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I.B.1.a. L'aréole

C'est un disque cutané, de 15 à 30 mm de diamètre, plus ou moins pigmenté. L'aréole prend une couleur brune durant la grossesse.

Sa surface est irrégulière, on y observe de petites saillies (12 à 20), les tubercules de Montgoméry, qui sont des glandes sébacées, dont la sécrétion crémeuse est en réalité un « concentré d'odeur » spécifique de la mère, un puissant signal chimique qui guide le bébé dans sa recherche du sein. Laver ou décaper l'aréole avec des produits à odeur forte sous prétexte d'hygiène, c'est enlever à l’enfant un repère essentiel, et donc prendre un risque pour la réussite de l’allaitement.

L'aréole est plus solide que le reste du sein, elle est relativement riche en fibres conjonctives et élastiques, ce qui devrait lui permettre de résister aux efforts mécaniques de la tétée.

Les récepteurs sensitifs, transmettant le signal de la tétée et à l'origine de l'érection du mamelon, se trouvent non sur le mamelon, mais sur tout le pourtour de l'aréole. Ce sont des récepteurs sensibles à un étirement (non à une pression) qui amène doucement l'aréole de sa périphérie vers le mamelon. Ces récepteurs sont modifiés par l'imprégnation hormonale féminine: grossesse, postpartum, syndrome prémenstruel ou pré-ménopausique. C'est l'une des raisons de la grande sensibilité de l'aréole dans les premiers jours après la naissance, sensibilité souvent interprétée à tort comme une crevasse ou comme une douleur anormale, alors qu'il ne s'agit que d'une extrême sensibilité transitoire, qui s’apaisera au bout d'une dizaine de jours.

I.B.1.b. Le mamelon

Il se trouve sur la partie centrale de l'aréole. Il mesure 1 cm de hauteur, il est cylindrique, pigmenté et sa surface est parcourue des pores des canaux galactophores, disposés de façon circonférentielle, et au nombre de 10 à 20. Il n'existe aucun sphincter à I'orifice de ces canaux, preuve que le sein ne peut être un réservoir. Le mamelon est un organe sensible et érectile. Il peut être plat ou court, invaginé mais érectile lors de la contraction du muscle aréolaire, ombiliqué non érectile. Il ne prend sa forme « fonctionnelle » qu'après stimulation par la bouche du bébé. Donc la forme des mamelons au repos est absolument sans incidence sur la réussite de l'allaitement.

Ces particularités déterminent des fonctions particulières du mamelon et de l’aréole:

un signal pour l’enfant par: ◦ sa couleur (pigmentation); ◦ sa chaleur (vascularisation);

◦ son odeur, par glandes sébacées de Montgomery;

un caractère érectile grâce au muscle aréolaire (permet étirement jusqu’à 200 %);

un signal pour la libération des hormones de la lactation par les récepteurs à l’étirement;

un signal d'une mauvaise position ou d'une mauvaise succion par les récepteurs à la douleur;

un lubrifiant par le sébum des glandes sébacées.

I.B.2. Contenu du sein

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Le sein contient:

• du tissu conjonctif qui le soutient;

• du tissu glandulaire qui produit et excrète le lait;

• du tissu adipeux qui forme le volume du sein et protège la glande; • des nerfs;

• des vaisseaux sanguins; • des vaisseaux lymphatiques.

La glande mammaire est une glande exocrine qui peut croître puis régresser en fonction de la période de la vie de la femme. Elle n’est fonctionnelle qu’au moment de la lactation. Lors de la grossesse, il se produit un premier phénomène appelé mammogenèse. La glande mammaire va atteindre son plein développement avec la mise en place du tissu sécrétoire proprement dit: le parenchyme mammaire s’hyperplasie. Les bourgeons épithéliaux se transforment en acini. Les canaux excréteurs (canaux galactophores) s’allongent et se ramifient. La couche adipeuse du stroma glandulaire se réduit, la vascularisation augmente.

Figure 12: Structure du sein

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La glande mammaire présente un aspect en grappe, elle est divisée en 10 à 20 lobes indépendants et, les lobes sont subdivisés en lobules, formés des acini ou alvéoles et des canaux intralobulaires.

Chaque lobe possède un canal lactifère ou galactophore dans lequel se jettent les canaux interlobulaires venant des lobules. Ces canaux représentent les tiges de la grappe, ils sont en nombre égal aux lobes et débouchent sur des pores galactophores au niveau du mamelon.

Si le ratio tissu glandulaire/tissu adipeux est en moyenne de 2/1, la proportion relative de l’un et de l’autre est très variable selon les seins, notamment pour ce qui est de la proportion de tissu adipeux intraglandulaire: chez certaines femmes le tissu adipeux peut représenter près de la moitié du volume tissulaire total, le volume d’un sein n’est donc pas un indicateur de sa capacité fonctionnelle. À l’exception du plan sous-cutané, graisse et tissu glandulaire sont intimement liés et donc inséparables. Les deux-tiers du tissu glandulaire se trouvent dans un rayon de 30mm à partir de la base du mamelon, drainés par un réseau de canalicules et de canaux lobulaires, lobaires et principaux. L’ensemble de ces données est important à considérer, notamment en cas de chirurgie de réduction mammaire: il n’est pas possible de retirer sélectivement le tissu adipeux sauf dans le plan sous-cutané; la plupart des mères ont moins que les 15 à 20 canaux habituellement décrits et l’ablation de seulement 4 d’entre eux pourrait complètement supprimer la fonction du sein chez certaines mères; la conservation du tissu glandulaire présent dans la région rétroaréolaire pourrait préserver une partie du potentiel lactant des mères subissant une chirurgie de réduction mammaire.

I.B.2.a. Acinus mammaire

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L’acinus est la structure élémentaire de la glande mammaire et l’unité de production du lait. C’est une cavité constituée d’une paroi cellulaire et d’une lumière dans laquelle va s’écouler le lait fabriqué. La paroi de l’acinus comprend deux couches cellulaires: un épithélium glandulaire continu, fait de cellules cubiques ou cylindriques sécrétrices, les lactocytes, bordé extérieurement par une assise discontinue de cellules myoépithéliales, cellules étroites, allongées, qui ont des propriétés contractiles.

Figure 14: Anatomie de l'acinus mammaire

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I.B.2.b. Canaux galactophores

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Ils représentent les voies excrétrices qui se ramifient dans tout le tissu mammaire et convergent vers le mamelon. Ce réseau canalaire complexe n’est pas disposé de manière symétrique ou en rayon de roue mais est au contraire sinueux et enchevêtré. On distingue les galactophores lobulaires et lobaires, et les galactophores terminaux.