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Une approche de modélisation et d’évolution de l’alignement des processus métier et du

Chapitre 2 : Etat de l’art

3 Positionnement des approches au moyen du cadre de référence

3.7 Une approche de modélisation et d’évolution de l’alignement des processus métier et du

La méthode ACEM (Alignment Correction and Evolution Method) s'intéresse à l'alignement entre les processus métier et le système. La méthode propose d'adapter le modèle de processus d’entreprise

(MP) et/ou le modèle de système (MS) afin de rétablir l’alignement entre ces deux entités et faire évoluer conjointement les modèles de processus d’entreprise et de système pour prendre en compte des exigences d’évolution. La Figure 2.17 schématise l’approche.

Figure 2.17 : Schéma de l’approche ACEM

L’approche ACEM se place dans un cadre de conduite du changement qui permet à une organisation de passer d’une situation présente à une situation future. La situation présente est caractérisée par les modèles As-Is MP (Modèle de Processus) et As-Is MS (Modèle de Système) qui représentent les processus d’entreprise et les fonctionnalités du système. La situation future est caractérisée par les modèles To-Be MP et To-Be MS représentant la situation du métier et du système respectivement, après évolution.

Les processus d’entreprise et le système sont également représentés de façon unifiée au sein d’un modèle, le modèle pivot. C'est ce modèle qui permet d'expliciter la relation entre les entités. La réflexion se fait ensuite sur ce modèle pivot, qui évolue pour prendre en compte des exigences d’évolution exprimées sous la forme d’écarts. Ces écarts sont ensuite propagés sur les modèles de système et de processus.

La méthode ACEM repose sur un processus en trois étapes, présenté et détaillé sous forme de feuille de routes dans [Etien06]. Les trois étapes sont :

1. l’obtention du modèle pivot pour avoir une vue unifiée du modèle de processus et de système 2. l’évolution du modèle pivot avec l’identification d’écarts qui peuvent exprimer une évolution

ou une amélioration de l’alignement.

3. la propagation des écarts identifiés sur le modèle pivot dans les modèles de système et de processus

Présent

As-Is MP

As-Is MS

Processus d’évolution du modèle pivot

To-Be MP To-Be MS Formalisme de processus Formalisme de système Propagation Futur Modèle Pivot Modèle Pivot Propagation Abstraction Abstraction

Spécif ication des exigences d’évolution par écarts

Le modèle pivot utilise le formalisme de la Carte [Rolland99] (dont la description est fournie à la section 3.6).

Un exemple de carte pivot est donné à la Figure 2.18. Celle-ci correspond à la gestion de réservations de chambres d’hôtel. La carte pivot montre que (1) certaines sections existent seulement dans le métier (gris foncé) spécifiant ainsi que l’activité en question n’est pas supportée par le système et (2) des sections existent seulement dans le système (gris clair) et donc la fonctionnalité sous-jacente n’est pas présente dans les processus métier et (3) des sections similaires dans le système et dans le métier (blanc).

Figure 2.18 : Partie d’une carte décrivant comment le système offre des facilités de réservation La méthode ACEM met en évidence des exigences d’évolution respectivement à partir (1) des dysfonctionnements du système ou des processus (2) des forces contextuelles et (3) des ruptures de la relation d’alignement.

Les exigences d’évolution sont exprimées sous la forme d’écarts entre le modèle pivot As-Is et le modèle pivot To-Be. L’évolution se fait sur le modèle commun, pivot, et il y a ensuite une répercussion sur les entités à aligner, c'est donc une approche d'évolution de type interdépendance.

Le Tableau 2.17 donne deux exemples de besoins d’évolution, le premier concerne le remplacement de l’intention "Créer une réservation" par l’intention "réserver un package" du fait du besoin de développer les partenariats, notamment pour offrir des prestations complémentaires (e.g. des offres activités).

Tableau 2.17 : Extrait des besoins d’évolution

La propagation de besoins d’évolution se fait grâce aux liens entre le modèle pivot et les activités métier ou les fonctionnalités du système. Par exemple le remplacement de l’intention "créer une réservation" introduit les concepts de "packages" et "activités". De même une activité liée à la création de partenariat devra être ajoutée dans les processus métier.

Cette approche permet de modéliser et faire évoluer l’alignement du système et des processus d’entreprise, et se positionne de la façon suivante par rapport au cadre de référence :

Monde du sujet

Facette : Alignement

 Nature des entités : Ensemble {processus d’entreprise, système}

 Documentation des entités : Ensemble {modèles imposés, modèles propres à l’entreprise}  Type de relation : Ensemble {lien, modèle intermédiaire}

Facette : Evolution

 Expression du changement : exigences d’évolution  Objet de l’évolution : alignement

Monde de l’usage

Facette : But de l’approche

 But : Ensemble {modéliser l’alignement, évoluer l’alignement}

Monde du développement

Facette : Approche de modélisation de l’alignement

 Approche de modélisation : modèle intermédiaire

 Prise en compte de la documentation des entités à aligner : non

Facette : Approche d’évolution de l’alignement

 Démarche d’évolution de l’alignement : interdépendance

Monde du système

Facette : Outil de modélisation

 Outil de modélisation de l’alignement : langage orienté but

Facette : Outil d’évolution de l’alignement

 Outil d’évolution de l’alignement : écart

3.8 Une méthode de co-évolution reposant sur l’impact de changement

Les auteurs proposent d’établir une correspondance entre des exigences modélisées avec i* et des spécifications du système écrites en Z [Krishna04a] et [Krishna04b]. Les auteurs modélisent les contextes, les intentions et la logique organisationnelles avec i* alors que les spécifications des fonctionnalités et la conception du système utilisent la notation formelle Z.

La relation d’alignement entre les besoins modélisés en i* et les spécifications Z du système se base sur des correspondances entre concepts [Vilkomir04], [Krishna04a] et [Krishna04b]. Il est ainsi

possible d’établir une correspondance, par exemple entre un acteur et une tâche ou un lien de décomposition de tâches et des éléments de la spécification écrite en langage Z.

Ces correspondances permettent de construire des spécifications Z alignées avec le contexte organisationnel modélisé avec i*. Elles sont également utiles pour maintenir la relation d’alignement face aux changements.

Les auteurs s’intéressent également à la co-évolution des exigences et du système. Pour cela, ils définissent des règles pour répercuter les changements d’un modèle i*, sur les spécifications Z. Seize types de changement d’un modèle i* ont été identifiés : l’ajout et la suppression des liens de dépendances, des tâches, des buts, des ressources, des besoins non-fonctionnels, des liens de contribution, des liens de décomposition de tâches et des acteurs. Par exemple, l’ajout d’une tâche entraîne, entre autres conséquences, (i) la création d’un nouvel élément dans la spécification Z, (ii) l’introduction du nom de la tâche dans les schémas de buts, ressources ou besoins non-fonctionnels liés à cette tâche, (iii) l’ajout du nom de la tâche dans l’élément de schéma Z correspondant à l’acteur.

La

Figure 2.19 schématise l’approche de co-évolution décrite dans [Krishna04a]. La spécification Z est

obtenue par application des règles de correspondance entre les concepts i* et ceux de Z. La spécification Z étendue est obtenue par affinement du schéma structurel à partir d’informations complémentaires qui ne sont pas inclues dans un modèle i* mais acquises par de plus amples analyses.

Figure 2.19 : Co-évolution de modèles i* et de spécifications Z

Les auteurs soulignent qu’une correspondance inverse entre une collection de spécifications Z et un modèle i* est possible. La répercussion des changements peut donc se faire de Z vers i*, aucune indication concrète n’est cependant offerte.

Cette approche peut donc se positionner dans notre cadre de référence de la manière suivante :

Monde du sujet

Facette : Alignement

 Nature des entités : Ensemble {exigence, système}

 Documentation des entités : Ensemble {modèles imposés, modèles propres à l’entreprise}  Type de relation : lien

Facette : Evolution

 Objet de l’évolution : Ensemble {système, processus métier}

Monde de l’usage

Facette : But de l’approche

 But : Ensemble {construire l’alignement, évoluer l’alignement}

Monde du développement

Facette : Approche de construction de l’alignement

 Démarche de construction : top-down

Facette : Approche d’évolution de l’alignement

 Démarche d’évolution de l’alignement : double dépendance

Monde du système

Facette : Outil d’évolution de l’alignement

 Outil d’évolution de l’alignement : règles de dérivation

Modèle i* Spécifications Z Spécifications Z étendues Modèle i* Spécifications Z Spécifications Z étendues Modèle i* Spécifications Z Spécifications Z étendues Etape1, création/modification du modèle i* Etape 2, mapping 1-1 Etape 3, dérivation d’information complémentaire (affinement)