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Nous ne reviendrons pas sur les résultats in- termédiaires de l’étude des roches du niveau IV0 de Pincevent présentés dans le rapport sur Pincevent de 2004 (Bodu et al.., 2004) ainsi que dans le der- nier rapport de ce PCR, et qui font actuellement l’objet d’une publication.

Brièvement, cette année a vu l’achèvement de la constitution de la base de données des roches chauffées de Pincevent, travail grandement facilité par un accès libre de plusieurs mois aux collections

entreposées sur le site. Une première intégration des nouvelles données confirme les résultats intermé- diaires connus (March et al.., 2004) ; cette démar- che est en cours d’approfondissement.

L’extension de la zone de fouille a permis la mise au jour de la totalité d’une concentration de roches localisée essentiellement en W132 à W134 dont les premières avaient été démontées l’an der- nier. Située dans le prolongement de la concentra- tion déjà connue en UTS/128-129-130, celle-ci se caractérise à nouveau par une présence préféren- tielle de volumes compris pour la plupart entre 5 et 10 cm, ce qui est assez similaire aux roches obser- vées pour la zone sud-est. Une distribution préfé- rentielle des volumes a déjà été observée au niveau des autres concentrations de vestiges connues, mais sa signification demeure encore incertaine et offre un champ d’investigations privilégié, notamment par le biais des remontages qui se poursuivent.

Partout sur le site, des remontages tradui- sant des fractures in situ ont pu être observés, mais seules les zones est et sud de la zone fouillée mon- trent pour le moment des raccords à moyenne et longue distance (entre 3 et 12 mètres). Aucun lien n’a pu être encore établi entre la zone nord et le reste du site, ni entre le foyer T 125 et les autres concentrations de vestiges. Il est plus que probable que cette situation n’est que temporaire, c’est ce que suggère le taux élevé de fragmentation des roches de ce site, et la masse totale de roches rame- nées sur le site.

Concernant Verberie, la base de données est en voie d’achèvement. D’ores et déjà, de fortes similitudes avec le niveau IV-0 de Pincevent au niveau des thermoaltérations des roches sont obser- vables, tant au niveau des oxydations que des frag- mentations, et donc par là même en termes de tem- pératures. Cependant il est trop tôt encore pour affirmer que les mêmes activités de combustion sont à l’origine de ces types de thermoaltération

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analogues, d’autant ques les configurations des unités diffèrent. Seule l’analyse des données ex- haustives liée à l’achèvement des remontages nous permettra de caractériser les ressemblances et dis- semblances entre ces sites.

Les remontages du niveau II-1 de Verberie ont déjà permis de faire le lien entre le foyer D1 et le dépotoir H18 grâce au conséquent travail réalisé par M. Caron. À nous d’achever cette tache dans les mois à venir afin de comprendre l’histoire des dé- pôts et structures de combustion et de définir les liens qui les unissent.

Notre participation au séminaire de Gou- telas organisé par F. Audouze, J.G.Enloe et E.Zubrow et intitulé “ Des contraintes socio-

économiques et techniques sur l’organisation de l’espace à l’organisation sociale des chasseurs magdaléniens (séminaire de discussion et de syn- thèse sur les campements de chasseurs magdalé- niens du site de Verberie-le Buisson Campin (Oise)) ” nous a permis de proposer des hypothèses

de travail concernant les intentions et comporte- ments des magdaléniens vis-à-vis des roches vouées à être chauffées, en termes de choix des matériaux et de gestion d’un point de vue spatial. À titre d’exemple, nous avons reconsidéré la question d’une absence des matières premières. S’il semble que les proportions de roches correspondent au profil géologique local (Julien, 1972, 1988 ; Valen- tin, 1987), une comparaison à la fois entre les diffé- rents niveaux de Pincevent et d’autre part entre les différentes concentrations du niveau IV-0 de Pince- vent et le niveau II-1 de Verberie laisse à penser que certains matériaux ont pu être préférés à diffé- rents moments et/ ou à différents endroits selon l’usage auquel ils étaient dévolus. Nous avions déjà émis cette hypothèse l’an dernier concernant le seul niveau IV-0 (March et al., 2004), reste à le vérifier sur l’ensemble des niveaux de Pincevent et Verbe- rie. De même, nous nous sommes interrogée sur la

fréquence des approvisionnements et sur la possibi- lité d’un stockage des matériaux en vue d’une chauffe future.

Nos objectifs à courts et moyens termes concernant l’étude des roches de Pincevent et Ver- berie sont les suivants :

 Affiner notre réflexion sur les roches du ni- veau IV-0 de Pincevent et du niveau II-1 de Ver- berie et mise en place des méthodes physico- chimiques adéquates

 Poursuivre les remontages avec recherche d’une exhaustivité maximale.

 Mettre en place d’une série d’expérimentations visant à expliciter certaines propriétés thermomécaniques des roches et re- chercher dans quelle mesure ces propriétés pour- raient avoir fait préférer certaines matières premiè- res pour certaines activités.

 Prospecter afin de connaître les possibles sources d’approvisionnement en grès schisteux pour le site de Pincevent, et les lieux d’approvisionnement autres que les bords de l’Oise pour le site de Verberie.

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Habitats et peuplements tardiglaciaires du Bassin parisien Les coquillages choisis comme parure par les Magdaléniens du Bassin parisien

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Les coquillages choisis comme parure