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ARTIST : Une nouvelle tâche d’énergisation et de contrôle exécutif 125

5.3 Présentation des épreuves exécutives

5.3.1 ARTIST : Une nouvelle tâche d’énergisation et de contrôle exécutif 125

développées et décrites par Stuss et Alexander (2007), ces 2 outils étant constitués de 4 (simple,easy choice,complex choice,redundant choice) et de 7 tests informatisés (simple RT,choice RT,prepare RT,concentrate,tap,suppress,no-go), respectivement. Considérant que la batterie FIT utilise des figures de forme, couleur et orientation de lignes différentes, la ROBBIA des lettres et des stimuli auditifs, et que les 2 tests de TR simple et à choix se basent sur le même principe, nous avons effectué une première sélection qui réduisait les 11 (4 + 7) épreuves totales à 9. Ensuite, nous avons exclu d’autres tests sur la base des résultats que Stuss et Alexander (2007) ont présentés, gardant les tâches dans lesquelles les patients frontaux avaient montré des difficultés particulières (e.g., les sujets ayant des lésions dans les régions médianes supérieures des lobes frontaux étaient significativement plus lents que les sujets contrôles dans les tests simple et choice RT).

Puis, nous avons exclu les tests redundant choice, concentrate et suppress car ils permettent d’évaluer la capacité d’intégration de caractéristiques différentes (e.g., forme, couleur), les processus d’énergisation et d’inhibition qui peuvent être mesurés au moyen d’autres tests tels que le complex choice ou le test de Stroop dans sa version originale. De plus, certaines tâches (e.g., test concentrate) nous semblaient peu adaptées pour notre population d’intérêt, à cause de leur complexité ou de leur durée globale.

réussir à maintenir le même rythme sans avoir de stimulus extérieur, donc en absence d’indice sonore prédictif.

6. No-go est une tâche d’inhibition constituée de 2 parties : dans la première, le sujet doit réagir dès qu’il voit la cible - lettre A - en présence de distracteurs. Dans la deuxième partie, il doit réagir à 3 lettres-cible - B, C, D - mais pas à la lettre A.

Il s’agit, en général, de tests d’intégration de caractéristiques qui demandent un certain niveau d’énergisation, d’inhibition et de contrôle. En effet, les régions préfrontales latérales et médianes supérieures du cerveau semblent être particulièrement impliquées dans la réalisation de ces épreuves (Stuss & Alexander, 2007).

Il est important de préciser que chacun de ces tests (voir la Figure 5.1) est caractérisé par la présentation aléatoire de 50 items, dont 4 essais (correspondants aux 4 premières réponses du sujet). Le pourcentage d’apparition de chaque figure est d’environ 25 %, pour ce qui concerne les tâches constituées de 4 figures (cibles + distracteurs). Dans le cadre de notre évaluation neuropsychologique, la durée des intervalles interstimuli est constante (3s), exception faite pour les tâches prepare (1s et 3s) ettap 1 (1,5s). Après ce délai, si le sujet n’a pas donné de réponse, il lui est automatiquement présenté l’item suivant. La passation de la batterie ARTIST peut avoir une durée globale d’environ 20 minutes (les consignes sont indiquées dans l’Annexe 2).

5.4 Comparaisons intergroupes

L’ensemble des résultats obtenus, à partir de la réalisation des épreuves exécutives, sont présentés dans le tableau 5.2.

Plus en détail, l’élaboration statistique des données recueillies (ANOVA à 1 facteur) montre qu’il existe une différence significative entre le nombre de mots produits pendant les premières 15s de la tâche de fluence verbale littérale par les 3 groupes de participants (F(2, 107) = 5.06 ;p = .008 ; η2 = .09). Le test post-hoc effectué montre que les SJ ont produit plus de mots que les STA (c = 1.17 ; p = .008). Nos données ne permettent pas de mettre en évidence de différences significatives entre le nombre de mots produits par les SA et les autres groupes de participants. Tous les participants ont effectué un nombre similaire d’erreurs dans cette épreuve. Ils ont, par exemple, parfois produit des mots commençant par la lettre C (e.g., cigarette) autre que la lettre S. En ce qui concerne le test defluence verbale sémantique, les résultats obtenus ne permettent pas de montrer des différences statistiquement significatives entre les performances des sujets appartenant aux 3 groupes (mots produits et nombre d’erreurs effectuées ; voir le Tableau 5.2).

Concernant l’évaluation des capacités exécutives à travers l’épreuve RL-RI 16, l’ANOVA à 1 facteur réalisée a permis de mettre en évidence une différence significative entre les performances des 3 groupes de participants (F = 3.5 ; p = .03 ; η2 = .06), dans l’apprentissage des 16 mots (rappel immédiat [Rim]). Toutefois, le test post-hoc effectué n’a pas montré de différences significatives entre les scores obtenus par les SJ, SA et STA (comparaisons 2 à 2) dans cette tâche mnésique.

Des différences statistiquement significatives existent, en revanche, entre les scores obtenus par les participants dans les rappels libres et indicés des 16 mots appris, tant pour le court (RL-RI) (F = 20.42 ; p < .001 ; η2 = .28) que pour le long terme (RD) (F = 23 ; p < .001 ; η2 = .30). Plus précisément, le test post-hoc effectué montre que les STA ont rappelé un nombre de mots significativement inférieur par rapport aux SJ (c = 1.77 ; p < .001) et aux SA (c = 1.3 ; p < .001), ce à court terme. À long terme, les STA ont été également moins performants que les SJ (c = 1.32 ; p < .001) et les SA (c = 1.17 ;

p < .001). En outre, une différence significative a été observée entre les performances des participants à la tâche de reconnaissance (Rec) (F = 9.82 ; p < .001 ; η2 = .15). Le test post-hoc effectué montre que les STA ont donné un nombre inférieur de réponses correctes par rapport aux SJ (c = .63 ; p < .001) et SA (c = .46 ; p = .009). Les autres comparaisons intergroupes réalisées au moyen du test de Scheffé n’ont pas permis de montrer des différences significatives.

Notre analyse de la variance a aussi mis en évidence une différence significative entre le nombre d’erreurs effectuées par les 3 groupes de participants dans le test RL-RI 16 (F = 11.47 ;p < .001 ; η2 = .18). Chez les STA, nous avons observé un nombre signifi cati-vement supérieur d’intrusions et d’erreurs persévératives (mots incorrects appartenants aux mêmes catégories sémantiques évoquées en phase d’apprentissage) par rapport aux SJ (c = -1.72 ; p < .001) et aux SA (c = -.92 ; p = .04). Les SA ont également eu une tendance à effectuer plus d’erreurs que les SJ dans cette tâche (c = -.80 ; p = .06).

L’analyse de la variance effectuée à partir des données relatives au test de Stroop a permis de mettre en évidence une différence statistiquement significative entre le nombre d’erreurs corrigées par les participants dans la condition de dénomination (F = 6.84 ;

p = .002 ; η2 = .11). Le test de Scheffé montre que les SJ ont été plus performants que les STA (c = -.95 ;p = .002). Les 3 groupes de participants ont également réalisé un nombre significativement différent d’erreurs non corrigées dans la même condition de réalisation du test de Stroop (F = 10.26 ; p < .001 ; η2 = .16). Les STA ont effectué un nombre significativement supérieur d’erreurs non corrigées par rapport aux SJ (c = -.72 ;p < .001) et aux SA (c = -.54 ; p = .005). En outre, les participants n’ont pas eu besoin du même

temps pour réaliser cette tâche (F = 14.72 ; p < .001 ; η2 = .22). Plus précisément, les SJ ont été significativement plus rapides que les SA (c = -12.2 ;p = .003) et les STA (c = -20.27 ;p < .001) dans la dénomination des couleurs. Les autres comparaisons intergroupes réalisées à travers le test post-hoc n’ont pas permis de mettre en évidence de différence significative.

Les résultats obtenus pour le test de classement de cartes montrent qu’il existe des différences statistiquement significatives entre les performances des 3 groupes de participants. Plus précisément, il est possible d’observer une diminution du nombre de catégories correctes (F = 20.94 ;p < .001 ;η2= .28) avec l’avancée en âge. Le test post-hoc effectué montre que les SJ ont été plus performants par rapport aux SA (c = .60 ;p = .02), qui ont été à leur tour plus performants que les STA (c = .88 ; p = .001). Les SJ ont été aussi plus performants que les STA (c = 1.48 ; p < .001).

Il a été possible d’observer une augmentation du temps nécessaire pour réaliser cette tâche (F = 32.09 ;p < .001 ; η2 = .37) avec l’avancée en âge. Les SJ ont été plus rapides que les SA (c = -91.27 ; p < .001) et les STA (c = -168.86 ; p < .001). Les SA ont été quant à eux plus rapides que les STA (c = -77.58 ; p = .002).

Les 3 groupes de participants ont également commis un nombre significativement différent d’erreurs totales (F = 22.72 ; p < .001 ; η2 = .30) ainsi que de persévérations du critère précédent (PCP) (F = 15.67 ;p < .001 ; η2 = .23) et de la réponse précédente (PRP) (F = 16.41 ; p < .001 ; η2 = .23). Le test post-hoc effectué montre que les SJ ont effectué moins d’erreurs totales que les SA (c = -5.12 ;p < .001) et les STA (c = -9.15 ;

p < .001), sachant que les SA ont en général commis moins d’erreurs que les STA (c = -4.02 ;p = .02).

Concernant les erreurs persévératives, les SJ ont réalisé moins de PCP que les SA (c = -2.05 ;p = .007) et les STA (c = -3.78 ; p < .001). Les SA ont effectué moins de PCP que les STA (c = -1.73 ; p = .04). Le test de Scheffé montre également que les SJ ont réalisé un nombre significativement inférieur de PRP par rapport aux SA (c = -2.95 ; p = .002) et aux STA (c = -4.82 ; p < .001).

En ce qui concerne la réalisation des 5 tests informatisés de la batterie ARTIST, les performances des SJ et des SA ont été en général meilleures que celles des STA (voir les moyennes indiquées dans le Tableau 5.2). Nos données ne permettent pas de mettre en évidence des différences significatives (ANOVA à 1 facteur et test post-hoc) entre le nombre d’erreurs effectuées par tous les participants au test de TR simple. Une différence statistiquement significative a été mise en évidence entre le nombre d’erreurs effectuées par les participants dans le test de TR à choix simple (F = 4.07 ; p = .02 ; η2 = .07).

Plus précisément, les résultats obtenus grâce au test de Scheffé montrent que les SJ ont commis un nombre d’erreurs significativement inférieur par rapport aux STA (c = -2.88 ;

p = .02). Les autres comparaisons intergroupes réalisées à travers le test post-hoc n’ont pas permis de mettre en évidence des différences significatives.

Il a été également possible d’observer des différences significatives entre les performances des participants dans l’épreuve de TR à choix complexe (F = 9.06 ; p < .001 ; η2 = .14), les STA ayant effectué plus d’erreurs par rapport aux SJ (c = -30 ;p < .001) et aux SA (c = -2.7 ; p = .002).

Notre analyse de la variance a mis en évidence des performances significativement différentes au testtap 2 entre les 3 groupes de participants (F = 11.2 ;p < .001 ;η2 = .17). Le test post-hoc effectué montre que les STA ont été moins performants que les SJ (c

= -157.07 ; p < .001) et les SA (c = -82.74 ; p = .05). Les SJ ont également été plus performants que les SA à ce test (c = -74.33 ; p = .06), même si cette dernière différence n’est pas statistiquement significative. Dans cette tâche, les STA ont eu plus de difficulté que les autres participants à maintenir un certain rythme sonore pendant environ 38s. Le temps indiqué dans le tableau 5.2 en millisecondes correspond à l’écart moyen existant entre les TR des sujets et 1500ms, rythme qui était scandé par un métronome dans la première partie de cette tâche (tap 1).

L’ANOVA à 1 facteur a mis aussi en évidence des différences significatives entre le nombre d’erreurs effectuées dans le test no-go (F = 11.2 ; p < .001 ; η2 = .17). Dans ce cas, les résultats du test post-hoc montrent que les STA ont commis plus d’erreurs que les SJ (c = -.92 ;p < .001) et les SA (c = -.99 ; p < .001). Les autres comparaisons intergroupes réalisées à travers le test de Scheffé n’ont pas permis de mettre en évidence des différences significatives.