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Vian, Boris, L'automne à Pékin, Paris, Les éditions de Minuit (Double), 1956, 297 p. Ducharme, Réjean, Le nez qui voque, Paris, Gallimard, 1967, 333 p.

Autres ÷uvres de Ducharme (sélection)

Autres romans

L'avalée des avalés, Paris Gallimard, 1966, 378 p. L'océantume, Paris, Gallimard, 1968, 262 p.

La lle de Christophe Colomb, Paris, Gallimard, 1969, 232 p. L'hiver de force, Paris, Gallimard, 1973, 273 p.

Les enfantômes, Paris, Gallimard (NRF), 1976, 283 p. Va savoir, Paris, Gallimard, 1994, 299 p.

Gros mots, Paris, Gallimard, 1999, 356 p. Autres écrits

 Mot de remerciements , Textes en hommage aux lauréats des prix triennaux. Prix Gilles-Corbeil, Prix Serge-Garant, Prix Ozias-Leduc, Montréal, Publication de la fondation Émile-Nelligan, 2005, p. 21 à 23.

 Préface , dans Gérald Godin, Ils ne demandaient qu'à brûler, édition établie par André Gervais, Montréal, l'Hexagone (Rétrospective), 2001, p. 7-8.

[Texte d'autoprésentation], dans L'avalée des avalés, Aries (Bélier), 1967, 341 p. [et al.],  Témoignages d'écrivains [sur l'÷uvre d'Émile Nelligan] , dans Études

françaises, vol 3, n3, 1967, p. 306-307. Arts visuels

Plante, Roch Trophoux, Outremont, Lanctôt, 2004, 167 p.

Autres ÷uvres de Vian (sélection)

Autres romans

×uvres romanesques complètes, Paris, Gallimard (La Pléiade), 2010, t. 1 et 2. Autres écrits

Chansons, Paris, Christian Bourgois, 2005, 742 p. Cents sonnets, Paris, Christian Bourgois, 1984, 194 p.

 Conseils à un ami , dans  Poèmes divers  dans ×uvres, Paris, Fayard, 1999, t. 5, p. 219-220.

 Éléments d'une biographie de Boris Vian (avantageusement connu sous le nom de Bison Ravi, suivi de  Éléments d'une biographie (sans intérêt) , dans ×uvres, Paris, Fayard, t. 14, p. 319 à 322.

 J'aimerais , dans Je voudrais pas crever, Paris, Fayard, 1996, p. 41.

 Je ne suis pas un assassin , article reproduit dans Arnaud, Noël [dir], Images de Boris Vian, Paris, Pierre Horay, p. 67.

Le chevalier de neige suivi de Opéras, Paris, Christian Bourgois, 1996, 340 p. Le goûter des généraux, dans Théâtre I, Paris, Christian Bourgois (10/18), 1971, p.

209-373.

 Liberté , dans Écrits pornographiques, Paris, Christian Bourgois, 1980, p. 65-68. Manuel de Saint-Germain-des-Prés, Paris, Chêne, 1974, 303 p.

Traité de civisme [inachevé], présenté par Guy Laforet, Paris, Christian Bourgois, 1979, 267 p.

 Un de plus , dans Je voudrais pas crever, Paris, Fayard, 1996, p. 37-39.

Études sur Ducharme (sélection)

Livres

Amrit, Hélène, Les stratégies paratextuelles dans l'÷uvre de Réjean Ducharme, Besançon, Les Belles Lettres, Annales littéraires de l'Université de Besançon, 1995, 251 p.

Beaudet, Marie-Andrée, Haghebaert, Élisabeth et Nardout-Lafarge, Élisabeth [dir], Présences de Ducharme, Québec, Nota bene, 2009, 350 p. Biron, Michel, L'absence du maître, Montréal, Presses de l'Université de Montréal

(Socius), 2000, 320 p.

 La conscience du désert : essai sur la littérature au Québec et ailleurs, Boréal, Montréal, 2010, 212 p.

95

Haghebaert, Élisabeth, Une marginalité paradoxale, Québec, Nota bene, 2009, 337 p.

Marcato-Falzoni, Franca, Du mythe au roman. Une trilogie ducharmienne, Montréal, VLB éditeur, 1992, 264 p.

Nardout-Lafarge, Élisabeth, Une poétique du débris, Montréal, Fides (Nouvelles études québécoises), 2001, 308 p.

Parties de livres et articles

Beaudet, Marie-Andrée Beaudet,  Entre mutinerie et désertion. Lecture des épigraphes de L'hiver de force et du Nez qui voque comme prises de position exemplaires de l'écrivain périphérique , dans Voix et images, vol. XXVII, n 1 (79), automne 2001, p. 103-112.

Cambron, Micheline,  Un roman montréalais à la Ducharme : L'Hiver de force , dans Une société, un récit, Montréal, L'Hexagone, 1989, p. 161-171.

Dupriez, Bernard,  Ducharme et des celles , dans Voix et images du pays, vol. 5, n1, 1972, p. 165-185.

Gasquy-Resch, Yannick,  Le brouillage du lisible : lecture du paratexte de l'hiver de force , dans Études françaises, vol, n1, 1993, p. 37-46.

Gauvin, Lise,  La place du marché romanesque : le ducharmien , dans Études françaises (dossier l'Amérique entre les langues), vol. 28, n2-3, Automne 1992-Hiver 1993, p. 105-120.

Gauvin, Lise,  Une surconscience opérante : les stratégies textuelles des années 80 , dans Langagement. L'écrivain et la langue au Québec, Montréal, Boréal, 2000, p. 143-165.

Godin, Gérald,  Gallimard publie un Québécois de 24 ans, inconnu , dans Le magazine Maclean, septembre 1966, p. 57.

Grenier, Roger,  Éditer Ducharme , dans Beaudet, Marie-Andrée,

Haghebaert, Élisabeth et Nardout-Lafarge, Élisabeth [dir], Présences de Ducharme, Québec, Nota bene, 2009, p. 13 à 32.

Kattan, Naïm,  Les jeux de mots , dans Frédéric, Madeleine et Allard, Jacques [dir.], Modernité/Postmodernité du roman contemporain. Actes du Congrès international organisé par le Centre d'études de l'Université libre de Bruxelles, Montréal, Université du Québec à Montréal (Cahiers du

Département d'études littéraires), no 11, 1987, p. 175-183.

Kwaterko, Jozéf,  L'intertexte et le discours essayistique chez Réjean Ducharme , dans Le roman québécois et ses (inter)discours, Québec, Nota bene, 1998, p. 65-96.

Larochelle, Marie-Hélène,  Du sociolecte : étude du blasphème dans les romans de Réjean Ducharme , dans Beaudet, Marie-Andrée, Haghebaert, Élisabeth et Nardout-Lafarge, Élisabeth [dir], Présences de Ducharme, Québec, Nota bene, 2009, p. 147-163.

Marcotte, Gilles,  Réjean Ducharme contre Blasey Blasey , dans Le roman à l'imparfait, Montréal, l'Hexagone (Typo/Essai), 1989, p. 75 à 122.

Popovic, Pierre,  Le festivalesque (La ville dans le roman de Réjean Ducharme) , Tangence, n48, 1995, p. 116-127.

Puls, Rolf,  Ronds, rectangles et légendes , dans Beaudet, Marie-Andrée, Haghebaert, Élisabeth et Nardout-Lafarge, Élisabeth [dir], Présences de Ducharme, Québec, Nota bene, 2009, p. 331 à 338.

Saint-Germain, Michel,  Réjean Ducharme par sa mère , dans L'actualité, 1 octobre 1994, www.lactualite.com/culture/rejean-ducharme-par-sa-mere, [site consulté le 26 septembre 2011].

Vaillancourt, Pierre-Louis,  Bourreaux d'adultes , dans Réjean Ducharme. De la pie-grièche à l'oiseau-moqueur, Paris, L'Harmattan, 2000, p. 29-65.

Valenti, Jean,  L'épreuve du Nez qui voque : des savoirs partagés au ludisme verbal , dans Voix et images, vol. 20, n2 (59) 1995, p. 400-423. Van Schendel, Michel,  Ducharme l'inquiétant , dans Rebonds critiques II,

Montréal, l'Hexagone (Essais littéraires), 1993 [1967], p. 260-272.

Vurm, Petr,  Ducharme et Vian : deux créativités aux conns des mots , dans Beaudet, Marie-Andrée, Haghebaert, Élisabeth et Nardout-Lafarge, Élisabeth [dir], Présences de Ducharme, Québec, Nota bene, 2009, p. 85 à 100. Mémoire de maîtrise

Théorêt, François,  Réjean Ducharme et la chanson , mémoire de maîtrise, Montréal, Université de Montréal, 1995, 121 p.

Études sur Vian (sélection)

Livres

Arnaud, Noël [dir.], Boris Vian de A à Z. Obliques, n8-9, Numéro spécial (juin 1976), 330 p.

 [dir], Images de Boris Vian, Paris, Pierre Horay, 1978, 221 p.

 Les vies parallèles de Boris Vian, Paris, Christian Bourgois, 1998, 508 p.

 et Baudin, Henri [dir.], Boris Vian. Colloque de Cerisy, Paris, U.G.E. (10/18), t.1, 1977.

Buffard-O'Shea, Nicole, Le monde de Boris Vian et le grotesque littéraire, New York, Peter Lang, 1993, 141 p.

Costes, Alain, Boris Vian : Le corps de l'écriture. Une lecture psychanalytique du désir d'écrire vianesque, Limoges, Lambert-Lucas, 2009, 254 p.

Lapprand, Marc, Boris Vian. La vie contre : biographie critique, Ottawa, Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1993, 232 p.

Rybalka, Michel, Boris Vian, essai d'interprétation et de documentation, Paris, Minard, 1984, 254 p.

97

Parties de livres et articles

Bens, Jacques,  Un langage-univers , dans L'écume des jours, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1963, p. 177-187.

Caradec, François,  Avant de relire L'automne à Pékin , postface à L'automne à Pékin, Paris, Édition de Minuit,1956, p. 285-298.

Costes, Alain,  Boris Vian et le plaisir du texte , dans Les temps modernes 31, 1975, p. 130-158.

Durozoi, Gérard,  Narration nie et ction interminable dans L'automne à Pékin , dans Colloque de Cerisy, Paris, U.G.E. (10/18), 1977, t. 1, p. 245-255.

 et Gauthier, Philippe,  Notes sur L'automne à Pékin , dans Arnaud, Noël [dir], Boris Vian de A à Z. Obliques, n8-9, Numéro spécial (juin 1976), p. 5 à 15.

Fukagawa, Akiko,  Les  jeux  dans L'automne à Pékin , dans Gallia, n43, 2003, p. 65-72.

Gainsbourg, Serge, [fragments d'une conversation sur Vian recueillis par Noël Simsolo],  J'ai pris la relève , dans L'arc 90. Boris Vian, Aix-en-Provence, Le Jas, 1984, p. 61-63.

Lapprand, Marc,  Introduction , dans Boris Vian, ×uvres romanesques complètes, Paris, Gallimard (La Pléiade), 2010, t. 1, p. XLII.

Vidal, Jean-Pierre,  La déviance générale , dans Colloque de Cerisy, Paris, U.G.E., (10/18), 1977, t. 1, p. 263 à 296.

Vivier, Annick,  Du bon usage du calembour , dans Le magazine littéraire, n270 (octobre 1989), p. 34-38.

Ouvrages sur l'histoire, la langue et la littérature

Aron, Paul, Saint-Jacques, Denis et Viala, Alain [dir], Le dictionnaire du littéraire, Paris, PUF, 2010, 814 p.

Bakhtine, Mikhaïl, Esthétique et théorie du roman, Paris, Gallimard, 1978, 488 p. Bergson, Henri, Le rire. Essai sur la signication du comique, édition électronique

réalisée par Bertrand Gibier, 2002, 87 p. Disponible à l'adresse :

classiques.uqac.ca/classiques/bergson_henri/le_rire/le_rire.html [page consultée le 27 janvier 2012]

Boutet, Josianne, Langage et société, Paris, Éditions du Seuil (Mémo), 1997, 62 p. Brunet, Manon,  Réseau, lettre et édition critique : pour une anthropologie

littéraire , dans Édition critique et intertextualité. Réécritures, reprises, dérivations. Tangence, n74, hiver 2004, p. 70-96.

Houle-Courcelles, Mathieu, Sur les traces de l'anarchisme au Québec (1860-1960), Montréal, Lux Éditeur, 2008, 275 p.

Lahire, Bernard,  Champ, hors-champ, contrechamp , dans Le travail sociologique de Pierre Bourdieu, Paris, La Découverte, 1999, p. 24 à 58.

Maingueneau, Dominique, Le contexte de l'÷uvre littéraire : énonciation, écrivain, société, Paris, Dunod, 1993, 196 p.

 Le discours littéraire. Paratopie et scène d'énonciation, Paris, Armand Collin, 2004, 262 p.

 Les termes clés de l'analyse du discours, Paris, Éditions du Seuil (Points), 2009, 143 p.

 Linguistique pour le texte littéraire, Paris, Nathan, 2003 (4e éd.), 243 p.

Meizoz, Jérôme, L'âge du roman parlant (1919-1939), Genève, Droz, 2001, 510 p. Rey, Alain [et al.], Le Robert. Dictionnaire historique de la langue française, 1992, 2 v. Vincent, Diane,  Les niveaux de langue : les marches de l'escalier , dans États

d'âme, états de langue, Québec, Nota bene, 2007, p. 43 à 46.

Textes littéraires cités

Al-Rachid, Massoud, Noir destin que le mien, Montréal, Léméac, 2005, 101 p. Cocteau, Jean, La machine infernale : pièce en 4 actes, Paris, Bernard Grasset,

[1934] 2003, 200 p.

De Beauvoir, Simone, La force des choses, Paris, Gallimard, 1963, 686 p.

Gide, André, Les nourritures terrestres ; suivi de Les nouvelles nourritures, Paris, Gallimard, 1970, 254 p.

Poulin, Jacques, La tournée d'automne, Montréal, Léméac, 1993, 208 p.  Le c÷ur de la baleine bleue, Montréal, Léméac, 1987, 200 p.

Rabelais, François, Gargantua, Paris, Seuil, 1996, 387 p.

Sartre, Jean-Paul, L'existentialisme est un humanisme, Paris, Gallimard, 1996, 108 p.

Annexe 1

Textes d'autoprésentation de Vian

Texte 1

ÉLÉMENTS D'UNE BIOGRAPHIE DE BORIS VIAN (AVANTAGEUSEMENT CONNU SOUS LE NOM DE BISON RAVI)34

Je suis né, par hasard, le 10 mars 1920, à la porte d'une Maternité, fermée pour cause de grève sur le tas. Ma mère, enceinte des ÷uvres de Paul Claudel (c'est depuis ce temps-là que je ne peux plus le blairer), en était au treizième mois et ne pouvait attendre le Concordat. Un saint homme de prêtre qui passait par là me ramassa et me reposa : j'étais eectivement très laid (de cette époque date cependant ma goupillonophobie bien connue). Par bonheur, une louve aamée, et qui venait de donner le jour à Pierre Hervé (j'ai donc exactement le même âge que lui, ce qui est en parfait accord avec les théories d'Einstein relatives à la simultanéité), me prit sous son élytre et me donna à boire. Je grandis en force et en sagesse, mais je restais toujours aussi laid, quoiqu'orné d'un système pileux discontinu, mais très développé. En fait, j'avais la tête de la Victoire de Samothrace.

À sept ans, j'entrais à l'École Centrale, et j'en ressortis trois ans plus tard, en 1942, complètement aolé par l'hydrodynamisme du cours de Monsieur Bergeron. Je ne prévoyais pas, à ce moment-là, que douze ans après, en 1946. . . Mais n'anticipons pas. En 1938, j'abordai l'étude de la trompinette bonbon, et je commençais à jouer comme Armstrong, mais j'abandonnai vite, an de ne pas le priver de son gagne-pain : en raison des préjugés raciaux, j'étais trop nettement avantagé par un teint vert d'un eet gracieux.

En 1941, le 18 avril, exactement, je rencontrai le fameux Claude Abadie, actuel directeur de la Compagnie Suez, membre éminent de la Synarchie, et joueur de clari- nette. Il me prit sous son abatis [sic], et, grâce à notre féconde collaboration, l'orchestre Claude Abadie remporta, en 1945, en dépit de la présence, dans ses rangs, de l'indési- rable Claude Léon, fumeur d'opium sans vergogne et assassin à ses moments perdus (il prétend être, en réalité, un justicier), divers championnats internationaux.

Tout d'un coup, ma physionomie se transforma, et je me mis à ressembler à Bo-

34. Retranscrit à partir des ×uvres, tome 14, Paris, Fayard, 1999-2003, p. 319 à 321.

ris Vian, d'où mon nom. Sans entrer dans les détails, je vous signale qu'à une époque indéterminée de ma vie, je restais trois ans et demi à l'Association Française de Norma- lisation, détruite depuis par un incendie allumé par les soins de Jacques Lemarchand, dissimulé entre deux parenthèses.

Raymond Queneau me rencontra à la pêche à la ligne, que je ne pratique pas, et, séduit par mon drive, me proposa un galop d'essai. Ce que je s. Le reste appartient à l'histoire.

J'ai un mètre quatre-vingt-six pieds nus, je pèse assez lourd, et je place avant tout, les ÷uvres d'Alfred Jarry, la fornication, et mon épouse bien-aimée. Je n'oublie pas, mais venant ensuite, la musique de la Nouvelle-Orléans, Duke Ellington, Lana Turner, Ann Sheridan, les symphonies du commodore W.Spotlight pour double cloche et pétrolette d'harmonie, la peinture à l'huile que je pratique avec un bonheur rare, la moustache de mon vénéré Jean Rostand, les lles du Jazz-Club-Universitaire (surtout une blonde en robe verte. . . mais n'insistons pas), le two-beat (ceci n'est pas une allusion sexuelle), et la mère Chaput ; je déteste Paul Claudel (je l'ai déjà dit, mais c'est agréable à dire, et c'est pour ça que je n'ai jamais rien lu de lui),  Le Grand Meaulnes , Alain (pas mon frère, qui est un type complètement fou), Péguy, le violon de jazz tel que le pratiquent les français, les ÷uvres d'imagination, les mensonges et les appareils petit format,  Ivan le Terrible , Léonard Feather, Edgard Jackson,  Le Dictateur , Dumont d'Urville*, Monseigneur Suhard, le pape ; Barbotin, je l'aime bien. J'aime pas non plus les poitrines plates (pour les femmes), les endives, la merde, sauf quand elles sont bien accommodées. Je cherche un appartement de cinq pièces, tout confort. J'ai eu une vie mouvementée, mais je suis prêt à recommencer.

* J'exagère. Au fond, celui-là, je m'en fous.

Texte 2

ÉLÉMENTS D'UNE BIOGRAPHIE (SANS INTÉRÊT)35

Boris Vian né le 10 Mars 1920 à Ville d'Avray (Seine et Oise). Aucune ascendance russe  Parents aimaient simplement ce prénom  Jamais entendu parler ni de religion (excepté première communion prétexte à cadeaux) ni de politique  Second de quatre enfants  À six ans, école  Voulais être ingénieur  À quinze ans bachot latin-grec  Dix-sept ans bachot philo-maths  Dix-neuf ans entrée à l'École Centrale des Arts et Manufactures de Paris  Vingt-deux ans, sortie, ingénieur des Arts. . . etc. . .  À partir de seize ans, intéressé à la musique de jazz  Hot-Club de France  Dix-huit ans commence à travailler la trompette  Abandonne à dix-neuf ans cause maladie de c÷ur  Non

101

mobilisé en 39 ni STO en 42 même motif  Reprends n 40 la trompette  (Réaction contre prohibition musique noire américaine)  Orchestre amateur Claude Abadie en 41  Marié en 41  Fils en 42  Fin 42, entre Ingénieur à l'Association française de Normalisation  Commence à faire des sonnets loufoques pour apprendre à manipuler la langue française  En 43, écris un roman surtout pour montrer aux zazous, enragés de mauvais jazz et de mauvaises surprises-parties, ce que c'était au bon vieux temps (35 à 39)  Cela donne  Vercoquin et le Plancton  qui comporte également tentative de description de vie de bureau.  Très lié depuis longtemps avec Jean Rostand et son ls  Jean trouvant roman drôle propose le faire lire à Queneau  Approbation sous certaines réserves de ce dernier  Remanié, bouquin accepté par Gallimard  Écris nouvelles  Les Lurettes Fourrées   Acceptées aussi  Pas découragé, écris second roman   L'Écume des Jours  

Actuellement, poursuis parallèlement trois activités : Ingénieur (insusant pour vivre honnêtement)  Musicien (Bals ou cachets les Samedis soirs et Dimanches)  Écrivain (encore rien eu de publié parce que c'est pas pour dire, mais ça va pas vite).

Poèmes

Texte 1

 Conseils à un ami36

Ami, tu veux Devenir poète Ne fais surtout pas L'imbécile

N'écris pas

Des chansons trop bêtes Même si les gourdes Aiment ça.

N'y mets pas L'accessoire idiot Ou le sombrero Du Mexique N'y mets pas Le parfum brûlant Ou le cormoran

36. Retranscrit à partir de  Poèmes divers  dans ×uvres, t. 5, Paris, Fayard, 1999 [1958], p. 219-220.

Exotique. Mets des eurs Et quelques baisers Tendrement posés Sur ses lèvres Mets des notes En joli bouquet Et puis chante-les Dans ton c÷ur. Ami, tu veux Devenir poète N'essaie surtout pas D'être riche

Tu feras

De petits bijoux Que l'on te paiera Vingt-cinq sous. L'éditeur Va te proposer De te prostituer Sans vergogne L'interprète Va te discuter Et va suggérer Que tu rognes. Tu riras De ce qu'on dira Et tu garderas Dans ta tête Ce refrain Toujours inconnu Que tu sieras Dans la rue. . .

103

Texte 2

 J'ai pas gagné le prix de la Pléiade37

Nous étions partis presque z-équipollents Hélas ! Tu m'as pourfendu et cuit, Paulhan. Victime des pets d'un Marcel à relents J'ai-z-été battu par l'abbé Grosjean. Qui m'a consolé, c'est Jacques Lemarchand Mais mon chagrin, je le garde en le remâchant Je pleure tout le temps

Que n'eau, Que n'eau.

Satr'apprendra, qu'ils m'ont dit en rigolant, À ne pas écrire des poésies mystère.

Alors je m'y mets. J'ai mal à ma rapière. Mais je ne le dirai jamais. Je vais faire une pensée Bouchez-vous le nez. Vous entendrez le bruit Je crois que ça sura.

Lettres

Texte 1

 Note du 29 novembre 195138

Gaston

Boris Vian demande si on reprendrait ici L'automne à Pékin dont le Scorpion a tiré (et vendu) 6000 ex[emplaires]. (je dix [sic] : six mille).

29.11.51 Q[ueneau] Non

G[aston Gallimard].

37. Poème retranscrit à partir de Marc Lapprand [dir],  Notice de L'écume des jours , loc. cit., p. 1197.

38. Échange entre Gaston Gallimard et Raymond Queneau retranscrit à partir de  Notice de L'automne à Pékin ,×uvres romanesques complètes, op. cit., t. 1, p. 1222.

Texte 2

 Lettre de Jean Paulhan39

Très content de voir enn paraître ce vercoquin que j'ai été le premier à lire, et à défendre. Eh bien, je le trouve toujours excellent. Et même passionnant. (Mais évidemment l'abbé Petitjean mais évidemment Armand Grosjean. . .)

Épigraphes de L'automne à Pékin

Les personnes qui n'ont pas étudié la question sont sujettes à se laisser induire en erreur...

Lord RAGLAN, Le tabou de l'inceste, Payot, 1935, p. 145.

Un capitaine de gendarmerie se glisse dans la pièce, pâle comme un mort (il crai- gnait de recevoir une balle).

Maurice LAPORTE, Histoire de l'Okhrana, Payot, 1935, p. 105.

. . . Vous vous faites une idée exagérée des inconvénients des mariages mixtes. Mémoires de Louis Rossel, Stock, 1908, p. 115.

. . . Pareille décision a été prise après un débat animé ; il peut paraître intéressant de connaître les positions de chacun dans cette discussion.

Georges COGNIOT.  Les subventions à l'enseignement confessionnel , La Pen- sée, no 3, de avril, mai, juin 1945.

C'est là un procédé fort avantageux, et son économie, jointe à la qualité des bres, rend cette méthode particulièrement intéressante !

René ESCOURROU, Le papier, Armand Colin, 1941, p. 84.

A cette liste on peut également ajouter le sulfate d'ammoniaque, le sang desséché et les gadoues.

Yves HENRY, Plantes à bres, Armand Colin, 1924.

Il semble bien établi que les petits enfants et les jeunes animaux tètent tout ce qui leur vient à la bouche, et qu'il faut leur apprendre à téter au bon endroit.

Lord RAGLAN, Le tabou de l'inceste, Payot, 1935, p. 29.

... Je me mettrai plus de petits machins comme ça que de place en place, parce que cela devient emmerdant.

105

Boris VIAN, Pensées inédites.

. . . et il n'est pas toujours mauvais de mettre un peu d'eau dans son vin... Marcel VETON, Traité de chauage, Dunod, tome 1, p. 145.

Pourquoi ce type d'invariance avait-il échappé au calcul tensoriel ordinaire ? G. WHITROW, La structure de l'Univers, Gallimard, p. 144.

Ces excentriques sont ajustables...

La mécanique à l'exposition de 1900, Dunod, tome 2, p. 204.

Quand vous présenterez des tours de table, il serait ridicule d'opérer avec de plus grandes ardoises.

Bruce ELLIOT, Précis de prestidigitation, Payot, p. 223. Louise :

 Oui.

François de CUREL, Le repas du lion, G. Gr, acte 4, sc. 2, p. 175.

Par exemple, la rubrique  BALLET , comporte tous nos disques de musique de ballet et se trouve à la place alphabétique du mot ballet dans la section classique. Catalogue Philips, 1946, p. III.

Aimer une femme intelligente est un plaisir de pédéraste. BAUDELAIRE, Fusées.

Mais il me semblerait étrange que Boris, un garçon sérieux, ait eu en 1889 l'idée bizarre de copier de pareilles balivernes.

Annexe 2

Textes d'autoprésentation de Ducharme

Texte 1

Je ne suis né qu'une fois. Cela s'est fait à Saint-Félix-de-Valois, dans la province de Québec. La prochaine fois que je mourrai, ce sera la première fois. Je veux mourir verticalement, la tête en bas et les pieds en haut.

À l'école, j'étais toujours le premier à partir. Je n'y allais pas souvent et j'y restais le moins longtemps possible. J'ai complété mes études secondaires à Joliette, avec les Clercs de Saint-Viateur.

J'ai souert six mois à l'École Polytechnique de Montréal. Enn délivré, je me suis pris pour un commis de bureau et me prends encore aujourd'hui pour tel. Mais ceux qui embauchent des commis de bureau ne veulent pas me prendre pour un commis de bureau. Je ne travaille pas toujours et ne travaille pas toujours comme commis de bureau. Un mois sur deux, je suis en chômage.

J'ai été dans l'Arctique avec l'Aviation canadienne, en 1962. Personne ne veut me croire. Je ne sais pas pourquoi. Je dis :  J'ai été dans l'Arctique.  Ils répondent :  Pas