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Cette technique demande beaucoup de temps et le volume de lait perdu est important.

Le bébé doit être tenu verticalement, le récipient, posé légèrement sur sa lèvre inférieure, doit être plein afin que le bébé vienne laper le lait (ne pas verser le lait pour éviter une fausse route).

Les tasses ou gobelets pour bébé peuvent être vendus en pharmacie. Le laboratoire Medela commercialise un « biberon-tasse », disponible aussi en pharmacie, appelée Softcup®. Il est muni d'un embout buccal souple en forme de demi-cylindre. Cet

embout doit être posé délicatement sur la lèvre inférieure de l'enfant et le débit de lait est régulé par l'adulte grâce à une pression sur les côtés du demi-cylindre. Ce dispositif est assez onéreux (25 à 30 euros).

II.A.3.c.3. Alimentation au doigt [79][73]

Son but premier est d’aider un bébé qui refuse le sein, cette méthode doit être utilisée si le recours au DAL ou à la tasse sont impossibles.

L’alimentation au doigt ressemble plus à l’allaitement que l’alimentation au biberon. En effet, pour s’alimenter au doigt, le bébé doit placer sa langue en bas et par-dessus les gencives, la bouche grande ouverte (plus le doigt est gros, mieux ce sera) et la mâchoire avancée. De plus, les mouvements de la langue et de la mâchoire sont semblables à ceux de la tétée au sein.

Voici comment procéder:

• Se laver les mains. Il est préférable que l’ongle du doigt utilisé soit coupé court.

• Se placer confortablement, et mettre le bébé à son aise. Asseoir à demi le bébé devant soi, sur les cuisses, et lui soutenir la tête d’une main derrière le cou et les épaules. En fait, toute position confortable pour soi et pour le bébé peut convenir, si elle permet de garder le doigt bien à plat dans la bouche du bébé.

• Il faut un dispositif d’aide à la lactation: tube d’alimentation (d'une taille de 5 F (French) ou 5 CH (Charrière), d'environ 1 m de long) et un biberon contenant du lait maternel ou, si nécessaire, du lait artificiel. Le tube passe dans le trou élargi de la tétine et est immergé dans le liquide.

• Placer le tube sur la partie charnue du doigt (index ou autre), l’extrémité ne dépassant pas le bout du doigt. Pour plus de facilité, prendre la partie courbée du tube entre le pouce et le majeur, puis placer l’index sous le tube. Il n 'est pas nécessaire de coller le tube sur l’index.

• Chatouiller doucement la lèvre du bébé avec le doigt portant le tube et glisser doucement le doigt dans sa bouche, la partie charnue du doigt vers le palais. Garder le doigt aussi plat que possible, en appuyant sur la langue du bébé et en faisant avancer sa mâchoire inférieure. Normalement, le bébé commence à téter le doigt, et le laisse entrer assez profondément.

Le bébé n’aura pas de haut-le-cœur, même si le doigt est placé loin dans sa bouche, à moins qu’il soit repu ou qu’il soit habitué aux biberons.

Si le débit est trop lent, soulever le biberon au-dessus de la tête du bébé, mais ce ne devrait pas être nécessaire normalement.

Grâce à cette méthode, l'enfant peut exercer une succion et contrôle lui-même le débit du lait.

Si le bébé prend mal le sein, ou tète mal, c’est toujours plus difficile s’il est affamé. On peut donc calmer un peu son appétit en l’alimentant au doigt une minute ou

deux. Un fois apaisé, quand il tète bien au doigt, la mère peut offrir de nouveau le sein, et répéter le processus en cas d'échec. Cette méthode fonctionne habituellement, mais elle ne porte fruit qu’après quelques jours, parfois même une semaine ou plus.

II.A.3.c.4. Alimentation au biberon [73][102]

Lorsque le choix des parents s'oriente vers le biberon, il est important de leur rappeler la manière dont il s'utilise. En France, l'usage du biberon pour nourrir les enfants correspond à une norme culturelle. Cependant de nombreuses erreurs sont faites par les parents quant au nettoyage ou à la manière dont ils le positionnent lors du repas.

• Les biberons sont à éviter lorsque l'enfant est hypotonique ou a des troubles de succion, chez les prématurés, lorsque des difficultés anatomiques compliquent les mises au sein et lorsque la mère a un faible débit de lait.

• Il est préférable de choisir un biberon muni d'une tétine longue et d'une base large. Avec certains modèles, l'enfant ne parvient à obtenir du lait qu'avec une technique de succion proche de celle du sein. C'est le cas du biberon Calma®

de Medela car le lait ne s'écoule que lorsque l'enfant crée un vide intra-buccal.

Figure 47: Tétine du biberon Calma® du laboratoire Medela [102]

Le débit de lait est régulé par l’interaction entre la dépression intrabuccale du bébé et le système de contrôle d’écoulement du lait. Les petites bosses du stabilisateur empêchent l’embout en silicone de s’affaisser et le rendent plus stable. Le biberon est ventilé via le système de ventilation, la force de vissage n’a aucun effet sur l’écoulement du lait.

• Lors du repas, le biberon se maintient à l'horizontale et la tétine doit être remplie.

• Les réactions du nourrisson doivent être observées afin d'adapter le flot de lait à ses capacités et à son niveau d'éveil.

• Il ne faut pas forcer l'enfant à terminer son biberon.

II.A.3.c.5. Alimentation solide [96][72]

Si le bébé est âgé d'au moins 5 mois, la supplémentation peut se faire par l'introduction d'aliments solides (banane écrasée, de l'avocat écrasé, de la purée de pommes de terre ou de patates douces, des céréales infantiles, autant que le bébé en prendra et après la tétée, s'il a toujours faim. Si la mère donne du lait artificiel, elle peut le mélanger à la nourriture solide.

Cependant, il faut garder à l’esprit que l’aliment de base du nourrissons avant 1 an reste bien le lait maternel (ou les laits infantiles). Il est indispensable de ne pas diminuer arbitrairement l’allaitement au moment de la diversification mais au contraire de le préserver afin de maintenir l’apport énergétique et la pérennisation de l’allaitement à haut niveau.

II.A.3.c.6. Conclusion

Une telle situation est généralement un stress majeur pour la mère. Elle pourra vivre le don de compléments comme un échec, comme le signe qu’elle ne pourra jamais réussir à allaiter son bébé, ce qui lui fera perdre totalement confiance en elle, et la stressera plus encore. Il sera donc utile d'en discuter avec elle, afin de lui expliquer que l'allaitement pourra presque toujours se poursuivre, et que ces compléments constituent une mesure temporaire destinée non à sevrer son bébé, mais à l'aider à passer un cap difficile dans les meilleures conditions possibles pour elle et pour son bébé.

II.A.4. L'engorgement

II.A.4.a. Engorgements précoces

[73][76][67][103]

Un engorgement se caractérise par une tension des seins due à une accumulation de liquides dans le sein avec des difficultés importantes d'évacuation (à dissocier de la « montée de lait » des premiers jours). Il peut être attribuable à:

• une augmentation du débit sanguin dans les seins;

• une quantité de lait dans les seins supérieure à celle avalée par le nourrisson; • une stase dans la circulation lymphatique;

• un œdème interstitiel qui lui-même aggrave le phénomène de stase.

D'une manière générale, les engorgements peuvent avoir deux prédominances différentes:

• une prédominance « stase lactée »: cela correspond à une stase de lait dans le tissu glandulaire. Elle peut se manifester dans les engorgements tardifs, les canaux lactifères obstrués et les mastites inflammatoires;

• une prédominance « stase vasculaire »: le tissu vasculaire en est l'origine. Cela correspond à une stase de sang veineux et de lymphe. Cette stase est causée par un débit artériel massif et une circulation de retour saturée. Elle est retrouvée dans les engorgements péri-aréolaires et les engorgements du post- partum précoce.

Ces problèmes peuvent, à différents degrés, être accompagnés d’œdèmes, de phénomènes inflammatoires touchant le tissu conjonctivo-graisseux, voire d'une infection (mastites et abcès du sein).

Les trois types d'engorgement par ordre croissant de gravité sont les suivants: • engorgements aréolaires;

• engorgements du post-partum précoce; • engorgements tardifs.

Les engorgements peuvent se produire à tout moment pendant l’allaitement. 15 % des femmes qui allaitent auront un engorgement.