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C HAPITRE II Q UE FONT LES EDUCATEURS SPECIALISES ?

IV. D ES TRACES MNESIQUES AU TEXTE DE L ’ ACTION

4.3. Bricolages empiriques et validations de l’objet de recherche

Dans ce dernier sous-chapitre, l’aboutissement concret du processus méthodologique est décrit à partir des élaborations issues des précédentes réflexions sur le cadre théorique et méthodologique. Certes d’apparence peut-être moins fringante, le chantier méthodologique

empirique n’en a pas cependant pas moins été le véritable « poumon » de la réalisation

concrète de cette recherche et il a fallu, tel l’archéologue obstiné dans ses fouilles, « mettre la main à la pâte » et « les mains dans le cambouis », ces deux métaphores n’étant pas sans évoquer le double visage relationnel/technique de l’agir en éducation spécialisée, celui de l’art du « faire » et de ses gestes relationnels et professionnels d’une part, celui de l’organologie technique qui le soutient d’autre part dans les productions parfois laborieuses de la vie quotidienne. Les gestes se réalisent en effet toujours à l’aide d’instruments qui nécessitent des

techniques qui leur permettent ainsi de produire des actions efficaces. Nous évoquons

maintenant cette phase de travail qui a traversé l’ensemble du processus de recherche, en intrication complexe avec les autres phases antérieures et ultérieures et nous la qualifions sans hésiter de bricolage empirique, au sens des modalités caractérisant les sciences du concret analysées par Claude Lévi-Strauss.474 Depuis là, on qualifie ce bricolage et on le définit de

mètis méthodologique, en raison de l’usage appliqué du paradigme indiciaire et de la

technique du triangle magique de la découverte. Trois étapes illustrent ici le savoir-faire exercé : premièrement la phase de resocialisation des archives du cahier de bord et la

constitution définitive du corpus de recherche ; deuxièmement la phase d’observation, de

chasse aux indices et de maniement actif des notes du corpus à travers la construction de supports techniques et de tableaux permettant le travail de comparaison et de distinction des

invariants praxéologiques ; enfin troisièmement une phase détaillant la progression et l’évolution des ces outils et tableaux successifs qui ont conduit au texte institutionnel final constituant l’objet de recherche, ainsi qu’aux procédés de validation méthodologique qui en ont résulté. De brèves considérations sur la méthode et sa validité permettent au final de conclure la première partie par quelques remarques épistémologiques qui introduisent la lecture analytique des résultats et les gestes interprétatifs constituant la deuxième partie de la recherche.

Resocialisation des archives et formation du corpus

La démarche concrète que le traitement « physique » des archives a impliqué doit être qualifiée de véritable resocialisation empirique. Celle-ci a permis de redonner vie au cahier de bord en lui restituant la forme initiale qui était la sienne dans sa « vie active » antérieure, au temps de son maniement effectif par l’équipe éducative du CPA (passage d’une « mémoire inorganique morte », à une « mémoire inorganique vive »). Il s’agissait en effet de le rendre maniable pour parvenir à l’exploiter au prisme des questions de la problématique et du cadre méthodologique. Ce « travail manuel » a tout d’abord consisté à chercher dans les murs du CPA de Valmont les archives du cahier de bord les plus complètes possibles, celles-ci étant en effet disséminées à plusieurs endroits dans l’institution, sans être nulle part répertoriées autrement que dans la mémoire des collaborateurs les plus anciens. Il a fallu ensuite les sortir des cartons dans lesquels elles étaient restées cloîtrées et ficelées en paquets, mais dans une chronologie cependant relativement facile à repérer et retrouver. Découpant les ficelles tout en restant attentifs à ne pas perdre leur fil temporel, ces feuilles libérées ont été réinsérées dans leur support original d’utilisation : des classeurs. Ce travail de resocialisation a exigé du temps et un lieu, un espace « physique » pour le réaliser. À cet effet, le CPA de Valmont a mis à notre disposition dans l’institution une pièce où « stocker » les classeurs des cahiers de bord, mais aussi les procès-verbaux des colloques de l’équipe et d’autres archives diverses. Par ailleurs et pour permettre nos déplacements dans le Centre - ne serait-ce que pour accéder de manière autonome à la pièce de consultation - la direction du CPA nous a remis - une fois à l’intérieur - une clef permettant d’ouvrir les multiples portes fermées, favorisant ainsi nos déplacements pour la consultation du cahier de bord. La direction, le secrétariat et l’ensemble

des employés du Centre ont ainsi contribué d’une façon ou d’une autre et avec une confiance remarquablement exceptionnelle, à faciliter notre travail de constitution du corpus et donc la réalisation de cette recherche.

Un premier travail d’échantillonnage prospectif a été réalisé à partir d’un document élaboré à notre demande par le secrétariat du CPA, dans le but de constituer des trajectoires, document comportant les coordonnées chronologiques et techniques relatives à deux critères distincts : d’une part en fonction de la nature des régimes de prise en charge au CPA, d’autre part relativement à la durée des séjours effectués : séjours courts de quelques jours à quelques mois, séjours répétés par le même sujet accueillis parfois sur plusieurs années. Une phase d’essai s’en est suivie et a été réalisée à partir des noms de 18 jeunes ayant séjourné au CPA, soit et à chaque fois pour trois sujets dont la durée et la nature des régimes variaient : en

préventive de 1 à 10 jours ; en garde de 1 jour à 1 semaine ; en garde de 1 semaine à 1 mois ;

en garde de 1 à 6 mois ; en observation (1 mois) ; dans des trajectoires constituées de séjours

longs et répétés effectués dans le cadre de la tranche d’âge d’accueil au CPA : entre 14 et 18 ans, soit sur quatre ans (« trajectoires longues ). À l’aide du document remis par le

secrétariat, des livres d’écrous et du système de gestion informatique du Centre, les notes concernant chaque sujet ont ainsi été extraites des classeurs du cahier de bord et ont fait l’objet d’une « retranscription manuelle » dans un tableau informatisé. Cette première phase a permis de s’imprégner progressivement du cahier de bord et de réfléchir ainsi aux possibilités théoriques et méthodologiques présentées précédemment. Au final et pour les raisons explicités au point 3.3., 10 trajectoires longues ont été finalement constituées pour former le

corpus définitif de recherche, ceci après plusieurs mois d’essais prospectifs et en faisant

l’impasse sur la prise en compte de la variation des régimes de prise en charge ainsi que des séjours courts et isolés qui ne présentaient plus d’intérêt après analyse.

Chasser, penser, classer : mètis artisanale et science du concret

Comme le développe Marc-Henry Soulet en conclusion de son texte, on rapproche le travail effectué dans cette recherche, confirmant sa pertinence, d’une duplicité du visage du

chercheur qui dans son enquête, tel Janus, endosse simultanément l’identité du chasseur

« accroupi dans la boue et scrutant les traces de sa proie ». Tels les « Lettrés qui depuis l’Antiquité pillent et butinent les livres comme font les abeilles des fleurs qui recouvrent les

champs »475, le cahier de bord et le corpus qui en a été extrait constituent la boue dans laquelle il a fallu s’accroupir pour traquer la proie, dans un processus qui n’est autre que celui d’une lecture. »476 Comme le rappelle Pascal Quignard, « La lecture se précéda elle-même durant des millénaires d’enquête sur des traces de proies qui fuient l’approche pour se soustraire au combat mortel. De la même façon que notre corps est le vestige d’un corpus absent, de la même façon que les images silhouettent un corpus qui n’est plus, de la même façon que les noms appellent un corpus qui n’est pas là, de la même façon les traces désignent un corps qui fait défaut ».477

Les phases d’échantillonnage, de constitution et d’appréhension analytique du corpus ont ainsi été considérées sous l’angle de la lecture, car ce qui était souhaité résidait précisément dans la recherche des moyens méthodologiques permettant de construire une image de l’agir

des éducateurs spécialisés du CPA de Valmont, image manquante que l’approche

narratologique avait échoué à produire. Pour cette raison et puisque le matériau était constitué par les écritures fragmentaires de l’équipe éducative, on a envisagé la reconstitution de cette

image manquante478 sous la forme logique d’un texte institutionnel, reprenant à notre compte

les thèse de Pascal Quignard à ce propos : « Thèse 1. Le chasseur est d’abord un lecteur. Thèse 2. De là les traces sont déjà des lettres. Pour le dire en grec, si inégales qu’elles soient dans les mœurs et les passions des hommes, la noèsis et l’anagnôsis sont liées. La pensée et la lecture enchaînent l’une sur l’autre. »479 Elles concourent à l’embuscade nous permettons- nous de souligner, parce qu’une « embuscade, c’est l’instant scopique par excellence. L’instant aposkeuôn. L’instant aposcopique. Le prédateur immobile guette (devant lui) sa proie (qu’il ne voit pas, mais qu’il attend de pied ferme, quelle qu’elle soit, prêt à bondir vers la chose mystérieuse qui va bondir-devant). »480 Considérant la nature empirique et la valeur de traces du réel que constituent les notes du cahier de bord du CPA, la volonté d’en capturer une image révélant leur ancrage originel dans l’action relève effectivement bien d’une pratique indiciaire. Pascal Quignard nous aide ici à formuler le lien qu’il existe entre cette

image et la possibilité d’accéder à l’indicible du réel des pratiques éducative (tenant compte

de l’échec antérieur de la méthodologique du récit pour le traitement du corpus), car contrairement au récit qui suppose la fin pour pouvoir commencer, « L’image, elle appartient

475 QUIGNARD P., Mourir de penser, Paris, Grasset, 2014, p. 79. 476 Ibid.

477 Ibid.

478 Cf. QUIGNARD P.,Sur l’image qui manque à nos jours, Paris, Arléa, 2014. 479 Ibid., p. 80.

encore au monde vivant ; elle est biologique ; elle vit avant la fin ; elle est indicielle ; elle erre dans la puissance prémotrice de l’action. »481 Cette circonscription fulgurante en seulement quelques mots permet d’illustrer le processus de recherche et de pensée mis en œuvre pour élaborer les formes et les raisons de l’action en éducation spécialisée, révélées par le texte

institutionnel, permettant de fixer l’image errante de cette action vivante que le CPA de

Valmont continue de perpétrer au quotidien.

Sous un angle métaphorique, les trajectoires du corpus peuvent être considérées comme les pellicules développées à partir des négatifs photographiques saisis dans l’agir par l’équipe du CPA de Valmont et retrouvées abandonnées, exigeant pour leur développement de trouver le moyen adapté de développer tout d’abord le négatif fragile fraîchement sorti de la chambre obscure du cahier de bord, pour ensuite trouver la juste échelle d’agrandissement lors de son développement au prisme de la lumière grammatical de l’agir et de son exposition formelle en chambre claire.482 Véritable « chasse au réel » comme l’évoque Platon, la méthodologie de recherche ne peut ici qu’être envisagée sous l’angle d’une méthode de chasse indiciaire, parce que « La curiosité intellectuelle est d’abord tout entière contenue dans le guet qui guette le guet du fauve qui guette. Cette émulation fait le cœur de la recherche ».483 En ce sens, nous parlons ici d’une mètis méthodologique qui se fonde sur la recherche et la visée d’une image fidèle de l’action réelle des éducateurs spécialisés du CPA de Valmont - laquelle procède elle-même comme nous l’avons vu relativement des modalités d’action spécifiques dans cette profession -, d’un savoir-faire indiciaire. « Œil pour œil, mètis pour mètis », une mètis modélisée selon des coordonnées précises pour en observer une autre et en saisir ainsi pour mieux la comprendre, les saveurs, les formes et les raisons.

Dès lors, partant du principe selon le procédé des jeux d’échelles que « les petits oublis font les grandes mémoires »484, il restait encore à matérialiser cette hypothèse en explicitant les opérations concrètes qui ont permis la construction du texte institutionnel du CPA de Valmont, texte qui concrétise la quête de cette image qui manquait pour donner forme à la « mémoire de l’oubli » que l’on cherchait à appréhender. À cet effet, reprenant à notre compte des questions posées par George Perec - « où est la pensée ? Dans la formule ? Dans le lexique ? Dans l’opération qui les marie ? »485, on a longuement pris soin de détailler les

481 Ibid., p. 59.

482 Cf. BARTHES R.,La chambre claire, Note sur la photographie, Gallimard, Le Seuil, 1980. 483 QUIGNARD P., Mourir de penser, op. cit., p. 86.

484 PEREC G., Penser / Classer, Paris, Seuil, 2003, p. 172. 485 Ibid.

méthodes utilisées pour mettre en œuvre cette chasse à l’image, cette chasse du texte

institutionnel, i.e. une méthodologie soutenue par l’usage technique d’outils, de tableaux et

instruments informatiques qui ont permis d’atteindre l’objectif fixé. Cette méthode correspond en tous points aux procédés du bricolage décrit par Claude Lévi-Strauss dans la

science du concret où il met en lumière deux modes distincts de pensée scientifique, « l’un et

l’autre fonction, non pas certes de stades inégaux du développement de l’esprit humain, mais deux niveaux stratégiques où la nature se laisse attaquer par la connaissance scientifique : l’un approximativement ajusté à celui de la perception et de l’imagination, et l’autre décalé ; comme si les rapports nécessaires qui font l’objet de toute science - qu’elle soit néolithique ou moderne - pouvaient être atteints par deux voies différentes : l’une très proche de l’intuition sensible, l’autre, plus éloignée. »486

Tel que dans Penser/Classer de George Perec, Lévi-Strauss examine et confirme la valeur de cette connaissance millénaire où finalement « tout classement est supérieur au chaos ; et même un classement au niveau des propriétés sensibles est une étape vers un ordre rationnel. […] ; car le classement, même hétéroclite et arbitraire, sauvegarde la richesse et la diversité de l’inventaire ; en décidant qu’il faut tenir compte de tout, il facilite la constitution d’une « mémoire ». »487 Reliant cette science à l’élaboration des mythes et des rites, Lévi-Strauss

considère que celle-ci n’est en rien l’œuvre d’une opération fabulatrice qui tournerait le dos à la réalité, il la définit dès lors comme une science du concret qui, « limitée à d’autres résultats que ceux promis aux sciences exactes et naturelles, […] ne fut pas moins scientifique, et ces résultats ne furent pas moins réels. Assurés dix mille ans avant les autres, ils sont toujours le substrat de notre civilisation. »488 Première plutôt que primitive, Lévi-Strauss l’illustre sur le plan technique par la pratique du bricolage qui se rapporte à divers genre de pratiques, dont la

chasse, et qui consiste à produire de ses mains, « en utilisant des moyens détournés par

comparaison avec ceux de l’homme de l’art », un bricolage intellectuel évoquant « un mouvement incident qui s’écarte de la ligne droite pour éviter un obstacle ».489 Il paraît difficile de ne pas conclure ici que Lévi-Strauss ne procède à rien d’autre dans son évocation qu’à la description du procédé indiciaire formulée par Carlo Ginzburg dans le cadre de l’épistémologie micro-historique qu’il propose. Il paraît par ailleurs difficile de ne pas s’apercevoir que c’est exactement à un bricolage intellectuel de la sorte que nous nous

486 LEVI-STRAUSS C., La Pensée Sauvage, op. cit., p. 28. 487 Ibid.,, p. 29.

488 Ibid., p. 30. 489 Ibid.

sommes livrés, presque contraints de l’adopter en raison de la nature hermétique et fragmentaire du cahier de bord.

L’objectif de la recherche consistait jusqu’ici à circonscrire dans le corpus et dans les mouvements de son analyse, un nombre d’ingrédients suffisants pour refléter fidèlement l’ensemble des activités du Centre éducatif de Valmont. L’impasse narratologique, l’impossibilité de conjuguer son appréhension par le récit nous a conduit à faire « avec les moyens du bord » et sans savoir où ceux-ci conduiraient, ce qui correspond encore une fois totalement aux modalités particulières du bricolage, le bricoleur étant « […] apte à exécuter un grand nombre de tâches diversifiées ; mais à la différence de l’ingénieur, il ne subordonne pas chacun d’elles à l’obtention de matières premières et d’outils conçus et procurés à la mesure du projet : son univers instrumental est clos (on souligne), et la règle de son jeu est de toujours s’arranger avec « les moyens du bord », c’est-à-dire un ensemble à chaque instant fini d’outils et de matériaux, hétéroclites au surplus, parce que la composition de l’ensemble n’est pas en rapport avec le projet du moment, ni d’ailleurs avec aucun projet particulier, mais est le résultat contingent de toutes les occasions qui se sont présentées de renouveler ou d’enrichir le stock, ou de l’entretenir avec les résidus de constructions et de destructions antérieures. »490 Ne sachant effectivement pas encore comment s’y prendre pour l’analyse après constitution du corpus, chaque note de chaque trajectoire a dès lors été minutieusement conservée et inscrite parfois simultanément dans plusieurs catégories envisagées, afin de ne rien perdre des possibilités de réflexions et de justifications de la formation des ces dites catégories praxéologiques.491

Comme l’indique Lévi-Strauss et dans notre cas, ce moyen a permis de maintenir des possibilités d’ouvertures multiples pour compenser le déficit d’appréhension des notes dans un cadre théorique préfiguré : « L’ensemble des moyens du bricoleur […] se définit seulement par son instrumentalité, autrement dit, et pour employer le langage même du bricoleur, parce que les éléments sont recueillis et conservés en vertu du principe que « ça peut toujours servir ». De tels éléments sont donc à demi particularisés : suffisamment pour que le bricoleur n’ait pas besoin de tout l’équipement et du savoir de tous le corps d’état ; mais pas assez pour que chaque élément soit astreint à un emploi précis et déterminé. Chaque élément représente un ensemble de relations, à la fois concrètes et virtuelles ; ce sont des

490 Ibid., p. 31.

opérateurs, mais utilisables en vie d’opérations quelconque au sein d’un type. »492 Ainsi pour donner un exemple illustratif, une note comme par exemple celle-ci : « A reçu ses six

cigarettes » a pu faire l’objet d’inscriptions multiples, tant sur le plan des catégories formelles et praxéologiques dans lesquelles elle pouvait être redirigée, tant sur le plan des raisons d’agir multiples que la note en soi permettait d’envisager sur le plan du raisonnement logique

de la pensée. Le processus d’analyse indiciaire et constitutif du texte institutionnel final est décrit ci-dessous à partir de l’exemple de cette note basique, banale et pourtant récurrente, parmi d’autres, dans les notes des trajectoires du corpus constitué. Depuis la boue d’argile des matrices du corpus, une image a pu lentement être modelée.

Élaboration technique, instrumentale et grammaticale du texte institutionnel

La mise en œuvre technique et méthodologique orientée par le cadre théorique qui s’y articule a ainsi permis par le processus triangulaire de l’intuition raisonnée de reconstituer progressivement cinq catégories principales, cinq domaines différents qui discrétisent les activités identifiées dans le corpus des trajectoires du cahier de bord. Au moyen d’opérations techniques et progressives de construction d’outils successifs, ces catégories ont peu être constituées avec une maîtrise permettant le maniement indiciaire et la traçabilité de l’ensemble des notes composant les trajectoires. Le processus d’élaboration par tableaux et supports documentaires est illustré concrètement par les annexes 1 à 11 qui ont permis le cheminement et la distinction progressive des catégories de l’action de l’équipe éducative du CPA de Valmont, par des mouvements de va-et-vient multiples de comparaisons indiciaires internes. Chaque note a ainsi fait l’objet d’une numérotation, les écritures ont été retranscrites fidèlement selon les inscriptions originales, à quelques détails près cependant et à l’exception des nombreux dessins et annotations diverses qui apparaissent régulièrement et que nous