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C ARACTERISTIQUES URBAINES « SIGNIFIANTES »

Dans le document TOME II TABLE DES MATIERES (Page 87-90)

Chapitre II - LES ESPACES URBAINS ( 1 )

5.9 « P ROTECTIONNISME » DES A THOIS INTERVIEWES

8. EBAUCHE D’UNE TYPOLOGIE D’ESPACES URBAINS

8.1 C ARACTERISTIQUES URBAINES « SIGNIFIANTES »

Quels sont les critères, les caractéristiques des espaces urbains qui sont suffisamment

« signifiants » pour enrichir une typologie ? Certes les critères de satisfaction relevés pour l’établissement des profils peuvent nous servir de base mais nous devons y ajouter d’autres dimensions, d’autres approches pour arriver à une description typologique plus structurée d’un espace complexe.

Une forme intéressante de traitement typologique nous est proposée dans A Pattern Image (URHAHN G., BOBIC M., 1994). Les auteurs considèrent une suite d’échelles d’analyse successives :

• region/city ;

• city district ;

• block ;

• building ;

et les relations entre ces échelles. Pour chacune d’elle, sont représentés par des pictogrammes les types morphologiques et fonctionnels ainsi qu’une série de données quantitatives.

Cette méthode est appliquée pour une vingtaine de quartiers qui nous sont présentés de façon complète et synthétique si on considère les aspects morphologiques et fonctionnels.

Avec un peu d’habitude, il est possible de distinguer rapidement les types d’espaces, de quartiers et leurs spécificités.

Cette typologie graphique est complétée d’une description reprenant des concepts plus transversaux articulées autour des cinq aspects suivants :

• flexibilité : un espace urbain doit pouvoir « progresser » au cours du temps et ne pas s’appuyer sur un programme statique jugé idéal ;

• complexité : « mélange de fonctions, de densité, aptitude au changement, capacité de renouvellement sont des pré requis pour la flexibilité ; »

• identité : « interrelations entre la culture et les formes spatiales qu’elle habite ; »

• accessibilité : du quartier vers le centre-ville et la région environnante ;

• stratégie : « Probablement l’aspect le plus important. Un concept clair est indispensable pour le design d’un environnement urbain. De là un cadre stratégique peut être construit prévoyant notamment les moyens à mettre en œuvre. »

Notons que la méthode est particulièrement illustrative du fait de la qualité des quartiers choisis. De toute évidence, dans une stratégie de type « best practice », les auteurs souhaitaient montrer ce qu’ils considéraient comme des expériences réussies de développement urbain. Quoiqu’il en soit, ce modèle typologique est à retenir car il synthétise des critères que nous jugeons importants, même si ils ne couvrent pas l’ensemble des problématiques que nous abordons – l’approche est de toute façon différente – , et présentant le tout graphiquement sur deux pages par quartier. Ce qui, en terme d’utilisation de l’outil, est un avantage évident.

Nos profils de satisfaction s’articulent sur des critères plus variés et parfois plus complexes que ceux proposés par Urhahn et Bobic. Les éléments typologique vont se grouper suivants les aspects suivants :

• la localisation : plus qu’un positionnement géographique dans l’espace, la localisation doit être vue dans un système relationnel : où se situe l’espace urbain étudié par rapport à la ville, aux autres espaces, à la région. Par extension, à quelle catégorie appartient-il (centre-ville, péri-central, deuxième couronne, péri-urbain) ?

• l’étendue, l’échelle : les valeurs extrêmes sont l’îlot d’une part et une partie bien identifiable d’une ville d’autre part (comme c’était le cas à Ath). L’échelle pourra se rapporter d’une part aux pratiques de déplacement dans l’espace considéré : à pieds, en transports en commun, en voiture, éventuellement les modes « alternatifs » tels que le vélo ; d’autre part aux limites perçues par les habitants comme nous les avons analysées par le biais des cartes mentales. Ces critères pourront éventuellement être quantifiés comme une mesure de la durée nécessaire pour joindre les pôles principaux.

• la densité bâtie : l’îlot est une échelle à laquelle nous nous référons souvent car il constitue un support de pratiques particulièrement pertinent. La densité à caractériser ici sera donc celle du ou des îlots composant l’espace urbain. En combinant ce critère avec celui relatif au type d’îlot, on obtient une bonne approche morphologique de l’espace bâti.

La densité sera combinée à un référentiel composé d’exemples concrets.

• l’îlot :ouvert, fermé, semi-ouvert, nombre de niveaux de pénétration, noyau bâti ou non, cloisonné ou non, privé ou semi-public, telles sont quelques unes des valeurs descriptives morphologiques que nous souhaitons connaître sur l’îlot afin d’en dégager l’éventuel potentiel de développement. En comparant la structure des espaces ainsi définies et la diversité des fonctions qu’ils proposent, nous pouvons évaluer les manquements possibles.

• l’immeuble : les typologies d’immeubles existantes sont nombreuses et pourront utilement compléter les descriptions des échelles supérieures. Il importe en effet de connaître le gabarit des immeubles, leur capacité, leur organisation interne (type de distribution verticale et horizontale par exemple), leur niveau d’adaptabilité ou encore la possibilité de passage vers le cœur de l’îlot. A ces critères morphologiques et fonctionnels peuvent s’ajouter des descriptifs architecturaux et historiques, comme c’est souvent le cas dans ce type de typologies.

• la diversité fonctionnelle : complément indispensable aux descriptifs morphologiques qui précèdent, la caractérisation des fonctions permet de clôturer le tour d’horizon de notre référentiel qu’est l’îlot en lui attribuant une fonction dominante (résidentielle, commerciale, bureaux) ou des fonctions mixtes.

• les espaces publics et lieux d’agrément : lorsque le logement, l’immeuble ou le cœur d’îlot ne répond plus à certains besoins des habitants, ceux-ci reportent leurs activités à l’extérieur des infrastructures privées. Les espaces publics et les espaces verts venant en première ligne en tant que supports de ces activités vont être caractérisés suivant leurs qualités intrinsèques (données quantitatives telles que surface, type d’équipement, niveau d’agrément), leur relation avec l’espace environnant (accessibilité, frontière, intégration d’autres fonctions) et, on a vu que cela avait une importance primordiale, leur « potentiel de maintenance » (état général, facilité d’entretien, importance des coûts nécessaires). Il serait intéressant d’ajouter une donnée relative à la faculté d’appropriation de l’espace public considéré. Au vu de la difficulté d’approche de ce phénomène, cela se résumerait à un état des lieux plutôt qu’à une donnée de type prospectif.

• l’accessibilité : point particulièrement sensible si on en croit les études de cas. Les paramètres significatifs sont la proximité des fonctions accessibles, leur type et les modes de déplacement privilégiés pour les atteindre. An niveau strictement fonctionnel, ce critère complète celui décrit plus haut relatif à la « diversité fonctionnelle ».

• l’évolution du statut : rappelons que la satisfaction des habitants est plus fortement modulée par l’évolution des phénomènes que par leur valeur absolue à un moment donné.

Nous chercherons donc ici à évaluer cette tendance générale – stagnante, montante ou descendante – à condition qu’elle soit perceptible dans le quartier considéré.

• les infrastructures de déplacement : rues, routes, sites propres, réseaux de transport en commun sont caractérisés ici pour la zone étudiée et pour les échelles supérieures.

• les équipements : de même que ci-dessus, sont repérés les équipements sportifs, culturels, collectifs et autres ainsi que leur « portée » ou niveau d’usage pour les habitants.

• la sécurité : routière et physique, elle est un des points noirs les plus fréquemment recensés parmis les usagers d’espaces urbains. Une fois encore, nous ne pouvons ici que caractériser des niveaux de sécurité apparents et non juger de leur éventuelle évolution. Il s’agira d’un état des lieux.

Dans le document TOME II TABLE DES MATIERES (Page 87-90)