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PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

4.1. Présentation des résultats de l’enquête par questionnaire

4.1.2. Attitude envers la réforme

Cette deuxième partie vise à répondre à la question de recherche relative aux attitudes des étudiants et des enseignants envers la réforme LMD en évaluant le degré d’adhésion de ces acteurs au contenu et aux objectifs de la réforme.

4.1.2.1 Attitude des étudiants envers la réforme

L’examen de la répartition des étudiants selon le degré d’accord relativement à leur attitude envers la réforme LMD (Tableau 17) montre qu’ils adhèrent peu (38 %) à l’idée que le système LMD soit plus flexible et plus acceptable que l’ancien système (E12). Ils adhèrent plus ou moins (43 à 55 %) à l’idée que les choses n’iraient pas mieux sans la réforme (E18), qu’elle « représente une bonne stratégie pour l’enseignement supérieur » du pays (E15), que son adoption est nécessaire (E19) et « facilite les échanges entre les étudiants et enseignants burkinabè et ceux des pays européens » (E11). Par contre, un fort pourcentage d’étudiants croient que « le système de transfert de crédits dans l’espace UEMOA va faciliter l’interprétation des diplômes burkinabè à l’extérieur du pays » (E13) (75 %) et que « les buts visés par la réforme LMD sont importants » (E17) (70 %).

Tableau 17

Répartition des étudiants selon leur degré d’accord relativement à l’attitude envers la réforme LMD (n = 525)

Num. Items désaccord En désaccord Plutôt en Plutôt en accord En accord E12 Le système LMD me semble plus flexible et plus acceptable que l’ancien système. 53 % 9 % 15 % 23 % E18 a Les choses iraient mieux sans la réforme. 28 % 15 % 13 % 44 %

E15

La réforme représente une bonne stratégie pour l’enseignement supérieur de notre

pays. 48 % 8 % 16 % 28 %

E14 Je crois au bien-fondé de la réforme 41 % 10 % 18 % 31 %

E11

En adoptant le système LMD qui est proche de la réforme de Bologne, cela facilite les échanges entre les étudiants et enseignants burkinabè et ceux des pays européens.

40 % 8 % 18 % 34 %

E16 a Les autorités commettent une erreur en implantant la réforme 38 % 16 % 9 % 37 % E19 a La réforme n’est pas nécessaire. 40 % 15 % 8 % 37 % E17 Les buts visés par la réforme LMD sont importants. 23 % 7 % 16 % 54 %

E13

Le système de transfert de crédits dans l’espace UEMOA va faciliter

l’interprétation des diplômes burkinabè à l’extérieur du pays.

18 % 7 % 22 % 53 %

Note : a Le codage des réponses pour ces items de portée négative a été inversé, de 4 (en désaccord) à 1

(en accord).

La synthèse de la comparaison des scores moyens des étudiants à l’évaluation de l’attitude des étudiants envers la réforme, selon les analyses univariées (ANOVA) est présentée au Tableau 18.

Les résultats de ces analyses sont similaires à ceux relatifs à l’évaluation de l’interprétation de la réforme. Des différences statistiquement significatives sont relevées par rapport au type de programme d’études et à la cohorte. Les résultats des analyses supplémentaires, avec le test de Tukey, montrent que les étudiants en sciences techniques et technologiques et en sciences de la santé manifestent une attitude plus positive à l’égard de la réforme LMD comparativement aux étudiants des autres programmes (p = 0,001). En outre, l’adhésion à la réforme est plus forte chez les étudiants de la dernière cohorte (2012- 2013) (p = 0,001).

Tableau 18

Comparaison des scores moyens des étudiants à l’indice Attitude en fonction des variables sociodémographiques et académiques (n = 525)

Variable M (ÉT) Statistique p Échantillon 13,6 (7,0) Genre F(1,522) = 1,75 0,187 • Filles (n = 179) 13,0 (7,8) • Garçons (n = 345) 13,9 (6,6) Université F(1,523) < 1 0,329 • Ouagadougou (n = 332) 13,4 (7,0) • Koudougou (n = 193) 14,0 (7,2) Programme d’études F(3,517) = 9,08 0,001

• Sc. exactes et appliquées/Sc. de la vie et de la

terre (n = 67) 12,8 (6,8) b • Lettres, arts, culture/Sc. humaines/Sc. juridiques

et politiques (n = 228) 12,6 (6,7)

b

• Sc. de la santé/Sc. techniques et technologiques

(n = 145) 16,1 (7,2) a • Sc. économiques et de gestion/Sc. de l’éducation (n = 81) 12,6 (6,8) b Cohorte F(2,504) = 18,54 0,001 • 2001-2008 (n = 39) 13,0 (7,5) b • 2009-2011 (n = 366) 12,6 (6,8) b • 2012-2013 (n = 102) 17,3 (6,8) a

Note : Pour la variable considérée, les moyennes a et b sont significativement différentes entre elles au test de Tukey (p < 0,05)

L’application d’un modèle de régression multiple permet d’approfondir cette analyse et de préciser la contribution de chaque caractéristique sociodémographique ou académique des étudiants à la variation de l’attitude envers la réforme, toutes choses étant égales par ailleurs. Les résultats sont présentés dans le Tableau 19.

Tableau 19

Coefficients de régression linéaire des caractéristiques sociodémographiques et académiques des étudiants sur l’attitude envers la réforme LMD (n = 504)

Paramètres

Coefficients

non standardisés Coefficient standardisé T p

B ET B β

Constante 13,19 0,81 16,23 0,000

Genre (groupe de référence : Garçons)

Filles -1,22 0,65 -0,08 -1,88 0,061

Université d’appartenance (groupe de réf. : Ouaga 1)

Koudougou -0,56 0,86 -0,04 -0,65 0,514

Programme d’études (groupe de réf. : LAC/SH/SJP) Sc. exactes et appliquées/Sc. de la vie et de la

terre -0,11 1,00 -0,01 -0,11 0,913 Sc. de la santé/Sc. techniques et technologiques 2,05 0,91 0,13 2,26 0,024

Sc. économiques et de gestion/Sc. de l’éducation -0,58 1,08 -0,03 -0,53 0,593 Cohorte (groupe de réf. : 2009-2011) 2001-2008 0,92 1,18 0,04 0,78 0,436 2012-2013 3,30 0,97 0,19 3,40 0,001 R2 ajusté = 0,07

Le modèle explique 7 % de la variation des scores à l’indice Attitude de la réforme (R2 ajusté), ce qui correspond à une taille d’effet petite à moyenne. Le programme d’études et la cohorte sont associés de manière significative à la variation de l’attitude envers la réforme. Comparativement aux étudiants en lettres, arts, culture, sciences humaines, sciences juridiques et politiques (disciplines « molles » et pures), ceux qui étudient les sciences de la santé, les sciences techniques et technologiques (disciplines « dures » et appliquées) manifestent une attitude plus positive envers la réforme (β = 0,13 ; p = 0,024). De même, si un étudiant a été admis à l’université en 2012 ou 2013, par rapport à celui de la cohorte 2009-2011 (groupe de référence), son score à l’adhésion à la réforme augmente de 3,30 (valeur du coefficient de régression non standardisé). Comme dans le cas de l’évaluation de l’interprétation de la réforme, le genre reste associé à la variation de l’attitude des répondants, mais de manière marginale (p = 0,061), les filles démontrant une adhésion moins grande (β = -0,08) que les garçons à la réforme. Cet effet marginal du genre sur l’adhésion à la réforme apparaît seulement quand on contrôle les autres caractéristiques sociodémographiques et académiques.

4.1.2.2 Attitude des enseignants envers la réforme LMD

L’évaluation de l’attitude des enseignants par rapport à la réforme, dont les résultats sont rapportés dans le Tableau 20, indique une tendance positive (68 à 94 % en accord ou plutôt en accord) et une forte adhésion des enseignants à tous les aspects du contenu de la réforme. Les répondants expriment leur plus grande adhésion (94 %) à l’idée que « les buts visés par la réforme LMD sont importants » (P17).

Tableau 20

Répartition des enseignants selon leur degré d’accord relativement à l’attitude envers la réforme LMD (n = 35)

Num. Items désaccord En désaccord Plutôt en Plutôt en accord accord En P15 La réforme représente une bonne stratégie pour l’enseignement

supérieur de notre pays. 16 % 16 % 19 % 49 %

P12 Le système LMD me semble plus flexible et plus acceptable

que l’ancien système. 17 % 14 % 25 % 44 %

P11 En adoptant le système LMD qui est proche de la réforme de Bologne, cela facilite les échanges entre les étudiants et enseignants burkinabè et ceux des pays européens.

9 % 18 % 24 % 49 %

P19 a La réforme n’est pas nécessaire. 63 % 14 % 12 % 11 %

P14 Je crois au bien-fondé de la réforme 14 % 8 % 20 % 58 %

P13 Le système de transfert de crédits dans l’espace UEMOA va faciliter l’interprétation des diplômes burkinabè à l’extérieur du pays.

5 % 14 % 25 % 56 %

P16 a Les autorités commettent une erreur en implantant la réforme 67 % 15 % 6 % 12 %

P18 a Les choses iraient mieux sans la réforme. 62 % 20 % 9 % 9 %

P17 Les buts visés par la réforme LMD sont importants. 3 % 3 % 26 % 68 %

Note : a Le codage des réponses pour ces items de portée négative a été inversé, de 4 (en désaccord) à 1

(en accord).

Quand on compare, à titre indicatif, les moyennes des enseignants à l’évaluation de leur attitude envers la réforme par des analyses univariées (ANOVA), on relève seulement des différences statistiquement significatives liées au genre et à l’université d’appartenance. Le Tableau 21 présente seulement les résultats liés à ces deux caractéristiques, extraits d’un tableau plus complet présenté à l’Annexe K.

Tableau 21

Comparaison des scores moyens des enseignants à l’indice Attitude en fonction du genre et de l’université d’appartenance (n = 35)

Variable M (ÉT) Statistique p Échantillon 20,4 (6,6) Genre F(1,33) = 5,53 0,025 • Femmes (n = 4) 13,5 (9,3) • Hommes (n = 31) 21,3 (5,8) Université F(1,32) = 4,75 0,037 • Ouaga 1 (n = 24) 21,8 (5,5) • Koudougou (n = 10) 16,6 (8,2)

L’attitude envers la réforme semble plus positive chez les hommes que chez les femmes (p = 0,025). De même, à l’Université de Ouaga 1 les enseignants manifesteraient plus d’adhésion à la réforme que leurs collègues de l’Université de Koudougou (p = 0,037). Par contre, on n’observe pas de différences statistiquement significatives entre les moyennes relatives à l’âge, au domaine de spécialisation, à l’expérience professionnelle, au type du plus haut diplôme obtenu, au grade professionnel et au statut professionnel.