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2. RÉSULTATS : LES PARCOURS DE PRISE EN CHARGE ET L’ORGANISATION EN MAISONS DE SANTÉ

2.3. Les besoins en MSP

Cette étude qualitative a permis grâce aux entretiens des échanges sur l’aspect organisationnel en MSP concernant la prise en charge de la fragilité. Différents besoins ont été mis en évidence par les professionnels de santé.

2.3.1. Concernant l’évaluation gériatrique

Certains professionnels de santé proposaient que les évaluations gériatriques standardisées soient réalisées par une équipe dédiée et rémunérée pour cela, au sein de la MSP.

« on pourrait se dire à plusieurs, on fait un bilan (…) une espèce d’équipe pluridisciplinaire » P7

« bilan des 80 ans » « temps dédié rémunéré » P2

La réalisation d’évaluations gériatriques spécifiques au sein des MSP avait été évoquée :

« Si on avait quelqu’un qui pouvait faire un bilan neuropsychologique » P5 ;

« tous les tests cognitifs » P2

« les tests de marche » P2 : « les tests de chute » P2

Certains avaient suggéré une protocolisation du repérage et des évaluations.

« il faut qu’on protocolise peut être un peu plus le repérage » P3

« mettre en place des outils de mesure » P3

« des bilans types que tu peux adapter, modifier » P3

« il faudrait intégrer dans nos bilans réguliers, des protocoles d’évaluation au fur et à mesure du vieillissement du patient » P3

Certains professionnels proposaient des temps d’échanges pour définir des critères de repérage et d’évaluation communs entre les professions.

« mise en place d’échanges avec les médecins sur les points importants que eux auraient besoin de repérer » P8

« quels seraient les signes où il y aurait besoin de les alerter » P8

« échanger sur leurs modes d’évaluation, nos modes d’évaluation » P8

Les besoins exprimés par les professionnels de santé des MSP étaient aussi l’intérêt d’un travail commun, avec des consultations à deux, notamment entre médecins et infirmiers ou aides-soignants, et l’intérêt d’échanges pluriprofessionnels formels organisés.

« faire des consultations à deux : médecin avec infirmier » P1

« des rencontres plus souvent avec le médecin, les intervenants qui vont au domicile des gens » P10

« il y a plein de patients qui n’ont pas le SSIAD et qui auraient besoin d’une rencontre comme ça plus pluridisciplinaire » P10

Un kinésithérapeute proposait une prévention de groupe ou des parcours collectifs tout en gardant une approche individuelle avec le patient :

« ateliers de prévention de groupe » P3

« des parcours d’équilibre » P3

« il faut garder un temps individuel avec le patient, un relationnel » P3

Un point important souligné par de nombreux professionnels était la nécessité d’une évaluation du domicile, idéalement par un ergothérapeute pour aménager au mieux le domicile des

« comment ça se passe à domicile, les difficultés que nous on ne voit pas » P1

« d’avoir un collègue ergothérapeute pour l’aménagement des maisons » P11

La nécessité d’une évaluation sociale par une assistante sociale a été proposée à plusieurs reprises pour optimiser le plan d’aides à domicile. Certains proposaient également de réaliser une évaluation paramédicale avec des directives anticipées.

« une assistante sociale en MSP, en libéral (…) la référente des difficultés à domicile » P9

« bilan paramédical avec les directives anticipées » P2

« revoir le plan d'aides » P2

Enfin, plusieurs professionnels avaient manifesté leur intérêt de connaître davantage la MAIA, ses fonctions ainsi que l’hôpital de jour gériatrique de Cholet et la grille utilisée.

« la MAIA ce serait pas mal qu’elle se fasse connaître et qu’elle nous appelle pour prendre un RDV. Ça leur donne plus de poids. » P11

« ce serait de venir nous présenter la grille et la structure » P10 2.3.2. Les marges de progrès en MSP

Plusieurs difficultés étaient mises en avant au sein des MSP :

- la difficulté de travailler avec certaines catégories de professionnels comme la psychologue ou la diététicienne, liée à la particularité de leur exercice et leur présence plus rare au sein des MSP :

« les psychologues, la diététicienne, les kinés (…) on est moins dans le dialogue » P1

- la persistance de certaines difficultés de coordination du travail liée à la communication entre les professionnels de santé :

« On ne fait pas suffisamment de retours » P3

« on a des médecins traitants qui ne travaillent pas en symbiose avec nous et c’est très compliqué pour la prise en charge de la personne âgée » P11 2.3.3. Les besoins en matière de repérage

Plusieurs professionnels avaient exprimé des besoins d’outillage en ce qui concerne le repérage des fragilités en MSP :

a) Ils avaient souhaité un outil standardisé type comme une grille d’évaluation

« Des outils formels » P9

« tableaux, comme les doloplus, algoplus, où on a des critères (…) d'évaluation » P10

« ce serait super intéressant d’avoir une grille commune » P8 b) Ils avaient souhaité un outil simple, qui pouvait être utilisé à domicile

« un questionnaire bref, pas trop long, d’une à deux minutes avec « oui »,

« non », et puis après faire un bilan de ça » P9

c) L’utilisation d’un outil commun avait pour objectif un meilleur partage des dossiers et un meilleur suivi de l’évolution des patients

« logiciel commun (…) chacun y mette ses petites observations pour travailler plus dans la globalité » P10

« grille simple d’utilisation pour les personnes qu’on voit régulièrement pour les piluliers » P10

d) Un professionnel avait exprimé son souhait d’avoir la grille avec une diffusion en format papier plutôt qu’en mail pour faciliter son utilisation commune par les différents professionnels

« faut qu’ils nous l’envoient par papier » P9 2.3.4. Les besoins en matière d’évaluation

Plusieurs professionnels avaient exprimé leur attente d’une évaluation standardisée commune faite sur un temps dédié au sein de la MSP :

« outils communs pour évaluer » P8

« échelles d’évaluation » P4

« revoir les gens en consultation dédiée » P4

Concernant l’évaluation des fragilités, l’évaluation du domicile a été fortement abordée et encouragée avec l’importance de l’aménagement du domicile.

« un bilan de comment on peut améliorer, quel travail on pourrait faire dans la maison pour faciliter le quotidien de certaines personnes âgées » P11 2.3.5. Quelle évaluation en HDJ gériatrique au Centre Hospitalier de Cholet

Des questions ont été posées par les professionnels concernant spécifiquement l’évaluation gériatrique de l’hôpital de jour gériatrique de Cholet. Dans cette évaluation, les professionnels se questionnaient en particulier sur la participation de la personne aidante au bilan.

« dans cette évaluation, est-ce qu’il y a la personne aidante qui est inclue ? » P11

Ils se questionnaient aussi, sur la prise en compte du domicile car elle était jugée primordiale dans l’évaluation des fragilités.

« importance de l'évaluation du domicile » P11

La question de l’adressage a été également posée avec la possibilité ou non d’adresser une personne âgée en hôpital de jour gériatrique par les professionnels paramédicaux autre que le médecin traitant :

« Est-ce que l’infirmière, peut l’adresser directement en switchant le médecin ? » P11