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Approches dualistes

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ANNEXE III Autres informations

4. Évaluation par actualisation des flux

4.3 Approches dualistes

Si les approches fondées sur le patrimoine ne sont pas satisfaisantes, les approches fondées uniquement sur la rentabilité ou les méthodes comparatives ne semblent pas plus appro-priées dans le cadre d’un certain nombre d’opérations. Ces approches et méthodes sont plus adéquates dans le cadre d’évaluation de placements financiers (c’est-à-dire de parts minori-taires de sociétés).

V d 1

---r

×

=

V 16×2 000 0,09387

---=

Pour les opérations d’acquisitions, de prise de contrôle (qui portent sur les parts majori-taires), les méthodes les plus pertinentes semblent être les méthodes dualistes.

Ces méthodes tiennent compte à la fois des valeurs des éléments qui constituent le patri-moine de l’entreprise et de sa rentabilité.

La rentabilité de l’entreprise peut être rapprochée du patrimoine de l’entreprise ou de certains de ses éléments (actif net corrigé d’exploitation excluant les éléments hors exploi-tation par exemple) ou d’un capital économique.

a) Approches fondées sur le capital économique

Ces approches fondées sur le capital économique recherchent la valeur réelle de « l’outil » que représente l’entreprise. Cette valeur est ensuite rapprochée de la rentabilité écono-mique correspondante, en vue de dégager le goodwill. On peut distinguer :

Valeur substantielle brute

EXEMPLE

Dans l’exemple de la société Marina examiné ci-dessus (§ 2 et § 3), pour l’évaluation de l’actif net comptable corrigé, le fonds commercial est considéré comme une survaleur.

Les immobilisations comprennent des éléments non nécessaires à l’exploitation :

terrains : 20 000

constructions : 40 000

titres immobilisés : 12 000

Un matériel acquis en crédit-bail d’une valeur originelle de 30 000 € aurait une valeur nette comptable correspondant à sa valeur réelle au 31 décembre N de 21 000 €.

Enfin, il y a lieu de tenir compte de 5 000 € d’effets escomptés non échus nécessaires à l’exploi-tation. Les disponibilités permettent de couvrir les variations saisonnières et sont nécessaires à l’exploitation.

Elles s’appuient sur la notion de survaleur ou goodwill (GW) qui est l’excédent de la valeur globale de l’entreprise sur la somme des valeurs des divers éléments corporels et incorporels qui la composent.

Un goodwill existe (positif ou négatif) à chaque fois qu’une différence apparaît. Cette différence peut s’expliquer par la stabilité des sources d’approvisionnements de l’entreprise, ses études et recherches, la compétence et le savoir accumulé par le personnel, son organisation industrielle, administrative, commerciale, sa clientèle, sa rentabilité financière, sa rentabilité économique.

La valeur substantielle brute représente l’actif total nécessaire pour réaliser l’objet de l’entreprise : la base retenue dans l’évaluation à la valeur de marché des éléments (valeur intrinsèque ou actif net comptable corrigé, voir ci-dessus § 3) pour la détermination de l’actif est augmentée de la valeur de tous les éléments dont l’entreprise dispose sans être propriétaire et qui sont nécessaires à l’exploita-tion (biens en crédit-bail, créances escomptées). Elle est diminuée de la valeur des éléments étran-gers à l’exploitation et ne fourniront pas de services durables.

La valeur substantielle brute se calcule comme suit :

concessions brevets : 45 000

droit au bail : 16 000

fonds commercial (survaleur) : 0

terrains : 60 000 – 20 000 = 40 000

constructions : 120 000 – 40 000 : 80 000

matériel 1 : 30 000

matériel 2 : 55 000

matériel en crédit-bail : 21 000

matériel de transport : 24 000

matériel de bureau : 18 000

mobilier : 8 000

titres immobilisés : 23 000 – 12 000 = 11 000

stocks et en cours : 96 500

clients : 96 000

autres débiteurs : 24 000

effets escomptés non échus : 5 000

disponibilités : 16 500

586 000

Valeur substantielle immobilisée

EXEMPLE

Pour la société Marina, la valeur substantielle immobilisée serait calculée comme suit :

concessions brevets : 45 000

droit au bail : 16 000

ferrains : 40 000

constructions : 80 000

matériel 1 : 30 000

matériel 2 : 55 000

matériel en crédit bail : 21 000

matériel de transport : 24 000

matériel de bureau : 18 000

mobilier : 8 000

titres immobilisés : 11 000

348 000

La valeur substantielle immobilisée est une valeur substantielle restreinte aux éléments de l’actif immobilisé, qui exclut l’actif circulant sous prétexte qu’il subit des fluctuations incessantes.

Capitaux permanents nécessaires à l’exploitation

EXEMPLE

Si pour la société Marina, le besoin en fonds de roulement est estimé à 10 % d’un chiffre d’affaires de 1 000 000 € soit 100 000 €, les capitaux permanents nécessaires à l’exploitation de la société Marina se déterminent comme suit :

valeur substantielle immobilisée : 348 000

besoin en fonds de roulement d’exploitation : 100 000 448 000 b) Méthodes dualistes

Les méthodes dualistes les plus utilisées sont la méthode des praticiens et les méthodes de rente de goodwill.

Méthode des praticiens

V = 1/2 (VR + ANCC)

ou V = ANCC + GW

avec :

EXEMPLE

Si l’actif net comptable corrigé de la société Monica est de 2 580 000 € et si la valeur de rendement de ladite société est de 2 960 000 € :

– la valeur de la société est de : V = 1/2(2 960 000 + 2 580 000) = 2 770 000 ; – le goodwill est égal : GW = 1/2(2 960 000 – 2 580 000) = 190 000.

ce qui permet également de calculer la valeur de l’entreprise : V = 2 580 000 + 190 000 = 2 770 000 €.

(Voir ci-dessus la manière de déterminer ANCC et VR.)

Méthodes de rente de goodwill

Le concept de capitaux permanents nécessaires à l’exploitation correspond à l’actif immobilisé nécessaire, tel qu’il est déterminé pour le calcul de la valeur substantielle, augmenté des besoins en fonds de roulement d’exploitation.

Dans la méthode des praticiens, la valeur de l’entreprise est égale à la moyenne arithmétique entre la valeur de rendement (VR) et l’actif net comptable corrigé (ANCC).

Les méthodes de rentes de goodwill évaluent l’entreprise comme étant la somme de l’actif net comptable corrigé et de la valeur actualisée des rentes de goodwill.

La rente de goodwill est le superbénéfice au-delà de la rémunération au taux du marché k d’une valeur patrimoniale ou économique de l’entreprise (VPE).

GW VR–ANCC ---2

=

R = B – k VPE

soit : GW =

si n est infini et R constant, on obtient :

et V = ANCC + GW

Plusieurs méthodes de calcul de la rente de goodwill peuvent être utilisées :

– la rente est la différence entre le bénéfice net de l’entreprise et la rémunération de l’actif net comptable corrigé ;

– la rente est la différence entre un résultat économique généré par l’actif net comptable corrigé d’exploitation (soit un résultat après impôt ne tenant pas compte des charges et des produits exceptionnels sur opérations de capital, ni des charges et produits provenant des actifs hors exploitation) et la rémunération de l’actif net comptable corrigé d’exploitation ;

– la rente est la différence entre un résultat économique généré par la valeur substantielle brute (soit un résultat après impôt calculé comme le résultat généré par l’actif net comptable corrigé d’exploitation, mais ne tenant pas compte des charges financières calculées sur les ressources externes à long terme et à court terme) et la rémunération de la valeur substantielle brute ;

– la rente est la différence entre un résultat économique généré par les capitaux permanents nécessaires à l’exploitation (soit un résultat après impôt calculé comme un résultat généré par l’actif net comptable corrigé d’exploitation mais ne tenant pas compte des charges financières à long terme).

La correspondance, entre résultats patrimoniaux ou économiques et valeurs patrimoniales ou économiques, est analysée dans le schéma ci-dessous :

Résultats

* La notion d’exploitation ici est différente de la notion comptable (du compte de résultat) : il s’agit ici d’un résultat après impôt généré par l’actif net corrigé d’exploitation.

EXEMPLE

L’actif net comptable (corrigé) de la société Louis est de 30 000 k€. Il comprend des actifs pour 70 000 k€ (dont 2 000 non nécessaires à l’exploitation) et des passifs exigibles pour 40 000 k€. Il ne comprend pas les biens acquis en crédit-bail (nécessaires à l’exploitation) évalués 6 000 k€. Le fonds de roulement nécessaire à l’exploitation est de 4 000 k€ alors que actifs circulants correspondants sont de 30 000 k€.

La valeur de rendement de la société est de 36 000 k€. Elle a été calculée à partir d’un bénéfice net de 2 880 k€ après impôt rémunéré à 8 % (36 000 × 8 % = 2 880).

Le résultat économique généré par l’actif net comptable corrigé d’exploitation (qui ne tient pas compte des résultats hors exploitation) est de 2 640 k€ après impôt et doit rémunérer l’actif net comptable corrigé d’exploitation au moins au taux de 7,5 %.

Le résultat économique généré par la valeur substantielle brute (c’est-à-dire un résultat duquel on n’a pas déduit de charges financières ni pour les financements à long terme ni pour les financements à court terme) est de 3 460 k€ après impôt et doit rémunérer la valeur substantielle brute au moins au taux de 4 %.

Enfin, le résultat économique généré par les capitaux permanents nécessaires à l’exploitation (c’est-à-dire un résultat duquel on n’a pas déduit de charges financières pour les financements à long terme) est de 3 400 k€ après impôt et doit rémunérer les capitaux permanents nécessaires à l’exploitation au moins au taux de 6 %.

Le goodwill calculé avec ces paramètres sera actualisé sur dix années au taux de 10 %.

Si l’on calcule la valeur de l’entreprise par la méthode des patriciens, celle ci est égale à : = (30 000 + 36 000)/2 = 33 000 k€,

soit une survaleur (goodwill) de : 33 000 – 30 000 = 3 000 k€.

Si l’on utilise la rente de goodwill à partir du bénéfice net de l’entreprise, cette rente de goodwill est égale à 2 880 – 30 000 × 8 % = 480 k€ ; le goodwill est de :

480 × = 2 949 k€

et la valeur de l’entreprise est de : 30 000 + 2 949 = 32 949 k€.

Si l’on utilise la rente de goodwill à partir du bénéfice économique généré par l’actif net comptable corrigé d’exploitation de l’entreprise, il faut d’abord calculer cet actif net comptable corrigé d’exploitation :

ANCCE = actif net comptable corrigé – actifs non nécessaires à l’exploitation ; ANCCE = 30 000 – 2 000 = 28 000 k€.

La rente de goodwill est alors égale à 2 640 – 28 000 × 7,5 % = 540 k€ ; le goodwill est de :

540 × = 3 318 k€

et la valeur de l’entreprise est de : 30 000 + 3 318 = 33 318 k€.

Si l’on utilise la rente de goodwill à partir du bénéfice économique généré par la valeur substantielle brute de l’entreprise, il faut d’abord calculer cette valeur substantielle brute :

VSB = actif total – biens non nécessaires à l’exploitation + biens dont l’entreprise n’est pas proprié-taire mais qui sont nécessaires à l’exploitation

VSB = 70 000 – 2000 + 6 000 = 74 000 k€. ANCC+VR

---2

1–1,1010 ---0,10

1–1,1010 ---0,10

La rente de goodwill est alors égale à : 3 460 – 74 000 × 4 % = 500 k€ ; le goodwill est de :

500 × = 3 072 k€

et la valeur de l’entreprise est de : 30 000 + 3 072 = 33 072 k€.

Si l’on utilise la rente de goodwill à partir du bénéfice économique généré par les capitaux permanents nécessaires à l’exploitation, il faut d’abord calculer ces capitaux permanents nécessaires à l’exploitation : CPNE = Valeur substantielle immobilisée (c’est-à-dire valeur substantielle brute – actif circulant) + fonds de roulement nécessaire à l’exploitation ;

CPNE = 74 000 – 30 000 + 4 000 = 48 000 k€.

La rente de goodwill est alors égale à : 3 400 – 48 000 × 6 % = 520 k€ ; le goodwill est de :

520 × = 3 195 k€

et la valeur de l’entreprise est de : 30 000 + 3 195 = 33 195 k€.

Dans le document Comptabilitéet audit DSCG 4 (Page 52-58)