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Cette recherche s’inscrit dans une approche collaborative où le respect et le bien-être des participantes ont été pris en considération tout au long du processus par l’intermédiaire de différentes mesures.

37 3.5.1. Consentement éclairé et droit de refus

Toute collecte de données doit, avant de débuter, obtenir le consentement des participantes. Celui-ci témoigne d’un choix éclairé de participation et d’une pleine compréhension des paramètres de la recherche. Pour ce faire, les éléments suivants de la recherche ont été expliqués de manière claire aux participantes : le sujet, les objectifs, la méthodologie, les avantages et les inconvénients liés à la participation, les retombées et les usages de la recherche. Le consentement a été recueilli à l’aide d’un formulaire de consentement signé par les participantes (Annexes 4 et 5). Elles ont été informées qu’elles pouvaient en tout temps quitter la recherche sans aucun préjudice, mais aucune participante ne s’est retirée du projet. Une liste des ressources de la région leur a été distribuée à la fin des entrevues et du groupe de discussion afin qu’elles puissent se diriger vers l’une d’entre elles en cas de besoin (Annexe 5).

3.5.2. Confidentialité

Certaines mesures ont été prises afin de préserver la confidentialité des participantes, comme l’anonymisation des données par l’octroi d’un nom fictif pour chacune des participantes, la suppression des informations pouvant révéler l’identité des personnes (ex. : nom des organismes communautaires où s’est fait le recrutement) et la conservation des données (incluant les enregistrements audio) dans un ordinateur verrouillé par un mot de passe. Les enregistrements seront détruits deux ans après l’obtention du diplôme de l’étudiante comme le suggère le comité d’éthique du CÉRUL.

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3.5.3 Enjeux éthiques

Comme mentionné précédemment, la recherche relative aux peuples autochtones s’effectue actuellement dans un contexte particulier, soit celui de la décolonisation de la recherche :

Les méthodes [que les chercheurs allochtones] ont utilisées ne prenaient généralement pas en compte la conception du monde qu’ont les Autochtones et les projets de recherche n’étaient pas forcément bénéfiques aux Autochtones ou aux communautés autochtones. C’est pourquoi les Autochtones voient encore la recherche, surtout la recherche qui ne provient pas de leurs communautés, d’un œil méfiant ou anxieux (Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSHC) : 2014, 121).

Ceci étant, la recherche en milieu autochtone mise aujourd’hui sur des relations basées sur le respect ainsi que le dialogue et la collaboration entre les chercheurs et les participants. Le chercheur doit aussi s’informer des coutumes et des codes de pratiques relatives à la recherche qui peuvent prendre différentes formes d’une communauté à une autre. Comme cette recherche se déroule en milieu urbain et en dehors d’une communauté spécifique, elle s’est référée au guide de l’Association des Premières Nations du Québec et du Labrador (2005). Ce protocole n’est pas obligatoire, mais il demeure un guide incontournable pour faciliter la recherche en milieu autochtone. Il a donc été privilégié dans ce projet.

L’un des principes éthiques de base est l’accord de la communauté visée par le projet de recherche. Comme celui-ci ne se déroule pas dans une communauté particulière, les organismes autochtones présents sur le territoire peuvent être reconnus comme des partenaires potentiels dans le contexte de participation de la communauté. Afin de respecter ce principe, deux organismes phares de la ville de Québec desservant une clientèle autochtone ont été informés de ce projet de recherche. Un partenariat de

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recherche avait même été proposé à l’un d’eux. Cette entente, qui représente un « partenariat réel, transparent et équitable » (APNQL, 2014; 35), comporte généralement les éléments suivants : renseignement sur le chercheur et le projet de recherche, résumé de la méthodologie proposée, rôles, droits, attentes et responsabilités de chacune de parties. L’organisme approché pour ce partenariat ne pouvait s’engager dans un tel processus en raison d’un manque de ressources humaine et financière. Néanmoins, une partie du recrutement des participantes s’est faite à l’intérieur de celui-ci ainsi que dans le second organisme, ce qui démontre l’accord de ces derniers envers le projet de recherche.

Un enjeu concernant la recherche relative aux peuples autochtones est l’ « existence d’un grand fossé social, culturel ou linguistique entre la

communauté et les chercheurs » qui peut entraîner certains malentendus (CRSHC, 2014). Comme mentionné ci-dessus, un formulaire de consentement présentant les objectifs de la recherche a été présenté aux participantes pour pallier cette difficulté ainsi que l’envoie d’une version préliminaire des résultats afin de valider les propos recueillis auprès des participantes. Finalement, afin de respecter le principe de réciprocité, l’étudiante offre aux organismes ainsi qu’aux participantes l’accessibilité et la présentation du rapport au terme de la recherche.

3.6. Scientificité de la recherche qualitative

Étant donné que cette recherche s’insère dans une approche collaborative, par souci de transparence et d’exactitude des propos recueillis, les participantes ont eu accès à un résumé préliminaire de la présentation des résultats afin de valider les informations énoncées. L’objectif était de recueillir leurs commentaires et de les intégrer dans le rapport final. La moitié des participantes ont désiré recevoir ce résumé, mais seulement une d’entre elles a fait des commentaires afin de préciser certains éléments. À la lumière de

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ces derniers, des ajustements mineurs ont été effectués dans le rapport final. L’utilisation de l’entrevue pour la collecte de données a permis à la chercheuse de valider au fur et à mesure les idées partagées par les participantes, et ce, en reformulant les propos de ces derniers et en effectuant un résumé à la fin des rencontres. En recherche qualitative, la subjectivité du chercheur peut interférer dans l’analyse des données puisque : « [n]ous avons déjà des données minimales qui vont éventuellement colorer l’interprétation que nous ferons des propos du sujet » (St-Cyr & Saintonge, 1999; 119). Donc, pour assurer la validité interne de cette recherche, deux mesures ont été prises : la reformulation des propos en cours d’entrevue et la validation des transcriptions auprès des participants.

De plus, afin d’assurer une compréhension plus large du sujet, la démarche de recherche a fait appel à une triangulation des sources de données puisque deux méthodes de collecte ont été utilisées : la discussion de groupe et les entrevues individuelles semi-dirigées. Cette triangulation a permis « d’avoir une connaissance plus complète et différenciée » (Berger, Crescentini, Galeandro et Mainardi Crohas, 2010; 2) de la problématique.

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CHAPITRE 4 Les résultats

Cette section porte sur le produit de la collecte de données lequel a été analysé selon trois thèmes qui rejoignent les objectifs de la recherche qui sont : 1) documenter et comparer l’utilisation et l’expérience des participantes avec les services de santé et les services sociaux non autochtones et autochtones, 2) explorer les relations qu’elles entretiennent avec leurs professionnels, 3) mettre en lumière les aspects recherchés chez un professionnel et dans le réseau de la santé et de services sociaux allochtone.