l’amont ne seront pas menacés. En revanche, il y aura un plan d’eau à l’amont de l’ouvrage pendant l’étiage, dont l’influence s’étend jusqu’à Douna. Les prélèvements concerneraient l’alimentation de 20 800 ha en casiers de culture : riz à submersion contrôlée (16 000 ha), bourgou (4 300 ha), pisciculture (500 ha). Un débit de 5 m3/s resterait prévu pendant l’étiage par la vanne de fond.

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

inondations des plaines de Djenné devra être précisé. Il y aura un retard dans la pointe de la crue d’environ 10-20 jours. Cet aménagement est loin de susciter l’adhésion des populations de Djenné, soucieuses de protéger l’environnement d’un site classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO .

Si nous avons consacré quelques paragraphes à cet aménagement, c’est parce qu’il constitue un bon exemple d’aménagement modeste laissé à la seule décision des autorités politiques locales et qui pourrait quand même avoir un impact négatif sur l’environnement.

Au Niger, le projet de Barrage de Kandadji est probablement le projet le plus en vue actuellement pour la république du Niger. En amont de Niamey, ce barrage est à buts multiples, alimentation en eau, hydroélectricité (puissance prévue pour la centrale : 125 MW en 5 groupes ; productible annuel garanti : 560 GWh) et irrigation (122 000 ha potentiels). Le volume de la retenue serait de 1, 51 km3 .

L’étude de faisabilité d’un autre projet de barrage a été achevé en 1988. Il concerne le Mékrou à Djondyonga ; ce serait un barrage au fil de l’eau avec une production de 26 MW;

Enfin, le barrage de Gambou sur le Niger appelé aussi Barrage du W aurait une retenue de 4,3 km3 pour une hauteur d’exploitation de 176,50 m. L’étude de 1991 prévoit une puissance installée de 122,5 MW et une production garantie annuelle de 342 GWh.

Avant de passer à une longue énumération des projets au Nigéria, dont on connaît peu de choses, nous reprenons les têtes de bassin côté Bénoué en citant quelques sites non aménagés à fort potentiel hydroélectrique qui intéressent les pays concernés mais également le Nigeria dont les besoins en électricité sont immenses.

Au Cameroun, la SONEL et EDF ont reconnu sur le bassin supérieur de la Katsina Ala, tributaire de la Bénoué en amont de Makurdi, plusieurs sites particulièrement intéressants du fait du relief important et d’abondantes précipitations dans la province du Nord-Ouest . Sur les huit sites cités, celui de Kwaf serait le plus important avec un productible potentiel de 2150 GWh pour une retenue de 1,6 km3 et une chute entre 440 m et 190m ; le bassin versant est de 3600 km² et les apports moyens annuels sont de 4,32 km3. Le productible équipable du bassin camerounais de la Katsina Ala, avec tous les aménagements, s’élèverait au total à 4630 GWh, soit un pourcentage exceptionnel de 53 % du potentiel sauvage.

Au Tchad, sur le Mayo Kébi, les chutes Gauthiot ont fait l’objet de nombreuses études dans les années 50 et 60.Ces chutes, situées entre les lacs supérieurs, dont le lac de Tikem, et, à l’aval, les lacs de Léré et de Tréné, ont 45 m de hauteur. Du fait des ressources énergétiques du Tchad (pétrole), cet aménagement ne paraît pas d’actualité sauf interconnexion hydraulique des bassins du Congo, du Tchad et du Niger (projet TRANSAQUA) .

Au Nigeria, nous donnons, ci-après dans le tableau 6.4, une liste de projets pour lesquels nous ne disposons pas d’informations précises. Sur le plan de la production électrique, on soulignera l’aménagement de Zungeru, à l’aval du barrage de Shiroro, où l’on prévoit, en 2 tranches, 950 MW , l’aménagement de Mambilla sur la haute Donga (venue du Cameroun) avec des possibilités de 2600 MW, projets coûteux et pouvant se réaliser à l’horizon 2020.

Signalons quand même que pour ce pays le coût des infrastructures hydroélectriques dépasse de très loin celui des centrales thermiques au gaz produit dans le delta maritime.

Tableau 6.4 : Liste de projets d’aménagements hydrauliques au Nigeria

Barrage Fleuve Retenue(106m3) Puissance MW. Année Sites de Barrages deja inventoriés et retenus dont certains en cours de construction

Lokoja Niger 1950

Onitshsa Niger 750

Makurdi Benoue 600

Zungeru1 Kaduna 500

Zungeru2 Kaduna 450

Ikom Cross 400

Yola Benoue 350

Katsina ala Katsina ala 260

Beli Taraba 240

Afikpo Donga 180

Atan Suntai 18

Garin dali Taraba 135

Gembu Donga 130

Sarkin danko Suntai 45

Gudi Mada 40

Kiri Gongola 40

Richa Mosari 35

Kombo Gongla 35

Gwaram Jamma’ are 30

Kasimbila Katsina ala 30

Ifon Osse 30

Richa 2 Daffo 25

Kura 2 Sanga 25

Mistakuku Kurra 20

Zurubu Kaduna 20

Kurra 1 Sanga 15

Isom Gurara 10 En cours

Kafachan Kongum 5

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Conclusions

Le tableau ci-après résume l’essentiel de l’information donnée dans ce chapitre :

Tableau 6.5 : Principaux aménagements en service et en projet sur le bassin du fleuve Niger

Aménagement Rivière Pays Type Volume Commentaires

En service km3

Sélingue Sankarani Mali A buts multiples 2,16 Irr.2000ha/44MW Markala Niger Mali Irrigation 0,175 60 000 ha

Goronyo Sokoto Nigeria Irrigation 0,930

Bakolori Sokoto Nigeria Irrigation 0,450 Kainji Niger Nigeria Hydroélectricité 12,0

Jebba Niger Nigeria Hydroélectricité 3,88

Shiroro Kaduna Nigeria Hydroélectricité 7,0 BV Kaduna

Kiri Gongola Nigeria Irrigation 0,325

Dadin Kowa Gongola Nigeria Irrigation 2,765

Omi Kampe Nigeria

Total Nigeria BV du Niger

24,6

Lagdo Bénoué Cameroun A buts multiples 7,0 En projet

Fomi Niandian Guinée A but multiples 6,0 Irr.70 000 ha, 90MW Tossaye Niger Mali A buts multiples 2,6 Irr.83000ha,30-40MW Kandadji Niger Niger A buts multiples 1,5 Irr.120 000ha ,125MW

Zungeru Kaduna Nigeria Hydroélectricité

Dasin Hausa Benue Nigeria „

Makurdi Benue Nigeria „

Lokoja Niger Nigeria „

Onitsha Niger Nigeria „

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Chapitre 7

Gestion des ressources, utilisation et partage des eaux du fleuve