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avec retard les évolutions du PIB

Lorsque l’activité économique se dégrade, les dépenses de protection sociale continuent de croître (graphique 7). Cette divergence d’évolution entre les prestations sociales et le PIB entraîne une hausse de la part des dépenses sociales dans le PIB (graphique 8).

Les dépenses de protection sociale traversent généralement plusieurs phases d’évolution durant les périodes de crises économiques. Dans un premier temps, les dépenses sociales continuent d’augmenter au même rythme voire accélèrent, et donc leur part dans le PIB s’accroît. Puis, dans un deuxième temps, les années suivant la crise, la croissance des

presta-TABLEAU1nEstimation de la relation de long terme entre les prestations sociales et le PIB

Tous les coefficients du tableau sont significatifs au seuil de 1 %. 678 observations. Écart-type des résidus : 0,10. R² : 0,98. Les coefficients estimés des effets fixes pays ne sont pas reportés dans le tableau.

Note •Les séries de dépenses de protection sociale et de PIB sont prises par habitant, en dollars courants corrigés des parités de pouvoir d’achat.

Champ •29 pays de l’OCDE, dépenses de protection sociale publiques, privées obligatoires et volontaires.

Sources •OCDE (bases SOCX et Eco-Santé), calculs DREES. Années 1980 à 2007.

Variable expliquée : dépenses de protection sociale par habitant en log

PIB par habitant valeur PPA

Proportion

de la population Part des risques santé et vieillesse dans l’ensemble des dépenses de protection sociale In (PIB) - de 14 ans + de 65 ans

Coefficient estimé 1,06 -0,023 0,022 -1,2

Écart-type 0,018 0,004 0,005 0,12

TABLEAU2nEstimation de la relation de long terme entre les prestations chômage et le PIB

Tous les coefficients sont significatifs au seuil de 1 %, excepté celui de la part de population de moins de 14 ans qui l’est au seuil de 5 %. 654 observations. Écart-type des résidus : 0,48. R² : 0,77. Les coefficients estimés des effets fixes pays ne sont pas reportés dans le tableau.

Note •Les séries de dépenses de chômage et de PIB sont prises par habitant, en dollars courants corrigés des parités de pouvoir d’achat.

Champ •29 pays de l’OCDE, dépenses de chômage publiques, privées obligatoires et volontaires.

Sources •OCDE (bases SOCX et Eco-Santé), calculs DREES. Années 1980 à 2007.

Variable expliquée : dépenses de protection sociale par habitant en log

PIB par habitant valeur PPA

Proportion

de la population Part des risques santé et vieillesse dans l’ensemble des dépenses de protection sociale In (PIB) - de 14 ans + de 65 ans

Coefficient estimé 0,80 -0,038 0,077 -5,9

Écart-type 0,081 0,019 0,024 0,58

ENCADRÉ2nEffets schématiques d’une crise économique sur la part des dépenses de protection sociale dans le PIB

L’impact d’une crise économique sur la croissance de moyen-long terme peut prendre différentes formes.

Généralement, trois scénarios peuvent être envisagés (graphiques a, b, c) :

•un scénario hautde rattrapage dans lequel la croissance du PIB n’est affectée qu’à court terme. Ainsi, le PIB se replie l’année de la crise avant de retrouver son sentier de croissance initial de long terme à la fin de la crise (graphique a). Ce rattrapage s’accompagne d’une croissance très vigoureuse en sortie de crise.

•un scénario médiande perte d’activité dans lequel le niveau du PIB est affecté à long terme mais pas en dynamique. Ainsi, le PIB se replie l’année de la crise avant de retrouver son taux de croissance tendanciel dès la fin de la crise (graphique b). Dans ce cas, la perte d’activité par rapport au sentier initial de crois-sance n’est jamais comblée par la suite.

•un scénario basdans lequel non seulement la perte d’activité liée à la crise n’est pas comblée par la suite mais en outre le taux de croissance tendanciel du PIB est affecté à long terme. Ainsi, le PIB se replie au cours de la crise, puis le taux de croissance tendanciel du PIB après la crise est plus faible que celui du sentier de croissance précédant la crise (graphique c).

Face à des chocs d’activité aussi importants que des récessions, les dépenses de protection sociale peuvent être affectées pour de multiples raisons, que ce soit à la baisse (chute des financements, mesures visant à limiter les déficits sociaux, etc.) ou à la hausse (augmentation des prestations chômage, volets sociaux des plans de relance budgétaire par exemple). L’analyse des évolutions des dépenses de protec-tion sociale relativement au PIB lors des crises est précisément l’objet de la fin de cette étude. Cependant il est utile de souligner de façon schématique comment la part des dépenses de protection sociale dans le PIB peut être modifiée selon les différents scénarios de reprise envisagés en supposant le rythme de crois-sance des dépenses de protection sociale inchangé :

•dans lescénario haut, la part des dépenses sociales croît l’année de la crise car le niveau du PIB a reculé alors que les dépenses ont continué d’augmenter. Dès la fin de la crise, la part retrouve son niveau moyen (graphique d).

•dans le scénario médian, la part des dépenses sociales s’accroît l’année de la récession, puis demeure à un niveau plus élevé qu’avant-crise car les dépenses ont continué de croître alors que le sentier de crois-sance du PIB est inférieur à celui d’avant la récession (graphique e).

•dans le scénario bas, le taux de croissance du PIB étant moindre, la part des dépenses de protection sociale continue d’augmenter après la fin de crise (graphique f).

Graphiques - Scénarios possibles d’évolution du PIB en sortie de crise et du ratio des dépenses de protec-tion sociale sous l’hypothèse d’un rythme de croissance inchangé des dépenses sociales

Scénario haut Scénario médian Scénario bas Évolution du PIB (en niveau)

a b c

Évolution de la part des dépenses de protection sociale dans le PIB (en %) d e f

Note •Les graphiques ci-dessus n’ont pas d’unités car ils visent à illustrer de façon schématique les évolutions du PIB selon différents scénarios de reprise après une récession. Les graphiques 8 représentent le ratio entre les dépenses de protection sociale et le PIB sous l’hypothèse que le rythme de croissance des dépenses sociales est constant pour l’ensemble de la période représentée selon les trois cas d’évolution du PIB envisagés. L’année N représente l’année de la récession, ici la reprise intervient après une seule année de récession, mais ce choix de représentation est arbitraire et ne correspond pas forcément à une durée moyenne de crise économique.

GRAPhIqUE7nDépenses de protection sociale par tête et PIB par tête (base 100 en 2000) par pays

Notes •Les calculs sont basés sur des données en dollars courants corrigés des parités de pouvoir d’achat.

Seules les années de récession (repli du PIB en volume en monnaie nationale pour l’année considérée) sont mentionnées explicitement dans ces graphiques. Pour la France, en 1993, le PIB en dollars courants (graphique) ne s’est pas replié alors que le PIB en euros constants avait baissé. Pour ce dernier pays, l’évolution particulière constatée en 2003 s’explique par un taux de change euros/dollars et non par un effet récession.

Lecture •Graphique 7 : en France, en 2007, les dépenses de protection sociale par tête sont de 133 (base 100 en 2000) et le PIB par tête de 129 ;

Champ •Canada, Finlande, France.

Canada

Finlande

France

GRAPhIqUE8nPart des dépenses de protection sociale dans le PIB par pays

Notes •Les calculs sont basés sur des données en dollars courants corrigés des parités de pouvoir d’achat.

Seules les années de récession (repli du PIB en volume en monnaie nationale pour l’année considérée) sont mentionnées explicitement dans ces graphiques. Pour la France, en 1993, le PIB en dollars courants (graphique) ne s’est pas replié alors que le PIB en euros constants avait baissé. Pour ce dernier pays, l’évolution particulière constatée en 2003 s’explique par un taux de change euros/dollars et non par un effet récession.

Lecture •Graphique 8 : en Finlande, en 1980, la part des dépenses de protection sociale dans le PIB est de 20 %.

Champ •Canada, Finlande, France.

Sources •OCDE (base SOCX 2007), calculs DREES.

Canada

Finlande

France

rythme de croissance d’avant-crise, aussi bien pour le PIB que pour les dépenses de protection sociale.

À titre d’exemple, au Canada, lors de la récession de 1991, les dépenses de protection sociale se sont fortement accrues en 1991 (+14 % en valeur), leur part dans le PIB est alors passée de 21 % en 1990 à 25 % en 1992-1993. Puis, les prestations sociales versées ont progressé plus modérément entre 1993 et 1996, leur part dans le PIB est passée alors de 25 % en 1993 à 23 % en 1996. Depuis 1996, la part des dépenses sociales dans le PIB est stable entre 22 % et 23 %. La Finlande a connu des évolutions très similaires des dépenses de protection sociale relativement au PIB au début des années 1990 après l’effondrement du bloc soviétique.

En revanche, en France, la crise économique de 1993 s’est accompagnée d’une légère hausse de la part des dépenses de protection sociale dans le PIB puis une stabilisation de ce ratio, sans qu’un reflux des dépenses sociales relativement à l’activité ne soit observé par la suite. Dans la mesure où les dépenses sociales ont continué leur progression d’avant-crise, cet exemple peut être rapproché du graphique et de l’encadré 2.

Les prestations de chômage