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11. ANNEXES

11.2. AUTOCONFRONTATION PF1SF

Séquence 1

00 :06 :43(VIDÉO DE BASE =00 :05 :23)

M : Voilà, là, elle pense à quoi pour vous ? Vous lui restructurez…

PF : Mais, je pense qu’elle revisualise la situation et qu’elle, euh, et qu’elle est dans la réflexion de se dire, mais est-ce que ce qu’elle m’explique colle avec la situation telle que je l’ai vécue ou est-ce que c’est en décalage. Par ce que c’est vrai que on a déjà eu des entretiens comme ça, où, quand je lui donnais des hypothèses de réflexion, elle disait - non mais là, par rapport à ce que… à comment était la situation, là, j’ai pas l’impression que ça colle.

M : Ok

PF : Donc je pense qu’elle, euh ouais, elle essaye de euh…

M : Ce qu’il y a…

PF : De remettre ensemble les éléments…

M : Ce qui la préoccupe là ça serait…

PF : Disons de ramener les éléments que je lui amène, à la situation pour… ouais, voir dans quelle mesure, ils collent à ce qu’elle a pu vivre dans cette situation.

00 :07 :51

M : Ok c’est pour ça que vous lui décortiquez, j’ai pas pris les élément avant, mais vous décortiquez vraiment les faits, de cette jeune, et là elle est complètement captée par vous et ensuite vous allez plus sur elle hein ?

PF : Mmheum M : Ouais

00 :08 :51

M : Voilà, là, vous lui avez décortiqué, c’est assez, elle revient sur sa position, vous avez une position, vous l’attendez…

PF : Mmheum M : Ça c’est voulu ?

PF : … Pas forcément calculé nan, enfin, disons euh, enfin je pense c’est important qu’il y ait un échange et puis qu’elle puisse, enfin, quand j’amène un élément, je repars pas directement sur un autre élément,

M : Ok

PF : J’attends aussi de voir ce qu’elle peut…, ce sur quoi elle rebondit dans cet élément, euh

M : Ok, ok

PF : Par ce que sinon, le but c’est pas de lui faire un cours magistral.

M : Ok, ok

PF : Donc euh,c’est de voir, euh, c’qu’elle prend, ce qu’elle prends pas, ce qui lui parle, c’qu’il lui parle pas…

M : Ok, donc là vous avez dans la bulle, si je dirais, c’est un peu, - ok, maintenant, comment tu travailles ce que je t’ai donné ?

PF : Ouais qu’est-ce que t’en fait, ouais

M : Ok, effectivement, ouais donc elle, elle répond bien hein, par ce qu’elle [inaudible], elle argumente, et puis vous l’accompagnez sur ce que vous souhaitez.

00 :09 :43

M : Là, on voit bien qu’elle réfléchit, hein… Là vous êtes complétement avec elle M : C’est remarquable là c’est… Voilà parce que après vous lui parlez à nouveau, et en même temps cette technique, si je comprends bien, elle commence à vous décrire, avant, après, qu’est-ce que j’ai fait, j’ai haussé le ton, j’ai pas haussé le ton, ça veut dire que, euh, vous êtes en train de lui donner des informations, vous attendez qu’elle arrive vers vous et puis là, elle doit faire preuve de quoi pour vous ?

00 :10 :46

PF : Bah là, de un peu plus de… généralisation, peut être, par rapport à ce qu’elle connaît de cet enfant et de sa relation avec cet enfant, et disons, des informations que je lui donne, non seulement les trans…, les analyse, enfin les applique à la situation, qui était la situation euh du rangement de la chambre, qui a été très problématique, mais aussi à d’autres moments de sa relation avec l’enfant, typiquement le fait que le jour même, elle avait été dans la méga-provoque avec…

M : Donc vous avez un mouvement, si je comprends bien, qui est, vous dites, ce qui me préoccupe là, c’est que tu dois ouvrir ta réflexion, et je te laisse l’espace pour l’ouvrir, avec moi

PF : Mais c’est ça, le but c’est pas de…, que de décortiquer une situation qui serait un élément isolé, mais c’est de pouvoir utiliser ce qu’elle…, ce que je lui amène, dans cette analyse de situation là, et plus largement dans sa pratique, sinon ça reste juste

décortiquer une situation qui de toute façon est déjà passée, à laquelle on ne peut plus rien faire, donc c’est pas utile, le but c’est de pouvoir utiliser des éléments de compréhension, qu’elle ressort de cette situation là, dans le reste de sa pratique.

00 :12 :05

M : On pourrait dire que votre préoccupation c’est ; est ce qu’elle est capable de transférer ses observations de manière plus large ou sur d’autres situations.

PF : C’est ça.

M : Vous la testez un peu…, je sais pas si c’est le bon terme…

PF : Tester c’est pas le bon, mais disons que le but, quand je travaille sur une situation avec une étudiante, …ou un étudiant, c’est de, ouais, c’est de lui donner des éléments de réflexion sur la situation mais en même temps une méthode de réfléchir sur une situation qui fait que il va pouvoir réfléchir sur cette situation-là, certes, mais aussi sur d’autres situations.

M : Et en même temps, là, vous avez un terrain, qui me donne l’impression que vous faites, euh, elle doit s’entraîner grandeur nature avec vous.

PF : Oui

M : C’est assez magnifique, parce que vous ne vous contenter pas seulement de ; elle a réflechit, elle me donne, mais montre-moi comme en grandeur nature, comment tu touches à d’autres éléments.

PF : Oui, et puis disons que, enfin, je suis pas que dans –je la teste ou je regarde comment elle réfléchit, y’a beaucoup de moments où on réfléchit ensemble, dans ces entretiens, où, euh, ça c’est quelque chose que je précise d’emblée aux étudiants que je suis, ou aux stagiaires préalables d’ailleurs, c’est ; mes réflexions que je vais avoir par rapport à ce que tu vas me redonner de tes situations, ça reste des hypothèses, c’est pas la vérité absolue, et il se peut que ton hypothèse soit différente de la mienne et que finalement elle soit plus correcte. C’est pas parce que je suis professionnelle formée que j’ai la vérité absolue, ce qui est important, c’est d’acquérir une démarche pour avoir cette réflexion professionnelle, y’a pas forcément de juste ou faux, figé et absolu dans la compréhension d’une situation.

00 :13 :50

M : Je vois mieux, c’est pour ça que le terme « test » n’est pas juste mais vous êtes en train de faire des apprentissages grandeur nature

PF : C’est ça…

M : C’est à dire que quand tu viens et on se rencontre, ici on doit être…, ici c’est une autre forme de travailler, c’est une autre forme de mettre en commun et y’a pas que…, votre préoccupation c’est pas celle de dire ; moi je sais, toi tu sais pas, mais, sur les pistes que je te donne qu’est-ce que tu en penses.

PF : C’est ça, c’est vraiment ça.

M : Par ce que là, après, effectivement, vous la porter, à l’intérieur d’elle. Pardon, j’ai parlé en même temps qu’elle. Vous voyez que vous allez sur un thème qui trace, euh, qui est une trace tout au long de l’entretien, de comment elle se centre sur son monde interne, c’est assez fin comment vous le faites, à des moments plus, mais là vous commencer presque tout de suite de dire ; mais comment tu le sens ? Et là vous visez quoi ? Ecoutez…

00 :14 :56

M : Là elle hypothèse, elle travaille, là vous la suivez, vous êtes à sa disposition, là vous la rassurez un peu, donc elle va plus loin dans ses explications… Voilà, là elle vous regarde avec de grands yeux,

PF : [Rires] Ouais !

M : C’est extraordinaire, elle est en attente, selon vous, là, qu’est- ce qui se passe ? PF : Mais je pense que le faite d’aller sur le « comment tu l’a ressenti », disons spécifiquement, en connaissant cette situation avec cet enfant, étant donné que c’est une enfant qui arrive à nous pousser dans des trucs qui peuvent assez difficiles à vivre du coté émotionnel, parce qu’elle peut aller très loin dans la provocation, nous faire sentir totalement impuissant, ou au contraire, elle est très fine pour taper là où ça fait mal, au niveau de l’équipe, elle sait quoi dire à qui, pour nous déstabiliser. Une grosse partie du travail avec cet enfant, enfin une des portes d’entrée du travail avec cet enfant, c’est de réussir à comprendre, déjà comprendre son propre émotionnel par rapport à ce qu’elle fait, et à la gérer et pouvoir en faire quelque chose et pouvoir en faire un outil de travail, parce qu’elle va forcément nous mettre dans l’émotionnel. L’émotionnel il sera forcément là, donc à partir du moment où il est là et qu’il peut être un peu envahissant, autant pouvoir le prendre et s’en servir comme outil plutôt que juste d’être envahit.

00 :16 :54

M : Mais c’est là que le, cet aspect que vous dites, est devenu le thème d’apprentissage que vous faites avec elle, et il me semble avec votre étudiante, sur qu’est-ce que t’en fait du monde émotionnel ? Après je reprendrai une autre séquence, par ce qu’elles sont assez magnifiques, au sens que elle va loin ; elle fait des associations avec sa famille à un moment donné, ici est-ce que ce thème était clair dans votre tête qu’il fallait travailler ça ?

00 :17 :24

PF : Alors, c’était pas…, c’était pas prédéfini. Disons que c’était pas une étudiante où je me disais, tiens elle se fait envahir par ses émotions, des choses comme ça, ou je me disait il faut vraiment que je fasse ça… Maintenant dans la manière où elle abordait cette situation et aussi dans l’émotion que je sentais chez elle quand elle en parlait, je me suis dit que c’était assez pertinent d’aller sur cet aspect là.

M : D’ailleurs vous avez tapé parfaitement juste, par ce que c’est là que c’est remarquable que en sept minutes vous faites un choix de thème, qui est un choix de thème que vous l’accompagner tout le temps. C’est à dire, on ne parle pas de Célia, on parle de toi, comment tu vas prendre l’espace… Vous avez une expression qui est assez remarquable, c’est le lâcher-prise ou prendre autrement… Mais c’était pas prédéfini, si je comprends bien, ce thème.

PF : Non, c’était pas un thème, c’était pas un thème que j’avais réfléchi à l’avance.

Enfin, autant ça peut m’être, ça m’eut arrivé d’amener ce thème avec d’autre étudiants, en disant, -tiens ça à l’air d’être une difficulté pour elle ou pour lui… C’est quelle que chose que je sens régulièrement comme une difficulté. Elle c’était pas le cas, c’était pas quelque chose où je me suis dit à l’avance, tiens, il va falloir qu’on amène ce thème.

Par contre quand… quand j’ai vu la manière dont elle amenait cette situation, dont elle réfléchissait à cette situation, je me suis rendue compte, que c’était la dessus que ça avait été le plus compliqué pour elle.

00 :18 :45

M : Est-ce que vous arrrivez à me donner un élément de ; quels ont été ces indicateurs que nous on appelle « opaques », c’est à dire qu’ils sont difficiles à cerner, qui vous ont fait calibrer tout l’entretient ?

PF : Euh… Bah, à sa manière de parler, ça se sentait qu’elle était dans l’émotion.

Qu’elle parlait pas exactement comme elle parle quand elle parle de manière neutre, d’un sujet ou qu’elle est dans les informations. Bah typiquement, si on reprend juste ce bout d’entretient, elle a pas du tout la même, euh manière de parler, ou voix, ou euh en tout cas je l’ai pas ressenti comme ça, quand elle est dans le… quand elle parle de ça, que quand elle parlait des horaires au début.

M : Exactement.

PF : Elle est pas du tout dans le même émotionnel, et là on sent que l’émotionnel, il prend de la place.

M : Exactement.

PF : Donc vu qu’il prend de la place et qu’il est là bah euh, utilisons-le.

(M : Mais c’est vrai que ce passage moi, il m’a échappé…)

00 :22 :21

M : Vous lui donnez des pistes, elle va les prendre, je vais pas les prendre…

PF : Ouais, beh, je pense qu’elle réfléchit comment elle va pouvoir les prendre, et puis à ce qu’elle va en faire à ce moment là et puis aussi un peu à où je veux aller, [rires]

M : Ca veut dire que y’avait pour vous aussi un moment, entre guillements, de : est-ce qu’elle rentre dans le jeu,est ce qu’elle rentre pas ?

PF : Bah après, oui, dans les entretiens, que ce soit là ou que ça soit d’habitude, c’est… quand j’amène un étudiant sur un thème, et que je vois qu’il ne rentre pas du tout, je vais pas insister lourdement sur ce thème-là, même si je me dis que le thème est pertinent, je me dis, - ok peut-être que là c’est peut-être pas le moment, ou - je vais l’amener autrement à un autre moment, d’une autre manière, euh souvent quand je vois que il y a un blocage, tout ça, j’utilise l’écrit en fait, de passer par une analyse de situation et de repartir de l’analyse de situation après…

00 :23 :11

M : Ouais, vous lui proposez ça comme technique, qui était, justement, un des des des… à quarante et une minutes, on va le reprendre après, vous passez sur l’idée de l’écrit, mais là vous avez tout un moment, y’a des indications que ça vous dit –là je peux y aller ?

PF : Oui

M : Et c’est sa manière de vous écouter ?

PF : Oui, et puis c’est le fait qu’elle nourrit, elle nourrit l’échange quand même, elle amène quand même des éléments, des…, comment elle se sentait, et bah c’est vrai qand je vais avec un étudiant sur le thème de, ok, comment tu t’es senti vis à vis de ça, euh, la c’est un thème où je vais avec une certaine prudence, j’y vais franco mais si je vois que l’étudiant est un peu dans, dans quelque chose de réticent, je, ça touche quand même à des choses assez intimes et personnelles, et émotionnelles et on est pas toujours prêt, chaque jours et à chaque minutes de la journée à aller là-dedans, donc si je vois qu’à ce moment là c’est pas possible, je vais pas insister, parce que le but c’est pas de maltraiter l’étudiant, euh pour le pousser dans des retranchements, enfin, le but n’est pas que l’étudiant sorte en larmes.

M : Héhé…

PF : C’est pas l’idée ! M : Nan, nan…

PF : Si ça doit arriver, ça arrive, mais c’est pas le but

M : Mais en même temps, si je comprends bien, ce que vous êtes en train de dire, c’est que vous êtes assez calibrée et attentive au début pour dire, y’a des incontournables dont là l’idée de ; tu dois aller explorer un peu ce qui se passe en toi, c’est un incontournable ?

00 :24 :37

PF : C’est un incontournable ouais, et ouais je pense que c’est un incontournable, disons dans le travail, euh, de l’éducatif de manière générale, parce que je pense que…, on est quand même notre propre outil, euh, en grande partie, enfin, donc c’est important de pouvoir le savoir parce que, enfin de pouvoir connaître l’outil parce que,

essayer d’utiliser un outil qu’on ne maîtrise pas, bon bah, c’est vite assez dangereux quand même.

M : Donc là vous avez aussi une réflexion qui est celle ; ici il faut qu’elle explore l’outil qu’elle a en elle, avec moi par ce qu’il faut qu’elle puisse être en sécurité.

PF : Oui, et je pense que c’est le fait de pouvoir se donner les moyens d’explorer cet outil là, ses ressentis, c’est juste garant de la sécurité de un peu tout le monde dans l’histoire.

Euh, la sienne, pour pas qu’elle se mette dans des situations qu’elle peut pas gérer, ou qu’elle soit pas, euh, typiquement avec cet enfant, c’est très vite fait de se retrouver dans une situation où tout à coup on va monter en symétrie avec l’enfant parce que on a raté le virage, le moment où, zut, non là ça va trop loin, je me retire un moment, je passe le relais à un collègue, où je laisse l’enfant seul un moment, le temps de se calmer, euh peu importe, mais y’a ce virage avec cet enfant qui est des fois très rapide, et c’est important de pouvoir le sentir, parce que sinon on se retrouve dans des situation qui sont, maltraitantes entre guillemets, enfin c’est pas de la maltraitance grave mais, qui vont en tout cas pas aider l’enfant dans le moment, qui nous mettent mal nous, en tant que professionnels, et qui sont complètement contreproductifs parce que finalement l’enfant va être encore plus dans des débordements qu’avant. Donc c’est vraiment important dans le travail avec cet enfant, c’est important dans le travail en général, mais avec cet enfant c’est vraiment très important.

00 :26 :25

M : C’est un bon lieu pour…c’est un bon sujet pour…

PF : Travailler sur l’émotionnel et sur le…

M : Travailler sur l’émotionnel ouais, mais cet enfant, c’est pas vous qui lui avez demandé de l’amener ?

PF : Nan

M : Elle l’amène toute seule

PF : Elle l’amène toute seule, ouais M : Comment ça se fait ?

PF : Mais c’est un enfant qui est très souvent amené dans les entretiens de stage, très honnêtement,

M : Ok…

PF : Mais justement, de part la difficulté qui peux y avoir dans le lien avec elle, parce que, bah, de par sa problématique, c’est une enfant qui est très questionnante pour tout le monde, pour toutes les personnes qui l’entourent, qui travaillent avec elle. Par ce qu’elle a de grosses problématiques autour du lien, et parce qu’elle est constamment en train de mettre à mal le lien, mais d’en tester la solidité en même

temps, mais en même temps de refuser la solidité de ce…, enfin elle est dans beaucoup de contradiction dans le lien, qui font que chaque interventions dans la relation avec elle, chaque euh… c’est souvent très compliqué, c’est souvent très imprévisible…

00 :27 :25

M : Mais est-ce qu’on peut considérer que le fait qu’elle a amené cet enfant, était aussi signe d’ouverture pour vous ?

PF : Oui, oui tout à fait. Oui parce qu’on amène une situation autour de Célia, on va forcément amener un situation qui a été émotionnellement compliquée, parce que les situations de crise, bah disons, quand elle amène ça, je lui demande si y’a eu des situations particulières, elle amène ça un peu comme une situation de crise qu’elle a vécu, euh, avec cet enfant en particulier elle sont très…, elle déclenche énormément de choses au niveau émotionnel, donc quand on amène une situation avec cet enfant, c’est là-dedans qu’on va, c’est sûr.

M : Donc en temps que PF, vous avez une attention particulière sur les éléments qui vous sont amener parce que ça vous permet d’ouvrir des tiroirs, ou d’autres tiroirs ?

M : Donc en temps que PF, vous avez une attention particulière sur les éléments qui vous sont amener parce que ça vous permet d’ouvrir des tiroirs, ou d’autres tiroirs ?