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S CÉNARIO ET RÉALISATION D ’ UN PARCOURS EXPLORATOIRE D ’ UNE PRESTATION W EB

Dans le document Les sites web. (Page 145-150)

CHAPITRE 10 PARCOURS EXPLORATOIRES D’UNE PRESTATION WEB

10.2 S CÉNARIO ET RÉALISATION D ’ UN PARCOURS EXPLORATOIRE D ’ UNE PRESTATION W EB

Nous l’avons déjà vu dans le chapitre 9, dans sa forme la plus simple et la plus générale, l’exploration d’une prestation (tel qu’un patrimoine muséal) est composée de deux parties :

1. d’une partie accès (ponctuel) à la prestation au sens strict du terme.

2. et d’une partie exploration ou navigation à proprement parler.

Typiquement bien qu’assez rarement réalisé tel quel sur un site Web, la partie exploration ou navigation prend la forme d’un parcours :

1. soit d’un parcours au sens d’un déplacement, d’un circuit (moteur) ou d’un balayage (perceptif) ;

2. soit d’un parcours au sens thématique ;

3. soit d’un parcours au sens temporel, au sens d’une chronologie ;

4. soit d’un parcours au sens d’un « mixte » des trois premiers types de parcours.

Entendu dans ce sens, on est en mesure de comprendre l’ensemble des scénarios et réalisations hypertextuelles mis en œuvre pour permettre aux visiteurs d’un site Web à pouvoir jouir des prestations de ce dernier. Le scénario certainement le plus répandu pour des raisons évidentes est celui du parcours thématique qui repose sur une classification des prestations composant l’objet d’un site.

Les parcours d’exploration peuvent être soit des parcours strictement linéaires, soit des parcours qui laissent une liberté entière au visiteur d’un site de naviguer et d’accéder comme bon lui semble aux prestations du site. C’est cette deuxième possibilité qui est la plus souvent réalisée sous forme, par exemple, de menus proposant à la fois un accès ponctuel à une prestation donnée et une exploration linéaire de celle-ci. Par exemple, notre site de référence du musée de la préhistoire des Gorges du Verdon est pourvu d’un menu de visite virtuelle du village préhistorique, du musée lui-même mais qui en même temps peut également faire office d’outil d’accès ponctuel aux prestations en question. La figure 10.1 montre le menu de l’exploration de l’espace muséal du musée de la préhistoire des Gorges du

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Verdon. C’est un bon exemple pour comprendre les principaux « ingrédients » d’un scénario à statut hypertextuel simple spécifiant un parcours d’exploration. La figure 10.2 propose la représentation graphique d’une version simplifiée du scénario hypertextuel qui sous-tend le parcours mis en scène dans le menu d’exploration de l’espace muséal du musée de la préhistoire des Gorges du Verdon (figure 10.1). Ce scénario connaît plus particulièrement quatre scènes fonctionnellement différentes dont chacune de nouveau pourrait être analysée plus en détail.

Figure 10.1 : Menu d’accès à et d’exploration du lieu du musée de la préhistoire des Gorges du Verdon

La première scène du scénario à statut hypertextuel sous-tendant le menu en question est une scène d’identification du service d’accès et d’exploration et d’invite adressée au visiteur de s’en « servir ». Cette scène est réalisée sous forme d’un pavé textuel et de l’icône de la flèche qui incitent, ensemble, le visiteur d’explorer le musée de la préhistoire. Pavé textuel et flèche en question occupe la partie supérieure du menu (la région propre au pavé textuel est chromatiquement bien délimité tandis que la flèche gardant le chromatisme de la région de l’invite – la couleur blanche – grignote sur l’espace du reste de la zone du menu.

La scène en question possède une valeur paratextuelle (elle identifie le service proposée) et aussi métatextuelle d’invite, d’incitation. En ce qui concerne le statut métatextuel de cette scène, notons que dans le cas de services plus complexes, l’invite se présenterait certainement d’une manière plus développée sous forme, par exemple, d’une phrase contenant une consigne. En d’autres termes, on voit bien que malgré la simplicité de la région éditant cette première scène, cette dernière, en effet, doit être plutôt comprise comme un scénario qui contient deux scènes spécifiques – une scène d’identification du service (i.e. de la visite virtuelle du musée) et une scène d’incitation d’utilisation du service proposé.

Tel quel, ce scénario est très récurrent car il ne spécifie rien d’autre que l’accueil du visiteur – sur le territoire ou sur tel ou tel lieu spécifique du site. Nous l’avons déjà rencontré dans le chapitre 4 et, étant donné son importance évidemment centrale pour un site, nous y reviendrons encore dans les chapitres 15 et 16 consacrés à une discussion plus systématique des pages d’accueil.

La deuxième scène du scénario recouvre onze petites scènes faisant figure des lieux d’accès aux prestations. Ces onze scènes qui font, toutes, partie du même type de scènes, sont réalisées, dans notre cas, d’une manière très simple mais elles peuvent, le cas échéant, être complexifiées et développées davantage. Chaque scène est éditée par une région particulière qui s’exprime sous forme d’une chiffre (indiquant l’ordre des stations de la visite) et d’une brève indication textuelle lorsque on fait passer la souri sur la chiffre – indication textuelle relevant l’identité de la prestation à laquelle on a accès à partir d’une station sélectionnée. Ces sont bien évidemment ces onze scènes qui constituent le cœur du scénario sous-tendant et organisant la visite virtuelle, l’exploration de l’espace muséal du musée de la préhistoire.

Figure 10.2 : Représentation graphique simplifié du scénario hypertextuel sous-tendant le menu d’exploration du lieu du musée de la préhistoire des Gorges du Verdon

C’est leur présence qui nous permet de caractériser l’ensemble du scénario comme un scénario à statut ou à valeur hypertextuelle. Comme nous l’avons déjà vu, cette appellation n’exclut pas le fait qu’un tel scénario peut être composé de scènes possédant des statuts différents mais qui sont nécessaires pour mettre à la disposition au visiteur du site un service ou une prestation donnée.

La troisième scène du scénario est une scène de positionnement des lieux d’accès aux prestations. En consultant la figure 10.1, on peut remarquer une succession assez surprenante des stations composant la visite virtuelle. Cette succession est motivée par la particularité de l’accès physique au musée de la préhistoire – particularité qui se réalise sous nos yeux par le fait que le dit accès ne se trouve pas, comme on pourrait s’y attendre, sur la partie supérieure du menu mais, au contraire, sur la partie

Lieu accès 1 Lieu prestation 1

Lieu accès 2

Lieu accès 3

Lieu accès N

Lieu prestation 2

Lieu prestation 3

Lieu prestation N et puis

et puis

et puis

Lieu d’accueil sur le territoire du menu

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inférieure. Ceci dit, dans la figure 10.2 les bulles contenant l’indication de succession et puis montrent bien qu’il y a une structure d’ordre qui caractérise le scénario de la visite ou de l’exploration virtuelle de l’espace muséal en question mais que cette structure d’ordre peut être violer librement par l’utilisateur.

Cette troisième scène peut être comprise, d’une manière métaphorique, comme une sorte de vallée qui, de par sa topographie, impose une certaine structure d’ordre aux dites scènes d’accès aux prestations. Dans notre cas concret, celle-ci se réalise sous forme d’une région occupant l’arrière–fond du menu servant à la fois comme lieu de localisation des régions mettant en scène les différentes lieux d’accès aux prestations et comme lieu de représentation du musée et de ses environs immédiats.

Enfin, la quatrième scène du scénario est la scène de l’identification et de la circonscription du territoire de la zone du menu en question. Cette scène se réalise sous forme d’une région commune à toutes les autres régions composant la zone en question. Elle constitue l’arrière-fond des onze régions éditant les accès à la prestation « espace muséal » et encadre ces dernières et la scène. Dans ce sens, elle possède une valeur paratextuelle d’identification et de circonscription du territoire du service en question (i.e. du menu organisant l’exploration de l’espace muséal). Elle fait donc partie du scénario local que nous avons déjà rencontré ci-dessus, à savoir du scénario de l’accueil.

Le scénario sous-tendant l’objet du menu dans la figure 10.1 est, somme toute, assez standard et répandu. Mais, comme déjà dit, on peut s’imaginer toute une diversité de créations scénarielles et de mises en scène d’un tel service. Par exemple, maintes applications ludiques font office d’une réelle créativité et s’efforcent de mettre en valeur chaque petit lieu d’accès à une prestation particulière – petit lieu d’accès qui acquiert souvent, dans ce contexte ludique ou ludo-éducatif, une réelle dimension dramatique.

Conceptuellement parlant ce qui est important à souligner ici, c’est néanmoins le fait que le visiteur peut choisir de suivre le parcours qui est développé par le menu représenté dans la figure 10.1. Cependant, il est parfaitement libre de ne pas le faire.

C’est cette caractéristique qui distingue ce parcours d’un parcours strictement linéaire où l’utilisateur est obligé de suivre l’approche choisie sur un site pour explorer les prestations proposées. Bien sûr, laisser libre le visiteur à construire lui-même son parcours d’exploration et d’appropriation d’une prestation ne veut pas dire qu’il soit laissé seul. Comme déjà signalé ci-dessus lorsque nous avons parlé de la première scène composant le scénario sous-tendant le menu de la figure 10.1, un scénario à statut hypertextuel peut être pourvu de tout un ensemble de scènes spécifiant des guides, des aides ou des consignes qui accompagnent le visiteur dans son exploration libre et qui interviennent dès lorsque cela devient nécessaire.

Ajoutons que l’exemple du scénario représenté dans la figure 10.2 peut être facilement généralisé. En considérant, par exemple, uniquement les sites des musées, un grand nombre d’entre eux propose un service qu’on appelle visite virtuelle du patrimoine. Or, celles-ci sont, dans leur organisation scénarielle, parfaitement comparables, au scénario de la figure 10.2. La logique d’un parcours proposé (par un menu, un sommaire, …) entre les différentes stations d’une rubrique repose souvent sur celle d’une analogie avec le déplacement physique et/ou visuel (sous forme d’un balayage d’un espace 3D) d’un visiteur dans l’espace de référence. Par exemple,

dans notre exemple d’une visite virtuelle (figure 10.1) du musée de la préhistoire des Gorges du Verdon, l’exploration du patrimoine préhistorique du musée, de la grotte préhistorique ou encore du village préhistorique reconstruit simule ainsi une forme simple d’une visite virtuelle des lieux saillants du patrimoine archéologique.

Figure 10.3 : Visite virtuelle du patrimoine muséal proposée sur le site des Musei Vaticani

Beaucoup de sites de musée proposent une forme de visite virtuelle du musée sous forme de parcours illustrés (à l’aide d’images statiques et/ou de panoramiques) dans l’espace représenté du musée. Citons, à titre d’exemple, l’exploration des salles du Louvre et celle des salles des Musei Vaticani91 (figure 10.3) qui, du point de leur mise en scène et réalisation sous forme d’un ensemble de panoramiques, se ressemblent beaucoup. Les différences entre ces deux sites ne concernent pas la conception de la visite virtuelle ni sa mise en scène mais la spécificité des lieux (i.e.

de l’espace muséal) proposer à une exploration. Et, en dehors l’utilisation des panoramiques, la logique du parcours sur lequel repose la visite virtuelle est parfaitement représenté par le scénario dans la figure 10.2.

Figure 10.4 : Visite virtuelle du patrimoine muséal proposée sur le site de la Grotte de Lascaux

91 site Web : http://mv.vatican.va/2_IT/pages/MV_Home.html

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De même, la visite virtuelle de l’espace muséal, proposé sur le site du musée de la préhistoire des Gorges du Verdon et celle de la grotte de Lascaux92 sur le site de la dite grotte (figure 10.4) se ressemblent tant du point de vue de l’organisation scénarielle du parcours que du point de vue de la réalisation, de la mise en scène d’une visite. Comme sur le site du musée de la préhistoire, aussi sur celui de la grotte de Lascaux, l’exploration virtuelle des grottes se fait via des zones cliquables superposées sur une représentation graphique des grottes. En cliqunt sur une zone particulière, on accès à un ensemble d’informations et d’illustrations relatives au lieu sélectionné dans la grotte. Sans pouvoir développer ici davantage cette comparaison, on remarque bien que, globalement, les deux sites en question proposent le même type de service d’exploration.

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