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Aspects économiques induits par le changement de pays 1 Réalisation d’un budget comparatif global

TROISIÈME PARTIE : LES FLUX RÉSIDENTIELS DE SUISSE VERS

Pontarlier 1 Secteur de Pontarlier

21. RÔLE DE LA FRONTIÈRE

21.1. Aspects économiques induits par le changement de pays 1 Réalisation d’un budget comparatif global

Il s’agit ici de mieux saisir comment et sur la base de quels critères économiques les migrants se sont appuyés pour se préparer au changement de pays. Dans cette perspective, deux catégories type émergent : le calculateur et le non-calculateur « avisé ».

Un quart seulement des migrants a réalisé un budget global comparatif. D’autre part, la faiblesse de l’effectif ne permet pas de profiler le calculateur, mais les méthodes utilisées permettent de distinguer deux types de démarches :

 Ceux qui ont pris tous les postes de dépenses en Suisse et se sont adressés, soit aux services compétents (mairie, mutuelles..) soit auprès des collègues et amis pour vérifier les différents niveaux de dépenses en France :

J’ai pris tout ce que j’avais à payer en Suisse et j’ai pris la France et j’ai demandé à voir les prix ... alors les mutuelles j’ai demandé des offres, l’électricité j’ai demandé à mon beau-père qui est sur Morteau, l’eau pareil, les impôts locaux j’ai demandé en mairie. [Sylvain Frambouhans]

On a posé tous les points que ce soit l’électricité, vraiment tout, tout et d’après ce que l’on paye en Suisse, après ici on a comparé les impôts fonciers, la taxe d’habitation. On a appelé la mairie par rapport à la superficie, on a demandé aussi à des amis qui habitaient là. Amis, internet, la commune, bon voilà avec çà on arrive à avoir quelque chose de bien détaillé. [Olga Villers-le-Lac]

 Ceux qui se sont tournés vers différents interlocuteurs ad hoc comme les banques et les collègues de travail :

Le banquier nous a un peu donné des barèmes pour les prix de chaque chose, ensuite je me suis renseignée auprès de mes collègues, ce qu’il nous fallait financièrement. [Patricia Gilley]

On a calculé combien on payait de caisse maladie en Suisse, on est venu avec les mêmes prestations qu’on a en Suisse, le banquier nous a fait un calcul et cela nous a déjà fait une différence on a aussi intégré la maison... oui et on a pensé aussi si on se plait pas ici, il faut pouvoir rentrer en Suisse, tout était très, très bien réfléchi, c’est pas un coup de tête de dire on va en France parce que c’est moins cher, c’était réfléchi. [Rachel

Morteau]

Si pour la première catégorie la dénomination est claire, l’ambiguïté de la seconde mérite d’être éclairée. En effet, on constate qu’une majorité de personnes répondent ne pas avoir réalisé de calcul au préalable pour approcher les coûts induits par le changement de pays. Cependant, ces personnes indiquent par ailleurs « savoir que » elles n’entrent donc pas dans la catégorie des non-calculateurs. La source de cette connaissance « spontanée » renvoie à la fois aux profils et à la trajectoire résidentielle de certains migrants. Rappelons ici, qu’un quart des ménages est français et opère un retour en France afin de concrétiser leurs projets résidentiels et que, par conséquent, ces derniers disposent déjà d’éléments d’informations. Par ailleurs, près de la moitié des couples sont des couples Franco-suisse et dans ce cas-là, la famille française peut être aussi une source d’informations pour les migrants. Enfin, il ne faut pas minorer le rôle que joue le réseau des collègues de travail, en tant que support informel à disposition

des migrants. Partant, il nous a semblé nécessaire de nuancer et de contextualiser le non-calculateur en lui prêtant le terme d’avisé :

Non pas du tout, en fait on n’a pas regardé du tout, tout ça. [Clotilde Morteau] Couple Franco-suisse

Non on l’a pas fait noir sur blanc, mais on s’est dit dans notre tête : « ça on paiera plus, ça non plus ». [Gaëtane

Métabief] Couple Français

Ben on l’a vite calculé ça. [Renée Morteau]Couple Franco-portugais

On n’a pas fait un calcul aussi détaillé, mais, dans les grandes lignes, on savait qu’au niveau assurances, au niveau plaques d’immatriculation de voitures, au niveau du budget alimentaire et de la construction de la maison, tout cela faisait une grosse différence. [Brigitte Villers-le-Lac] Couple Franco-suisse

Et quand la résidence secondaire devient la résidence principale, il n’y a pas de calcul à faire les choses sont déjà connues :

On a rien calculé du tout... non, non on avait rien regardé, mais rien du tout. [Bernadette Cours-Saint-

Maurice] Couple Franco-suisse

21.1.2. Comparaison des régimes fiscaux et assurances sociales des deux pays

La question des régimes fiscaux a plus fortement mobilisé les migrants qui répondent pour plus de la moitié avoir cherché des informations pour évaluer le montant de l’imposition en France. A noter que les deux ménages aux profils plus helvétiques ont eu recours à certains outils d’évaluation comme le site des impôts mais aussi en s’adressant à leur banquier :

En allant sur le site des impôts, en faisant une estimation de ce qu’on allait payer, ce qui nous a permis de dire on peut mettre un peu plus sur le loyer puisqu’il y aura un peu moins d’impôts.[....].oui on veut pas partir sur quelque chose sans savoir si on pourra assumer ou pas, être trop serré ça vaut pas la peine, elle s’est retrouvée un mois sans emploi : si on est trop juste cela ne passe pas. [Paula Grand-Combe-Châteleu]

C’est beaucoup notre banquier qui nous a aidés à calculer, en gros les impôts qu’on aurait. [Patricia Gilley]

Pour ceux qui ont fait la comparaison entre les régimes fiscaux, il apparaît que pour les célibataires et les couples de cadre sans enfant, le coût des impôts serait à peu près identique de part et d’autre de la frontière

Oui en Suisse on paye beaucoup d’impôts mais en France c’est tous des impôts indirectes, alors l’un dans l’autre. [Bruno Villers-le-Lac]  Célibataire

On n’a pas regardé au niveau foncier et taxe d’habitation, on a surtout regardé les taxes sur les revenus. A l’époque, en tant que couple et la première année, on a payé la même chose qu’en Suisse donc ce n’est pas vraiment ça qui nous a poussé à venir. [Brigitte Villers-le-Lac] Couple cadre

Pour les ménages avec 2 ou 3 enfants, la France est perçue comme plus favorable en matière de politique fiscale :

On savait qu’en France on payait moins d’impôts, mais on ne pensait pas autant, donc c’était plutôt une bonne surprise. On me disait toujours à moi, en France tu pourras faire des enfants parce que tu ne paieras pas d’impôts. [Rachel Morteau]

Oui, pour nous c’était plus intéressant d’être en France qu’en Suisse et pour les impôts aussi. [Viviane Maîche] Au départ on ne le savait pas, puisque vous payez l’année suivante, mais pour nous, c’est 3 fois moins ici qu’en Suisse. [Françoise Villers-le-Lac]

Sur l’analyse comparative des assurances sociales, l’effectif se partage à part égale entre deux attitudes : ceux qui n’ont pas fait de comparaison et ceux qui en ont fait une. Sur cette question, la plupart des migrants, en prenant une assurance frontalière, avaient de fait opéré une comparaison et c’est le poids financier et les avantages liés à la couverture qui ont suscité l’essentiel des remarques. On soulignera qu’en matière sociale la France véhicule une image de mieux être et d’avantages.

Pour les personnes dont les revenus sont les plus faibles, l’assurance frontalière représente une charge financière importante :

Mais là on est perdant, c’est très très cher une assurance frontalière, mais là on est perdant. [Renée Morteau] Oui, quand on travaillait les deux en Suisse on avait quand même pour 250 euros d’assurance frontalière pour le mois, donc ça reste quand même des frais. [Wanda Villers-le-Lac]

L’assurance frontalière, malgré un coût élevé, offre toutefois un taux de couverture très intéressant :

Pour les assurances, c’était plus intéressant d’être en France qu’en Suisse. [Viviane Maîche]

Vous avez une assurance frontalière ? Oui mais j’y gagne quand même, il me semble que pour la couverture c’est plus parce que je suis couvert des deux côtés. [Sylvain Frambouhans]

Alors ça, c’est les frontaliers qui travaillent avec mon mari qui lui disait que c’était plus avantageux. Et c’est à nouveau quand on a fait notre assurance maladie et que le Monsieur m’a donné le montant j’ai dit « vous êtes sûr, il se cache quoi la derrière ? » « Ah mais rien du tout ». [Françoise Villers-le-Lac]

Alors on sait que c’est plus avantageux en France, c’est une certitude, mais on ne le savait pas au départ. Mais après on s’est vite aperçu que la couverture n’était pas la même [...] oui, nous c’est la Swisslife, c’est pas des assurances bon marché, c’est relativement onéreux : un Français travaillant en France ne pourrait certainement pas investir dans ces sommes là. C’est assez impressionnant comme somme, bien en deçà de la Suisse, mais c’est quand même impressionnant par rapport au pays. Par contre, la couverture est hallucinante c’est impressionnant vraiment. [..] En Suisse c’est peu, oui pour ainsi dire rien. [Roseline Montlebon]

21.1.3. Le taux de change

En règle générale, la question du taux de change et de sa prise en compte dans le cadre du projet résidentiel, replacent les commentaires des migrants dans deux volets distincts :

 les conditions de financement de la maison ;

 les avantages ou les inconvénients, se rapportant à la vie quotidienne.

Pour ce qui a trait aux conditions de financement de la maison, les migrants évoquent en général la souscription d’un prêt Capé, car il apporte une réponse adaptée à la variation du taux de change par le blocage du taux. Le prêt Capé permet de protéger les acquéreurs des variations du taux de change surtout en cas de hausse :

Oui, on a eu un peu peur au début car l’euro était fort, mais on avait pris en compte. […] Bon voilà, c’est ce que nous a dit le banquier il ne va pas varier de beaucoup, au maxi 1.7 au mini 1.3. [Sylvain Frambouhans]

Ah oui, on avait conscience mais ce n’est pas ça qui allait changer notre optique de vie, on fait avec et c’est fluctuant. Notre taux de change et notre taux de prêt se modifient, mais on n’a quand même fait bloquer à un niveau maximum. On avait pris ce qu’il appelle un prêt Capé pour qu’on n’ait pas non plus un taux d’inflation qui ne s’arrête jamais. [Roseline Montlebon]

Le taux de change pour la maison, disons ce n’est pas important puisqu’il est bloqué. Nous ce que l’on contrôle c’est tous les mois quand on va chercher de l’argent en Suisse, c’est cela qu’on surveille. Oui là on peut les

bloquer les taux, là pour une année on l’a bloqué. On l’a bloqué peut-être un peu trop vite car l’euro est quand même bien descendu, pis voilà ce n’est pas grave. [Rachel Morteau]

Là on a fait un taux bloqué de toute façon, on le bloque annuellement le taux, il (la banque) nous l’a proposé quand on est arrivé... mais comme maintenant il baisse, comme là si vous voulez on l’a bloqué à 1.49 et en ce moment il est à 1.40. [..] .Vous êtes désavantagés ? Oui, pas énormément, un peu quand même. [Raymonde

Charquemont]

Les variations du taux de change se font aussi ressentir dans la vie quotidienne et sont actuellement plutôt favorables aux frontaliers :

On ne s’en rend pas trop compte, c’est au jour le jour qu’on le voit. Alors des fois on se dit « oh j’ai gagné ça encore ! » En ce moment c’est bien, c’est pas mal depuis 3 mois. [Gaëtane Métabief]

Là c’est très avantageux, alors qu’il y a 3 mois en arrière c’était carrément...oui ma foi on fait avec. [Renée

Morteau]

On est conscient qu’il y a des mois où on est moins bien lotis que d’autres, mais ça change pas nos habitudes, disons que quand l’euro est bas la consommation augmente on se fait des petits plaisirs. [Brigitte Villers-le-Lac] Là aussi, c’est juste génial, j’ai signé à 1.67 Fr et là actuellement, on est à 1.32 Fr, donc je vous laisse imaginer ce que ça fait sur un salaire. Je paie de moins en moins sur la maison et je gagne de plus en plus, mais .ça pourrait aller dans l’autre sens, d’un coup il est à 1.80. C’est pour ça que la maison on a provisionné moins à cause de cette variation du taux de change, qui fait que là entre 1.67 et 1.32 pour 1000 FR CH ça fait genre 600 euros pour 750 euros, donc ça fait 150 euros d’écart. Et au final ça fait même pas deux ans, un peu plus de 2 ans, mais ça peut aller dans l’autre sens. [Samy Thiébouhans]

Quand le taux de change est moins favorable, les astuces sont toujours possibles :

Quand c’est moins avantageux on fait le change manuellement, on joue plus filous, mais on gagne en faisant ça. Quand le taux est très intéressant, comme en ce moment il est très intéressant, il est à 1.43 c’est très rare, on prend les sous suisses en Suisse et on vient les mettre en France car le taux est intéressant on gagne bien 100 euros. Et quand le taux est nul (plus bas), on prend directement en euros en France et comme ça, on perd beaucoup moins, parce que la banque en France elle en prend beaucoup moins. En fait c’est pas de banque à banque, c’est nous qui faisons. [Renée Morteau]

21.1.4. Comparaison des prix de l’immobilier

Compte-tenu de la motivation principale et commune à l’ensemble des enquêtés, la comparaison du prix de l’immobilier demeure une question centrale pour les migrants. En règle générale, les commentaires pointent le décalage dans le rapport surface/prix des résidences dans l’un et l’autre des pays, soulignant le coût des matériaux et de la main d’œuvre en Suisse :

A titre d’exemple, une maison comme la mienne elle nous a coûté environ, elle vaut 450.000 euros, et la même en Suisse elle est à 900.000 FR CH, aller 850.000 FR CH : à la même époque ma belle-sœur en Suisse et qui est Suisse, ils ont bâti : leur maison est plus petite que la nôtre en plus elles sont jumelées .[..].donc elle n’a pas beaucoup de terrain elle a juste une petite terrasse de 15, 20 m2 et elle l’a payée le même prix que notre

maison.[...] ici, vous avez une maison individuelle avec 1000 m2 de terrain et de l’autre, une maison jumelée

sans terrain, sans garage, sans parking. Au niveau des prestations elle n’a pas la géothermie, mais elle paye le même prix que nous mais c’est une question de main d’œuvre et de matière. [Brigitte Villers-le-Lac]

Cette maison, ici elle vaut une fois et demie ce prix en Suisse, et je ne vous compte pas le terrain, .on a 1000 m2,

Le décalage est tel qu’il n’est pas envisageable de comparer le coût de la construction et la qualité des logements :

Ce n’est pas comparable, c’est pas du tout les mêmes constructions, rien qu’en soi, non c’est pas du tout comparable. Les montants en Suisse on les connaissait aussi pour une maison, mais la qualité de la construction n’est pas la même, c’est beaucoup plus poussée en Suisse. [Olga Villers-le-Lac]

Les logements n’ont pas la même qualité que sur Suisse… En Suisse ils ont des normes au point de vue isolation mais c’est incroyable par rapport à la France, tous des matériaux de qualité, qu’en France c’est souvent médiocre. [Bruno Villers-le-Lac]

21.1.5. Le coût des trajets

Pour la majorité des migrants, l’installation en France a eu pour conséquence l’allongement de la distance entre le lieu de résidence et le lieu de travail. Cette contrainte appelle différentes remarques de la part des enquêtés, qui se répartissent en 4 groupes :

 Les calculateurs, qui ont intégré ce nouveau paramètre dans leur budget, ainsi que les coûts induits par de nécessaires adaptations, comme l’achat d’une deuxième voiture :

Oui, on savait qu’on allait avoir une deuxième voiture, on avait intégré dedans. [Olga Villers-le-Lac]

Ou le recours au covoiturage :

Oui je l’ai pris en compte et je fais du covoiturage. [Maurice Métabief]

Mon mari fait du covoiturage, il en faisait déjà en Suisse donc ça n’a pas changé. [Rachel Morteau]

 Les calculateurs-convertisseurs, qui ont transformé le coût financier des trajets en temps de déplacement, recherchant ainsi l’acceptabilité du projet maison :

Oui, c’est pour ça qu’on s’est mis au plus près de la frontière. On ne voulait pas avoir 1h30 de route déjà après une journée, et puis le matin, s’il faut se taper 3 heures de route, faut quand même être conscient de ce que l’on fait. [Renée Morteau]

Je dirais qu’on n’a pas pris en compte les coûts, mais le temps que mon mari passerait sur la route, pour ne pas sacrifier la famille pour avoir une maison....si c’est pour renter à 20h30 les enfants voient plus leur papa, on a cherché un confort de famille....il a 25 minutes de route par voyage, non c’est rien du tout, en plus sur un trajet tranquille, ah ce n’est pas le trajet frontalier. [Roseline Montlebon]

Nous on s’était donné maximum 45 minutes voire 1h. Oui cela fait un bout, après c’était pour nous le seul inconvénient pour venir, c’était le trajet. [Patricia Gilley]

Le temps de trajet en voiture est même parfois estimé comme bénéfique et permet de faire une coupure entre le travail et la maison :

Avant j’allais au boulot à pied, maintenant c’est en voiture, mais vu ce qu’on gagne sur le reste. Je mets 25 minutes et je dirais qu’en temps, on passe plus de temps dans la voiture, mais on est mieux à la maison car on a laissé le travail derrière soi. La voiture ça permet de décompresser, sinon avant je rentrais et j’étais encore dans le travail pendant une heure, tandis que là, avec la route, j’arrive un peu plus détendu. [Sylvain Frambouhans]

 Ceux qui ne font pas de calcul, car le projet résidentiel l’emporte sur les contraintes induites comme la fatigue, le temps de trajet et les coûts de déplacement :

Moi j’avais quand même peur au niveau fatigue, car plus de route, est-ce que ça va le faire ? quand je fais des journées de 12 heures plus 1 heure le matin et 1 heure le soir, ça fait des journées de 14 heures sur une journée de 24 heures, mais au final on l’accepte et ça se fait bien. [Gaëtane Métabief]

C’est plus de 200 Km et il met 1h 1h15 ça dépend s’il est dans les bouchons ou pas. Mais bon, il avait 3 rêves : sa famille, ça c’est fait, sa maison, sa société. [Françoise Villers-le-Lac]

Je mets trois quarts d’heure, 50 minutes, 1 heure ça dépend (par voyage) [..] C’est fatiguant, la route c’est que des virages, de la montagne, ce n’est vraiment pas évident. Mais avez-vous pris en compte le coût et le temps

de trajet ? Pas spécialement, on s’est installé là parce que lui cela fait 10 ans qu’il fait les voyages.... [Viviane Maîche]

On s’est dit on s’installe où ça nous plait, et après, on fait les trajets. [Paula Grand-Combe-Châteleu]

Ceux qui n’avaient rien calculé et qui, enthousiasmés par leur projet résidentiel, en mesurent a

posteriori les conséquences comme la fatigue et le coût financier des déplacements :

Oui ça, oui c’est un des critères on ne pensait pas, oui ça être autant fatigués depuis qu’on habite ici, on a une bonne qualité de vie, mais avec du recul c’est difficile la vie de frontaliers, c’est debout 5H départ 6H retour 18H… Auparavant on commençait à 7H, mais on avait 15 minutes de trajet, on se levait plus tard et on rentrait