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Chapitre 3. Cadre méthodologique

3.10 Diffusion et processus d’application des résultats

3.10.4 Les ateliers de diffusion de résultats

Lors du même séjour en Colombie-Britannique en juin 2013, j’ai organisé des ateliers de diffusion des résultats préliminaires de recherche à l’intention de la communauté de l’école Beaulieu. 40 Voir http://ici.radio-canada.ca/emissions/boulevard_du_pacifique/2012- 2013/chronique.asp?idChronique=296354&autoPlay 41 Voir http://www.radio-canada.ca/widgets/mediaconsole/medianet/6721675 42 Voir http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/779830/ecoles-francophones-ontario 43 Voir http://ici.radio-canada.ca/widgets/mediaconsole/medianet/7603440

44 Voir Bernard, K. (2016, 31 octobre) « La place des parents anglophones dans les écoles francophones »,

J’utilise ici le terme « atelier » en raison de la formule interactive adoptée pour ces rencontres. En effet, plutôt que de faire une présentation conventionnelle suivie d’une période de questions, j’ai planifié des activités qui susciteraient la participation active des personnes présentes. Le tableau A17.1 - Description des activités de diffusion des résultats présente le détail de ces activités à l’annexe 17.

Trois ateliers ont été menés reprenant la même formule, mais à des horaires différents. Deux étaient organisés en français et un en anglais. Des lettres d’invitation ont été envoyées par courriel aux participants à la recherche (parents, professeurs, etc.), ainsi qu’à d’autres acteurs du milieu de l’éducation en français en Colombie-Britannique susceptibles d’être intéressés par la recherche et ses résultats. De plus, la communauté scolaire dans son ensemble a été invitée à prendre part aux ateliers par la publication de la lettre d’invitation dans deux éditions successives de l’infolettre de l’école Beaulieu. Au total, quinze (15) personnes ont participé aux ateliers. Malgré ce nombre restreint, j’étais heureuse d’avoir réuni des représentants de différents groupes et institutions : parents, professeurs, direction de l’école, CSF, FPFCB, syndicat des professeurs du CSF, professeurs universitaires, etc. Les grands absents étaient certainement les élèves eux-mêmes, bien qu’ils aient été explicitement invités. Dans l’ensemble, cette diversité des participants leur a permis de confronter et comparer leurs perspectives lors des différentes activités et discussions.

Je rappellerai ici que l’objectif de ces ateliers était non seulement de diffuser les résultats préliminaires de ma recherche, mais surtout de susciter un processus d’application de ces résultats. Or, ma recherche ne présente pas de recommandations didactiques directement applicables. Il s’agit plutôt d’agir sur les croyances, les représentations et les idéologies linguistiques et identitaires. En rendant explicites ces idéologies et représentations des participants, ainsi que leurs effets sur l’identification des élèves de francisation, j’espérais que les participants soient amenés à s’interroger sur les politiques linguistiques de l’école, ainsi que sur leurs propres pratiques pédagogiques et langagières. C’est pourquoi j’ai jugé important de mener des ateliers qui favoriseraient l’explicitation des perspectives des participants, puis de les mettre en relation avec les résultats de recherche. Les commentaires recueillis témoignent du succès de cette stratégie : plusieurs participants ont quitté les rencontres en affirmant qu’il était maintenant essentiel de repenser la définition jusqu’alors partagée de la notion de « francophone », ainsi que les politiques et pratiques scolaires axées sur l’idéal monolingue.

Comme pour les autres activités de diffusion et d’application des résultats de recherche, il est impossible de mesurer ou d’affirmer que ces ateliers aient eu un impact notable au CSF. Toutefois, il est probable qu’ils aient contribué aux réflexions et aux débats en cours dans le milieu de l’éducation en français en Colombie-Britannique. D’éventuels retours sur le terrain permettraient de poursuivre les efforts en ce sens et de favoriser un changement en faveur d’une plus grande inclusion de la diversité linguistique à l’école francophone.

Conclusion

Les résultats de recherche ne sont en fin de compte qu’une sorte de photographie d’un lieu, d’un moment et d’un groupe de participants, « photographie » prise sous l’angle et dans la lumière qu’a bien voulu lui donner le photographe – l’ethnographe, le chercheur, moi. Ce chapitre a permis de rendre visible ce « processus photographique », en explicitant les décisions qui ont été prises avant, pendant et après l’enquête de terrain en vue de rédiger cette thèse. J’y ai discuté en détail des démarches d’ordre méthodologique, technique, scientifique et déontologique mises en œuvre afin de produire les résultats de recherche qui seront présentés dans les chapitres suivants.

En fin de chapitre, j’ai également discuté des activités de diffusion et d’application des résultats de recherche qui ont déjà été entreprises. Les prochaines démarches prévues consistent à remettre un rapport écrit à la direction de l’école Beaulieu et au CSF. Ce rapport présentera l’essentiel de mes conclusions et quelques recommandations. Enfin, j’espère avoir d’autres opportunités de recherche, d’enseignement et de formation qui pourront nourrir ces premières initiatives d’application des résultats.

Les trois prochains chapitres permettront de présenter les résultats de recherche. Le chapitre 4 décrira l’école Beaulieu plus en détail, ainsi que les discours tenus sur les langues et les identités par les adultes (parents, professeurs, etc.). Ce chapitre servira en quelque sorte de backdrop aux pratiques et aux discours des élèves. Le chapitre 5 discutera des représentations et des pratiques langagières des élèves de francisation, alors que le chapitre suivant fera état de l’identification des élèves et de leurs discours à propos de l’identité francophone.

Chapitre 4. Communautés imaginées à l’école Beaulieu : la