• Aucun résultat trouvé

S CÈNE ET DOMAINE D ’ EXPERTISE

Dans le document Les sites web. (Page 66-69)

CHAPITRE 5 LA CONCEPTION SCÉNARIELLE DU DOMAINE DE RÉFÉRENCE

5.2 S CÈNE ET DOMAINE D ’ EXPERTISE

Rappelons-nous, dans le chapitre 3 nous avons précisé que l’univers sémantique d’un scénario ou d’une scène possède :

1. un composant référentiel, 2. un composant thématique,

3. et un composant rhétorique ou discursif.

Cela veut donc dire que toute scène S réfère obligatoirement à un domaine de référence D qu’elle représente, qu’elle « modélise ». Et c’est cette référence obligatoire à un domaine D qui détermine partiellement d’une part son identité et d’autre part sa spécificité par rapport à d’autres scènes :

− son « identité » dans la mesure où c’est le domaine D et non pas un autre domaine D1 qui constitue son référent ;

− sa spécificité dans la mesure où le domaine de référence D est composé de domaines d1, d2, d3, etc. et non pas de domaines d’, d’’, d’’’, etc.

Concrètement parlant et pour revenir à notre exemple du site du Musée de la préhistoire des Gorges du Verdon, la scène 2 (cf. figure 4.1) possède un domaine D de référence que nous avons appelé « Informations générales et pratiques » tandis que la scène 3 possède un domaine D de référence que nous avons appelé

« patrimoine archéologique ». Or, très évidemment, ce sont ces deux domaines de d’expertise qui attribuent une identité à chacune des deux scènes et qui font en sorte qu’on ne peut pas les confondre.

Bien que ce constat ait l’air d’une grande banalité (qui aurait l’idée de confondre ces deux scènes si différentes ?), il devient vite plus intéressant si on souhaite comparer et évaluer identité et spécificité de scènes (faisant partie de deux sites Web différents) qui « pointent » toutes sur le même domaine D de référence, par exemple, sur le domaine d’expertise « patrimoine préhistorique ».

Autrement dit, la question qui se pose est celle de savoir comment apprécier les différences entre plusieurs rubriques qui représentent ou modélisent le domaine

« patrimoine préhistorique » sur des sites Web consacrés, en partie, à cette mission ? Or, c’est ici où la prise en compte des domaines d de référence plus spécialisés, faisant partie du domaine D « patrimoine préhistorique » devient nécessaire.

Ainsi même si deux rubriques partagent le même espace thématique global, elles peuvent les élaborer en intension d’une manière fort différente. Et c’est la présence ou l’absence de domaines plus spécialisés d1, d2, d3, etc. faisant partie du domaine D qui est responsable de l’élaboration intensionnelle et donc de la spécificité d’une rubrique par rapport à une autre – spécificité d’une rubrique dont la proximité par rapport à une autre rubrique s’évalue par le nombre de domaines d qu’elles partagent ou ne partagent pas. D’où, en effet, une conséquence très importante pour l’évaluation correcte et explicite de la spécificité de telle ou telle partie d’un site, voire d’un site dans son ensemble qui est celle de la description et de la classification des types de domaines pour un corpus de sites Web.

La description de l’espace thématique d’une scène dépend donc à la fois de la prise en compte du domaine D de référence de la scène et des domaines d1, d2, d3 qui en font partie et qui circonscrivent les espaces thématiques plus spécialisées des sous scènes de la scène en question.

Ceci dit, comme nous le verrons également par la suite, la délimitation d’un domaine D de référence et sa composition particulière par des sous domaines qui en font partie ne constituent qu’un paramètre qui permet d’identifier identité et spécificité de l’espace thématique d’une scène. D’autres paramètres sont directement liés au traitement et à la mise en scène d’un tel espace par des moyens essentiellement discursifs et de présentation visuelle. Ainsi même si deux rubriques consacrées à la présentation d’un patrimoine préhistorique peuvent inclure une

La conception scénarielle du domaine de référence musée 67

prestation appelée « visite virtuelle », la visite virtuelle elle-même peut être mise en scène d’une manière très variable soit sous forme d’un simple pavé textuel dans lequel on décrit simplement une visite, soit sous forme d’une mise en scène plus élaborée où chaque « station » de la visite se réalise sous forme d’une page html décrivant plus en détail l’intérêt de la « station », soit sous forme d’une application à part entière se réalisant comme une promenade interactive adaptable aux désirs et intérêts du visiteur.

Retenons donc, pour le moment, que décrire et/ou spécifier le domaine de référence et sa thématisation sous forme d’une prestation sur un site Web ne constitue qu’un et qu’un seul paramètre et qu’il existe encore toute une série d’autres paramètres pour en rendre compte – paramètres tels que la composition de la prestation sous forme de régions d’édition ou encore l’expression et la mise en scène de la prestation sous forme d’éléments textuels, visuels, sonores, etc. Nous y reviendrons encore dans les chapitres 13 et 14.

Il est donc nécessaire de prendre en considération ce qu’on appelle techniquement le référent d’un site, c’est-à-dire le ou les lieux ou domaines

« d’expertise » qui préexistent au site, qui lui servent de référence et qu’il représente.

Néanmoins, la référence à un lieu préexistant (telle qu’un musée, une salle d’exposition, une collection d’œuvres d’art, une grotte habitée par des hommes de la préhistoire, …) doit être comprise comme une référence culturelle (ou encore : une référence médiatisée par la culture), c’est-à-dire comme une référence qui s’inscrit dans une certaine tradition (en principe toujours « négociable ») prescrivant des standards de perception et de compréhension « normales », « acceptables »,

« communément accessibles », « spécialisées » - bref : pertinentes – d’un tel lieu.

Par exemple, c’est la culture (les connaissances et les valeurs) du corps des spécialistes en histoire de l’art qui prescrit ce que sont les œuvres les plus remarquables dans une salle d’exposition ou encore les motifs les plus remarquables et qui doivent figurer obligatoirement dans une prestation de type « visite virtuelle de la salle d’exposition » sur le site Web qui a en la charge de fournir une représentation de la dite salle. C’est la culture muséo-économique qui prescrit ce que sont les faits les plus pertinents dans l’organisation d’un musée en terme d’une institution patrimoniale et économique et c’est elle qui est la source véritable de la conception d’une scène réservée à la présentation du musée sur un site à destination soit au différences systématiques de conception qui s’expliquent par la prise en compte spécifique des lieux ou domaines de référence et donc, en d’autres termes, des

« modèles culturels », des visions différentes d’un lieu de référence. Par exemple, les scènes « manifestations » (telles que expositions, etc.) ou « actualités » sont inclues dans la scène plus globale « informations générales » tandis que sur d’autres sites, elles forment des scènes principales de leur site au même titre que la scène

« informations (sur le musée) » ou encore « patrimoine (collections, …) du

musée26 ». Certains sites de musée intègrent des scènes totalement absentes dans notre site – scènes telles que « l’archéologie comme objet de recherche et d’enseignement »27, « activités pédagogiques » 28, « boutique » (i.e. scène réservée à des activités d’e-commerce), « documentation » 29 (i.e. scène réservée à la consultation soit de références bibliographiques soit de documents enligne) ou encore « accès à d’autres sites pertinents »30.

Dans le document Les sites web. (Page 66-69)

Outline

Documents relatifs